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Ewa

Rétablir la vérité des coûts de l’avion pour que le train redevienne moins cher

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« C’est le monde à l’envers, l’avion est (souvent) moins cher que le train », constate Réseau Action Climat (RAC) dans un rapport publié le 3 juillet avec UFC-Que Choisir. Selon les chiffres de l’association de défense des consommateurs qui a « scrapé » sur une journée des sites de ventes de billets sur les 48 liaisons aériennes les plus empruntées en France, s’il existe des trains directs, alors la bataille tourne en faveur du rail : il est 40% moins cher que l’avion. Cette comparaison ne tient que pour les directs.

Le train tire beaucoup moins bien son épingle du jeu dès qu’il y a une correspondance : il coûte alors 10% plus cher que l’avion, le prix du billet doublant même à 113€ en moyenne, contre 64 € quand il existe un direct, constate l’UFC. La liaison Nantes-Marseille par exemple, qui n’est plus desservie par train direct depuis 2020, a vu le trafic aérien progresser de 11% entre 2019 et 2024, selon les chiffres du rapport. C’est la liaison transversale aérienne la plus empruntée en France avec plus de 400 000 passagers par an.

2,5 fois plus cher sur les trajets européens

Et sur les liaisons européennes, la bataille tourne largement en faveur de l’avion selon les chiffres de Greenpeace à paraître cet été. L’ONG membre du Réseau Action Climat a comparé le prix d’entrée des billets d’avion et de train sur 21 liaisons entre la France et les pays européens. En pondérant par le nombre de passagers aériens, le train est en moyenne 2,5 fois plus cher que l’avion. Par exemple : sur la liaison Paris-Rome, qui transporte plus de deux millions de passagers aériens chaque année, le billet d’avion le plus bas oscille autour de 70 € en moyenne, contre 210 € pour le rail. Aucun train direct ne relie les deux capitales européennes. Entre Marseille et Londres où il existe un direct en Eurostar, Greenpeace a même trouvé un billet d’avion à 15 €, quand le billet de train le moins cher coûtait 188 € le même jour.

Les chiffres d’UFC-Que Choisir se démarquent de ceux de l’Autorité de régulation des transports (ART). Dans un tout récent rapport du régulateur consacré aux déplacements multimodaux, l’écart de prix kilométrique entre TGV classique et vols low cost tourne en faveur du train. L’ART arrive à un prix par voyageur de 23 euros pour 100 km en avion classique, 13,9 euros en TGV Inoui direct (et moins de 12 euros pour 100 km parcourus), 6,8 euros en TGV low cost contre 12,7 euros en avion low cost. Et moins de 10 euros en Intercités et TER longue distance. « L’ART s’est basé sur les prix moyens de la SNCF, qui ne sont pas représentatifs de l’expérience consommateur, car ils ne reflètent pas le yield  [l’ajustement des prix selon le taux de remplissage des trains] », relativise Lucile Buisson, chargée de mission énergie, environnement et transports chez UFC-Que Choisir. Les études de Greenpeace et de l’UFC ont pris le parti de concentrer l’analyse sur le prix le plus bas sur une journée donnée.

« Aberration totale »

Et là, « l’aberration est totale », critique le Réseau Action Climat qui tente des pistes et recommandations pour rétablir la réalité des coûts de transport. En s’appuyant sur les chiffres du bureau d’étude Carbone 4 qui a décortiqué les structures des coûts de transport entre Paris et Barcelone, pour une compagnie aérienne et une ferroviaire. L’avion est 2,5 fois moins cher que le train pour une raison simple, explique le bureau d’étude : le secteur aérien bénéficie d’exonérations fiscales (pas de taxe sur le kérosène, TVA à 0 % sur les vols internationaux) alors que les opérateurs ferroviaires s’acquittent de péages auprès de SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau ferré, pour financer l’entretien. Et sur le Paris-Barcelone, ces péages représentent plus de la moitié des coûts pour la SNCF, qui les répercute sur le prix du billet de train. Pour l’Etat, les exonérations fiscales de l’aérien représenteraient un manque à gagner de 37 euros par passager sur le vol en question. Un argument au moment où les débats s’agitent entre les participants de la Conférence nationale de financement des transports, qui doit rendre ses conclusions à l’été.

