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Ewa

Comment les transporteurs se préparent aux coupures d’électricité

Brest Tram

« Pas de panique », c’est le mot d’ordre général. Emmanuel Macron l’a professé depuis Washington, où il se trouvait dimanche 4 décembre en visite d’État. Le lendemain, Xavier Piechaczyk, le patron de RTE, gestionnaire du réseau d’électricité, le répétait sur France Inter. Le gouvernement a annoncé que les risques de coupures de courant concernaient principalement les moments de pics de consommation, qui coïncident aux heures de pointe dans les transports : entre 8 et 13 heures, 18 et 20 heures. Les transporteurs planchent sur différents scénarios.

L’alimentation des caténaires SNCF maintenue

En cas de délestages cet hiver, l’approvisionnement du réseau ferroviaire est un sujet électrique. Mais impossible de connaitre les pistes de réflexion envisagées par le gouvernement, RTE et SNCF Réseau qui planchent actuellement sur le sujet. Ensemble et, sans qu’aucune information ne filtre, ils travaillent « à une stratégie nationale d’approvisionnement électrique du réseau ferroviaire. Des informations plus précises pourront être données dès lors que ce travail sera finalisé », se contentait de répondre le gestionnaire d’infrastructures ferroviaire en ce début décembre.

C’est en effet le gestionnaire des voies qui sera chargé d’informer les transporteurs (SNCF Voyageurs, Trenitalia, opérateurs de fret…) en cas de coupures temporaires.

Les sujets à régler sont multiples : l’alimentation en haute tension des caténaires SNCF sera maintenue, mais une partie du réseau en basse et moyenne tension, pourrait être affectée, comme les postes d’aiguillage, l’éclairage des quais, des gares, l’alimentation électrique des technicentres où sont entretenus les trains. Et les passages à niveau, épineuse question. Pour continuer à fonctionner, il faut que les batteries des barrières tiennent le coup plus de deux heures, durée des délestages évoquée par le gouvernement. Si les batteries sont déchargées, le passage à niveau se mettra, par sécurité, automatiquement en situation abaissée. Stoppant durablement la circulation automobile. Et des automobilistes impatients pourraient être tentés de forcer le passage…

Après le démenti du gouvernement en septembre dernier suite à l’annonce par nos confrères du Parisien que la SNCF travaillait, à la demande de l’exécutif, sur un plan de transport dégradé, autrement dit moins de trains et l’abaissement des vitesses, en cas de sévères pénuries d’électricité, la compagnie ferroviaire reste extrêmement prudente.

Le métro peu touché

À la RATP, on se contente de dire qu’en cas de mesures de délestage qui se traduiraient par de longues coupures d’électricité, le métro parisien devrait « être, a priori, peu impacté en raison d’une alimentation électrique en circuit fermé ». Concrètement, l’opérateur qui exploite un service d’importance essentiel dispose de sept postes haute tension directement alimentés par RTE, chargé du transport de l’électricité. En cas de délestage, c’est Enedis (chargé de la distribution d’électricité) qui gèrera les coupures, les rails du métro continueront donc d’être alimentés par les postes à haute tension, eux-mêmes alimentés par RTE.

« Ces infrastructures à haute tension offrent une alimentation très puissante et permet de distribuer l’électricité sur une grande de partie du réseau de métro », explique un expert chez EDF. « Toutefois la RATP pourrait être contrainte de mettre certains équipements des stations et des gares à l’arrêt : ascenseurs, escaliers mécaniques, distributeurs de billets, éclairage par exemple », précise le transporteur. Créant des perturbations certaines sur le réseau du métro.

En revanche, le réseau de tramways de la RATP et « quelques points » du réseau RER de la RATP [Paris intra-muros et petite couronne, ndlr] « pourraient être impactés », indique l’opérateur qui dit « travailler actuellement avec Enedis pour identifier les secteurs qui pourraient être impactés en cas de mesures de délestage ».

Quant aux autobus, dont une part conséquente roule au diesel (72 % des véhicules sont dans ce cas en France), ils ne devraient logiquement pas subir d’impact. De même que les bus électriques chargés avant de prendre la route.

La régie, qui a signé la charte Ecowatt, dit par ailleurs poursuivre ses efforts pour réduire sa consommation d’énergie.

Du côté de Keolis, on répondait début décembre que « les choses n’étaient pas complètement stabilisées » et que l’entreprise avait formulé plusieurs demandes auprès des préfets et des distributeurs d’électricité : pas de délestage pour les métros, qui doivent être considérés comme prioritaires, « en cohérence avec leur statut d’opérateur d’importance vitale » car « cela pourrait exposer, en cas de coupures inopinées, à des évacuations par les tunnels toujours problématiques ». Keolis exploite les métros de Lille, Lyon et Rennes.

