Après la Grande-Bretagne, l’Allemagne ? A la surprise générale, Hitachi pourrait prendre pied outre-Rhin, à la faveur d’un appel d’offres de la Deutsche Bahn. La compagnie allemande veut acheter 300 trains pour remplacer sa flotte d’Intercity et la première génération de ses ICE. Une commande « historique », susceptible de faire saliver les constructeurs européens. Seulement voilà, les dossiers présentés par Siemens et Alstom ne conviennent pas à l’opérateur. Beaucoup trop cher, affirme-t-on à Berlin. « Le prix proposé n’est pas acceptable », déplore Ulrich Homburg, le directeur grandes lignes. « L’industrie ferroviaire n’a manifestement pas compris qu’il y a une limite à ce que l’on peut payer. » Du coup, la DB fait pression sur les constructeurs. Rompant avec l’usage selon lequel ces questions ne sont pas débattues en public, la compagnie tape du poing sur la table : elle menace de diviser l’appel d’offres en plusieurs lots, dont certains pourraient revenir à des « constructeurs asiatiques », plus compétitifs. Bluff ou réelle menace ? Ce bras de fer illustre une nouvelle fois les relations tendues qu’entretient la DB avec l’industrie ferroviaire. Un contexte qui pourrait faire les affaires d’Hitachi.
Il y a 5 jours - Philippe-Enrico ATTAL
Il y a 6 jours - Hervé Deiss