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Ewa

Face aux réseaux ferroviaires européens, la longue liste des spécificités françaises

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A l’heure où l’Europe promet d’harmoniser son réseau pour faciliter l’essor du ferroviaire, la liste des disparités entre pays reste longue. Et la France fait figure d’exception sur plusieurs domaines. C’est la conclusion que l’on peut tirer de la dernière édition de l’observatoire des marchés. L’IRG-Rail, le groupe des régulateurs indépendants qui rassemble 31 pays, a publié au printemps le 13ème volet de cette étude comparative du marché ferroviaire européen. Des milliers de données ont été collectées pendant deux ans auprès de ses membres pour établir les points de convergence entre réseaux et faciliter la mise en place d’un rail européen. La France se caractérise notamment par un degré d’utilisation relativement faible de son réseau classique comme de son réseau LGV, par un niveau très élevé des péages pour le transport de voyageurs et par le poids substantiel des concours publics dans le financement des péages facturés aux services conventionnés.

80% des trains circulent sur 40% du réseau

Avec 45 circulations en moyenne par jour et par ligne (contre 80 en Allemagne ou au Royaume-Uni), le réseau français a un degré d’utilisation inférieur de 17% à la moyenne des pays européen. Son intensité d’utilisation se caractérise aussi par une forte hétérogénéité : 80% des train/km sont opérés sur 40% du réseau.

Si les gestionnaires d’infrastructures européens n’ont pas répercuté dans les péages la totalité de l’inflation cumulée depuis 2019, là encore, la France se distingue. Ses péages pour les services librement organisés s’élevaient en 2023 à 21 euros par train/kilomètre. Soit un montant très supérieur à ce qui se pratique dans la plupart des pays européens, note l’étude européenne. La part de péage supportée par le voyageur empruntant le train à grande vitesse est de 3,8 euros aux 100 km, contre 2,9 euros en Espagne, 2 euros en Italie et 2,7 en Allemagne. Les péages sont en revanche inférieurs à la moyenne européenne pour le fret.

La France est en revanche à la traîne dans ses investissements pour ses infrastructures. Alors qu’au niveau européen, ils augmentent en moyenne de 36%, tirés par l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, la France se contente de + 12%, soit moins que l’inflation sur la période étudiée.

Côté tarifs passagers, l’augmentation du prix des services à grande vitesse pratiqué en France reste dans la moyenne européenne avec +8% (comme en Allemagne).

Une faible densité de gares

Le déploiement du système européen de gestion du trafic (ERTMS) dans l’Hexagone reste particulièrement lent. Seuls 1105 km de lignes sont équipés soit « un avancement faible », sur le réseau classique comme à grande vitesse.

La France affiche aussi une densité de gare de voyageurs en-dessous de la moyenne européenne. Avec près de 2900 gares en service en 2023, le réseau français compte 10 gares pour 100 km de lignes, contre 18 gares en Allemagne, 18 au Royaume-Uni ou 13 en Italie. En revanche, le nombre de gares dépassant les 1000 passagers par jour, proche de 670, est lui supérieur par rapport à la moyenne européenne.

Ewa

Le chantier de la gare de Lyon à Paris enfin lancé

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Ancien de Bercy où il a passé plus de sept ans à la direction de l’immobilier de l’Etat, Alain Resplandy-Bernard, nouveau patron de SNCF Gares & Connexions, connaît parfaitement cette rue qui longe la Seine sans en voir la couleur et permet d’accéder à la gare on ne sait pas vraiment par où. Habitué des lourds travaux de rénovation, il arrive à point nommé pour lancer un chantier indispensable : celui de l’accès à la gare de Lyon par la rue de Bercy.

Il a fallu des années pour s’entendre

SNCF Gares & Connexions, l’Etat, la Région Île-de-France, le ministère de l’Économie et des Finances et la mairie de Paris ont mis des années à s’accorder sur cette transformation ambitieuse qui va prendre au minimum quatre ans. Le chantier s’étend en effet sur 400 mètres, « la longueur de deux rames de TGV », précise-t-on à l’agence Arep qui participe au projet.

