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Ewa

A Riyad, le métro automatique qui change tout

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Il y a tout juste un an, six lignes de métro automatique étaient inaugurées en même temps à Riyad. Depuis, le métro connaît un fort engouement et permet déjà de desserrer (un peu) les gigantesques embouteillages qui asphyxient quotidiennement la capitale de l’Arabie saoudite. Reportage. 

 

Riyad, dimanche matin 19 octobre, début de la semaine en Arabie Saoudite. Des ombres noires s’engouffrent dans la voiture « famille » du métro de la ligne 4 qui mène à l’université Princesse Nora bint Abderrahmane, la première université pour femmes du Royaume, située au nord de la capitale. Toutes sont revêtues d’une abaya et voilées mais certaines, encore rares, laissent leur visage découvert. Le signe d’une lente évolution en Arabie Saoudite. Elles descendent quasiment toutes à la même station, direction l’immense campus universitaire.

Ce métro a changé leur vie mais aussi celle des habitants de Riyad et de ses visiteurs. Six lignes de métro automatique ont été mises en service en même temps il y a seulement un an et le succès a été immédiat au pays de la voiture et du roi pétrole, jusqu’alors dépourvu de tout transport public. L’édification du réseau, 176 km et 85 stations, a été réalisée en un temps record, une dizaine années. Il est alors devenu le plus long système de transport sans conducteur au monde. Plus de 1,6 million de passagers l’empruntent désormais chaque jour. Depuis son lancement en décembre dernier, il a transporté plus de 122 millions de personnes.

Des temps de déplacements réduits

Les six lignes serpentent la capitale, souvent en souterrain, parfois en survolant les innombrables boulevards qui quadrillent cette ville édifiée en plein désert et asphyxiée par des embouteillages quotidiens. Grâce au métro, les temps de déplacements quotidiens entre domicile et lieu de travail auraient diminué de 25 minutes selon un rapport sur la vie dans les villes saoudiennes de la General Authority for statistics.

« Il y a encore beaucoup d’embouteillages. Mais sans ce métro, il y en aurait encore plus », commente une habitante de Riyad, qui continue toutefois de prendre sa voiture (les femmes ont le droit de conduire depuis 2018) car le métro ne dessert pas toute la ville, tentaculaire, étendue sur 1782 km2. Ce qui représente 17 fois la superficie de Paris.

Peu à peu la population s’est appropriée ce nouveau mode de transport. « Avant, les habitants ne voulaient pas de station de métro devant leur immeuble, maintenant ils le réclament et le prix de l’immobilier augmente! », raconte Abdeljabbar Ben Salem, directeur exécutif Arabie saoudite et Emirats Arabes Unis chez RATP Dev. « L’amplitude horaire de fonctionnement du métro a déjà été revue, passant d’une ouverture de 6 h à 5 h 30 le matin », ajoute-t-il.
La filiale de la RATP est l’un des deux opérateurs retenus pour exploiter le réseau. Elle a gagné un contrat de 12 ans (dont la période de mobilisation) et d’un montant de deux milliards d’euros pour gérer deux lignes, à travers la coentreprise Camco créée en partenariat avec la société saoudienne Saptco : la 1 ou ligne Bleue – située sur l’axe Al-Olaya – Al- Batha, la plus longue avec ses 39 km qui desservent 25 sta- tions, et la 2 ou ligne Rouge, qui longe la route King Abdullah sur 25 km et dessert 15 stations. Ces lignes captent à elles deux 60 % du trafic.

Les 3500 employés, chargés de l’ensemble des tâches, exploitation, maintenance, propreté ou encore sûreté, sont à 70 % Saoudiens mais aussi constitués de 28 nationalités différentes. « On compte 35 % de femmes dans les métiers du transport alors qu’ailleurs le taux de féminisation dans les transports publics est de 12 %. C’est donc un des records du monde », souligne Hiba Farès, la présidente du directoire de RATP Dev.
Les quatre autres lignes sont exploitées et maintenues par un groupement rassemblant Ferrovie dello Stato Italiane, Alstom et Ansaldo STS. Mais le service au passager est le même quel que soit l’opérateur.

