Le Gautrain est le projet le plus spectaculaire de la nouvelle Afrique du Sud. Il comprend deux lignes, desservant dix gares Le Gautrain – contraction de Gauteng, la petite province où se trouvent Johannesburg et Pretoria, et de train, à prononcer « rrhaotreïne » – est le projet le plus spectaculaire de la nouvelle Afrique du Sud. Il comprend deux lignes, desservant dix gares. L’axe principal, d’orientation nord-sud, doit relier l’an prochain Park Station, la gare centrale de Johannesburg, à Hatfield, le quartier universitaire de Pretoria (Tshwane), via Rosebank et Sandton – les nouveaux quartiers d’affaires du nord de Johannesburg –, les villes nouvelles de Midrand et Centurion et la gare centrale de Pretoria. Une assez courte branche, d’orientation est-ouest, combinera une liaison entre Sandton et l’aéroport international O. R. Tambo de Johannesburg, et une relation suburbaine classique entre Sandton et Rhodesfield, dans la zone industrielle de l’aéroport. C’est elle qui doit ouvrir le 8 juin.
Le service sera assuré de 5h30 à 20h30, toutes les 12 minutes aux heures de pointe (de 5h30 à 8h30 et de 16h30 à 19h30), toutes les 20 minutes le reste de la journée, et toutes les demi-heures les week-ends et jours fériés. Des rabattements en bus sont prévus à toutes les stations (sauf à l’aéroport), de même que des correspondances seront assurées avec les trains de banlieue Metrorail à Park Station, Rhodesfield, Pretoria et Hatfield. Les billets seront plus chers que les cars, taxis collectifs et trains de banlieue actuels, mais, assurent les autorités, moins chers que l’usage individuel de la voiture. 25 rands (2,50 euros) de Sandton à Pretoria ou 80 rands (8 euros) sur la navette aéroportuaire, par exemple. Ils comprendront éventuellement parking et/ou pré ou post-acheminement en bus. La billettique devra être compatible avec une éventuelle « carte Orange » qui reste à créer à l’échelle du Gauteng. Des abonnements hebdomadaires ou mensuels sont prévus.
L’infrastructure nouvelle fait en tout 77 km de long, dont 10 km à voie unique, 15 km en tunnel et 10,5 km en viaduc. Construit à voie normale, le Gautrain sera incompatible avec le reste du réseau ferré sud-africain, dont l’écartement est de 1,067 m. Les trains, des Electrostar de Bombardier, pourront atteindre les 160 km/h. Retenu en 2005, le consortium Bombela – qui tire son appellation du surnom donné jadis au train à vapeur qui amenait les mineurs des zones rurales vers Johannesburg – a cinquante-quatre mois pour construire l’ouvrage à partir du lancement des travaux, en septembre 2006, donc théoriquement jusqu’en mars 2011, puis l’exploitera pendant quinze ans et demi. Il associe notamment Bombardier, Bouygues Travaux publics et des partenaires sud-africains. La RATP détient 51 % du capital de l’exploitant, Bombela Operating Company. Il est convenu qu’elle descende à 45 % au bout de cinq ans.
François ENVER
Publié le 10/12/2024