Pourquoi BlaBlaCar étend son domaine de compétence
Après s’être diversifié en se lançant dans le transport par autocar, la plateforme de covoiturage s’attaque au marché ferroviaire. Erwin Coffy, directeur business de BlaBlaCar, a détaillé lors d’un Club VRT la stratégie de l’entreprise.
La start-up créée en 2006 par Frédéric Mazzella et Nicolas Brusson a bien grandi. BlaBlaCar n’est plus seulement une plateforme de covoiturage française : elle est présente dans 21 pays, a étendu son offre au transport par autocars, sous sa propre marque, et vient de se lancer dans la distribution de billets de train. Invité du Club VRT le 12 juin, Erwin Coffy, directeur chargé du business pour l’Europe de l’ouest, et du ferroviaire, est revenu sur le développement accéléré de la plateforme.
La licorne s’est implantée en Espagne dès 2010, puis dans d’autres pays d’Europe de l’Ouest, elle a ensuite attaqué l’Europe de l’Est et a élargi son périmètre d’activité à la Turquie, l’Inde, le Mexique, ou encore le Brésil. Ces pays sont devenus, et de loin, le premier marché en termes de trajets de covoiturage, devant la France : BlaBlaCar vend désormais plus de la moitié de ses billets hors de l’Europe de l’Ouest, tandis que la France ne représente plus que 20 % de ses passagers en covoiturage et autocars.
Autocars longue distance
L’entreprise a vu son modèle économique remis en cause par la libéralisation en 2015 du marché des lignes d’autocar longue distance, dits cars Macron à l’époque. « Au lieu d’ignorer cette concurrence, nous l’avons acceptée et avons saisi l’opportunité de reprendre en 2018, à la SNCF, sa filiale Ouibus. C’était un premier pas vers la multimodalité », rappelle Erwin Coffy.
Aujourd’hui, sous la marque BlaBlaCar Bus, l’entreprise dessert une quarantaine de villes en France et est présente dans douze pays d’Europe de l’Est ainsi qu’en Amérique latine où elle propose des trajets en car sur sa plateforme de distribution, en sous-traitance avec des autocaristes locaux. Si bien qu’aujourd’hui, un trajet sur deux vendu sur sa plateforme est un billet d’autocar.
De la route au rail
« À l’international, comme sur son marché domestique, BlaBlaCar a le même objectif : être un leader de la mobilité terrestre partagée et durable, note Erwin Coffy. Prochaine étape, proposer des trains en Europe de l’Ouest, car si nous voulons être pertinents sur la mobilité terrestre moyenne distance, nous devons être présents sur ce créneau », explique le représentant du leader mondial du covoiturage.
L’entreprise a recruté des équipes pour plancher sur ce projet imaginé dès 2021, puis a intégré sur sa plateforme, à partir de la fin 2024, les trajets en train en Espagne proposés par Iryo, Avlo et Renfe, qui font circuler leurs trains à grande vitesse entre Madrid, Barcelone ou Valence.
« Le marché espagnol a répondu à nos attentes, nous sommes dans le budget, sans effort marketing », commente Erwin Coffy. Si BlaBlaCar est parvenu à obtenir de bons résultats, c’est, explique-t-il en « capitalisant » sur sa communauté et en communiquant sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et TikTok. « Nous voulons d’abord apprendre et capitaliser sur nos membres qui prennent beaucoup le train, avant d’avoir recours au marketing pour aller chercher d’autres parts de marché », avance le dirigeant de Blablacar.
Pourquoi BlaBlaCar étend son domaine de compétence
Après s’être diversifié en se lançant dans le transport par autocar, la plateforme de covoiturage s’attaque
L'article complet ( 1850 mots) est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 12/05/2025 - Valérie Chrzavzez