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Ewa

En hausse de 13% pour 2024, le budget transports veut taxer la route et l’avion

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Le volet transport du projet de la loi de finances pour 2024 présenté le 27 septembre en conseil des ministres progresse de 13% par rapport au budget 2023, à 13,3 milliards d’euros. Au nom de la planification écologique détaillée deux jours plus tôt par le chef de l’Etat, ce budget prévoit une taxe sur les concessionnaires d’autoroutes et les gestionnaires des grands aéroports. « Des infrastructures de transport polluantes », justifie Bercy. Elle doit rapporter 600 millions d’euros par an (principalement en provenance du secteur routier), 2,5 milliards d’ici à 2027, qui iraient dans les caisses de l’Agence de financement des infrastructures (Afitf) pour investir dans les transports décarbonés.

Répercutée sur les compagnies aériennes puis sur les passagers, cette nouvelle taxe pourrait entraîner une augmentation des prix des billets d’avion (ce qui évite au gouvernement de le faire directement), mais « pas des péages autoroutiers« , assure clément Beaune. « Les péages évoluent une fois par an, en fonction de l’inflation comme prévu dans les contrats, mais pas en fonction de cette nouvelle taxe« , a martelé le ministre délégué aux Transports le 28 septembre devant la presse, contredisant les propos du patron de Vinci, Pierre Coppey. « Et si les sociétés concessionnaires vont au contentieux, ce dont je ne doute pas, les juges administratifs trancheront« , a-t-il enchainé, assurant que la nouvelle taxe est conforme à l’avis du Conseil d’Etat que le gouvernement a consulté en amont.

Dans leur rôle de conseiller juridique du gouvernement, les juges administratifs l’avaient effectivement mis en garde, mi-septembre, contre une taxe sur les « surprofits » des sociétés concessionnaires d’autoroutes et pointé un « risque élevé » sur le plan juridique. La taxe devrait donc aussi toucher les Aéroports de Paris (ADP), et quelques-uns des grands aéroports français comme Nice ou Marseille. Pas les petits, ce qui fait craindre à la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, une distorsion de concurrence, citant l’exemple de l’aéroport de Beauvais qui fait les bonnes affaires de la compagnie aérienne à bas coût Ryanair.

Objectif : 1,5 milliard de plus pour la régénération du réseau

Plus globalement, le projet de budget pour 2024 « traduit les travaux du Conseil d’orientation des infrastructures (dans son rapport remis à la Première ministre en février dernier, NDLR), commente Clément Beaune, insistant sur les trois milliards d’euros consacrés cette année à la régénération du réseau ferroviaire « pour atteindre l’objectif de +1,5 milliard par an d’ici à la fin du quinquennat ». Trois autres milliards iront aux trains d’équilibre du territoire (les Intercités) et aux trains de nuit qui nécessitent d’investir dans le matériel roulant, que l’industrie ferroviaire a du mal à fournir.

Au total, 8 milliards d’euros sont fléchés vers les transports ferroviaires, collectifs, dont 700 premiers millions pour les RER métropolitains dans le cadre des contrats Etat-régions, mais aussi vers vers le fluvial et le vélo. Et près de deux milliards iront aux liaisons aériennes d’aménagement du territoire, l’avion vert, le déploiement des bornes de recharge électrique sur le réseau routier et sa modernisation car il est en mauvais état. « On fait moins de nouveaux projets routiers, au profit de l’entretien des routes; comme pour le réseau ferré, il y a un seuil en deçà duquel il ne faut pas descendre« , justifie le ministre. Certains projets de routes ont de grandes chances d’âtre abandonnées dans une liste qu’il rendra publique d’ici à la fin de l’année. L’autoroute A69, très controversée, est toutefois préservée.

Quant à la prime de covoiturage de 100 euros allouée par le gouvernement, elle doit faire l’objet d’une évaluation à la fin de l’année. « Il n’est pas certain que l’on garde la double prime (courte et longue distance, NDLR) », glisse Clément Beaune qui n’a pas visiblement pas goûté aux conclusions d’une récente étude de la Fabrique Ecologique et du Forum Vies Mobiles, laquelle fustige le dispositif du plan covoiturage lancé par le ministre en décembre 2022.