Des extensions déjà envisagées

Des extensions de lignes sont déjà envisagées, dont celle de la 2 qui devrait s’allonger de huit kilomètres (et quatre stations) et être gérée par Camco via un avenant. Une nouvelle ligne, la 7, est également à l’étude. Car la ville croît à une vitesse exponentielle. Quand le projet de métro automatique a été lancé, Riyad recensait un peu plus de 4 millions d’habitants. Elle en comptait 8 millions quand le métro a été mis en service, et les prévisions tablent désormais sur 16 millions d’habitants à l’horizon 2030 !

Les projets de développement touristique, la perspective de l’exposition universelle en 2030 et la coupe du monde de foot prévue en 2034 sont les nouveaux moteurs de l’extension des transports publics en Arabie saoudite. Parmi d’autres projets, un tramway est ainsi prévu à AlUla, pour lequel Alstom fournira les rames ainsi que le système d’alimentation électrique et la signalisation. De quoi aiguiser l’appétit des grands internationaux, dont les font partie les entreprises françaises.

Un réseau de bus créé de toutes pièces

Pendant longtemps, Riyad n’a été desservi que par quelques lignes de bus opérées localement, sans vision globale. Il y a tout juste dix ans, en mai 2014, la compagnie saoudienne de transport public, Saptco (Saudi public transport company), a remporté avec le groupe français RATP Dev, un contrat de dix ans pour gérer les bus de Riyad pour le compte d’ArRiyadh Development Authority (ADA). Le montant représente près de deux milliards d’euros, selon la filiale de la RATP.

Pour ce contrat, l’entreprise française est associée à Sapco à hauteur de 20 %, à l’inverse du métro où le rapport est de 80 % pour RATP Dev et 20 % pour Sapco. « Nous avons réorganisé toutes les lignes de bus. Nous avons dû tout inventer », raconte Hiba Farès, la présidente du directoire de RATP Dev.

Les discussions ont été longues et la période du Covid a tout suspendu. « Nous devions commencer en 2020. Nous avions les bus que nous avons dû maintenir, et 400 personnes qu’il a fallu garder mobilisées », poursuit Hiba Farès, en reconnaissant que son groupe a été correctement indemnisé de ce fait. Le réseau de bus a finalement été mis en service en mars 2023. Il va être développé en plusieurs étapes. Il est prévu une trentaine de grandes lignes, 60 lignes de rabattement et de trois lignes de BHNS grâce à l’achat de 1000 bus Mercedes et Man.

Il fait partie du Riyadh Public Transport Project et doit compléter le réseau de métro pour décongestionner la ville.
A terme, le réseau de bus va représenter 90 millions de km annuels, pour 100 millions de voyageurs transportés. A ce jour, il a permis de transporter 100 millions de passagers.

Ewa

En Arabie saoudite, Alstom signe le contrat du tramway « expérimental » d’Al-Ula

Al Ula Tramway in KSA

Un peu plus de deux mois après la signature, entre Alstom et la Commission royale pour Al-Ula, d’un partenariat stratégique pour la réalisation d’un tramway desservant les sites touristiques de l’oasis d’Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie Saoudite, c’est au tour du contrat d’être signé, pour une valeur de plus de 500 millions d’euros.

Il s’agira de la « plus longue ligne de tramway à batterie sans caténaire au monde », selon Alstom, qui qualifie ce projet clés en main d’« expérimental » et de « pionnier ». Sur une ligne de 22,4 km, les 17 arrêts seront établis « à des emplacements stratégiques », afin de faciliter l’accès aux cinq quartiers historiques d’Al-Ula (la vieille ville, une évocation de Dadan, la « bibliothèque des langues » de Jabal Ikmah, un paysage rocheux nabatéen et la ville historique de Hegra), dont plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

La desserte sera assurée par 20 tramways Citadis B « innovants et adaptés au climat », qui seront donc alimentés par batterie. Ce matériel roulant rames sera fabriqué dans neuf sites de production français, dont La Rochelle pour la conception et la construction, précise Alstom.

