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Ewa

Comment Transilien forme ses futurs conducteurs

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Le recrutement de conducteurs est un enjeu prioritaire à la SNCF qui veut mettre les bouchées doubles. Tout particulièrement en Ile-de-France où elle a recruté l’an dernier 200 agents de conduite. « Cette année, nous allons multiplier les recrutements par deux pour l’Ile-de-France. Et pour l’ensemble de la France, nous voulons recruter 1 000 stagiaires conducteurs au total », détaille Xavier Lacaze, directeur Offre formation et prospective à SNCF Voyageurs. La demande est forte non seulement car la période de ralentissement des embauches liée au covid se fait encore sentir mais aussi parce que de nouvelles lignes vont entrer en service, notamment la future ligne Eole, et les besoins vont se renforcer dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques 2024.
D’où une forte activité sur le Campus Ile-de-France de Transilien situé à Saint-Denis. Ce site, qui forme chaque année des candidats à la conduite par groupe de 8 à 12 élèves, dispose d’une vingtaine de simulateurs de conduite. Une formation ouverte à tous les profils, y compris ceux qui n’ont pas le Bac, à condition d’être motivé et… sérieux. La SNCF a créé un site (https://sncf-mooc.fr), pour se faire une idée du métier, mais aussi s’entraîner à la conduite virtuelle et obtenir un certificat qui peut alléger les apprentissages.
« Il n’y a pas de barrières à cette formation. Tout ce que les élèves doivent savoir pour conduire un train, nous leur apprenons. Y compris des éventuelles mises à niveau dont certains pourraient avoir besoin. Il faut seulement être motivé et apprendre », souligne Laurent Drach, le directeur du campus d’Île-de-France.
Installé à Saint-Denis, ce site est l’un des huit centres de formation des futurs agents de conduite, avec Lille, Nancy, Paris, Tours Rennes, Dijon. Lyon et Toulouse. Pour faire face aux besoins particulièrement importants de la région Île-de-France, le campus de Rennes est aussi labellisé Transilien. La formation s’effectue pratiquement en immersion, puisque les stagiaires logent sur place, à proximité directe du campus.
« Les stagiaires passent entre deux et trois semaines, au campus, puis autant dans leur Etablissement », précise Laurent Drach. Les élèves sont en effet affectés, dès leur embauche, à un établissement Traction, ou à une annexe et donc, à une ligne d’Île-de-France (ce qui permet aussi d’être salarié pendant la formation). La “mise en situation“ arrive donc très tôt dans la formation. « Ils prennent très vite les commandes, mais, évidemment, toujours avec un moniteur cadre transport traction à côté d’eux en cabine », poursuit le dirigeant du campus.
La formation qui dure un an, se déroule en deux phases : la première se concentre sur l’apprentissage de la conduite, la seconde, au bout de six mois, à la gestion des anomalies.
Le 20 avril,  jour où la SNCF avait ouvert à la presse les portes du campus de Saint-Denis, deux stagiaires, Nina et Sébastien, avaient justement atteint cette étape. Avec pour formateur le cadre Traction Alan Peloil.
Pour l’exercice du jour, chaque stagiaire a pris place dans un simulateur. Il s’agit d’une pièce dans laquelle est installée une cabine de conduite fictive équipée d’un pupitre avec des écrans tactiles capables de reproduire les commandes de plusieurs types d’engins moteur, et d’un grand écran sur lequel défile une des lignes de banlieue parisienne en image de synthèses.
Les futurs conducteurs quittent la gare. Quelques secondes plus tard, un signal retentit dans chaque simulateur : ils viennent de « franchir un carré », autrement dit de dépasser un feu rouge, l’une des plus grosses erreurs de conducteur. Le premier réflexe des deux élèves est d’écraser le bouton d’alerte radio, un gros “champignon“ rouge présent dans toutes les cabines, quel que soit le type de d’engins. Cela va stopper leur train, mais aussi signaler l’événement aux trains présents dans le secteur.
Dans une salle à part, Alan Peloil suit les réactions des élèves à travers une répétition de leur écran de simulateur, de leur pupitre de conduite et grâce aussi à une caméra qui filme la pièce où se trouve l’apprenti conducteur. Le cadre Traction, qui peut suivre jusqu’à quatre élèves en même temps, joue aussi le rôle du régulateur avec lequel les conducteurs sont en relation « dans la vraie vie ». Il peut s’il le souhaite modifier des paramètres pour complexifier la trame de l’exercice programmé.
« Les anomalies, tels qu’un problème sur la rame, un franchissement de signal, ou un dérangement de PN, ne touchent qu’un ou deux trains sur cent », rappelle le formateur. « Les conducteurs vont finalement peu rencontrer ces événements dans leur vie de conducteur. Mais c’est aussi parce qu’elles sont rares, qu’il faut s’entraîner à ces situations exceptionnelles ».
La séance se termine par un débriefing. « Entre 70 et 80 % des stagiaires qui commencent la formation réussissent l’examen. Et ceux qui ne vont pas au bout, s’arrêtent en général dans les premières semaines ou les premiers mois, souvent parce que ça ne correspond pas à leurs attentes, ou qu’ils réalisent les contraintes du métier », explique Xavier Lacaze. « Ceux qui ont des difficultés, nous les aidons, et il est même arrivé que nous les autorisions à repasser l’examen final ».
Yann Goubin