Nathalie Arensonas

Ewa

BTP : les ambitions très internationales de NGE

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Malgré le projet très contesté de l’autoroute concédé A69 entre Toulouse et Castres, toutefois confirmé il y a quelques jours par le ministre des Transports, et la deuxième phase de la ligne ferroviaire à grande vitesse High Speed 2 Londres-Birmingham-Manchester qui menace d’être abandonnée pour des raisons financières (1), NGE, engagé sur ces deux projets emblématiques, envisage son avenir avec sérénité. Notamment sur la scène internationale où le groupe français de travaux publics nourrit un appétit certain et compte doubler son chiffre d’affaires sur la période 2024-2028.

Devant la presse, le 27 septembre à Paris, Jean Bernadet, son directeur général, a présenté ses ambitions à l’étranger sur un ton résolument combatif : « Nous sommes des faiseurs, nous sous-traitons moins de 10% des travaux ; nous maitrisons l’ingénierie financière, ce qui nous permet de garder un avantage concurrentiel par rapport aux Chinois ; nous avons ajouté les briques financement de projets, maintenance des ouvrages, conception ingénierie, et bientôt, l’exploitation », a énuméré le patron du groupe de BTP, détenu à 72% par ses dirigeants et ses 16 500 salariés. En 2022, les activités internationales ont progressé de 14%, à 377 M€, sur un chiffre d’affaires (CA) global de 3,1 milliards d’euros. Hors de France, le CA doit doubler, selon son selon Orso Vesperini, directeur délégué international.

Aujourd’hui, un quart des actifs investis par NGE Concessions porte sur des projets internationaux, avec l’ambition de quadrupler les investissements sur les concessions dans les cinq prochaines années. Avec un ratio dette nette/Ebitda de 1,26, NGE s’estime « solide » pour assurer sa croissance externe, en continuant à s’appuyer sur le fonds d’investissement français Montefiore.

Près de la moitié du chiffre d’affaires est réalisé dans le ferroviaire avec sa filiale TSO (LGV en Egypte, train Maya au Mexique, TER de Dakar, Eole, métro de Toulouse, RER Crossrail à Londres, gares du Grand Paris Express, Ontario Line au Canada) et Jean Bernadet se réjouit des annonces du gouvernement pour les RER métropolitains t le ferroviaire : « du pain béni », dit-il. Mais la BTPiste cherche de plus en plus à diversifier ses métiers en développant l’activité fibre optique, les aménagements en réponse aux effets du réchauffement climatique, et la gestion de l’eau qui ne représente que 4% de son chiffre d’affaires. Les territoires d’expansion sont à l’international où le groupe ne réalise que 12% de son chiffre d’affaires (377 M€ sur 3,1 Md€, 3 500 collaborateurs sur 16 500).

Délogé d’Asie par ses concurrents chinois, NGE creuse son sillon en Amérique latine où il s’apprête à livrer le train des papetiers en Uruguay (projet Ferrocaril Central en partenariat public-privé), en Afrique où il livre le plus gros barrage du continent au Cameroun, au Canada avec le projet de l’Ontario Line gagné en groupement avec Hitachi, et au Moyen Orient « où une partie de notre avenir se joue », selon Orso Vesperini. Les risques géopolitiques actuels en Afrique ne l’effraie pas : « Nous sommes très sélectifs sur le choix des pays, nous allons être encore plus prudents », balaie-t-il.

Le BTPiste attend dans les prochaines semaines le résultat d’un appel d’offres pour un marché de conception-réalisation sur la ligne 15 du Grand Paris Express (GPE) et le lot 3 de la ligne 18. Il a déjà été retenu pour le génie civil et la section aérienne de la ligne 17  entre Saint-Denis Pleyel et Le Mesnil-Amelot (26,5 km, neuf gares).

Nathalie Arensonas

(1) Selon les informations du Times, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est décidé à annuler le tronçon nord à grande vitesse entre Birmingham et Manchester.