Pour améliorer la lisibilité et l’accès de la gare qui accueille 145 millions de voyageurs par an, deux nouvelles entrées vont être refaites et deux nouvelles liaisons « verticales » (un escalier fixe et un double escalier mécanique) vont raccorder la gare de surface au hall RER/Métro. Pour remplir sa vocation d’interconnexion, 850 places de stationnement vélos, dont un parking à vélos de 600 places sécurisées vont être créées. Derrière une façade qui ira jusqu’au trottoir, une quinzaine de nouveaux commerces, services et des enseignes de restauration vont ouvrir pour une clientèle de voyageurs, de riverains et de bureaux.

Un coût de 64 millions d’euros

Le réaménagement le plus spectaculaire sera celui de l’allée de Bercy. Cette véritable promenade urbaine végétalisée, en surplomb de la rue, offrira 2000 m² transformés en espaces plantés.

Pour la nouvelle façade, le choix a été fait de privilégier des matériaux de construction issus de l’économie circulaire. 500 m² de traverses ferroviaires de la SNCF, du parquet de chêne de récupération pour les 1400 m² de marquise extérieure et des briques de terre crue géo-sourcées vont ainsi être utilisées. La complexité du chantier de 20 000 m² reste bien de maintenir l’accès à la gare pour garantir l’exploitation ferroviaire.

Le projet a été coconstruit avec les riverains et voyageurs pendant une phase de concertation publique menée par SNCF Gares & Connexions à l’été 2023. Le montant des travaux s’élève à 64 millions d’euros, porté par SNCF Gares & Connexions (64 %), la Région Île-de-France (18 %), l’Etat (8 %) et Île-de-France Mobilités (2 %). Le ministère de l’Economie et des Finances est également impliqué pour l’aménagement et la végétalisation de son périmètre foncier.

Ewa

Argos mis en service dans le Grand Est

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SNCF Réseau a mis en exploitation dimanche le premier poste d’aiguillage de type Argos dans le Grand Est, sur la ligne Réding-Saverne. C’est la première étape du déploiement de la nouvelle technologie de signalisation ferroviaire destinée à moderniser et à digitaliser les postes d’aiguillage sur l’ensemble du territoire national. Les installations Argos pourront être pilotées à distance par les commandes centralisées du réseau (CCR). Selon SNCF Réseau, Argos représente « un levier essentiel de transformation du réseau ferroviaire français » et doit contribuer à améliorer la performance, la réactivité et la maîtrise des coûts d’exploitation du réseau. Argos constitue aussi un jalon « essentiel » dans la mise en place du système européen de gestion du trafic de signalisation digitale ERTMS.

Une mise en service sur site pilote

En avril, Hitachi Rail, chef de file d’un consortium regroupant Equans et SNIC, avait testé un premier système d’enclenchement Argos sur le site pilote de Chasse-sur-Rhône (Sud-Est de la France). Il couronnait cinq ans de recherche et de développement.

Lancé en 2018 par SNCF Réseau, le programme ARGOS vise à remplacer la multitude de systèmes d’enclenchement hétérogènes (datant parfois de plusieurs décennies) par un système digital. Un grand nombre de postes d’aiguillage anciens, ou dont la technologie devient obsolète, doit être renouvelé. Argos va permettre de digitaliser les anciens qui utilisent encore des systèmes électromécaniques, ceux qui sont électriques ou même mécaniques.

Trois groupements industriels

Cette innovation représente un investissement de 90 millions d’euros. Trois groupements d’entreprise ont participé au partenariat d’innovation dont Hitachi Rail, Alstom ou Compagnie des Signaux-Systra-Eiffage Energie Systèmes. Leurs processus industriels vont permettre à SNCF Réseau de réduire à deux ans la mise en service de poste d’aiguillage de taille moyenne et de faire baisser de 15% leur coût d’installation et de maintenance.

 

 

Ewa

L’accès à internet, toujours un défi dans les trains

Le YouTuber Tolt (alias Benjamin Martinie) publie ses voyages en train sur sa chaîne «Tolt en voyage». Un repenti de l’avion.

L’enquête annuelle de l’Arcep sur la qualité des communications dans les trains vient de livrer son verdict. Chaque année, l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, réalise une campagne de mesures recensant le nombre d’appels téléphoniques réussis et maintenus pendant deux minutes sur le réseau ferroviaire, ainsi que le nombre de pages internet affichées en moins de cinq secondes.