Pour que le ferroviaire, moins polluant que l’avion, puisse tenir la comparaison et financer son réseau vieillissant, Réseau Action Climat appelle le gouvernement à mettre fin aux niches fiscales aériennes (hors Outre-mer), en augmentant la taxe sur les billets d’avion à un niveau qui compense les exonérations fiscales dont bénéficie l’aérien. Ce qui permettrait de baisser les péages ferroviaires sur les liaisons transversales et internationales : celles où le prix du train est plus élevé que l’avion. Et de financer un billet de train aller-retour à 29 euros, une fois par an, « pour permettre à tous les Français de prendre le train, la moitié ne l’ayant jamais pris [selon la Fnaut]. Cette proposition ne sort pas d’un chapeau, c’est l’équivalent de l’exonération fiscale dont bénéficie l’aérien », relève Alexis Chailloux, responsable transport chez RAC. Avec UFC-Que Choisir , le réseau des associations de défense du climat recommande de relancer « vraiment » le train de nuit, en priorité les lignes entre les régions (Marseille-Nantes, Lyon-Bordeaux, Nice-Strasbourg) et vers l’international. Et enfin, d’interdire les liaisons aériennes de moins de 2h30 même s’il n’existe pas d’alternative en train. C’était la proposition de la Convention citoyenne pour le Climat en 2020, qui n’avait pas été retenue par le gouvernement préférant mettre le curseur à 2h30. Une étude, réalisée par Egis Rail un an après, montrait que le train pouvait facilement se substituer à l’avion sur quasiment toutes les lignes pour des temps de trajet allant jusqu’à 4 heures. A bon entendeur…

Lire l’intégralité du rapport UFC-Que Choisir- Réseau Action Climat : ici

Ticket prices of plane vs train: trips from, to and within France”, juin 2025. Rapport complet de Greenpeace à paraître cet été.

Ewa

Ile-de-France Mobilités tourne momentanément le dos au tout électrique

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Sortir du diesel mais ne pas succomber au 100% électrique. Et surtout, résister aux obligations d’un règlement européen sur les émissions de CO2 qui impose un calendrier serré pour amener les flottes de bus urbains au zéro émission net d’ici à 2035: c’est le mantra de Valérie Pécresse. La patronne de la région et d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) lançait le 2 juillet les « Assises de la décarbonation des bus » et y a défendu l’idée d’une exemption en Ile-de-France pour obtenir un délai supplémentaire vers la conversion des bus à l’électrique.

Elle a confirmé que « 100 % de bus seront décarbonés avec l’arrêt de l’utilisation du carburant diesel » d’ici à la fin de l’année. Aujourd’hui, le parc des bus est électrique à hauteur de 30 % et au biogaz à hauteur de 70 %.  Il est donc beaucoup moins électrique qu’on ne l’envisageait initialement (l’électrique est encore cher), peu à hydrogène (encore plus coûteux et compliqué) mais la majorité roule au « diesel vert ». C’est-à-dire au biogaz issu de la méthanisation des déchets agricoles et ménagers. Et comme il reste encore des vieux bus roulant au carburant diesel, ils seront tous passés d’ici la fin 2025 au carburant végétal HVO pour tenir les délais. En 2029, l’ensemble de la flotte bus sera entièrement renouvelé avec des bus électriques ou bioGNV, précise IDFM.

Un bus au biogaz coûte 380 000 euros, contre 500 000 s’il est électrique et un million s’il carbure à l’hydrogène.  En Europe, la France (et l’Italie) est friande de ce biocarburant, en attendant de pouvoir faire mieux.

IDFM défend donc le mix énergétique. Mais tourner le dos à l’électrique ou l’hydrogène, comme le souhaite l’autorité régionale des transports qui gère un réseau de 10 500 autobus sur près de 2 000 lignes exploitées par la RATP, Transdev, Keolis et d’autres opérateurs (c’est la deuxième flotte après celle de Sao Paulo, la plus grosse ville d’Amérique du Sud), demanderait de changer le calendrier européen. Pas gagné. « Quand Bruxelles sort une réglementation mal calibrée, basée sur les émissions au pot d’échappement et non pas sur le cycle de vie des véhicules, ça sabote toute l’organisation d’un réseau de transport de la taille de celui de l’Ile-de-France, la filière industrielle et tout l’écosystème« , critique Valérie Pécresse, insistant notamment sur le coût de transformation des centres bus, et les difficultés à acquérir du foncier à cause de la résistance des élus, dit-elle.