Ewa

Fini les carnets de tickets à la RATP

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Il n’existe plus de poinçonneur à la RATP depuis 1973, et il n’y a plus de billet carton à poinçonner depuis aujourd’hui, 21 septembre 2023. Les carnets de tickets t+ sous format cartonné ne sont plus disponibles à la vente. On peut toutefois continuer à utiliser ceux achetés avant cette date, et continuer à acheter des tickets à l’unité, jusqu’à fin 2024. Histoire de ne pas compliquer la vie des touristes et des spectateurs pendant la période des Jeux Olympiques et paralympiques de l’été.

Une fois retirés de la vente tous les tickets physiques, quels titres de transport utiliser ?

  • La carte Liberté+ qui permet déjà de faire un trajet en métro, RER dans Paris, en bus ou en tramway. Après souscription en ligne sur le site d’Ile-de-France Mobilités (avec un RIB), chaque trajet effectué est comptabilisé et facturé le mois suivant du montant total de vos déplacements. Ne s’use que si on s’en sert… Et  10 trajets effectués avec un Navigo Liberté+ coûtent au maximum 14,90€, 2 € de moins qu’un carnet de tickets t+.
  • Le passe Navigo Easy : pour les touristes ou ceux qui utilisent les tickets t+ occasionnellement. Ce passe non nominatif, rechargeable depuis les automates de vente ou sur  smartphone permet d’y stocker, entre autres, des tickets t+ à l’unité et des carnets t+ dématérialisés (jusqu’à 3 carnets).
  • Le ticket SMS au prix de 2 euros. Il suffit d’envoyer par sms le numéro de la ligne ou le mot clef affiché au point d’arrêt ou dans le  bus (pour la grande couronne). Vous recevez s un ticket sous forme de SMS, directement débité sur la facture de votre opérateur téléphonique.
  • Le smartphone : Il est possible d’utiliser son smartphone pour acheter des titres de transport et les valider en le passant directement sur les bornes de validation depuis l’application Île-de-France Mobilités.

 

 

 

Ewa

Solène Garcin-Berson, nouvelle déléguée générale de l’Afra

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L’ancien titulaire du poste, Franck Tuffereau, ne pouvant plus exercer la fonction pour ne pas risquer un conflit d’intérêt (1), Solène Garcin-Berson a été promue ce matin, lors d’un conseil d’administration, déléguée générale de l’Association française du rail (Afra), qui défend les intérêts des opérateurs ferroviaires concurrents de la SNCF.

Ancienne avocate, elle était depuis novembre 2019 directrice juridique de l’association présidée par Alexandre Gallo, dirigeant de DB Cargo France, filiale de la Deustche Bahn. Diplômée du M2 droit des affaires et fiscalité (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / HEC) et titulaire du diplôme d’avocat, Solène Garcin-Berson a exercé la profession d’avocate en droit privé des affaires pendant près de huit ans au sein d’un cabinet spécialisé en procédures contentieuses avant de rejoindre l’Afra.

(1) Franck Tuffereau dirige à mi-temps une société spécialisée dans la sécurité ferroviaire, une activité désormais dans le périmètre des activités couvertes par l’Afra.

Ewa

A Dijon, un abonnement à tarif préférentiel pour les petits rouleurs

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On connaissait la prime covoiturage du gouvernement à 100 euros, à condition de réaliser au moins 10 trajets covoiturés par trimestre. Avec pour seule preuve, celle d’un registre de covoiturage, et quelques fraudeurs pour pimenter l’affaire…

Voici l’abonnement mensuel à moins de 65 euros pour garer sa voiture près de chez soi (1) prendre le bus, le tram ou le vélo en illimité sur le réseau des transports Divia Mobilités. Seule condition : ne pas utiliser son auto plus de 10 fois par mois et le reste du temps, la laisser stationner dans l’un des parkings gérés par l’opérateur des transports publics urbains (Keolis). Les entrées et sorties sont comptabilisées. Au delà de 10, une surfacturation intervient le moins le mois suivant. L’idée est de « permettre aux habitants du centre-ville de laisser leur voiture dans un parking en ouvrage puis d’utiliser les transports en commun » expliquait sur France Bleu Emilie Jeanningros, directrice marketing de l’opérateur (Keolis). « C’est très intéressant, avant, je payais plus de 200 euros par mois rien que pour stationner ma voiture », témoigne Isabelle, abonnée de la première heure.

