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Ewa

C’est parti pour le MF19 sur la ligne 10 du métro parisien

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La toute première rame de métro MF19 a été inaugurée le 16 octobre au matin par Jean Castex, le pdg de la RATP sur le départ, et Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports de la région capitale. Le nouveau train aux formes carrées a été mis sur les rails de la ligne 10, à la station Porte d’Auteuil.

Cette première rame destinée au service commercial ‑ trois rames d’essai circulent déjà sur la ligne depuis le début de l’année – était arrivée le 26 septembre, par le rail, à l’atelier de maintenance des infrastructures de la RATP situé Porte de la Villette, en provenance de l’usine d’Alstom de Valenciennes Petite-Forêt.

Huit lignes de métro concernées

Au total, Ile-de-France Mobilités a commandé au constructeur français 410 trains MF19 dans différentes longueurs et caractéristiques techniques. Ce nouveau matériel est destiné à remplacer le matériel roulant de huit lignes du métro parisien (10, 7bis, 3bis, 13, 12, 8, 3 et 7) qui sont aujourd’hui équipées de trains des années 70 et 80, le MF67, MF77 ou MF88

Ile-de-France Mobilités a investi trois milliards d’euros dans ce matériel et quatre milliards supplémentaires dans la mise à niveau des infrastructures et des outils industriels de maintenance pour les adapter à ce nouveau matériel roulant.

La prochaine rame MF19 sera livrée en janvier 2026, toujours sur la ligne 10. Alstom doit ensuite poursuivre les livraisons sur les lignes concernées jusqu’en 2033.

Ewa

Achat de bus compatibles HVO : le plan B pour l’Ile-de-France

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L’Association des usagers des transports en Ile-de-France (AUTF) présentera le 17 octobre au conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) un vœu pour faire acheter en urgence des bus capables de carburer à l’huile végétale hydrogénée (HVO), moins émissifs en gaz à effet de serre que le gazole.

Une solution d’attente, défend l’association, puisque les bus neufs électriques ou au biogaz tardent à être livrés. Le temps presse car l’autorité régionale des transports s’est engagée à décarboner la flotte de bus franciliens d’ici à la fin de l’année. Les retards des constructeurs ralentissent la transition, surtout en grande couronne, et certains dépôts ne sont de toutes les façons pas encore convertis à l’électricité ou au bioGNV. « Puisque le HVO permet d’éliminer le gasoil, nous demandons à IDFM un plan d’urgence pour l’achat de bus compatibles HVO pour les réseaux de grande couronne où les dépôts ne seront pas convertis à l’électrique ou au biométhane à court terme », insiste Marc Pélissier, son président. Aujourd’hui, les véhicules âgés de plus de 12 ans représentent un quart du parc roulant, calcule l’AUTF.

Acheter hors du catalogue de la centrale d’achat

Bernard Gobitz qui représente les associations des usagers des transports au conseil d’administration d’IDFM, demande par ailleurs d’accélérer l’achat de bus électriques et au biogaz « hors du catalogue de la centrale d’achat du transport public (CATP) ». Et d’autoriser les opérateurs, eux aussi, à le faire.

« Il s’agit d’éviter de reproduire ce qui passe sur le réseau d’Evry dans l’Essonne, où l’offre de transport est réduite de plus 10% faute de bus en bon état « , prend pour exemple Marc Pélissier, qui indique que Keolis a finalement été autorisé à commander 20 bus diesel pour y remédier.

Sur ce même sujet, lire notre dossier sur le plan Bus 2025 en Ile-de-France : ici

Ewa

Stationnement sécurisé : La Ruche à Vélos et Diwio ne font plus qu’un

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Pour permettre aux voyageurs de stationner facilement et de manière sécurisée leurs vélos à proximité des gares ou stations de métro, les deux opérateurs de stationnement de deux roues, Diwio et La Ruche à Vélos annoncent leur fusion. Ce qui élargit leur offre de places et leurs couverture géographique.

