Dans la bataille entre la transition écologique et Bercy, c’est souvent Bercy qui gagne. Avant même la publication d’un décret mardi 13 janvier au Journal officiel sur les mesures d’accompagnement financier à l’électrification du parc automobile, le gouvernement avait déjà fait savoir que le nombre de demandes pour bénéficier de la location d’une voiture électrique à 100 euros par mois (le « leasing social », promesse électorale d’Emmanuel Macron en 2022) avait explosé. Et qu’il faudrait attendre 2025 pour la suite. Cinquante mille commandes depuis début janvier (deux fois plus qu’attendu), qui devrait consommer 650 millions de l’enveloppe d’1,5 milliard d’euros du budget de d’électrification du parc automobile français.
Depuis la publication du décret qui était en suspens depuis décembre dernier, on sait aussi que le bonus écologique pour les véhicules électriques sera revu à la baisse de 1000 euros pour les 40% de ménages français les plus aisés. Et pour les véhicules d’entreprises qui bénéficiaient d’une prime pouvant atteindre jusqu’à 3000 euros en 2023. Seuls les véhicules utilitaires légers, celles des artisans, échappent à ce coup de rabot. Pour tous les autres, la prime passe donc de 5000 à 4000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique neuf. Pour les ménages les plus modestes (les cinq premiers déciles), le bonus écologique accordé par le gouvernement est maintenu à 7000 euros. Auxquels peuvent venir s’ajouter les aides locales accordées par les collectivités territoriales.
« L’enveloppe d’1,5 milliard d’euros pour électrifier le parc automobile français est de plus en plus ciblé vers les ménages les plus modestes », explique-t-on au gouvernement. Pourtant, le bonus pour l’achat de voitures et camionnettes électriques d’occasion est supprimé. Idem pour la prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule thermique de Crit-Air 1 (le moins polluant). Le bonus de l’État à l’achat de vélo (150 à 3 000 € sous conditions de revenus) s’étend en revanche aux vélos d’occasion, électriques ou non.
N.A
Les grandes entreprises sont à la traîne
Les véhicules électriques (VE) n’ont représenté en 2023 que 8 % des voitures et utilitaires immatriculés par les 3 447 entreprises soumises au verdissement de leur flotte prévu par la loi d’orientation sur les mobilités (celles qui exploitent plus de 100 véhicules). Soit moins que les 10% contraints par la loi (10 ), et surtout bien moins que les ménages pour qui les VE ont représenté 22 % des achats, selon le dernier bilan de Transport & Environnement
Publié le 07/02/2024
Publié le 15/12/2023