Cette initiative a été lancée à l’occasion de la semaine de la mobilité qui se déroule jusqu’au 22 septembre, dans une centaine de réseaux de transport français.

(1) Dans l’un des parkings en ouvrage exploités par Keolis, l’opérateur des transports de la métropole de Dijon. + d’infos: ici

 

Ewa

Gare du Nord: premier jugement le 22 septembre dans le conflit entre Ceetrus et la SNCF

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Entre Ceetrus, filiale immobilière d’Auchan, et la SNCF, la guerre est déclarée depuis plus de deux ans sur l’épineux dossier de la gare du Nord. Aucune trêve ne se dessine. Au contraire. Après un rapport qui avait fuité opportunément en début d’année, la bataille de la communication reprend avant un premier jugement attendu le 22 septembre au tribunal de commerce de Paris.

Les contentieux sont légion suite à la rupture unilatérale à l’été 2021 par Gares & Connexions du contrat qui liait la filiale de SNCF Réseau à la foncière de la famille Mulliez. L’affaire a fini par arriver devant les tribunaux et un premier jugement – qui n’a pas le plus fort enjeu financier – doit donc tomber dans quelques jours sur l’un des volets de l’affaire : la garantie à première demande (GAPD) réclamée par SNCF Gares & Connexions (G&C) à Ceetrus suite à la déchéance du contrat des travaux de modernisation de la gare du Nord.

« Après plusieurs changements d’entreprises de BTP, on a commencé à douter des capacités du concessionnaire en tant que maître d’ouvrage. Le projet lui a totalement échappé, on a donc décidé de prononcer la déchéance du contrat », justifie Gares & Connexions.

Le gestionnaire des gares a résilié le contrat pour faute grave, « sans mise en demeure », selon Ceetrus, et demande 47 millions d’euros pour préjudice aux premiers travaux du projet de rénovation « Horizon 2024 ». Il s’agit du programme de végétalisation du parvis et des abords de la gare du Nord, d’amélioration des circulations, des accès, des services et des commerces avant les Jeux olympiques. Les travaux sont évalués à 30 millions d’euros par G&C, auxquels s’ajoutent les 20 millions du plan d’investissement de la gare du Nord.

Selon Ceetrus, les 47 millions que demande Gares & Connexions au titre de la GAPD équivaut au coût du projet Horizon 2024 (30 M€+ 20M€ d’investissements courants), et serait une manœuvre pour faire supporter à la foncière d’Auchan les conséquences de l’arrêt des travaux.

En théorie, la GAPD est faite pour poursuivre les travaux or, Gares & Connexions les a fait stopper. « L’affaire sera difficile à trancher, il n’y a pas de précédent, on n’est pas sûrs à 100% de l’emporter », reconnait Gares & Connexions.

Quelle que soit la décision du tribunal de commerce vendredi, les deux parties adverses feront appel, mais le jugement ne sera pas suspensif. Pourrait-il influencer les juges administratifs dans les deux autres litiges qui opposent Ceetrus et G&C ? C’est peu probable, reconnaissent les deux adversaires.

D’un côté, Ceetrus conteste la déchéance du contrat de travaux, considérant qu’elle est infondée et s’explique principalement par la décision du nouveau président de la SNCF Jean-Pierre Farandou, et de la nouvelle patronne des gares Marlène Dolveck, de ne pas mener le projet de leurs prédécesseurs, Guillaume Pepy et Patrick Roppert. Ceetrus réclame 341 millions d’euros à G&C.

De son côté, le gestionnaire des gares réclame 307 millions d’euros à son ancien partenaire pour couvrir les conséquences financières de la déchéance du contrat du fait des manquements de la société concessionnaire, StatioNord. Dont Gares & Connexions est tout de même actionnaire minoritaire.

