L’avertissement de la Cnil concerne le manque d’information et le tarif sur la version anonyme de la carte Korrigo La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a rendu public en juin un avertissement à l’encontre de la société des transports urbains rennais, géré par Keolis. « Nous avons été saisis de plusieurs plaintes concernant le pass de transport Korrigo anonyme, en raison d’une information jugée quasi inexistante et de tarifs supérieurs à celui du pass nominatif », témoigne Olivier Lesobre, chef du service de la gestion des sanctions de la Cnil. Un contrôle, diligenté en octobre 2008 dans les locaux de Keolis Rennes (Star), a révélé que le pass anonyme coûtait entre 2,5 et 4 fois plus cher que le pass nominatif (selon l’âge de l’utilisateur) et que seuls des tickets à l’unité pouvaient y être chargés, et non un abonnement. La Cnil a également noté que l’information diffusée pour la commercialisation de la carte anonyme était insuffisante : 53 pass anonymes en circulation contre 186 650 pass nominatifs. Sans parler des problèmes liés à l’informatique (conservation, sécurité et confidentialité des données). « Dès le lancement de la carte Korrigo en 2006, la carte anonyme existait et nous avons nommé un correspondant informatique et liberté. Par ailleurs, nous avons conservé l’utilisation des tickets papier », justifie Ronan Coatanea, directeur marketing de Keolis. Pour répondre à l’avertissement de la Cnil, Keolis a rendu mi-juin un rapport très détaillé d’actions et de mesures correctives. D’une part, la communication sur la carte anonyme va être renforcée, tant sur Internet que sur les nouveaux guides papier. Par ailleurs, une nouvelle formule de carte anonyme va être mise en service d’ici la fin de l’année, après validation de Rennes métropole. Cette nouvelle carte anonyme restera probablement payante, alors que la carte nominative est gratuite. « En cas de perte, l’usager paie le coût de sa reconstitution. Avec la carte anonyme, ce principe ne peut pas s’appliquer, de même que l’abonnement est perdu avec la carte, contrairement à la carte nominative. Nous allons informer également sur ce sujet », justifie Ronan Coatanea. La Cnil s’intéresse actuellement de près aux cartes de transport et vérifie les engagements des opérateurs. Le pass Navigo de la RATP a été épinglé en 2009, mais la communication est en voie d’être rectifiée. Pour Keolis Rennes, la Cnil va vérifier la mise en place des mesures correctives. « L’affaire est toujours en cours d’instruction, mais l’avertissement a bien joué son rôle et nous n’avons pas d’inquiétudes sur ce dossier », conclut Olivier Lesobre.
Sylvie LUNEAU