Les espoirs d’une porte de sortie

Le transport étant l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, Bruxelles impose aux constructeurs de véhicules lourds de commercialiser progressivement de plus en plus de véhicules à émission nulle : au moins 55% d’ici 2030 (par rapport à 2019) et d’atteindre de la neutralité climatique d’ici à 2050. Sous peine de sanction. Un régime spécifique s’applique aux autobus urbains qui doivent réduire leurs émissions de 90% entre 2030-2034, et de 100% à compter de 2035.

Concrètement, tous les autobus urbains neufs commercialisés à compter de 2035 devront être à émission nulle. Initialement fixée à 2030, la date butoir a été reportée cinq ans plus tard sous l’impulsion de la France. La repousser encore, pour laisser le temps aux constructeurs et à la filière bus de se structurer vers l’électrique et l’hydrogène, et permettre des économies d’échelle ? C’est l’ambition d’IDFM, des constructeurs et de France gaz (le syndicat professionnel de l’industrie gazière), à la faveur de la révision du règlement européen prévue en 2027.  « Et si cette clause de revoyure était en 2026, ce serait encore mieux, la piste vers la transition serait alors plus accessible« , relève Solène Grangé, la dirigeante d’Iveco France. Le constructeur qui dispose de deux usines de production, en Ardèche et dans les Deux-Sèvres, fournit 80% de la flotte de bus franciliens.

« Il faut arrêter avec l’hypocrisie de l’électrique: des bus chinois qui roulent avec du gaz russe, à l’instar de Copenhague au Danemark », fustige Laurent Probst, qui préside par ailleurs l’association européenne des autorités organisatrices de transport. Selon l’association Transport & Environnement, depuis 2017, un nouveau bus à batterie électrique sur cinq vendus dans l’Union européenne est d’origine chinoise.

Ewa

Canicule: le trafic paralysé quelques heures gare Saint-Lazare à cause d’un affaissement de caténaire

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Ce devait être une démonstration des mesures de prévention déployées par Ile-de-France Mobilités (IDFM) sur le réseau des transports franciliens. Ce mardi 1er juillet, il faisait près de 39 degrés à Paris, le niveau vigilance rouge canicule était déclenché dans la capitale et en Île-de-France, et une opération de distribution de bouteilles d’eau était organisée à la gare Saint-Lazare devant les caméras.

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Distribution de bouteilles d’eau à la gare Saint-Lazare (comme dans une dizaine d’autres pôles d’échanges franciliens), mardi 1er juillet, alors que le trafic était interrompu et que le mercure frôlait les 39 degrés.

Au même moment, vers 16h, le trafic a été interrompu sur les lignes J et L du Transilien et sur les TER vers la Normandie suite à une panne électrique à la station Pont Cardinet, à la sortie de la gare Saint-Lazare. « Un affaissement de caténaire », indiquait-on du côté de SNCF Transilien. « Lié aux températures extrêmes », complétait Laurent Probst, le directeur général d’IDFM. Un train de voyageurs a dû être évacué à Pont Cardinet, aucun autre n’est resté bloqué, assure la SNCF. La circulation a repris très progressivement aux alentours de 17h50. Mais le trafic restait encore très perturbé en début de soirée.

Sur la Ligne J, la SNCF indiquait en fin de journée que la circulation était fortement perturbée dans les deux sens entre Paris Saint-Lazare et Gisors, ainsi qu’entre Saint-Lazare et Mantes-la-Jolie via Conflans Sainte-Honorine.

Sur la Ligne L, des perturbations sont à prévoir toute la soirée dans les deux de circulation sur les branches en direction de Saint-Nom-la-Bretèche et Versailles Rive Droite. Le trafic des TER à destination et en provenance de la Normandie a également été interrompu plusieurs heures.

Ewa

Les Hauts-de-France envisagent la réservation obligatoire dans les TER

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En 2024, la fréquentation dans les trains régionaux des Hauts-de-France a connu une nouvelle progression à deux chiffres: + 16% avec 230 000 voyageurs quotidiens. Assortie d’une augmentation de 14% des recettes commerciales, portées par la clientèle occasionnelle. Sur les cinq premiers mois de l’année 2025, les TER n’ont pas désempli avec une nouvelle poussée de voyageurs de 12,6%. Au final, en cinq ans, le trafic a augmenté de 20%.