La bataille judiciaire ne fait que commencer et pourrait durer plusieurs années. Les juges administratifs se prononceront sur ces deux autres affaires au cours du premier trimestre 2024. Mais si les parties font en appel puis se pourvoient en cassation, elles ne seront pas tranchées avant la fin de la décennie.

Nathalie Arensonas

Ewa

L’ancien ministre des Transports affiche son opposition au plan de discontinuité de Fret SNCF

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« J’ai toujours été opposé à cette discontinuité« , a affirmé Jean-Baptiste Djebbari , le 14 septembre lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur la  libéralisation du fret ferroviaire. L’ancien ministre délégué aux Transports juge qu’en formant une plainte pour aides publiques illégales devant la Commission européenne, les entreprises plaignantes (ECR, filiale de la Deutsche Bahn, notamment, elle-même sous le coup d’une enquête) ont agi par « opportunisme » afin de « mettre sous pression le groupe SNCF, et Fret SNCF en particulier ».

Pour rappel, entre 2007 et 2019, Fret SNCF a reçu des aides d’Etat d’un montant total de 5,3 milliards d’euros. Et pour éviter le remboursement qui pourrait être demandé par Bruxelles à l’entreprise (et qui aboutirait à sa dissolution), le gouvernement a préféré l’option du « plan de discontinuité » économique prévue par les règles européennes visant à faire disparaître Fret SNCF (et sa dette) avant de relancer deux nouvelles entités à l’activité réduite, l’une dédiée à l’exploitation, l’autre chargée de la maintenance.

Deuxième pique du prédécesseur de Clément Beaune, à l’encontre cette fois de Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence : « L’interprétation économique est erronée : le marché du fret ferroviaire dysfonctionne (…) et appliquer les règles de discontinuité sur un marché qui n’a pas digéré la concurrence contribue à affaiblir les entreprises, et le marché lui-même (…) Vouloir adopter des remèdes contre un opérateur ne va pas améliorer le fonctionnement du marché européen. Le risque, c’est d’affaiblir Fret SNCF sans pour autant améliorer ce fonctionnement« , a taclé J.B Djebbari.

Les règles du plan de discontinuité proposé par Bruxelles et accepté par la France prévoit de supprimer 10% des 5 000 emplois cheminots et d’abandonner 20 % des 730 millions de chiffre d’affaires de Fret SNCF. Concrètement, 23 lignes de transport ferroviaire de marchandises devront être cédées à la concurrence au 1er janvier 2024. Ainsi que 62 locomotives (sur un parc de 730 machines) et par l’abandon des trains entiers réguliers (à 95 % du transport combiné). Soit 23 flux à céder progressivement à d’autres opérateurs d’ici à la fin de l’année. Ces trafics ferroviaires resteront-ils sur les rails ou basculeront-ils sur la route, faute de repreneurs ?

N.A

Ewa

Vers une hausse du versement mobilité en Ile-de-France ?

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Dans le long bras de fer entre Valérie Pécresse et l’Etat pour combler le déficit d’exploitation des transports publics franciliens, évalué à 500 millions et à 1,5 milliard avec les futures lignes du Grand Paris Express, la patronne d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) est-elle en train de parvenir à ses fins ? A l’issue d’une rencontre en début de semaine avec Clément Beaune, un accord serait au bout du crayon du ministre délégué aux Transports, avec la garantie de ressources durables pour financer les transports collectifs de la région capitale.

Et comme l’une des principales ressources, c’est le versement mobilité (VM), taxe dont s’acquittent les entreprises de plus de 11 salariés, la solution défendue depuis des mois par Valérie Pécresse, c’est son déplafonnement, en vue d’une augmentation pour financer l’offre supplémentaire de transports en 2024 liée aux Jeux olympiques et à l’extension de plusieurs lignes – les 11 et 14 du métro, ou le RER E. Or, seul le gouvernement peut décider d’une telle hausse. La patronne d’IDFM, et de la région, menace de ne pas ouvrir les lignes nouvelles si elle ne parvient pas à un accord avec l’Etat sur le financement des transports publics de la région en général, et du surcoût des Jeux olympiques, en particulier.

