Depuis janvier 2022, les salaires à l’embauche des conducteurs de bus et de cars ont augmenté de 9% sur talent.com, le moteur de recherche d’emplois, principal concurrent d’Indeed. Et pourtant, il manque encore 4 000 conducteurs d’autobus en France (sur 55 000) selon Marie-Ange Debon, présidente de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), et dirigeante de Keolis.
Arrivée en bus devant le ministère du Travail, le 1er décembre au matin, accompagnée d’une quinzaine de conducteurs et conductrices venus de toute la France 1, la patronne de l’UTP a signé une « charte de développement de l’emploi et des compétences » dans le transport urbain avec deux ministres, Olivier Dussopt au Travail, Clément Beaune aux Transports. Ainsi qu’avec Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi. Dans son récent Plan « vivier demandeurs d’emploi », l’établissement public a identifié le transport comme l’un des trois secteurs en tension, avec l’hôtellerie-restauration et le médico-social.
Objectif de l’opération, arriver à recruter 2 000 conducteurs en CDI d’ici à juin 2023. « Il manque des conducteurs, mais aussi des inspecteurs du permis de conduire poids-lourds« , déplore l’UTP. Qui a également interpellé le ministère de l’Intérieur sur les délais à rallonge de réception du permis, sésame pour passer derrière le volant d’un bus.
Le syndicat patronal du transport urbain de voyageurs lance ce mois-ci une campagne publicitaire, « Faites bouger les lignes » pour tenter d’attirer des candidats à la conduite. D’abord en Ile-de-France puis en province. Et annonce ouvrir la négociation avec les organisations syndicales de la branche pour dépoussiérer la grille de classifications et de rémunérations des métiers du transport routier de voyageurs. Elle date de 1975, certains métiers ont disparu, d’autres comme conducteurs de téléphérique urbain, n’existent pas.
N.A
(1) lauréats du Championnat de France 2022 des conducteurs de bus.