« Jusqu’à ce jour, je n’ai pas trouvé d’éléments susceptibles de changer ma conviction sur l’avenir du fret ferroviaire : il faut travailler sur la pertinence, il faut travailler sur la performance », a insisté Pierre Blayau, le directeur général délégué de SNCF Geodis, lors d’un colloque sur le fret ferroviaire organisé le 15 juin par le CCE (Comité central d’entreprise) de la SNCF. « Je ne rouvrirai pas le débat national sur l’économie du fret ferroviaire », a-t-il martelé. « Il y a urgence car nous perdons du trafic et parce que la SNCF ne peut plus continuer à compter sur la manne TGV. Il est temps d’explorer sur deux ans comment chacun des sites de Fret SNCF peut évoluer. »
Ce discours n’était sans doute pas celui qu’auraient voulu entendre les militants syndicaux et les agents du fret venus présenter leurs doléances et leurs questions sur l’avenir de leur activité. Didier Le Reste, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, a encore une fois regretté que la plupart des propositions syndicales n’aient pas été soumises à la concertation. « Nous défendons une politique de volume qui réponde à la demande et qui peut aussi réduire les coûts fixes », a-t-il résumé. C’était inévitable, le débat a donné lieu à quelques escarmouches. « Quand je vois l’énergie que l’on met à freiner les évolutions à la SNCF, je me dis qu’elle serait plus utile si elle était utilisée ailleurs. Par exemple sur les conditions dans lesquelles s’opère la concurrence : un décret a approuvé la coexistence de deux statuts, l’un pour la SNCF, l’autre pour ses concurrents. Voilà un vrai débat ! », s’est exclamé Pierre Blayau, citant encore le manque de régulation du transport routier et les problèmes récurrents de qualité de l’infrastructure ferroviaire.
Publié à 00:00 - Marie-hélène Poingt