Favorable à de nouvelles marges de manœuvre fiscales dès 2024, Clément Beaune a obtenu l’accord de la Première ministre Elisabeth Borne pour inscrire le déplafonnement du VM dans la loi de Finances pour 2024 (il ne sera toutefois pas dans le projet de loi, le PLF, qui sera présenté en Conseil des ministres le 27 septembre).

Actuellement, les transports franciliens sont financés à 52,5% par cette fiscalité dédiée et à 47,5% par les contributions des collectivités locales et par les recettes tarifaires. Les collectivités locales vont-elles devoir délier les cordons de la bourse, et les usagers subir une nouvelle hausse du Passe Navigo ?  Réponses le 26 septembre lors du prochain conseil d’administration d’IDFM.

Valérie Pécresse qui exclut d’augmenter la tarification du Passe Navigo, et annoncé lors du dernier Sommet du Grand Paris une tarification supplémentaire pour les détenteurs de billets olympiques, a fait voter un vœu en juillet dernier dans lequel elle demande « le triplement de la taxe de séjour », ce qui pourrait rapporter 200 millions d’euros à l’autorité organisatrice des transports franciliens.

Pas plus que le déplafonnement du versement mobilité, la hausse de la taxe de séjour n’est pas dans le PLF. Va-t-elle se dénouer, elle aussi, à coup d’amendements, au Parlement ?

Nathalie Arensonas

Ewa

Une étude démonte le mythe du covoiturage écologiquement vertueux

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« Le premier bilan du covoiturage courte distance est décevant, on tâtonne : au premier trimestre 2023, deux trajets quotidiens sur 10 000 étaient réalisés via les plateformes de covoiturage (Karos, Klaxit, BlaBlaCar Daily, Ecov, etc NDLR); les trajets covoiturés ne sont pas tous pertinents, ils se font en zones denses, aux heures de pointe, sur moins de 10 km, là où il y a des transports collectifs ou sur des voies routières supplémentaires dédiées qui attirent plus d‘automobiles et ne sont pas respectées; les aires de covoiturage ne sont accessibles qu’en voiture; les subventions publiques se focalisent sur les plateformes d’intermédiation alors que le covoiturage courte distance est souvent informel; le covoiturage n’est pas structurant pour la planification écologique, ce n’est pas une alternative réelle à l’autosolisme ».

La charge est lourde, elle était menée le 12 septembre au soir dans les salons feutrés de la mairie du 11e arrondissement parisien par Géraud Guibert, président du think tank La Fabrique écologique, et Sylvie Landriève, codirectrice du Forum Vies mobiles, et par leurs équipes. Une conférence au titre un peu moqueur, « Y-a-t-il un passager dans l’auto ?« , en présence d’une représentante du ministère des transports, lequel vise trois millions de trajets du quotidien covoiturés d’ici à 2027, et de deux élus, Alain Jund pour Strasbourg, David Belliard, pour Paris.

Pour rappel, l’Etat a débloqué 150 millions d’euros en 2023 (1 euro pour chaque euro d’aide des collectivités locales, prime de 100 euros aux nouveaux covoitureurs à partir de 10 trajets en trois mois, aide aux infrastructures de covoiturage) afin de démocratiser ce mode de déplacement pour aller travailler, chercher les enfants à l’école, faire ses courses etc. « 35 fois plus pour un trajet via plateforme que pour un trajet covoituré de façon informel, insistent dans leur communiqué La Fabrique écologique et le Forum Vies mobiles, les deux think tanks qui viennent de publier une étude sur le sujet.

« Si on ne traite pas le covoiturage sans repenser tout le système de transport, c’est du gaspillage d’argent public », lance Matthieu Bloch, coauteur de l’étude menée sur plusieurs territoires français – Grenoble , Rouen, Plaine de l’Ain, Bretagne, Pays de la Loire, le Genevois, qui subventionnent les trajets de court-voiturage via des plateformes.