Victime de leur succès, les Regio 2N sont sur-fréquentés (jusqu’à 140% de remplissage le week-end sur certains axes), et c’est la foire d’empoigne entre les voyageurs cyclistes et ceux qui voyagent sans vélo, constate la région. Des situations parfois chaotiques, aggravées ces dernières semaines par des problèmes de caténaires, vols de câbles et un incendie (maîtrisé) dans un TER près de Laon, qui ont entraîné d’importants retards sur le réseau.

Résa obligatoire gratuite pour les vélos

L’autorité régionale des transports a décidé d’injecter un train supplémentaire le samedi entre Paris et Amiens qui comporte un tronçon commun avec l’axe Paris Calais, et deux trains supplémentaires entre Amiens et Paris le dimanche. Et, d’imposer, du 6 juillet au 2 novembre, la réservation pour les vélos sur six lignes en difficulté : Paris-Lille, Paris-Calais, Paris-Cambrai-Maubeuge, Paris-Saint-Quentin, Amiens-Calais et Lille-Dunkerque. « Nous étions la dernière région de France à ne pas pratiquer la réservation obligatoire pur les vélos », note Christophe Coulon, vice-président chargé des transports des Hauts-de-France. Il annonce un nouvel indicateur sur l’appli et le site SNCF Connect informant les usagers sur l’affluence théorique des TER de la région.

L’élu dit aussi vouloir « regarder de près » l’expérimentation de la région Grand Est qui, à partir du 6 juillet, imposera la réservation obligatoire sur les liaisons TER en provenance et vers Paris.

Ewa

Après la vélostation XXL de Lyon Part Dieu, Lille-Europe inaugure la sienne

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Près d’un an après l’ouverture d’une halle vélo de 1 200 places gare du Nord à Paris exploitée par Gares & Connexions (5,5 millions d’euros cofinancés par Ile-de-France Mobilités) et qui n’a pas encore complètement trouvé son public, 1500 arceaux ont été inaugurés mi-mai à la gare Lyon Part Dieu, sur deux niveaux. Financée et exploitée par la métropole, la halle vélo Béraudier est sécurisée et gratuite pour les détenteurs d’une carte TCL ou Oùra ( à condition de s’inscrire au préalable sur le site de Lyon Parc Auto), et coûte 2€ par jour pour les utilisateurs occasionnels. Au total, avec les 500 places déjà gérées par Gares & Connexions, 2 000 vélos peuvent stationner à Lyon Part Dieu.

Aujourd’hui, c’est la vélo station de la gare de Lille-Europe qui a ouvert, pour un coût de 3,3 millions d’euros cofinancés par le Feder, l’Etat et la métropole lilloise. Elle est également gérée par Gares & Connexions qui a indique vouloir « prioriser les petites gares pas encore équipées de stationnements vélos ». Là où l’intermodalité vélo + train a encore plus de sens que dans les grandes métropoles bien dotés en transports.

Ewa

Le business model de la distribution en France des billets de train jugé « insoutenable » par BlaBlaCar 

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Lancé depuis moins d’un mois dans la vente de billets de train, au départ et vers les 350 principales gares françaises, BlaBlaCar critique déjà les conditions d’entrée sur le marché de la distribution. Invité le 12 avril du Club Ville, Rail & Transports, Erwin Coffy, directeur chargé du business (ferroviaire et covoiturage longue distance) pour l’Europe de l’ouest chez BlaBlaCar, a jugé « insoutenable » le modèle économique de la distribution de billets de train en France.

Le « look to look » en accusation

En accusation, encore et toujours, le taux de commission appliqué par la SNCF aux plateformes indépendantes, qui se situe autour de 2%. « Ce qui couvre à peine nos frais de vente, et le pire, c’est que SNCF Voyageurs facture l’accès à son API  [l’interface logicielle qui permet d’échanger des données et des fonctionnalités, ndlr]. C’est absurde, on se retrouve à payer plus la SNCF qu’à recevoir de l’argent de la vente de billets car il faudrait des millions de réservations sur notre site et notre appli pour baisser le coût unitaire d’accès à l’API  !, relève Erwin Coffy. Qui d’autre que SNCF Connect réalise 25 millions de réservations par mois ? », questionne-t-il. En 2024, l’agence de voyages du groupe SNCF qui revendique 16,5 millions de comptes clients, a vendu 226 millions de billets pour un volume d’affaires de 7 milliards d’euros.

