Alors que Philippe Duron vient de présenter les conclusions du Conseil d’orientation des infrastructures de transport sur les grands choix à faire pour les prochaines années, l’institution chargée de les financer ne peut plus engager aucune dépense !
Cela fait en effet presque huit mois que l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport de France) n’a plus de président. Depuis le 19 juin, Philippe Duron a quitté son poste de président, la fin de son mandat étant arrivé.
Depuis, on lui cherche toujours un successeur. Gilles Savary a notamment été approché. Mais le gouvernement a tellement tardé à confirmer sa proposition que l’ancien député socialiste, grand spécialiste des transports, est allé voir ailleurs. Il est aujourd’hui consultant. Les pouvoirs publics sont donc toujours à la recherche de la perle rare. Avec un leitmotiv : si possible trouver une femme…
De même, l’Afitf ne dispose plus de représentants d’élus. Leur mandat a pris fin le 20 juillet dernier et personne ne les a remplacés. Or, pour fonctionner, l’Afitf doit pouvoir réunir les deux collèges qui forment son conseil d’administration, l’un composé de représentants de l’administration, l’autre d’élus.
Conséquence, l’institution est complètement bloquée. A la fin de l’année dernière, l’Afitf a réussi in extremis à adopter un budget rectificatif, selon une procédure d’urgence permise par les textes. Mais il lui est actuellement impossible d’adopter son budget 2018. Et elle ne peut plus engager aucun paiement alors que les échéances commencent à arriver et que les besoins sont immenses.
La situation pourrait devenir critique en mars du fait d’une grosse échéance : il est prévu que l’Afitf verse 83 millions d’euros pour la commande en cours des TET (trains d’équilibre du territoire). Le processus de livraison des trains ne serait pas remis en cause, mais l’Afift risque des pénalités financières. Pas malin alors que tout l’enjeu actuel est de trouver de nouvelles ressources pour l’Afitf qui en manque cruellement.
Marie-Hélène Poingt