Brouillard

« L’action publique est dans le brouillard », selon Géraud Guibert qui appelle l’Etat à faire en des enquêtes régulières pour évaluer l’évolution du covoiturage informel (organisé entre voisins, par des entreprises, des associations), et mesurer l’impact des politiques publiques et l’usage de l’argent public.  Le ministre des Transports, Clément Beaune s’était fait excuser, faisant jouer son devoir de réserve à deux semaines des élections sénatoriales, Claire Baritaud, en charge de la politique de covoiturage au ministère, promet une étude sur « tous les types de covoiturage » dans les mois à venir.

« Un certain nombre de politiques publiques démarrent dans le brouillard, je défends le droit au brouillard, à l’expérimentation« , s’est amusé Alain Jund, vice-président de la métropole strasbourgeoise et délégué aux mobilités actives et partagées au sein de l’association des élus du transport, le Gart.

Dans sa newsletter de septembre (page 5), la Fédération nationale des associations des usagers du transport est tout aussi remontée contre les politiques publiques en faveur du covoiturage du quotidien, considérant qu’il représente « un nouveau danger pour les transports publics ».

Nathalie Arensonas

« Y a-t-il un passager dans l’auto ?  » : la synthèse de l’étude ici

Ewa

Rennes remporte la palme des grandes villes marchables

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Quelles sont les villes et villages où il fait bon être piéton ? Le nouveau baromètre publié le 12 septembre à partir d’une enquête du collectif Place aux piétons (1) établit un nouveau classement, deux ans après les années Covid.

Quarante-deux mille personnes (la marche à pied est le mode de déplacement principal pour 43% des répondants, plus que la moyenne française qui se situe à 24% selon les chiffres Insee 2019) ont répondu au questionnaire en ligne pour dessiner la carte des villes où marcher n’est pas un sport de combat. Deux cent trente-six communes sont notées de A+ à G.

Les résultats ne font que confirmer ce qu’avait montré le premier baromètre réalisé pendant le Covid-19, à l’hiver 2020-21, avec cette fois, une participation plus importante d’habitants de petites communes. Pour 59% des répondants, se déplacer à pied dans leur ville ou village « est agréable »  Pour autant, la moyenne nationale accorde une note de 9,2 sur 20 en ressenti piéton. Seules six bourgs atteignent la meilleure note (A+), ainsi que Vincennes, une ville de la proche banlieue parisienne, suivie de Versailles et Asnières.

Aucune grande ville de plus de 200 000 habitants ne décroche son A, les mieux notées sont Rennes, Strasbourg puis Nantes, classées toutes trois C (plutôt favorable). Paris est classée E (plutôt défavorable), ainsi que les villes de la région Sud Paca.

Dans les villes jusqu’à 200 000 habitants, Le Havre occupe la première marche du podium, Besançon et Dijon les deux autres.

Que demandent les piétons qui ont répondu à l’enquête en ligne ? Des trottoirs « plus larges, bien entretenus, sécurisés » (42 % des participants), « réserver l’usage des trottoirs aux déplacements à pied » (34 %) et « verbaliser davantage le stationnement sur les passages piétons et les trottoirs » (27 %).

Être piéton est ressenti comme une situation dangereuse, avec « un sentiment d’insécurité plus important chez les femmes et en hausse chez les hommes », révèle l’enquête. Et, fait nouveau, se dessine « une montée forte du sentiment d’insécurité dans les communes de moins de 5 000 habitants (+ 15 %) qui peut être en lien avec les trottoirs qui y font souvent défaut », peut-on lire.

Le gouvernement a débloqué 250 millions d’euros pour le vélo et seulement quatre millions pour la marche dans son plan Vélo et marche pour 2023-2027. Pour les associations du collectif, l’un des principaux enjeux est d’augmenter la qualité de « l’expérience marche » des piétons, en particulier pour les plus vulnérables: les personnes à mobilité réduite, âgées, avec enfants en bas âge. « Les actions en faveur de la marche doivent se prolonger et constituer la première étape vers la mise en œuvre d’un Plan national marche », insiste le Collectif dans son communiqué.

En infographies : ici

N.A

(1) Le collectif Place aux piétons réunit la Fédération française de randonnée pédestre, le Club des villes et territoires cyclables et marchables, Rue de l’avenir, et 60 millions de piétons)