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Ewa

DB Netz condamné pour ses pratiques discriminatoires

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Le tribunal administratif fédéral exige le retrait de certaines clauses « abusives » fixées par la filiale de la Bahn lors de l’attribution des sillons. Un jugement qui pose une nouvelle fois la question de l’indépendance du gestionnaire de l’infrastructure. Le verdict était très attendu par tous les concurrents de la Deutsche Bahn qui s’estiment lésés dans leur droit à un juste accès au réseau ferré. Après le prix de l’électricité et les taxes d’arrêt en gare, ce sont cette fois-ci les conditions d’utilisation des sillons qui se retrouvent dans le collimateur de la justice. Par exemple, l’obligation faite aux compagnies empruntant les rails allemands d’embaucher exclusivement du personnel maîtrisant la langue de Goethe, « à l’écrit et à l’oral », précise le gestionnaire de l’infrastructure, tout en ajoutant que cela vaut également pour les agents d’entretien. Autre critère litigieux : DB Netz exige que soit systématiquement réglée l’intégralité du prix des sillons, y compris lorsque les voies sont inutilisables pour cause de travaux. Au total, le tribunal administratif fédéral a listé treize dispositions « discriminatoires », suite à une plainte déposée par l’Agence des réseaux, le gendarme allemand du rail. DB Netz est désormais sommé de mettre fin sine die à ces pratiques qui entravent la concurrence.
Dans un communiqué, l’opérateur historique cherche à relativiser la portée de cette condamnation. « La justice s’est déjà prononcée sur 99 clauses litigieuses et plus de 80 d’entre elles n’ont pas été recalées », rappelle-t-il. Il n’empêche : ce jugement pose une nouvelle fois la question de l’indépendance de DB Netz. Car cet épisode donne des arguments supplémentaires à tous ceux qui souhaitent que la Deutsche Bahn n’ait plus la main mise sur le réseau. Hasard du calendrier, la commission des Monopoles vient justement de rappeler à l’ordre la DB. Pour la troisième fois en trois ans, cet organe qui conseille le gouvernement sur les questions de concurrence estime qu’il est urgent de placer DB Netz sous la tutelle de l’Etat, afin de garantir « une concurrence juste et stable, dont les usagers seraient les premiers bénéficiaires ». Au passage, les experts égratignent le gouvernement, qui ne prendrait pas ses responsabilités : au début de l’année, le ministre des Transports avait annoncé qu’il ne séparerait pas la Bahn de sa filiale, malgré les injonctions de Bruxelles. Mais ce statu quo n’en finit plus de faire des vagues.
Le syndicat des conducteurs de trains (GDL) vient désormais à son tour grossir les rangs des partisans du divorce forcé entre la Bahn et sa lucrative filiale (1,2 milliard d’euros de bénéfices attendus en 2015). Pour l’organisation professionnelle, les compagnies privées ne cessent de tirer les salaires de leurs cheminots vers le bas, pour compenser les surcoûts liés à cette compétition biaisée. « La concurrence, ou plutôt la concurrence imparfaite, se fait sur le dos des salariés », déplore Claus Wesselsky, le président de GDL. La DB rejette ces accusations et fustige l’analyse trop simpliste de la commission des Monopoles : « Tous les pays qui ont séparé le réseau des activités opérationnelles ont connu une explosion du prix des sillons », met en garde la compagnie.
    