A eux deux, et désormais, sous la marque unique Diwio, ils cumulent plus de 1 000 parkings vélos en exploitation, 15 000 places de stationnement sur 160 territoires dans cinq pays européens : France, Luxembourg, Belgique, Allemagne, Italie, France. Diwio est l’opérateur des parkings vélos aux abords des gares RER et stations de métro du réseau Ile-de-France Mobilités.

Ensemble, les deux opérateurs proposent une solution tout en un : matériel, logiciel et services d’exploitation.

Ewa

Alain Resplandy-Bernard confirmé à la direction générale de Gares & Connexions

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Alain Resplandy-Bernard a été confirmé au poste de directeur général de SNCF Gares & Connexions lors du conseil d’administration du gestionnaire des gares, le 15 octobre. Il doit prendre ses fonctions le 20 octobre, succédant à Marlène Dolveck, partie rejoindre le géant du fret maritime CMA CGM en mai 2025.

Au sein de la filiale de SNCF Réseau, Alain Resplandy-Bernard sera en charge de 3 000 gares, qui voient passer 10 millions de passagers et génèrent deux milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Il dirigeait jusqu’à présent la direction de l’immobilier de l’Etat à Bercy.

+ d’informations sur son profil: ici

Ewa

SNCF : au Sénat, Jean Castex réussit son premier examen de passage

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Proposé par Emmanuel Macron pour prendre la tête du groupe SNCF, Jean Castex était auditionné ce matin devant la commission du développement durable du Sénat. Le sens du vote ne sera connu qu’après sa deuxième audition, par les députés le 22 octobre. A la chambre haute, ce devrait être  » un vote très favorable « , confie un sénateur tenu au secret du scrutin.

Le candidat Castex, qui l’était déjà en 2019, a souvent été interrogé sur le risque de conflit d’intérêts que son actuelle fonction – PDG de la RATP – représente pour son futur poste de dirigeant de la SNCF, dans le contexte d’ouverture à la concurrence. En effet, la RATP affronte directement la SNCF ou sa filiale Keolis, et Jean Castex devra gérer des appels d’offres où les deux groupes publics seront concurrents.

« Déport absolu »

Il avait affûté ses armes et préparé sa réponse : il y aura un «  déport absolu  » de sa part sur les dossiers d’appels d’offres en cours (parmi lesquels le contrat TER de l’étoile ferroviaire de Reims, et trois autres contrats à l’international). Autrement dit, il s’engage à ne pas prendre part aux délibérations. Et pour les appels d’offres à venir, à chaque fois que la RATP sera le candidat sortant et se représentera, et que Keolis sera concurrent, il observera la même règle de déport, et ce pendant trois ans. Comme c’est la règle.  » Tout risque de conflit d’intérêt est donc écarté « , a voulu rassurer Jean Castex devant les sénateurs. On le sait favorable à jouer la « Maison France » à l’international pour ne pas voir entrer en concurrence les deux groupes français hors de leurs frontières. Après avoir rappelé son attachement au service public, Jean Castex a estimé qu’il « serait curieux » (…) que son premier objectif soit  « de canarder la RATP ».

Hier, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) s’est déclaré incompétente pour juger d’un éventuel conflit d’intérêt entre ses fonctions actuelles à la RATP et éventuellement à venir à la SNCF. Pour clarifier le sujet, Jean Castex propose de recourir à la Commission de déontologie de la SNCF. Mais ce déport ne risque-t-il pas de saper son autorité de dirigeant ?