Ce dernier, qui possède déjà une certaine expérience en matière de tramways dans cette région du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), en particulier à Dubaï et au Qatar (Lusail), sera chargé, pour le projet d’Al-Ula, de la conception du système intégré jusqu’à sa mise en service, en passant par l’intégration paysagère, l’installation et les essais du tramway. Alstom fournira également les systèmes d’alimentation électrique, de signalisation et de communication, ainsi que les équipements de dépôt, et assurera la maintenance complète des trams et du système pendant 10 ans via HealthHub, son outil de maintenance prédictive et de gestion de parc.

L’équipe de maintenance disposera également d’un atelier itinérant, « adapté à tout type de révision pour gagner en flexibilité et réduire les dépenses d’investissement », et « dispensera au personnel du tram des programmes de formation de haut niveau afin d’assurer son efficacité opérationnelle ».

Ewa

Alstom signe un partenariat stratégique pour un tramway « immersif » en Arabie saoudite

Signature

Un tramway « immersif » ou « expérientiel » : c’est par ce mode de transport que les visiteurs découvriront les cinq principaux sites de l’oasis d’Al-‘Ula, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, dans le nord-ouest de l’Arabie Saoudite. Et pour réaliser cette « initiative qui incarne à la fois le luxe, l’histoire et la mobilité verte », autrement dit la réalisation d’une ligne de 22,5 km desservant 17 arrêts au moyen de 20 trams, la Commission Royale pour Al-‘Ula a signé un « partenariat stratégique majeur » avec Alstom. Elle a été apposée à Riyad, le 24 octobre, à l’occasion de la septième édition du Forum FII (Future Investment Initiative) saoudien.

« La signature de ce contrat d’envergure avec le groupe Alstom témoigne de l’ambition commune de l’Arabie saoudite et de la France de proposer à Al-‘Ula des solutions intelligentes et innovantes en matière de mobilité et d’aménagement territorial», a déclaré Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, aujourd’hui président de l’Agence française pour le développement d’Al-‘Ula. Elle a pour vocation de « mobiliser l’ensemble des savoir-faire français (experts, opérateurs, entreprises) et d’accompagner, dans un esprit de co-construction, son partenaire saoudien, la Commission Royale pour Al-‘Ula ».

Ewa

En Arabie Saoudite, Renfe recrute des conductrices pour la grande vitesse La Mecque-Médine

Medine La Mecque Talgo trains des sables

L’offre lancée par l’opérateur espagnol Renfe ne s’est pas perdue dans les sables : associé dès sa construction à l’exploitation de la ligne à grande vitesse en Arabie saoudite, l’opérateur propose « pour la première fois dans l’histoire de ce pays » 30 postes de machinistes à pourvoir par des femmes.

Et le succès ne s’est pas fait attendre : 28 000 candidates de nationalité saoudite se sont manifestées. Le processus de recrutement a démarré le 2 janvier, et un peu plus de la moitié des candidates ont franchi la première étape de la sélection. Leur âge va de 22 à 30 ans. « On -line », deux critères ont été décisifs : le parcours académique et le niveau d’anglais. Les personnes retenues auront droit à une période de formation en Arabie, rémunérée durant un an et dispensée à partir du 15 mars par du personnel de Renfe.

Depuis sa mise en service, la compagnie ibérique assure l’exploitation de la ligne à grande vitesse en tant que parte prenante de « Haramain High Speed Railway », le propriétaire de la ligne La Mecque-Médine. Elle a déjà formé 80 conducteurs sur place et 50 autres sont en apprentissage. Par ailleurs, elle a également recruté 400 citoyens saoudites, cette fois pour les activités commerciales (à bord des trains et dans les gares) ainsi que pour les opérations techniques.

Michel Garicoix