Antoine Heulard
 

Ewa

La DB veut embaucher 70 000 nouveaux collaborateurs sur dix ans

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Après des années de restructuration, la compagnie compte désormais étoffer ses effectifs pour assurer son ambitieux développement, tout en anticipant le manque croissant de main-d’œuvre qualifiée. C’est sans aucun doute un changement d’époque à la Deutsche Bahn. Après des années de réduction de personnel, la compagnie s’apprête à lancer une grande campagne d’embauches. Objectif : intégrer 7 000 salariés et apprentis par an, au cours de la prochaine décennie. « Nous allons passer d’une vague de restructuration à une vague de recrutements », explique Rüdiger Grube, le PDG du groupe.
Car la Bahn, qui a bouclé le premier semestre sur un chiffre d’affaires record, affiche une feuille de route ambitieuse : l’objectif est de faire passer les recettes de 34 à 45 milliards d’euros dans cinq ans au plus tard. Pour assurer cette croissance, l’opérateur, qui envisage par ailleurs d’investir 46 milliards d’euros dans l’achat de nouvelles rames et le développement de son réseau, a donc besoin de renforcer ses effectifs. La DB cherche principalement des ingénieurs, des conducteurs de locomotives et des techniciens. Or, depuis plus de dix ans, les chemins de fer allemands ne cessent d’enchaîner les plans d’économies : sur les 380 000 cheminots employés en 1994 lors de la fusion des compagnies est et ouest allemandes, il n’en reste plus que 290 000 dont 100 000 à l’étranger.
Cette période de vaches maigres et l’augmentation de la charge de travail pour les salariés restants ont pesé sur le moral des troupes : 70 % des collaborateurs se disent démotivés, selon une enquête menée en interne. Un résultat qui a passablement dégradé l’image d’employeur de la compagnie. Dans un contexte de forte baisse du chômage outre-Rhin et de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la Bahn va devoir batailler ferme pour attirer les meilleurs. Et il y a urgence car en l’absence d’embauches le personnel vieillit : l’âge moyen atteint aujourd’hui 46 ans.
Conscient de ces difficultés, Rüdiger Grube affirme qu’il va consacrer la moitié de son temps à ses collaborateurs. Pour mieux convaincre les jeunes de rejoindre ses rangs, la DB rappelle aussi que 90 % des apprentissages débouchent sur une proposition d’embauche. En parallèle, la direction prépare un nouveau concept de gestion du personnel qui réhabilite l’idée de l’emploi à vie : « Les salariés qui le veulent peuvent effectuer toute leur carrière chez nous », affirme le directeur du personnel Ulrich Weber.
    

Antoine Heulard

Ewa

Vols de câbles : la DB lance une vaste campagne de marquage

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Confrontée à l’explosion des vols de cuivre sur ses voies ferrées, la Deutsche Bahn contre-attaque. La parade : un marquage « hypersophistiqué » des câbles, qui permettra de tracer les métaux dans les filières de revente. Confrontée à l’explosion des vols de cuivre sur ses voies ferrées, la Deutsche Bahn contre-attaque. La parade : un marquage « hypersophistiqué » des câbles, qui permettra de tracer les métaux dans les filières de revente. Ce marquage, très discret, ne peut être effacé ni même lu par les voleurs. « Il n’apparaît qu’à la lueur d’une lampe spécifique », explique la compagnie. « Les câbles seront ainsi dotés d’une sorte d’ADN artificiel, qui permettra de les identifier. » L’an dernier, la DB a été victime de vol de métaux à 2 500 reprises, deux fois plus qu’il y a deux ans. Le préjudice se monte à 10 millions d’euros, sans compter les retards de train : 8 000 en 2010, provoqués par ces forfaits. La Bahn, qui est l’une des premières compagnies au monde à opter pour un tel système, poursuit un double objectif. Il s’agit d’abord de dissuader les voleurs. Mais aussi d’accélérer le travail des enquêteurs en leur permettant d’identifier rapidement les câbles dérobés et de confondre les malfaiteurs. En 2010, 500 voleurs ont pu être arrêtés et seront bientôt traduits devant la justice. A chaque fois, la DB entend réclamer « plusieurs centaines de milliers d’euros » de dommages et intérêts. Pour autant, la compagnie n’envisage pas de marquer les 34 000 km de son réseau. De fait, seules certaines voies ferrées situées en ex-RDA bénéficieront de ce programme : pour l’instant, ces régions sont les seules concernées par les vols, probablement en raison de leur proximité avec les pays d’Europe de l’Est, où les métaux sont revendus.

 

Antoine HEULARD

Ewa

La concurrence en panne sur les rails allemands

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Les appels d’offres pour l’exploitation de franchises régionales rencontrent toujours moins de succès. La faute à des procédures trop complexes et extrêmement coûteuses. Officiellement, la compétition n’aurait jamais été aussi ouverte sur le rail allemand. C’est en tout cas ce qu’affirme la Deutsche Bahn dans son dernier rapport annuel sur l’état de la concurrence. Selon les calculs de l’opérateur historique, les compagnies privées contrôleraient actuellement 21,6 % du trafic régional de passagers : un record. Et leur part de marché devrait même continuer de croître rapidement car, au cours des cinq prochaines années, 325 millions de trains-kilomètres vont être soumis à des appels d’offres. La moitié des franchises régionales allemandes sont ainsi susceptibles de changer de main. « En Allemagne, la concurrence fonctionne », vante Rüdiger Grube. Mais ces chiffres cachent une autre réalité, moins glorieuse. De fait, cette vague de renouvellement des contrats d’exploitation serait de nature à submerger les concurrents de la DB. Aucun d’entre eux n’a les reins assez solides pour se porter candidat à l’ensemble des procédures. En cause, les nombreuses formalités à accomplir : trop lourdes et surtout très coûteuses, entre deux et cinq millions d’euros à chaque fois. De quoi décourager les compétiteurs de la Bahn. Selon la Fédération des opérateurs privés, le nombre moyen de participants à un appel d’offres a ainsi chuté de 2,9 à 2,4 l’an dernier.
Une tendance qui commence à inquiéter l’Association des autorités ferroviaires : « Il va falloir rendre les appels d’offres plus attractifs, faute de quoi, d’ici quelques années, seule la Bahn sera en mesure de déposer une offre », affirme t-elle. Et encore : la DB affirme qu’elle aussi éprouve des difficultés à suivre la cadence. « Chaque appel d’offres mobilise une équipe de vingt personnes à plein-temps pendant six mois », affirme Frank Sennhenn, le chef de DB Regio. « La Deutsche Bahn atteint ses limites. Un jour viendra où nous ne pourrons plus être sur tous les fronts. »