Des bus de substitution sur les lignes de tramway

« Il n’y a pas de règle nationale, les mesures de délestage seront décidées au niveau préfectoral », explique Keolis. Le délestage éventuel pour des tramways serait opérationnellement moins critique, selon l’opérateur, « même si cela serait très perturbant pour les usagers ». La filiale de la SNCF qui exploite ceux de Besançon, Bordeaux, Caen, Dijon, Le Mans, Lille, Lyon, Nancy, Orléans, Strasbourg, Tours et le T9 en Ile-de-France, insiste sur la nécessité de disposer, au plus tard la veille, à 17 heures, d’une information précise sur les heures de délestage du lendemain. « Nous ne pouvons pas faire des annonces aux voyageurs sur la seule base d’un risque potentiel de délestage ».

Transdev qui exploite des réseaux de tramways dans plusieurs villes françaises (Nantes, Rouen, Saint-Etienne, Mulhouse, Grenoble, Avignon…) « se prépare à l’éventualité de coupures partielles ou totales de l’alimentation électrique. Des discussions sont en cours avec les autorités organisatrices de transport pour préparer des plans de transports adaptés (PTA), à l’instar d’autres situations qui génèrent des perturbations, comme les travaux par exemple », veut relativiser la filiale de la Caisse des Dépôts.

« Si les alertes sont lancées à J-3 comme le prévoit le dispositif Ecowatt, cela permettra aux réseaux d’organiser des PTA et d’informer les usagers des conséquences avant les coupures », explique Transdev. Les délestages pourraient se traduire, par des réductions de fréquences de passage des trams, pour s’adapter à la baisse de la puissance électrique disponible, la mise en place de services partiels ou bien de bus de substitution.

« En cas de coupure impactant les systèmes de sécurité, au premier desquels la radio, des interruptions temporaires de l’ensemble des services pourraient avoir lieu », prévient également Transdev.

Nathalie Arensonas

Ewa

L’UTP demande plus d’équité entre les modes de transport face à la crise de l’énergie

Bus Nantes Chronobus

Tour à tour, organismes professionnels et associations des transports montent au créneau pour demander l’aide de l’Etat pour faire face à l’envolée des prix de l’énergie. D’autant que dans le cadre de son plan de résilience, présenté le 16 mars, le gouvernement a dit vouloir soutenir les entreprises de transport. « Or seul le transport routier de marchandises et de voyageurs bénéficie d’une aide sectorielle de 400 millions d’euros mais le transport par autobus n’est pas inclus dans ce dispositif« , rappelle l’UTP qui pointe « les conséquences pour les entreprises de transports publics et ferroviaires, grandes consommatrices d’énergie, touchées de plein fouet par une hausse inédite des prix de l’énergie qui met en danger leur équilibre économique fragile« .

Selon l’organisme patronal, ces entreprises ont déjà supporté 250 millions d’euros de charges supplémentaires en 2021. Le surcoût pour les seuls opérateurs de fret ferroviaire est estimé à 55 millions d’euros sur 2022, ce qui risque de «mettre en péril la Stratégie nationale du gouvernement qui vise à doubler la part du fret ferroviaire d’ici à 2030″, selon Marie-Ange Debon, la présidente de l’UTP. « L’enveloppe de 170 millions d’euros/an prévue dans le cadre du plan de relance est déjà largement amputée ». De son côté, l’Alliance 4F (rassemblant le secteur du fret ferroviaire) s’inquiète aussi de « la fin de non-recevoir à sa demande de soutien de 55 millions d’euros« . Et les opérateurs de fret ferroviaire de déplorer d’être les « oubliés de la crise ».

D’où l’interpellation de l’Etat par l’UTP pour bénéficier « d »actes forts pour soutenir les opérateurs de transport public et ferroviaire« . Et d’ajouter : « Il est paradoxal que les opérateurs de transport public et ferroviaire soient les grands oubliés de la crise énergétique alors qu’ils permettent de transporter chaque jour des millions de voyageurs et de tonnes de marchandises et qu’ils apportent la solution à la transition écologique et préservent le pouvoir d’achat ».

MH P

Ewa

Les opérateurs de fret ferroviaire s’inquiètent d’être les « oubliés de la crise »

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L’Association Française du Rail (AFRA) s’inquiète des conséquences de la crise énergétique pour les opérateurs ferroviaires. Rappelant que, face à la hausse des prix des énergies, le gouvernement a mis en place un plan de résilience pour les particuliers et les professionnels, l’Association française du Rail (Afra) s’inquiète pour les entreprises ferroviaires oubliées par ces mesures. « Pourtant, la crise énergétique va coûter au moins 52 millions cette année aux opérateurs de fret ferroviaire. Un chiffre à comparer aux 400 millions d’euros promis aux transporteurs routiers par le gouvernement », indique l’association qui rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF.

Alors que « le rapport du GIEC interpelle les citoyens comme les pouvoirs publics sur la nécessité d’agir en faveur du climat avec urgence dans les trois prochaines années afin de limiter le réchauffement climatique », l’Afra estime que « l’administration actuelle des transports ne semble plus faire grand cas du mode de transport qui préserve le plus les ressources de notre planète ». Et de s’interroger : « Faut-il manifester de façon plus concrète pour illustrer les difficultés de notre secteur pour être entendus ?«