L’autre frein évoqué par le représentant de BlaBlaCar, c’est le « look to book » : une pénalité financière appliquée par SNCF Voyageurs si l’agence de voyage ne réalise pas une vente toutes les 150 recherches. « Nos clients ne viennent pas tous pour acheter seulement du train, le taux de conversion est plus faible que sur Connect », avance Erwin Coffy.

Des critiques déjà formulées par les autres plateformes de distribution, Trainline, Omio et Kombo, regroupées au sein de l’association des distributeurs indépendants ADN Mobilités, que BlaBlaCar vient de rejoindre.

Le covoiturage longue distance à maturité

Dans ces conditions, pourquoi attaquer le marché de la distribution ferroviaire avant la publication d’une directive européenne censée le réguler et soumise à d’âpres négociations à Bruxelles ? « Notre stratégie de développement, ce sont les trajets porte à porte combinant plusieurs modes de transport : covoiturage, train, autocar. Nos clients doivent pouvoir les acheter sur notre plateforme », répond Erwin Coffy. Sur le train, nous perdons de l’argent, les conditions d’entrée sont inéquitables, il ne faudrait pas que ça dure des années ». En ajoutant le train dans son offre qui comprenait déjà de la voiture et de l’autocar, ce que vise BlaBlaCar, c’est la vente de trajets point à point, multimodaux, sur des axes transverses. « Depuis l’ouverture des ventes de billets de train sur notre plateforme, en mai dernier, nous constatons que les acheteurs combinent leur trajet avec du covoiturage, et qu’un quart n’avaient jamais utilisé BlaBlaCar avant », indique le porte-parole du leader du covoiturage dont les marchés ont atteint leur point de maturité en Europe de l’ouest, et notamment en France.

Ewa

Lime, Dott et Voi pressentis pour les vélos parisiens en free floating

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Douze opérateurs privés ont répondu à l’appel d’offres de la Ville de Paris pour le nouveau contrat de vélos électriques en free floating (en libre-service et sans station) qui prendra effet le 1er octobre prochain. Trois ont été retenus par les services techniques de la mairie. Le choix définitif appartient maintenant aux élus lors du prochain conseil de Paris, début juillet.

Déjà présents dans la capitale avec leurs vélos verts et bleus, l’américain Lime et le français Dott (fusionné en 2024 avec Tier) devraient renouveler leur bail, et le suédois Voi faire son entrée. Les trois opérateurs validés signeront une convention d’occupation du domaine public de quatre ans pour déployer 3 000 vélos électriques chacun, 6 000 s’ils sont loués en moyenne quatre fois par jour (taux d’usage quotidien), et jusqu’à 7 500 en cas de pic d’activité. Soit 23 000 vélos au total qui s’adressent plutôt aux touristes et aux cyclistes occasionnels. Il complètent la flotte des 20 000 Vélib’ (400 000 abonnés) qui sont, eux, rattachés à des stations physiques. Depuis janvier dernier, sept millions de trajets ont été réalisés à Paris avec les vélos en free floating.

Pour tenter de répondre aux critiques liées au stationnement de ces engins dont l’usage nécessite d’être régulé, les trois loueurs retenus – et leurs clients – vont devoir se conformer à des contraintes plus draconiennes : les points d’accroche avec moins de quatre arceaux seront réservés aux vélos personnels, ceux comptant de 4 à 5 arceaux pourront héberger un seul vélo en free floating, de 6 à 8 arceaux, deux vélos en free floating. Et ainsi de suite… jusqu’à 26 sur les grands arceaux. Les appli des loueurs devront mentionner ces nouveaux critères de stationnement, et localiser les points de stationnement accessibles, car si un client abandonne son vélo sur une zone interdite, le compteur continue de tourner.

