Comprendre les violences routières : Une autre urgence de la mobilité durable

LA TRIBUNE DE 6T, BUREAU DE RECHERCHE / La violence routière, qui existe depuis l’apparition de la voiture, inclut des comportements agressifs mettant en danger la sécurité des usagers. Ce phénomène a évolué et touche particulièrement les usagers vulnérables comme les cyclistes et piétons. Ces nouvelles formes de violence routière nécessitent une analyse spécifique et pas uniquement un transfert de concepts issus d’études sur l’automobile.
Les violences routières sont (au moins) aussi vieilles que la voiture
La violence routière désigne l’ensemble des comportements agressifs, dangereux ou irrespectueux sur la route, qui mettent en danger la sécurité des usagers. Cela inclut non seulement les comportements de conduite violents, comme les excès de vitesse, les comportements intimidants ou les agressions physiques, mais aussi les accidents causés par des comportements imprudents. Ce phénomène n’est pas nouveau : il s’agit d’un problème qui existait déjà à l’époque des voitures à cheval et qui s’est amplifié avec l’avènement de la voiture à moteur. Dès les débuts du XXe siècle, les accidents de la route se sont multipliés, entraînant une prise de conscience progressive des dangers associés à la circulation.
Les premières réglementations, comme le Code de la route de 1921 et la création du permis de conduire en 1922, ont été des réponses à une augmentation des risques liés à l’utilisation des véhicules motorisés. Cependant, c’est à partir des années 1960, avec l’essor du nombre de véhicules et une augmentation alarmante du nombre de tués sur les routes, que les violences routières ont réellement commencées à être perçues comme un problème majeur de santé publique. Les tragédies humaines ont conduit à des actions politiques, comme la création du Comité interministériel de la sécurité routière en 1972, et à l’adoption de mesures comme le permis à points ou l’obligation du port de la ceinture de sécurité dans les années 1980.
Au-delà des aspects répressifs, les causes de la violence routière constituent un champ de recherche à part entière. Elles prennent des formes variées : non-respect du code de la route, fatigue, manque de formation….
Nous ne sommes pas tous égaux face aux violences routières L’automobile bénéficie de plus de 60 ans d’études pluridisciplinaires pour comprendre les mécanismes, les risques et les solutions associées.
Les violences routières sont le reflet des valeurs de la société : les comportements sont souvent liés à des facteurs tels que l’individualisme, l’esprit de compétition et le culte de la vitesse (1). L’adhésion aux stéréotypes masculins traditionnels est associée à une propension accrue à prendre des risques sur la route. Les hommes, en particulier ceux âgés de 18 à 25 ans, sont plus enclins à adopter des comportements dangereux, en partie pour affirmer leur identité masculine (2) .
Les groupes sociaux ne sont pas égaux face aux accidents de la circulation. Les ouvriers et les jeunes, particulièrement en milieu rural, sont sur-représentés parmi les victimes des accidents. Les catégories supérieures, telles que les cadres, bénéficient d’une baisse plus marquée du nombre de tués, tandis que les ouvriers en profitent moins. La pauvreté, le chômage et l’isolement social co
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Publié le 12/05/2025 - Valérie Chrzavzez