« La bataille du milliard »

Il s’est également engagé à livrer  » la mère des batailles « , à savoir la régénération du réseau ferré dont l’âge moyen atteint 30 ans. La récente conférence de financement des transports a confirmé les besoins à un milliard et demi d’euros supplémentaire par an à partir de 2028 pour les travaux de régénération et de modernisation (soit 4,5 milliards par an au total). Un tiers viendrait du fonds de concours de la SNCF qui est alimenté par les bénéfices de SNCF Voyageurs. Il reste à trouver un autre milliard.  » L’Etat français est le pays européen qui intervient le moins pour financer ses infrastructures « , a estimé l’ex-Premier ministre de 60 ans. Cette « bataille du milliard » sera la sienne, promet-il aujourd’hui. Jean Castex milite également pour que les nouveaux entrants sur le marché ferroviaire versent eux aussi leur obole à ce fonds de concours, dès lors qu’ils sont rentables. Et participent aussi aux enjeux d’aménagement du territoire en ne se concentrant pas sur les seules lignes TGV rentables.

« Eparpillement »

Quant à la création de filiales dédiées pour gérer les marchés ferroviaires remportés par la SNCF, décriées par les syndicats cheminots, le candidat Castex se dit conscient des enjeux sociaux et du risque d’« éparpillement ». « Faire groupe » » c’est le maître mot de celui qui n’a pas forcément respecté cette démarche à la RATP. Citant Mirabeau, il ne veut pas que la maison SNCF soit « un agrégat de peuples désunis ».

Sur l’autre grand enjeu de la SNCF, le fret, le candidat Castex affirme qu’il faut appliquer le plan de discontinuité (également décrié par les organisations syndicales)  « avec intelligence ». Et admet qu’il va falloir une bonne dose d’imagination pour trouver les ressources nécessaires au plan Ulysse du ministère des Transports, destiné à doubler les parts de marché du fret ferroviaire. Le programme dessiné avec SNCF Réseau et l’alliance 4F prévoit quatre milliards d’euros d’investissements sur dix ans, grâce au panier de ressources de l’Agence de financement des infrastructures, l’Afit-France. « Il ne faut pas espérer de crédit budgétaire de l’Etat, les pistes de financement par le produit des péages autoroutiers, ce n’est pas pour demain. En attendant, il va falloir être imaginatifs », admet le candidat pressenti, citant les partenariats publics privés.

Après le Sénat, il devrait tenir le même discours aux députés le 22 octobre, pour se voir enfin confirmé à la présidence du groupe ferroviaire.

Ewa

Le jour où le cheminot Jean-Pierre Farandou est devenu ministre du Travail 

Jean-Pierre Farandou

C’est la nomination surprise du gouvernement Lecornu II. Jean-Pierre Farandou devient ministre du Travail et des solidarités. Pdg de la SNCF, il s’était attiré les foudres de Bruno Le Maire. Pour Marylise Léon, patronne de la CFDT, qui se souvient d’un « très bon dialogue avec lui à la SNCF », l’arrivée de ce patron social est « un bon signal ».

« Ce n’est pas donné à tout le monde de créer les conditions du débat, d’écouter, de comprendre les contradictions et les désaccords ». Cette qualité, Thierry Nier, le patron de la CGT cheminots, l’attribuait il y quelques mois à Jean-Pierre Farandou quand il était pdg de la SNCF. Et c’est sans doute cette image d’homme de dialogue et surtout, de démineur qui a su renouer les liens avec les syndicats, qui lui vaut, à 68 ans, sa nomination au ministère du Travail. La marque Farandou, c’est le soin porté aux relations avec les organisations syndicales.

Selon notre confrère Mobilettre, son nom a été soufflé par Philippe Gustin, directeur de cabinet de Sébastien Lecornu pour former un nouveau gouvernement.