Lancée il y a quinze ans, l’ouverture du marché ferroviaire régional faisait jusqu’ici figure de « succes story ». La concurrence a permis de moderniser les trains et d’améliorer le service. Mais le modèle semble aujourd’hui en panne. Pour stimuler à nouveau la compétition, la DB et ses challengers estiment qu’il conviendrait d’alléger les cahiers des charges. « Les Länder donneurs d’ordres déterminent jusqu’à la couleur des boutons de l’uniforme des contrôleurs », critique le chef d’une compagnie privée, cité par Die Welt. « Il faudrait laisser une plus grande marge de manœuvre aux compagnies. Cela permettrait de répondre plus rapidement aux appels d’offres », explique Frank Sennhenn de DB Regio.  Autre piste évoquée : une meilleure coordination entre les régions afin de répartir les appels d’offres sur une plus longue période et permettre à davantage d’opérateurs de se lancer dans la bataille. Reste à voir si cet appel sera entendu : « Je ne me fais pas de souci pour la concurrence », lance le chef de l’autorité ferroviaire de Berlin Brandebourg. « Les compagnies danoises ou néerlandaises ont déjà fait savoir qu’elles souhaitaient se lancer sur le marché allemand. »
    

Antoine Heulard

Ewa

ECR vise l’équilibre cette année

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Euro Cargo Rail (ECR), la filiale française de fret de la Deutsche Bahn, pense être à l’équilibre cette année, annonce le quotidien Les Echos du 6 juin. Euro Cargo Rail (ECR), la filiale française de fret de la Deutsche Bahn, pense être à l’équilibre cette année, annonce le quotidien Les Echos du 6 juin. Ce serait une première pour l’opérateur ferroviaire qui a fait circuler son premier train en France en 2006 et s’était déjà fixé cet objectif pour 2010, sans l’atteindre. « L’exercice a été difficile pour nous, comme pour tout le monde dans l’industrie, à cause notamment des vingt-deux jours de grève à la SNCF qui ont énormément perturbé notre propre trafic », affirme le président d’ECR, Alain Thauvette, cité par le quotidien économique. Les mouvements sociaux ont creusé d’une douzaine de millions d’euros la perte d’Euro Cargo Rail, souligne le journal, qui l’estime à 35 millions pour 2010. En 2011, la filiale de Deutsche Bahn s’attend à voir croître ses revenus de 45 %. ECR, qui estime sa part de marché à 14 % en France, se félicite aussi des résultats de son activité sur wagons isolés, en pleine croissance. Cette activité représente aujourd’hui 10 à 15 % des volumes transportés et devrait passer « à terme à 25 % du fait de l’importance de ces trafics dans le transport international de marchandises », selon son président.
    

