Certaines mesures radicales comme la gratuité des transports ou le doublement du prix de l’essence n’ont finalement que peu d’incidence sur le report modal et le BHNS est le meilleur mode de rabattement sur le métro. C’est ce que démontre une étude de modélisation d’un ancien directeur de l’Inrets. « J’ai toujours été frappé par le fait que dans le monde des transports, quand une innovation apparaît, on s’intéresse à sa performance technique, mais on se préoccupe peu de son modèle économique », constate Guy Bourgeois, consultant en Recherche & Transports, qui s’est employé à combler cette lacune en travaillant avec l’Institut du Véhicule Décarboné Communicant et de sa Mobilité (VeDeCoM). Idée de départ : démontrer que les innovations technologiques développées par l’Institut ont une pertinence économique. Et notamment les petits véhicules électriques automatiques – dits « Personal rapid transit » ou PRT – se déplaçant seuls ou en convoi.
Seraient-ils adaptés à une desserte de type « dernier kilomètre » sur l’ouest du territoire du plateau de Saclay-Satory, où VeDeCom développe ses expérimentations ? « Comme on ne peut pas modéliser un nouveau service de mobilité, sans avoir modélisé l’existant auquel on veut le comparer », explique Guy Bourgeois, il fallait prendre en compte les dessertes en transports collectifs (TC) existantes et celles à venir dans le cadre du Grand Paris Express (une gare à Satory, deux à Saint-Quentin-en-Yvelines, une au CEA de Saint-Aubin). Se mettant en quête de l’outil ad hoc, il constate, dépité, que les modèles macroéconomiques utilisés par la RATP, la SNCF ou le Stif pour les prévisions de trafic, sont inadaptés. Ils ne permettent ni de zoom précis sur un territoire, ni d’évaluer l’impact d’une variable sur le reste du réseau.
Le modèle qu’il a créé permet d’analyser le choix modal, le report – ou le non-report – en fonction de certains critères, puis « d’établir des modèles économiques pour les opérateurs de mobilité », et d’en mesurer l’impact sur les finances publiques locales et de l’Etat. Ambitieux… Le consultant s’est surtout intéressé aux zones résidentielles ou de travail, qui sont captives de la voiture comme Voisins-le-Bretonneux, Magny-le-Hameau, Toussus-le-Noble, etc. « Avec l’idée de trouver la meilleure stratégie pour qu’ils sortent de cette dépendance quand ils auront une gare à 5 ou 7 km de chez eux, sachant qu’en ayant déjà le train un peu plus loin, ils ne le prennent pas. » Une matrice des origines-destinations est créée à dires d’experts, sur les déplacements domicile-travail aux heures de pointe. Elle compte 52 origines et 41 destinations. Enfin, le coût pris en compte est le coût
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