Faconde

Avec son sens du contact, son accent du sud-ouest et une certaine faconde, le cheminot pur sucre avait pris les commandes de la SNCF en 2019 avec des comptes dégradés, mis à mal par une grève dure contre la réforme des retraites, le Covid. Une période également compliquée avec a fin du recrutement au statut, et l’arrivée de la concurrence. Il avait pris son bâton de pèlerin pour obtenir des financements en faveur du rail, 100 milliards d’euros. Premier clash avec Bercy. Elisabeth Borne, alors Première ministre lui avait donné raison. « Quand je suis arrivé à la SNCF fin 2019, il y avait une rupture, une glaciation des relations sociales. J’ai rétabli le dialogue, il a été nourri et réussi », nous avait-il affirmé dans une interview publiée par La Vie du Rail en mai 2024. En 2023, il dit avoir rencontré par moins de 70 fois les syndicats et les délégués du personnel, au niveau central et en région.

Concurrence, discontinuité de Fret SNCF – que les syndicats qualifient d’ »éclatement » – les enjeux sociaux étaient énormes. « On ne peut pas embarquer 150000 cheminots dans un projet de transformation sans les représentants du personnel. Sinon, c’est la porte ouverte aux collectifs et alors là, c’est très compliqué…« , confiait l’ex-patron de la SNCF. Les collectifs ont quand même réussi à mettre le pied dans la porte…

Patron social

Plusieurs accords importants ont été signés sous l’égide de Jean-Pierre Farandou. Parfois par tous les syndicats de la SNCF, comme pour l’accord sur la cessation anticipée d’activités au printemps 2024. L’entreprise venait de traverser une série de grèves d’ampleur, motivées notamment par la réforme des retraites. Le 22 avril, ils renégocient avec la direction un accord qui améliore les conditions de fin de carrière des agents. Il prévoit, entre autres, une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée. Ce texte qui avait valu à Jean-Pierre Farandou d’être convoqué à Bercy par un Bruno Le Maire ulcéré, a permis d’éloigner la menace d’une nouvelle grève des contrôleurs lors des ponts du mois de mai. Et d’éteindre la colère sociale avant les JO, comme le lui avait demandé le gouvernement.

Tout semble pardonné aujourd’hui. Bruno Le Maire n’est plus au gouvernement, lui, le patron social, l’est. Celui qui se définit comme « un infatigable du dialogue social » va avoir de quoi se mettre sous la dent avec le dossier sensible de la possible suspension de la réforme des retraites. Si le gouvernement Lecornu II n’est pas censuré d’ici là.

Ewa

Philippe Tabarot reste aux Transports  

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Douze des 18 ministres de l’éphémère gouvernement Lecornu I sont maintenus dans le Lecornu II, dont Philippe Tabarot, reconduit pour la deuxième fois aux Transports. Et cette fois, il s’agit d’un ministère de plein exercice. Les acteurs du secteur s’en étaient déjà félicité la semaine passée – avant la démission surprise du Premier ministre – car le maintien de Philippe Tabarot au gouvernement représente un gage de continuité pour les dossiers en cours, notamment la loi cadre sur le financement des transports qu’il avait promis de déposer devant l’Assemblée nationale avant la fin de l’année.

Ils espèrent que le renouvellement de son bail à l’Hôtel de Roquelaure tiendra plus que quelques heures, ou quelques jours. Sébastien Lecornu doit prononcer son discours de politique générale devant les députés demain mardi.

L’autre moitié du nouveau gouvernement est composée de nouveaux visages, dont celui de Jean-Pierre Farandou, le pdg de la SNCF, nommé ministre du Travail.

Ewa

Sarah El Haïry : « L’enfant n’est pas accessoire dans les réflexions sur la mobilité »

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L’ex-ministre chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles sous le gouvernement de Gabriel Attal, aujourd’hui Haute-commissaire à l’Enfance, s’attaque à un sujet peu exploré de la mobilité : celle des enfants.  Elle veut réunir professionnels du secteur, urbanistes, sociologues, associations de parents et d’élus pour s’intéresser à la mobilité des enfants. Et en faire des usagers à part entière des transports publics et ferroviaires.

