Le Premier ministre a abattu ses cartes le 25 mai et, comme prévu, il a annoncé une reprise par l’Etat de la dette de SNCF Réseau en deux temps. 25 milliards en 2020, 10 milliards de plus en 2022 (voir Conflit à la SNCF : le ciel pourrait s’éclaircir vers la mi-juin). Pas de mystère, c’est le contribuable qui va payer. Ce n’est pas une décision simple, comme le dit la ministre chargée des Transports, qui s’exprimait le 28 mai devant la presse. Elle implique « une trajectoire équilibrée pour la suite », afin que la dette ne se reconstitue pas.
• Pour cela, on a travaillé, dit la ministre, à « recaler les péages ». Car les péages, explique-t-elle, à propos de ceux des TGV, « étaient vus de SNCF Réseau », selon une conception assez simple : « il n’y a qu’à augmenter le péage et ça va s’équilibrer tout seul. » Mais la trajectoire inscrite entre Etat et SNCF Réseau n’était pas jugée crédible. L’augmentation de péages se traduit au bout du compte par une hausse des prix des billets, donc par moins de voyages, et finalement par moins de trains. On en arriverait ainsi à faire du TGV un « moyen de transport haut de gamme, sur le modèle espagnol ou allemand ». Et non plus sur le modèle français, qui a fait le succès du TGV pendant des années, et que le gouvernement entend maintenir.
Le même raisonnement sur les péages concernant le fret reviendrait à adopter, là aussi, une « politique malthusienne », que refuse la ministre. Sur le fret, la ministre, échaudée par les plans sur la comète suivis de « plans fret » en cascade, ne s’apprête pas à faire de grandes promesses. Elle se souvient du « doublement du fret ferroviaire », de 50 milliards à 100 milliards de t.k, promis par Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Equipement et des Transports dans les gouvernements Jospin. La SNCF s’inquiétait alors d’une infrastructure qui se mettrait à craquer au-delà des 75 milliards de t.k. De ce point de vue, on pourrait se dire rassuré, le trafic, tous opérateurs confondus, s’élevant aujourd’hui à environ 35 milliards de t.k. Mais la dégringolade des trafics s’est accompagnée d’une déshérence du fret. Chantiers de combinés ou cours de fret « dans un état déplorable », sillons toujours rares du fait du développement du trafic TER… Il y a fort à faire.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement a commencé par revoir, dit Elisabeth Borne, les péages à la baisse ou, plus précisément, à la baisse par rapport à une hausse programmée. Et a donc renoncé à la hausse prévue de 4 à 5 % par an pour les TGV et de 10 % par an pour l
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Publié le 29/05/2018
Publié le 25/05/2018