La qualité des appels demeure élevée dans les transiliens et le métro mais est plus contrastée dans les RER et transiliens et nettement inférieure dans les TGV, Intercités et TER. La connectivité, elle, reste un défi dans les trains. Le ferroviaire souffre toujours d’un accès limité, conséquence du manque d’antennes dans les zones moins denses et de l’effet « cage de Faraday ». Dans les TGV, le taux de chargement rapide plafonne à 64 % et ne dépasse pas 65 % dans les trains Intercités et TER. La navigation demeure plus fluide dans les RER et Transiliens (84 %) ainsi que dans les métros (93 %).

Orange distance ses concurrents

L’Arcep réalise également un classement de performance par opérateur télécom. Dans les TGV, Orange affiche un taux de 74% des communications maintenues, suivi de Free (61%), devant Bouygues Telecom (58%) et SFR (56%). Sur les Intercités et TER, Orange reste devant avec 63% de succès devant Free (55%), SFR (53%) et Bouygues (52%). Sur le réseau RER et Transiliens, les appels satisfaisants sont largement majoritaires quel que soit le fournisseur. C’est aussi le cas dans le métro.

Dans les tests de navigation web sur les axes ferrés de longue distance, Orange distance toujours ses concurrents avec 70% de pages en affichage rapide, contre moins de 65% pour ses concurrents. Orange est aussi devant dans les Intercités et TER. Sur les axes ferrés franciliens (RER et Transiliens), le match est serré entre Orange et Bouygues (85%), Free (83%) et SFR (82%). Le niveau de performance dans les métros reste élevé.

Un appel d’offre pour une connexion par satellite

Cet été, la SNCF a annoncé son intention de lancer un appel d’offres « majeur » pour l’installation d’une connexion internet par satellite dans ses trains. Ce contrat stratégique devrait mettre en lice l’américain Starlink et le français Eutelsat. Ce dernier a annoncé en octobre une opération de recapitalisation, suite à laquelle la France est devenue son principal actionnaire au prix d’une injection de 750 millions d’euros.

L’étude annuelle de l’Arcep repose sur plus d’un million de mesures en 2G, 3G, 4G et 5G, dans tous les départements métropolitains, de fin mai à aout 2025.

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Ewa

La carte bancaire s’invite dans les bus parisiens

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Installés en une nuit, par une équipe de 150 personnes, les terminaux de paiement de ticket par carte bancaire ont fait, enfin, leur apparition dans les bus parisiens. Valérie Pécresse en a personnellement fait le constat, en embarquant pour une petite virée à bord de la ligne 74, à la grande surprise des passagers présents à bord.

L’installation cohabite avec la borne qui permet de valider tickets et pass. Elle offre une alternative de paiement aux voyageurs occasionnels, mais n’a surtout pas vocation à remplacer les abonnements. Pas question non plus de passer au tout carte bancaire ou au paiement par smartphone sur le réseau d’IDFM. La vente de tickets dématérialisés et d’abonnement reste le choix de l’autorité organisatrice. « C’est pour de l’ultra-occasionnel ou de l’ultra-touriste », a bien insisté la présidente de la Région, en désignant la borne.

Déploiement d’ici à l’été 2026

L’équipement va être déployé d’ici à l’été 2026 sur l’ensemble des lignes de Paris et de la petite couronne. Ce calendrier correspond à celui de l’ouverture à la concurrence qui porte sur douze lots. Les trois premiers, attribués à RAPT Cap Ile de France et Keolis, représentent près de 1000 bus « soit l’équivalent du réseau de bus de Lyon », précise IDFM. Comme le prévoyait le cahier des charges de l’appel d’offres, ce sont eux qui ont été équipés du petit terminal, permettant aux conducteurs de ne plus faire de vente, ni donc de rendre la monnaie.

En matière d’Open Payment, IDFM ne s’est pas encore fait une religion. Une étude, dont les conclusions seront rendues en avril, est actuellement menée pour évaluer le système à privilégier. Elle va recenser ce qui se fait dans d’autres grandes métropoles, mais ne devrait pas déboucher sur une décision rapide de l’exécutif. Le téléchargement de titres de transport sur des cartes ou des smartphones fait, pour l’instant, la preuve de son efficacité, estime-t-elle. Le canal mobile représente déjà 7,7 millions titres vendus par mois.