Ville, Rail & Transports. Pourquoi avez-vous décidé de vous emparer du sujet?
Sarah El Haïry : Parce que dans les temps de vie de l’enfant, la mobilité est un enjeu important. Pourtant, l’enfant est l’angle mort des politiques de mobilité. Mon objectif est de remettre tous les acteurs concernés, professionnels de la mobilité, parents, urbanistes, au cœur de la question : comment on bâtit des mobilités à hauteur d’enfants, de la maternelle au lycée. Et ça va bien plus loin que le transport scolaire, celui que l’on connait et maîtrise le mieux. Il y a plein d’autres nouveaux usages. Or, dans la manière de concevoir les services de transport, on s’est concentré sur les besoins des adultes, et des actifs en particulier avec le fameux trajets domicile-travail.
Les enfants sont rarement considérés comme des usagers à part entière, alors qu’ils représentent chaque jour des millions de déplacements : les trajets scolaires et extrascolaires, mais il n’y a pas que ça. Se posent de plus en plus la question des déplacements des enfants en garde alternée lorsque les parents sont séparés. L’offre et l’accessibilité est insuffisante, la signalétique pensée pour les adultes, les cheminements vélos aussi. Pour les voyages en train, je souhaite que se développe l’offre Juniors & cie mise en place par la SNCF dans les TGV Inoui pour les 4-14 ans voyageant seuls. J’avais soumis l’idée d’une voiture jeux comme il en existe sur deux lignes Intercités [Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse]. Il existe bien une voiture bar ! Je n’ai pas réussi à convaincre la SNCF. Et pour les transports urbains, que le « permis transport en commun » de la RATP fasse des émules ailleurs en France. Je veux mettre en lumière des initiatives et qu’elles se répliquent sur le territoire.

Comment se déplacent les enfants en France ?
Pour les trajets quotidiens, un tiers utilise la voiture, même pour des trajets courts. Seulement 9 % des enfants en CM2 vont seuls à l’école contre 36 % en 6e. 90 % des parents s’inquiètent de la sécurité routière et les filles sont perçues comme plus exposées. Si bien que l’âge moyen du premier trajet seul a reculé. En 50 ans, il est passé de 10 ans à presque 12 ans aujourd’hui. 85 % des enfants ont un vélo mais seulement 6 % l’utilisent pour leurs trajets quotidiens, contre 40 % aux Pays-Bas. En France, le vélo est plutôt un usage récréatif. C’est une génération du dedans, c’est la culture de la chambre. L’enjeu, c’est comment ils peuvent se ressaisir des espaces extérieurs pour aller se divertir, faire du sport, à l’école et plus largement, dans l’espace public. La question de la mobilité est ici cruciale. Ce sera le rôle des travaux de concertation que je lance aujourd’hui. L’enfant ne doit plus être considéré comme accompagnant un adulte mais comme un usager des transports à part entière.

Sur le même sujet, lire aussi : « Les enfants, grands oubliés des politiques de mobilité »

La France est-elle à la traîne sur ce sujet ?
Nous avons des progrès à faire sur la question de la signalétique. Dans les abribus par exemple, les informations affichées sont trop hautes. Plus globalement, l’expérience de l’enfant en ville reste un impensé. Aux Pays-Bas, il existe des pistes cyclables spécifiques pour les enfants, séparées des voies motorisées. En Suède, les bus scolaires sont intégrés aux réseaux des transports publics et équipés de GPS pour informer les parents en temps réel. Ça les rassure, ce qui fait que les enfants suédois prennent les transports publics dès l’école primaire. A Barcelone, il existe des chemins scolaires sécurisés avec une signalétique adaptée, et une vigilance active des riverains et des commerçants sur ces trajets. Mais le pays qui bat tous les records pour la signalétique adaptée et l’attention portée aux enfants dans leur usage de la ville, c’est le Japon. Avec un rôle actif d’assistance du personnel ferroviaire auprès du public enfant. On peut s’en inspirer en France.