4 millions d’euros de redevances

Lime, Dott et Voi verseront une redevance d’occupation qui devrait rapporter quatre millions d’euros à la Ville de Paris, selon les calculs de David Belliard, adjoint chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités. Sept fois plus que le contrat actuel qui rapporte 600 000 euros à la municipalité, avec deux loueurs.  « Chaque fois que nous construisons des pistes cyclables, Lime et Dott [et bientôt Voi, NDLR] en profitent, ce n’est donc pas anormal qu’elles y contribuent financièrement« , relève l’élu EELV.

Économiquement soutenable ? Paris reste visiblement la vitrine commerciale des acteurs de la micro-mobilité, présents dans les autres capitales européennes.

Ewa

Grand Paris Express : Jean-François Monteils ne juge pas « impossible » que la ligne 18 ouvre avant la 15 Sud

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Le calendrier de mise en service des premières lignes du métro automatique du Grand Paris Express est décidément extensible : la ligne 18 du Grand Paris Express va peut-être finir par doubler la 15, a indiqué, lors d’une rencontre ce matin avec des journalistes, Jean-François Monteils. Le président du directoire de la Société des grands projets (SGP, ex-Société du Grand Paris) a en effet jugé que cette hypothèse n’était « pas impossible ».

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Section de viaduc de la ligne 18. ©Grand Paris Express

L’entrée en service du premier tronçon de la ligne 18, qui desservira cinq stations sur le plateau de Saclay dans les Yvelines, est prévue entre octobre et décembre 2026, selon le rapport d’avancement publié le 22 mai dernier par la SGP. Tandis que l’ouverture aux voyageurs de la ligne 15 Sud, premier vrai tronçon du métro autour de Paris (Pont de Sèvres à Noisy-Champs), est calée au premier trimestre 2027, conformément aux conclusions des deux experts mandatés, Didier Bense et Yves Ramette. « Avec la possibilité de capturer les capacités d’optimisation », veut rassurer Jean-Francois Monteils. Comprendre : tenir le cap pour une inauguration fin 2026, comme annoncé avec fracas en début d’année. A cette date, sera-t-il encore aux commandes de la SGP  ? Son mandat s’achève en mars 2026, et il se dit « ultra motivé » pour rempiler.

« Nous décidons de faire état des risques qui entourent le calendrier, mais nous sommes persuadés de pouvoir les maîtriser », insiste-t-il.  Cette transparence dont se pare le patron de la SGP n’avait pas semblé convaincre Valérie Pécresse, à l’annonce en février dernier de l’ampleur des retards annoncés. « On nous interroge au trimestre près. Que sont quelques mois de retard sur un projet de cette ampleur ? Nous réalisons en 15 ans l’équivalent du métro historique de Paris qui s’est fait sur 100 ans », reprend-il.

Le nouveau calendrier du métro du Grand Paris prévoit également l’achèvement du premier tronçon de la ligne 16 (Saint-Denis Pleyel-Clichy-Montfermeil) au deuxième trimestre 2027, de même que celui de la 17 (Saint-Denis Pleyel-Le Bourget Aéroport).

« Argutie juridique »

Interrogé par ailleurs sur l’avis de la Direction des affaires juridiques de Bercy récemment rendu public dans le cadre de la conférence de financement des transports (dans l’atelier consacré aux Serm), qui juge que la SGP aurait dû être mise en concurrence sur les marchés d’études de ces RER métropolitains déjà signés avec 14 collectivités locales, et plus largement sur ses missions à venir de maîtrise d’ouvrage, Jean-François Monteils répond que cette « argutie juridique » est « une hypothèse », un faux problème » et que « tout dépend de la façon dont sera organisée localement la gouvernance des projets ». « Si c’est l’arme [des opposants aux Serm] qui cache la forêt, ce serait dommage » conclut-il.

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Uber veut distribuer les billets de la future compagnie Gemini Trains

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Les promoteurs de Gemini Trains avaient annoncé fin mars vouloir lancer une compagnie ferroviaire pour exploiter des liaisons entre Londres et Paris d’une part, Londres et Bruxelles d’autre part, via le tunnel sous la Manche. Trois ans avant le démarrage du service espéré pour fin 2028, la plateforme américaine Uber se positionne. Dans un communiqué du 21 mai, les deux entreprises annoncent un partenariat de co-branding pour la distribution des billets. Concrètement, les passagers pourront réserver leurs billets via l’application Uber.

