Le vieux projet de 3e voie entre Marseille et Aubagne a fini par être lancé. Il va permettre de faire circuler 198 trains par jour en 2014 contre 83 aujourd?hui entre les deux villes et de doubler la capacité du TER Marseille – Toulon La construction de la troisième voie ferrée de 13 km entre la gare de Marseille-Blancarde et Aubagne a été lancée en grande pompe, le 19 novembre, par les financeurs du projet(*). Un projet ambitieux dans un secteur très urbanisé, destiné à faire circuler 198 TER quotidiens à partir de décembre 2014, contre 83 aujourd’hui, pour doubler la capacité de la ligne TER Marseille – Aubagne – Toulon, en la portant à 22 000 voyageurs par jour avec un train toutes les 10 minutes en heure de pointe (toutes les 20 minutes le reste de la journée). Projet ambitieux mais aussi coûteux (250 millions d’euros) et… ancien. Les premières réserves de terrains datent de 1982, le programme a été inscrit au contrat de plan Etat-région 2000-2006, puis au contrat de projets Etat-région 2007-2013. Les élus du secteur désespéraient d’ailleurs de le voir aboutir. Surtout après le choix du tracé dit « des métropoles » de la ligne à grande vitesse jusqu’à Nice, qui devrait quitter Marseille par ce couloir ferroviaire. Leur crainte était que la 3e voie, destinée aux TER, soit abandonnée pour laisser la place à la future LGV. Ils semblent rassurés. « Cela répondra à une urgence », a rappelé Pierre Mingaud, maire de La Penne-sur-Huveaune, où a eu lieu la pose symbolique de la première pierre. Urgence car, selon Michel Vauzelle, président de la région Paca, l’augmentation de la fréquentation sur cette ligne de TER est de 35 % depuis 2003. La 3e voie sera construite parallèlement aux deux autres, sur la même plateforme élargie. Elle nécessitera notamment la réalisation de 20 ponts-rails, d’un pont-route et la modernisation des systèmes d’exploitation, signalisation et banalisation des voies entre les gares Saint-Charles et La Blancarde. Quatre gares existantes seront aménagées, en particulier pour les PMR, et une nouvelle créée à La Barasse (Marseille XIe). La suppression de trois passages à niveau est au programme, ainsi que la construction de trois passerelles piétonnes. Les travaux, commencés en 2008, vont prendre de l’ampleur à partir de 2010. Ils seront effectués essentiellement de nuit (6h30) et durant les heures creuses le jour en raison de l’important trafic. Avec cette troisième voie, plus de 250 trains (TER, TGV, grandes lignes, fret) rouleront sur cet axe ferroviaire, « l’un des plus fréquentés de France », a souligné Hubert du Mesnil, président de RFF. « Un axe majeur » pour Jean-Noël Guérini, président du département des Bouches-du-Rhône. Cet axe Marseille – Aubagne, avec une autoroute A50 saturée, devrait ainsi bénéficier dans les prochaines années d’un développement de l’offre de transports en commun. Outre le TER et ses quelque 10 000 passagers quotidiens entre Marseille et Aubagne, les deux navettes rapides du réseau Cartreize du conseil général des Bouches-du-Rhône ont transporté 707 000 voyageurs en 2008 et la fréquentation devrait être plus importante en 2009 grâce à une augmentation des fréquences entre Marseille et Aubagne-les-Paluds. La ligne 40 de la Régie des transports de Marseille (RTM) complète ces offres. A cela, il faut ajouter la prolongation du métro, en 2010, qui arrivera aux portes de la cité phocéenne. Enfin, il y a les projets de l’agglomération d’Aubagne : un tramway de 7 km d’Aubagne à La Penne-sur-Huveaune voulu pour 2014, et un TCSP nord – sud de 17 km sur l’emprise d’une ancienne voie ferrée destiné à transporter 3 000 voyageurs par jour.
José SOTO
*Etat, région Paca, département des Bouches-du-Rhône (28,3 % chacun) et RFF (15 %). Le programme bénéficie aussi de 15 millions d’euros au titre du plan de relance de l’Etat.
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