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Ewa

Projet de loi de finances: un budget transports « qui résiste », selon Philippe Tabarot

Philippe Tabarot

Dans un contexte budgétaire « particulièrement contraint » et « de grande responsabilité », les transports figurent parmi les rares budgets « qui résistent », selon Philippe Tabarot. Auditionné le 24 octobre par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le ministre des Transports a annoncé une légère progression de 210 millions d’euros pour une enveloppe totale qui atteindra 4,64 milliards. « Cela nous permettra de maintenir une dynamique de croissance et d’investissement dans l’offre de transport. », a-t-il promis. Cette hausse s’explique principalement par une augmentation de 155 millions d’euros pour le ferroviaire, liée à l’indexation des péages versés à SNCF Réseau.

Comme les crédits de paiement, les autorisations d’engagement elles aussi progressent, passant de 4,8 milliards d’euros à 5,9 milliards d’euros. Ce milliard supplémentaire correspond au lancement de l’appel d’offres pour le renouvellement du matériel roulant des trains de nuit. A partir de 2030, de nouvelles locomotives et de nouveaux wagons viendront remplacer les rames vieillissantes mises en service sur les cinq lignes de trains de nuit, afin d’améliorer la qualité et la fiabilité de l’offre.

Budget stable pour Afit France…

Le ministre est également revenu sur le budget de l’agence de financement des infrastructures de transport, Afit France, qui sera adopté en fin d’année. Il devrait passer de 3,7 milliards à 3,8 milliards d’euros et traduire « plusieurs dynamiques ». D’abord, celle des investissements ferroviaires, avec une hausse des crédits de près de 40% par rapport à l’année précédente, notamment pour la rénovation de deux « chantiers prioritaires » : Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont. Ainsi, 91% du budget prévisionnel de l’agence seront destinés à la régénération, à la modernisation de l’ensemble des réseaux et au développement des modes alternatifs à la route.

Pour les mobilités du quotidien, Philippe Tabarot estime qu’un geste est réalisé dans le projet de loi de finances avec la prise en charge de la préfiguration des Serm (les RER métropolitains),par la Société des grands projets, via une enveloppe de 35 millions d’euros.

… et pour le fret

En matière de fret, le futur budget confirme, là encore, d’après le ministre, un « engagement fort » de la part du gouvernement. L’enveloppe globale qui lui est consacrée reste stable. « Malgré le contexte budgétaire exigeant, j’ai personnellement veillé à préserver la visibilité indispensable aux entreprises du secteur », a commenté le ministre. Trois cent quatre vingt millions d’euros seront ainsi prévus, répartis à hauteur de 156 millions environ pour le transport combiné et le wagon isolé et 222 millions pour la compensation fret, avec une allocation optimisée. Ce choix budgétaire de stabiliser les crédits doit permettre « de sécuriser les investissements des acteurs, tout en ciblant les leviers les plus porteurs pour la compétitivité et la décarbonation du fret ».

Enfin, le ministre est revenu sur la suppression du train de nuit Paris-Berlin-Vienne, la priorité ayant été donnée « au maintien dans de bonnes conditions des lignes nationales ». L’Etat subventionnait ce service international à hauteur de 85 euros par billet (sans contribution de l’Allemagne), contre environ 65 euros pour les lignes domestiques, Le maintien en exploitation de ces lignes était peu compatible avec la réalisation d’importants travaux nécessaires sur les infrastructures, en France, mais également en Allemagne, sauf à dégrader considérablement la qualité du service.

Toujours 1,5 milliard à trouver

En résumé, le projet de loi de finances n’apporte pas de réponse à la nécessité d’une augmentation pérenne de 1,5 milliard d’euros par an à partir de 2028 pour assurer la régénération et la modernisation du réseau ferroviaire réclamée par le secteur. Il faudra attendre la loi cadre promise par le ministre pour que l’exécutif dévoile enfin la solution qu’il imagine pour trouver le financement manquant.

Ewa

Elisabeth Borne ne veut pas remettre en cause les dessertes TGV des petites villes

TGV sur LGV SEA

Auditionnée le 8 novembre sur le budget 2018 du ministère des Transports, devant la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable du Sénat, Elisabeth Borne a défendu un « budget de transition ». « C’est une nouvelle étape en faveur de la réorientation vers les transports du quotidien et vers l’amélioration des transports existants », a souligné la ministre des Transports.

Pour poursuivre l’effort de régénération des réseaux ferroviaire et routier, 3,1 milliards d’euros sont prévus pour moderniser le réseau ferroviaire et 800 millions pour les routes (+25 %, correspondant à 100 millions d’euros). Une hausse de 14 % est aussi programmée pour le fluvial (dix millions). Un audit a d’ailleurs été lancé pour établir un état des lieux et définir une politique de régénération des réseaux routiers et fluviaux afin d’éviter le scénario qui s’est produit dans le ferroviaire aboutissant à une dégradation que l’on a du mal à rattraper aujourd’hui.

La ministre a également affirmé que la commande des TET serait honorée l’année prochaine, pour l’ensemble des régions. « Il va falloir réfléchir à la façon de lisser cette dépense à trouver sur le budget de l’Afitf », a-t-elle commenté. Il faudra trouver de nouvelles ressources pérennes pour l’Afitf, qui ne dispose pas d’un budget suffisant pour faire face à ses obligations : même si les crédits de l’Afitf vont augmenter en 2018 de 10 %, passant de 2,2 à 2,4 milliards d’euros, les dépenses s’élèveront à plus de trois milliards. Et, pour financer Seine – Nord et Lyon – Turin, il faudra aussi trouver des ressources dédiées pour que ces projets ne viennent pas obérer les autres, a ajouté la ministre, qui attend les conclusions du Conseil national des infrastructures mis en place à l’occasion du lancement des Assises de la mobilité.

Elisabeth Borne appelle aussi de ses vœux une transformation du modèle ferroviaire. Mais la marge de manœuvre semble se réduire. « J’ai pointé plusieurs fois le fait que 70 % des dessertes TGV sont déficitaires alors même que les voyageurs jugent le prix des billets trop élevés », rappelle-t-elle. Les TGV ne roulent pas seulement sur LGV, et cela a un coût. Mais chacun est attaché à ce mode de desserte. Il n’est pas question de le remettre en cause. Il faut donc avoir une stratégie cohérente envers la SNCF et ne pas tout lui demander », a souligné la ministre, qui estime qu’il faudra revoir le modèle des péages. Comprenez : il faudra baisser le montant des redevances payés par le TGV, ce qui risque de reporter (et d’aggraver) les problèmes de financement de Réseau.

M.-H. P