Ewa

Tempête autour du tramway du Mont-Blanc

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Le 6 octobre, la cérémonie d’inauguration du chantier du tramway du Mont-Blanc s’est déroulée dans une ambiance plus tendue que festive. Entre le conseil départemental et son concessionnaire, la Compagnie du Tramway du Mont-Blanc, une nouvelle crise était sur le point d’exploser. Depuis des semaines, l’exécutif de Haute-Savoie affichait sa volonté de résilier la délégation de service public confiée à l’exploitant de son train à crémaillère. Quelques mois plus tôt, la maison mère de la Compagnie du Tramway du Mont-Blanc, la Compagnie du Mont-Blanc, ne s’était pas vu renouveler la plus vieille concession ferroviaire française, celle du train du Montenvers, le petit train rouge de Chamonix, inauguré en 1909, passant sous régie départementale.

Les craintes de Mathieu Dechavanne, PDG de la Compagnie du Mont-Blanc vont se confirmer. Début novembre, le conseil départemental de Haute-Savoie a voté l’arrêt de la concession du tramway du Mont-Blanc. Son président, Martial Saddier, évoque un montant d’investissement de 78 millions d’euros contre 70 millions prévus. Ce que conteste le concessionnaire. devant la justice.

300 mètres de ligne supplémentaire

Le contrat de concession du tramway du Mont-Blanc, signé en 2020, prévoyait de lourds travaux pour atteindre le site emblématique du Nid d’Aigle alors que les voies du tram s’arrêtaient jusqu’alors 300 mètres avant pour des raisons historiques : à l’époque de leur construction, la Première guerre mondiale avait interrompu le chantier. Depuis plus d’un siècle, les passagers débarquaient dans une pente à 18% et au milieu d’un « couloir » montagneux. Le prolongement des voies devait donc permettre un arrêt du train « à plat » et une exploitation moins délicate en cas de forts orages. Les travaux ont été lancés à l’été 2021 et donc inaugurés début octobre, pour le démarrage de la saison d’hiver. Les 11 km de rail ont également été changées, rien d’évident à 2500 mètres d’altitude. Enfin, de nouvelles motrices ont été mises en place.

De multiples refus d’autorisation

Les impacts environnementaux du projet ont fait l’objet d’une attention toute particulière. La version initiale et bon nombre des suivantes, ont essuyé des refus d’autorisation pour raisons environnementales. Le décalage de l’arrivée du train a été l’occasion de construire un abri pour 300 personnes mais pas le « centre d’interprétation », mini-musée du Mont-Blanc, finalement abandonné. Autour du site classé, la vigilance des autorités et des associations pour le respect de la faune et la flore a été maximale. « Nous avons descendu, dans la vallée, des plantes qui allaient être impactées par le chantier pour les conserver avant de les replanter là-haut », raconte Mathieu Dechavanne.

Le conseil départemental retient lui un dépassement du coût du chantier de plusieurs millions qu’il va devoir assumer. C’est l’argument principal du président Saddier, qui a fait voter par la commission permanente du conseil départemental, la résiliation du contrat. La Compagnie du Mont-Blanc, filiale à 35% de la CDC, principal opérateur de remontées mécaniques français derrière la Compagnie des Alpes (qui est également à son capital), s’apprête à perdre son tramway des cimes.

Un contentieux qui pourrait coûter cher

Une rupture de délégation de service public n’a rien d’inhabituel, surtout après une alternance politique. Elle se fait généralement dans le cadre d’une négociation qui débouche sur un protocole de fin de contrat. Pour Mathieu Dechavanne, la décision du président du conseil départemental qu’il juge « brutale », va entrainer un contentieux qui pourrait coûter cher aux contribuables.

La Compagnie du Mont-Blanc compte réclamer le règlement du manque à gagner lié à l’arrêt prématuré du contrat, ainsi qu’une compensation pour non-augmentation des tarifs ces dernières années. De 2020 à 2025, l’exploitant n’a pas pu appliquer le taux d’indexation de ses prix, suite au refus du conseil départemental. Le préjudice s’élèverait à 300 000 euros.