Présidée par Lord Tony Berkeley, un ingénieur ayant participé à la construction du tunnel sous la Manche, la société Gemini envisage de lancer, dans un premier temps, entre trois et cinq fréquences sur la ligne Londres-Paris et sur Londres-Bruxelles.

Ewa

Une proposition de loi veut corriger les « impensés » de l’ouverture à la concurrence ferroviaire

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Concilier l’attractivité du business ferroviaire, l’aménagement du territoire, l’entretien du réseau ferré. Une proposition de loi portée par le sénateur socialiste Olivier Jaquin vise à mieux « réguler l’ouverture à la concurrence ». Elle n’est pas encore déposée.

Sept ans après le vote de la loi sur le nouveau pacte ferroviaire en juin 2018, censée préparer le secteur, et la SNCF, à l’ouverture à la concurrence, certains observateurs estiment qu’il y a des « angles morts » et des « effets de bord » qu’il convient aujourd’hui de corriger. Dans le court moment où il fut ministre des Transports en 2024, le LR François Durovray avait considéré que c’était à l’Etat de refixer les règles du jeu de la concurrence et notamment, d’inciter les opérateurs à desservir des territoires qu’ils tendent à négliger pour des raisons évidentes de rentabilité.

Aujourd’hui, le sénateur PS de Meurthe-et-Moselle Olivier Jaquin, spécialiste du sujet, lui emboîte le pas et devrait déposer dans les prochaines semaines, ou prochains mois, une proposition de loi visant à réguler les effets de cette ouverture à la concurrence. En particulier sur le marché des lignes à grande vitesse. Mais pas seulement.

Olivier Jaquin avance une dizaine de propositions qui touchent aux obligations de service public, mais aussi au prix des péages, et donc des billets de train, et à la régulation de la Suge, le service de la sûreté ferroviaire.

« L’aménagement du territoire est l’un des impensés de la réforme ferroviaire de 2018 », juge le parlementaire qui s’exprimait mi-mai dans le cadre d’une conférence de la CFDT Cheminots sur le financement du rail, à laquelle participait également Jean-Pierre Farandou. Certaines propositions avaient déjà été esquissées, comme la modulation du tarif des péages ferroviaires, moins élevés lorsqu’il s’agit de dessertes d’aménagement du territoire. Avec des obligations de desserte et des conventions de dessertes signées avec les régions, notamment pour les bouts de lignes. En revanche, le parlementaire ne s’est pas avancé sur l’idée d’attribuer aux opérateurs des lots combinant lignes rentables et liaisons d’aménagement du territoire.

Fonds de concours à SNCF Réseau

Autre sujet qui ne pouvait que sonner favorablement aux oreilles du pdg la SNCF : la contribution de tous les transporteurs ferroviaires de voyageurs au « fonds de concours » qui finance SNCF Réseau pour l’aider à entretenir les installations ferroviaires. Ce fonds est abondé par SNCF Voyageurs mais avec l’arrivée de la concurrence, ce cercle vertueux instauré par la loi de 2018 (l’argent du ferroviaire reste dans le ferroviaire), pose question. SNCF Voyageurs y reverse une partie de ses bénéfices, pas ses concurrents. Après une contribution d’1,7 milliard d’euros en 2024, elle devrait se porter à 1,5 milliard d’euros cette année et rester à ces niveaux jusqu’en 2028. Olivier Jaquin propose de contraindre l’ensemble des opérateurs qui font circuler leurs trains de voyageurs à verser leur obole dans le « fonds de concours ».

Autre proposition, le plafonnement du prix des billets de train. Mais comme ils sont corrélés au prix des péages ferroviaires (à hauteur de 40%), Olivier Jaquin, qui porte la croix de Ségolène Royal (dixit), invite l’Etat à avoir le courage de l’écotaxe poids lourds et d’en flécher une partie vers le rail. En 2013, face à la fronde des Gilets rouges, l’ancienne ministre de la Transition écologique avait cédé et la taxe sur les camions de plus de 35 tonnes a été abandonnée. Selon Jean-Pierre Farandou, l’écotaxe poids lourds pourrait rapporter 4 à 5 milliards par an, « on en prendrait un pour le rail« , évalue l’ex-futur pdg de la SNCF qui « espère que Dominique Bussereau [il préside l’actuelle conférence de financement des transports] aura l’audace de la relancer« .