Deux plans d’urgence face à la dégradation du service TER en Occitanie
Confrontée à une « dégradation inacceptable de la qualité de service » des TER au dernier trimestre, la Région Occitanie a réclamé un plan d’urgence à la SNCF au niveau national et régional. Elle en a obtenu deux, assortis d’une enveloppe globale de 62,1 millions d’euros. Les mesures ont été présentées conjointement par Catherine Trevet, directrice territoriale Occitanie de SNCF Réseau, et Gaël Barbier, directeur régional Occitanie SNCF Voyageurs, mercredi 17 décembre, en présence de la présidente de la Région Carole Delga et de son vice-président aux mobilités et infrastructures de transports Jean-Luc Gibelin. L’élu a dénoncé une situation particulièrement alarmante sur les mois d’octobre et novembre. Alors que la ponctualité des trains régionaux a été globalement en baisse avec 86,7% des trains à l’heure sur les 11 premiers mois contre 88,3% en 2024, elle est tombée à 80,7% en novembre. Certaines lignes ont été plus touchées comme Toulouse-Rodez (65,2% sur 11 mois) et Toulouse-Tarbes (71,9%). Le taux de suppression a atteint 16%, soit un train sur cinq.
Un réseau structurellement sensible
Catherine Trevet, directrice territoriale Occitanie de SNCF Réseau, a expliqué cette dégradation par trois raisons. La première est la sensibilité structurelle du réseau. Il compte 2600 km dont 1400 km de lignes de desserte fine, anciennes, hétérogènes et très complexes à exploiter, notamment dans l’Ouest avec des voies uniques, des sections non électrifiées, une forte densité de passage à niveau, des systèmes de signalisation variés et une étoile toulousaine saturée.
Deuxième explication: une hausse des incidents liés au changement climatique (gonflement-retrait des argiles, inondations, coulées de boues, sécheresse, incendies aux abords des voies, fortes chaleurs perturbant la signalisation). Enfin, une multiplication des actes de malveillance est enregistrée dans la région.
60 millions d’euros supplémentaires
SNCF Réseau a répondu avec un plan d’action de 60 millions d’euros supplémentaires sur trois ans, en plus des 80 millions annuels dédiés à la maintenance des lignes sur la partie ouest de l’Occitanie. Une première enveloppe de 50 millions sera destinée à l’amélioration de la fiabilité des installations. Dix millions supplémentaires seront consacrés à la qualité de l’exploitation service. Les équipes de Catherine Trevet seront amenés à lever les limitations de vitesse, renforcer la lutte contre les divagations d’animaux, traiter les zones fragilisées par les phénomènes météo, sécuriser les sites très impactés par des intrusions ou actes de malveillance.
Du côté de SNCF Voyageurs, Gaël Barbier a annoncé 2,1 millions d’euros dès 2026 afin de « réduire les incidents à la source et mieux gérer les aléas« . L’objectif est de réduire de 25% les incidents relevant de SNCF Voyageurs (0,85 point sur les 3,4% d’irrégularité imputable à SNCF Voyageurs). 500 000 euros seront également consacrés à la fiabilisation de l’informatique et de l’électronique embarquée.
Des recrutements et des remboursements
Les équipes vont aussi être renforcées grâce à 15 recrutements pour la maintenance ainsi que le contrôle qualité avant le départ des trains. 150 nouveaux postes ont déjà été créés depuis deux ans. Enfin, une réserve équivalente à 20 conducteurs sera créée en 2026 pour plus de réactivité en cas d’aléas.
Les pénalités payées par la SNCF permettront à l’ensemble des usagers abonnés d’être remboursés d’un mois d’abonnement et de deux mois pour les lignes les plus impactées.
Publié le 13/10/2025 - Marie-Hélène Poingt
Publié le 07/05/2025 - Marie-Hélène Poingt