Le 19 décembre, le président de la Haute-Savoie livrera le bilan de la première année d’exploitation du train du Montenvers sous gestion départementale. « Au bout de six mois, il était déjà très positif », indique Martial Saddier à VRT. Il annoncera aussi le système d’exploitation choisi par l’exécutif pour son tram du Nid d’Aigle.

Ewa

Wiremind remporte l’appel d’offres pour vendre les billets des trains Intercités

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Une étape clé dans l’ouverture à la concurrence des trains d’équilibre du territoire vient d’être franchie. L’Etat a désigné le prestataire chargé de la mise en place d’un système national de distribution de billets pour le réseau, actuellement opéré par la SNCF sous la marque Intercités. La société Wiremind a remporté cet appel d’offres « hautement concurrentiel », lancé dans le cadre d’un marché public mené par la DGITM (direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités) pour le compte de l’Etat.  Le contrat d’une durée de six ans, qui pourra être prolongé d’un an à deux reprises, représente un montant de 40 millions d’euros.

Un outil neutre

Wiremind va concevoir, déployer et exploiter le gestionnaire de l’inventaire, de la tarification et de l’exposition des données (GITE).  Ce futur système national s’appuiera sur la solution Paxone développée par Wiremind. Paxone, qui compte des clients dans les bus, promet de « révolutionner la commercialisation de l’offre dans les secteurs ferroviaire et routier ». La démarche mise en place s’inscrit dans la droite ligne de la volonté affichée par Emmanuel Macron de doter la France d’un système de réservation permettant de se déplacer sur l’ensemble du territoire avec un seul titre de transport.

SNCF Océan, qui doit commencer à exploiter  en décembre 2026 les lignes Intercités  Nantes–Lyon et Nantes–Bordeaux gagnées après appels d’offres, sera le premier opérateur à intégrer le GITE pour commercialiser les billets. La mise en service du système doit permettre une ouverture des ventes en septembre 2026. Au fur et à mesure de l’ouverture à la concurrence, de nouveaux opérateurs seront appelés à se brancher sur le système.

Pour les opérateurs, la plateforme va couvrir l’ensemble du cycle de distribution : inventaire, tarification, relation clients, revenue management. Aux voyageurs, elle promet un accès simplifié à tous les billets  de tous les opérateurs. « C’est un outil neutre et commun à tous », explique Rémi Habfast, directeur général de Paxone.

Toutes les fonctionnalités sur une plateforme

Le GITE voulu par la DGTIM regroupe plusieurs fonctionnalités essentielles. Il offre une vision instantanée des disponibilités et agrège les données sur le réseau, le matériel roulant, les gares, les tarifs. Il connecte guichets, automates et applications. Le calcul et la répartition des recettes seront automatisés. La plateforme assure aussi le service après-vente. Enfin, les futurs titres de transport sécurisés disposeront d’un code-barre de nature à garantir fiabilité et protection.

Créée il y a dix ans, Wiremind emploie 120 salariés et compte plus de 60 clients dans le monde. Ses solutions de revenue management comme Paxone mais surtout Cayzn, sont utilisées par la SNCF, Trenitalia, des compagnies aériennes mais aussi le Paris Saint-Germain. Pour l’appel d’offres du GITE, Paxone, associé à Sopra Steria, a été préféré à plusieurs concurrents, dont la SNCF associée à Siemens.

Une offre 100% made in France

Pour Rémi Habfast, qui a participé à plusieurs des auditions menées par la DGITM, l’offre de Wiremind est « technologiquement plus moderne, made in France, hébergée par OVH ». « C’est un atout d’être basé en France et d’avoir des fondateurs, qui sont des anciens de la SNCF et connaissent bien le ferroviaire », ajoute le dirigeant.

Ewa

Eckwersheim, dix ans après

Accident de la rame d'essai sur la LGV Est-européenne phase 2 à Eckwersheim le 14 novembre 2015

Le samedi 14 novembre 2015 à 15h04, lors d’un essai à grande vitesse effectué dans le cadre de la procédure d’homologation de la deuxième partie de la ligne Est-Européenne, la rame d’essai basculait puis déraillait dans la courbe de raccordement avec la ligne classique Paris-Strasbourg, sur la commune d’Eckwersheim. La moitié avant de la motrice de tête a franchi le pont avant de glisser sur la pente du talus et les huit remorques ont été projetées vers le canal causant 11 décès et les blessures les plus graves parmi les 53 passagers.