Ewa

DigiRail, l’entreprise qui assure en accéléré la formation de conducteurs de la SNCF

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C’est une première : la SNCF sous-traite une (toute) petite partie des formations de conducteurs de train de voyageurs. DigiRail, fondée par un ancien responsable pédagogique de la compagnie ferroviaire publique, a remporté un premier appel d’offres.

 « Après le retard pris en raison de la crise Covid en 2020 et 2021, nous mobilisons toutes nos capacités disponibles de formation en interne », indique la SNCF. Mais sous la pression des régions, et notamment des Hauts-de-France exaspérée par les perturbations des TER liées en partie à la pénurie de conducteurs (65 conducteurs manquent à l’appel dans la région présidée par Xavier Bertrand), la compagnie ferroviaire a lancé cette année un appel d’offres pour sous-traiter une partie de ses formations. Un galop d’essai, puisque sur les 1 200 conducteurs formés cette année (contre 800 en 2019, 550 en 2020 et 550 en 2021) par l’Université nationale formation traction (UNFT) de la SNCF, une petite cinquantaine sortiront en 2022-2023 de la promotion DigiRail.

L’entreprise havraise fondée en 2019 par un ancien responsable pédagogique à la SNCF, Laurent Vidal, a remporté le marché pour former une cinquantaine de conducteurs destinés à prendre les commandes des TER des Hauts-de-France, mais aussi d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Grand-Est.

Conducteurs formés en 7 mois et demi

Le credo de son dirigeant, c’est d’accélérer la cadence des formations initiales. Terminé les cursus en alternance de 12 mois. « Chez DigiRail, les jeunes en apprennent autant mais sur sept mois et demi », affirme Laurent Vidal qui a passé 19 ans à la SNCF. Comment ?  « On gagne du temps sur le présentiel : nous avons complétement réorganisé la partie formation théorique qui se déroule majoritairement en e-learning ». La répartition apprentissage pratique et théorique reste la même (50/50), mais pendant les trois semaines de stage pratique dans l’entreprise ferroviaire, les stagiaires passent l’équivalent d’une semaine et demie derrière leur ordinateur, en lien avec deux formateurs à distance. « Ils s’autocontrôlent, font des auto-évaluations, ce temps de formation personnelle, en temps masqué, permet de gagner des semaines de formation », insiste Laurent Vidal.  C’est l’aboutissement d’une réflexion de 20 ans », ajoute-t-il

Premier marché voyageurs

Autrement dit, même quand ils sont en stage pratique, à la SNCF en l’occurrence, l’apport théorique est continu : « Chaque module de formation pratique dure trois semaines et demie, et pendant la moitié du temps, les stagiaires font de la théorie en e-learning animés par deux formateurs », explique Laurent Vidal dont l’organisme est agréé par l’EPSF, l’établissement public de sécurité ferroviaire.

« Le volet pratique et la délivrance de l’autorisation de conduire un train en ligne restent assurées par la SNCF », précise la SNCF. C’est le premier marché voyageurs remporté par DigiRail qui jusqu’à présent, n’avait formé que des conducteurs de trains de fret pour des opérateurs comme Régiorail, Combirail ou encore Viia Connect, filiale de la SNCF. La nouvelle activité représente un quart de son activité.

Nathalie Arensonas