Concrètement, comment va s’organiser votre action ?
Le rôle du Haut-commissariat à l’enfance est de faire émerger et de mettre en commun les bonnes pratiques étrangères et nationales. Et challenger les parties prenantes. Opérateurs et autorité organisatrices de transport, les villes du réseau Unicef « Amies des enfants ». l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (Anacej) pour accompagner et recueillir leur parole dans la conception des mobilités. Puis, il faudra enclencher des engagements. L’enfant n’est pas accessoire dans la réflexion sur l’espace public et la mobilité. J’embarque aussi des sociologues et anthropologues qui travaillent sur la place de l’enfant dans la cité.

Justement, que demandent les enfants ?
Des espaces de jeu, des feux tricolores adaptés à leur rythme sur les pistes cyclables comme cela existe aux Pays-Bas, pour leur laisser le temps de se remettre en selle ; que les espaces d’attente aux abribus, dans les gares, les stations de métros soient des lieux d’apprentissage, de jeu, avec de fresques interactives, de la signalétique ludique. Pas seulement des lieux de passage. Des bancs à hauteur d’enfants, ça change la donne, des espaces famille comme à la gare Montparnasse, pensés pour les plus petits, ou des baby room pour que les enfants puissent faire la sieste, des espaces jeux et des toilettes famille, c’est tout simple. Tout cela ne demande pas une transformation énorme. A-t-on envie d’y penser, et surtout, prend-on le temps d’y penser ?

Ewa

Les enfants, grands oubliés des politiques de la mobilité

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À quel âge les enfants gagnent-ils en autonomie ? Pourquoi font-ils du vélo pour leurs loisirs et pas sur le chemin de l’école ? Pourquoi les transports collectifs sont-ils sous-utilisés ? Comment les craintes des parents limitent-elles la marche à pied ? L’Ademe a récemment publié une étude sur les pratiques de mobilité des enfants. On y apprend qu’un tiers utilisent quotidiennement la voiture, un taux qui grimpe à plus de 50 % dans les territoires ultramarins.

Imaginez des Velib’, taille enfant, avec des petites roues ! Aucune des villes françaises qui ont mis en place et financent des vélos urbains en libre-service n’en proposent une version XXS. Pourtant, c’est faisable : au Brésil, la métropole de Fortaleza a déployé une quinzaine de stations de vélos en location à hauteur d’enfant, les « minibicicletar ».

En France, la part de la marche à pied représente près d’un quart des modes de déplacements locaux, mais les enfants se déplacent rarement seuls et a fortiori seuls à bicyclette, en bus (sauf le car scolaire en milieu rural), encore moins dans le tram ou le métro. Ou même jouent sur les trottoirs. « Ils sont enfermés chez eux ou derrière les grilles des jardins par des parents qui craignent de les laisser seuls dans l’espace public », constate Thierry Paquet, philosophe, auteur de Pays de l’Enfance paru aux éditions Terres urbaines en 2022. Quand les enfants passaient en moyenne trois heures par jour sans la présence d’un adulte, ils n’en passent plus que quelques minutes, selon une étude de Linkcity parue en mars 2023. Et un tiers ne quittent pas la voiture familiale pour se rendre à l’école, au stade, au Conservatoire, chez leurs copains ou leurs grands-parents. Ce taux atteint même 54 % dans les outre-mer. La mobilité des enfants est « un impensé des politiques publiques », estime l’Ademe qui a publié mi-septembre une étude pilotée par le bureau de recherche 6-t  sur « Les pratiques de mobilité des enfants de la maternelle au lycée en France » (1). La première du genre.

En toile de fond, plusieurs urgences : la santé publique, notamment le risque d’obésité, l’autonomie et la socialisation des moins de 18 ans. Et la transition écologique puisque la mobilité des moins de 18 ans détermine les choix qu’ils feront à l’âge adulte pour se déplacer.