La vitesse excessive, de 255 km/h dans une courbe serrée de 945 m de rayon et un freinage inapproprié, sont à l’origine de l’accident, qui a entrainé une révision des pratiques en matière d’essais ferroviaires. Saisi du dossier, le Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) avait alors formulé une demi-douzaine de recommandations portant sur le référentiel d’homologation des lignes à grande vitesse. Il estime qu’elles ont toutes été prises en compte par le groupe SNCF et son partenaire Systra. « Suite à nos enquêtes, nous formulons des recommandations et sommes tenus informés de l’avancement des suites données, mais notre mission s’arrête là », rappelle un porte-parole du BEA-TT.

Une collaboration plus étroite

L’organisme avait notamment demandé une amélioration des analyses préliminaires de risques, une révision de la qualification des équipes de conduite d’essai, ou encore l’enregistrement des communications depuis la cabine de conduite. Dès 2017, SNCF Mobilités a annoncé la mise en place d’un système complémentaire à l’accès à la conduite des trains d’essais, axés notamment sur des compétences non-techniques comme la gestion du doute ou la communication. Un système d’interphonie d’essai spécifique a également été installé entre la cabine de conduite et le chef d’essai.

Après l’accident, une convention de partenariat entre l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et le BEA-TT avait aussi été conclue. Dix ans après, les deux organismes ont renouvelé fin octobre leur engagement pour renforcer leur collaboration.

Ewa

Pour lancer un Paris-Berlin, European Sleeper invite à monter à son capital

Train de nuit Nightjet de Paris-Berlin et Paris-Vienne.

European Sleeper, une coopérative dont le siège est à Utrecht, vient d’annoncer l’ouverture d’une ligne Paris-Berlin en train couchette au printemps 2026. Pour financer son projet, elle ouvre une nouvelle fois son capital. L’opérateur vient d’émettre pour 1,3 million de nouvelles actions. « C’est une opportunité unique de soutenir la croissance du réseau européen de trains de nuit et de partager son succès », estime la compagnie, née en 2021 de la fusion entre Train2EU et Noord West Express et dirigée par leurs fondateurs respectifs, Elmer van Buuren et Chris Engelsman.

Ce futur train de nuit Paris-Berlin circulera trois fois par semaine avec des départs de Paris les dimanches, mardis et jeudis soirs entre 19h et 20h, pour une arrivée à Berlin entre 8h et 9h. Le service retour depuis Berlin circulera les lundis, mercredis et vendredis soirs. Le train passera par Bruxelles et non pas par Strasbourg, comme le proposaient la SNCF et ses partenaires, Deutsche Bahn et ÖBB.

Deux ans après son lancement, les Paris-Berlin et Paris-Vienne, soit trois allers-retours hebdomadaires opérés par le Français, l’Allemand et l’Autrichien vont être arrêtés. Cette décision, annoncée fin septembre, serait liée à la suspension de la subvention annuelle de l’État français à la SNCF de dix millions d’euros par an. Malgré un taux de remplissage de 70%, la ligne n’a pas trouvé l’équilibre. Mais vu le tollé suscité par l’annonce, Philippe Tabarot, ministre des Transports, a indiqué que la fermeture n’était pas forcément définitive et Jean Castex, PDG de la SNCF, a promis de regarder le sujet.

Une liaison vers Barcelone prévue en 2026

European Sleeper connecte déjà les capitales belge et allemande depuis 2023. En mars 2024, le parcours entre Bruxelles, Amsterdam et Berlin avait déjà été prolongé vers Dresde, Bad Schandau et Prague. La compagnie exploite aussi un service saisonnier reliant Bruxelles, Innsbruck et Venise. Elle a prévu d’ouvrir en 2026 une liaison vers Barcelone.

Depuis sa création, la société multiplie les appels de fonds sur le modèle du financement participatif (crowdfunding). La première, en mai 2021, a permis de réunir 500 000 euros, en quinze minutes, auprès de 350 petits investisseurs de toute l’Europe. En septembre, elle a lancé un nouveau tour de financement qui a récolté à ce jour près d’1,7 million d’euros. Pour lancer sa ligne Paris-Berlin, l’opérateur a porté son objectif à trois millions et a déjà levé 60% du montant. Le prix par action est de 140 euros pour un achat minimum de deux actions, soit 280 euros. Le ticket d’investissement moyen s’établit à 1440 euros. A partir de 2000 euros investis, le nouvel actionnaire se voit proposer des tarifs préférentiels sur la ligne. En 2024, le chiffre d’affaires de la compagnie a atteint huit millions d’euros, pour un passif de cinq millions.

Ewa

Un nouveau rapport évalue à trois milliards d’euros supplémentaires l’investissement nécessaire au réseau ferré

Circulation d'un TER vers Monistrol-d'Allier

Entre 2012 et 2020, 3 600 km de voies ferrées ont été fermées. Il s’agissait en majorité de lignes de desserte locale. Aujourd’hui, près d’un sixième du réseau ferré français est en fin de vie. En effet, 26 % des lignes de desserte locale, essentielles pour les territoires périurbains et ruraux, ont dépassé leur durée de vie théorique.

Sans investissement supplémentaire, un tiers du réseau est ainsi amené à disparaitre d’ici dix ans. C’est le constat que dressent Oxfam France, avec l’Alliance écologique et sociale, Sud Rail et La Déroute des Routes, dans un nouveau rapport.

Ses auteurs préconisent d’investir trois milliards d’euros supplémentaires par an pour renforcer et moderniser le réseau ferroviaire du quotidien, en priorité dans les territoires ruraux et périurbains, aujourd’hui mal desservis. Deuxième recommandation, écrivent-ils, il faut intégrer toutes les lignes vitales au sein du réseau structurant, afin qu’elles soient pleinement financées par l’État et reconnues comme des infrastructures d’intérêt national. Enfin, le rapport juge nécessaire de soutenir les Régions et les collectivités locales pour qu’elles puissent développer des solutions de mobilité adaptées aux besoins de leurs habitants, sans être contraintes par la seule logique de rentabilité.

Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud Rail interpelle les responsables politiques, en pleins débats budgétaires : « on ne peut pas se contenter d’un train qui relie des métropoles à des cités-dortoirs. Le train doit être utilisable partout, dans tous les territoires de France, pour permettre l’accès aux services essentiels… Il doit aller le plus loin possible et être en lien avec des transports collectifs abordables. Quand le train arrive, c’est la vie qui reprend. Quand le train repart, c’est la vie qui s’arrête un peu. »

Pour Oxfam, le risque d’une France à deux vitesses

Pour Selma Huart, chargée de plaidoyer à Oxfam France, qui a publié 19 mesures fiscales pour soutenir la transition et les services publics ( dont cinq permettraient de dégager plus de 69 milliards de recettes par an), le risque est celui d’une France à deux vitesses. « Certaines régions, comme la Nouvelle-Aquitaine, parviennent à préserver leurs lignes de desserte locale, pendant que d’autres les perdent, faute de moyens. Le désengagement de l’État creuse les inégalités territoriales et sociales, au détriment de l’accès à des déplacements décarbonés pour toutes et tous ».

Investir dans le train du quotidien revient ainsi à assurer une transition écologique juste. Le secteur des transports reste la première source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Loin de reculer, son poids dans le total national s’est alourdi au cours de la dernière décennie, jusqu’à représenter 34 % des émissions en 2023. « S’attaquer à ce secteur est primordial dans le cadre des politiques d’atténuation du changement climatique », estiment les auteurs du rapport.

Cette baisse des émissions doit aussi permettre un gain social. Aujourd’hui, plus de 20 % du revenu des ménages modestes est consacré aux déplacements. Proposer des alternatives pour se déplacer sans dépendre d’une voiture individuelle coûteuse revient à répondre à la “précarité de mobilité” qui touche un·Français·et Française sur quatre. « Investir dans les transports collectifs, tel que le train du quotidien, est donc une mesure clé pour une transition juste, à la fois écologique et sociale », conclut le document.