  • Sur le même sujet, lire l’interview de Sarah El Haïry : ici

Moins autonomes

L’étude révèle aussi un recul de l’âge moyen du premier déplacement autonome, qui est situé à 11,6 ans pour les enfants d’aujourd’hui contre 10,6 ans pour leurs parents au même âge. En CM2, seuls 9 % des enfants vont seuls à l’école, alors qu’ils sont 36 % en sixième. Plus des trois quarts des adultes considèrent la marche plus dangereuse qu’à leur époque, et 90 % s’inquiètent de la sécurité routière. En revanche, lorsqu’un parent juge le vélo sûr, cela augmente de 12,5 % la probabilité que son enfant l’utilise pour aller à l’école, selon les résultats de l’enquête.

L’autonomie progresse avec l’âge, mais reste fortement dépendante du mode de transport : elle serait plus facile à acquérir en prenant les transports collectifs qu’en marchant ou en faisant du vélo. Près d’un enfant sur deux au collège est abonné à un réseau de transports en commun (en France hexagonale). Cette proportion monte à 61 % chez les jeunes de 18 à 20 ans, « signe d’une acculturation progressive… mais encore trop tardive », juge l’Ademe.

Révélateur d’inégalités

La mobilité des enfants semble souffrir encore d’inégalités sociales et genrées puisque tant pour le vélo que pour la marche à pied, les parents craignent plus pour les filles que pour les garçons. Les filles sont perçues comme plus exposées aux agressions, quand les garçons sont associés aux risques routiers. « Des stéréotypes qui influencent les décisions parentales et peuvent avoir des effets durables sur la mobilité des enfants une fois adultes », soulignent les auteurs.

Quand ils sont issus de foyers favorisés, les enfants sont mieux équipés (vélo, trottinette, abonnement aux transports en commun) et plus autonomes dans leurs déplacements. L’accès à des infrastructures adaptées (pistes cyclables, transports réguliers) joue un rôle majeur, tout comme la place dans la fratrie, révèle l’étude.

Rassurer les parents

Et comme c’est à l’école que se forgent les premières habitudes de déplacement, l’Ademe estime que pour faire bouger les lignes, il faut « généraliser les formations comme « savoir rouler à vélo », encourager les modes actifs dès la maternelle et valoriser l’autonomie ».  Et développer les infrastructures pour assurer la sécurité des enfants et rassurer les parents : pistes cyclables sécurisées, signalétique adaptée, traversées piétonnes protégées. Adapter aussi les transports en commun aux besoins des jeunes publics : horaires adaptés, signalétique claire et accessible, conducteurs formés à l’accueil des mineurs. Les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) vont-elles s’emparer du sujet ? Sarah El Haïry, Haute-commissaire à l’Enfance (voir son interview page suivante) compte bien mettre autour de la table les parties prenantes pour repenser la ville à hauteur d’enfant.

(1) 5 000 parents de l’Hexagone, 500 dans les outre-mer, soit environ 8 000 enfants concernés. Enquête complémentaire : 500 jeunes adultes (18-20 ans) de l’Hexagone interrogés pour croiser leurs pratiques avec les perceptions parentales.

Ewa

Keolis est renouvelé à Metz

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L’Eurométropole de Metz a de nouveau choisi Keolis comme opérateur du réseau LE MET’ à Metz pour une durée de 10 ans, à compter du 1ᵉʳ janvier 2026. Ce contrat, d’un montant total de plus de 700 millions d’euros porte sur l’exploitation d’un réseau de bus structuré autour de 93 lignes, dont 2 lignes de bus à haut niveau de service (BHNS), et près de 500 stations, qui dessert les 46 communes de la métropole, et qui assure plus de 77 000 voyages par jour. 

L’exploitation du réseau sera confiée à une société d’économie mixte à opération unique (Semop) dont l’Eurométropole sera actionnaire majoritaire (60 %) et Keolis actionnaire minoritaire (40 %).