Marie-Héléne POINGT

Ewa

Le « Facebook de l’autocar » fait échec à la DB

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DeinBus, une start-up fondée par trois étudiants, vient d’infliger une cuisante défaite à l’opérateur historique allemand. Après une longue bataille devant les tribunaux, la justice valide finalement ce système innovant d’« autocar-partage », qui permet aux internautes de voyager à prix cassés. Des cris de joie et de grandes tapes dans le dos : à l’énoncé du jugement, les jeunes fondateurs de DeinBus exultent. Au terme d’une longue bataille judiciaire, ils viennent de remporter le 20 avril une victoire digne de celle de David contre Goliath.
Car depuis plusieurs mois leur petite compagnie était dans le viseur de la Deutsche Bahn, bien décidée à stopper cette start-up qui permet aux internautes de se regrouper pour affréter un autocar et voyager ainsi à prix cassés. Un concept qui enfreindrait la loi sur le transport des passagers, selon la DB. Ce texte adopté en 1934 garantit au rail un monopole de fait sur les trajets longues distances et n’autorise les autocars que de façon exceptionnelle et très encadrée. Or, si DeinBus a bien reçu une licence de la part des autorités compétentes, celle-ci ne lui permet de circuler que « ponctuellement et irrégulièrement ». Mais face au succès grandissant de ce système de covoiturage collectif, certaines liaisons sont assurées sur un rythme hebdomadaire. D’où l’inquiétude de la Bahn, qui voit d’un mauvais œil la progression de ce nouveau venu. Une plainte est déposée pour concurrence illégale : à ses yeux, DeinBus est une compagnie de ligne non déclarée. Mais ces arguments n’ont pas convaincu la justice. De fait, le tribunal de grande instance de Francfort estime qu’il n’a pas à se prononcer sur la validité de la licence délivrée à DeinBus par la sous- préfecture. « C’est à cette dernière de vérifier que l’opérateur de bus respecte bien le cadre fixé », explique le porte-parole du tribunal. « A partir du moment où DeinBus possède une autorisation de circuler, il n’y a pas de concurrence illégale. » Les juges ne se prononcent donc pas vraiment sur le fond de l’affaire. Pourtant, les trois étudiants qui ont fondé ce système d’« autocar-partage » en sont convaincus : cette victoire « valide [leur] modèle économique ». « Nous pouvons désormais nous développer et allons proposer de nouvelles destinations », affirme Christian Janisch, l’un des cofondateurs. « Le marché s’ouvre, c’est le moment de se jeter dans le grand bain. »
Car ce procès intervient alors que le gouvernement Merkel doit libéraliser le transport par autocar longue distance d’ici la fin de l’année. Autant dire que la querelle entre le géant du rail et DeinBus était très suivie par l’ensemble du secteur. « Nous nous félicitons que DeinBus soit autorisé à poursuivre sa route », commente Bastian Boet, le porte-parole de la fédération des entreprises d’autocars. Reste que l’affaire pourrait bien ne pas en rester là : la Deutsche Bahn a jusqu’à fin mai pour faire appel du jugement. Elle peut aussi lancer une nouvelle procédure en attaquant directement la sous-préfecture au motif qu’elle a délivré une licence de circulation non conforme. Pour l’instant, la compagnie laisse planer le mystère sur ses intentions. Mais l’arrivée de cette nouvelle forme de compétition lui donne des sueurs froides. Le directeur des activités voyageurs Ulrich Homburg avertit ainsi qu’il « pourrait être contraint de réduire l’offre ICE », si la concurrence des bus se fait trop forte.
    

Antoine Heulard
 

Ewa

La DB perd son procès contre une petite compagnie d’autocar

La justice valide le concept de « Dein Bus », qui organise du covoiturage par autocar sur Internet. Comme David face à Goliath, à qui la presse allemande les avait comparés, le petit l’a finalement emporté sur le gros. Après plusieurs mois de bataille judiciaire, la Deutsche Bahn trébuche sur « Dein Bus », une petite compagnie fondée par trois étudiants qui permet aux voyageurs de se regrouper sur Internet afin d’affréter un autocar et ainsi voyager à prix réduit.
Pour le géant du rail, ce modèle économique est contraire à la très stricte loi sur le transport des passagers qui, depuis 1934, institue un monopole du rail sur les trajets grandes distances. Car si Dein Bus a bien reçu une licence de la part des autorités compétentes, celle-ci ne l’autorise à circuler que de façon « ponctuelle et irrégulière ». Or, face au succès grandissant du site, certains trajets sont désormais organisés chaque semaine. La DB y voit une concurrence illégale et accuse Dein Bus d’être une compagnie de ligne déguisée.
 

Un argument qui n’a pas convaincu le tribunal de grande instance de Francfort. « La licence délivrée par la sous-préfecture dispose d’une marge d’interprétation », estiment les juges qui ont donc débouté la Bahn. « Nous sommes soulagés et très heureux », commente Christian Janisch, l’un des cofondateurs de la petite entreprise. « Notre concept a été validé par la justice. » Fort de ce succès, la start-up entend désormais étendre ses activités.
Alors que le gouvernement s’apprête à libéraliser le transport par autocar longue distance, ce jugement est de mauvais augure pour la Bahn : l’opérateur historique se donne quelques jours de réflexion avant de décider s’il fait appel.     
 

A.?H.

Ewa

La Bahn conserve la gestion du réseau allemand

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Un temps évoquée, la grande révolution n’aura pas lieu. Bravant les remontrances de Bruxelles et celles de ses amis politiques, le ministre des transports Peter Ramsauer refuse de priver la compagnie de sa très lucrative filiale DB Netz. Le réseau d’un côté, les activités opérationnelles de l’autre : maintes fois évoquée, l’émancipation de DB Netz semblait enfin en passe d’aboutir en ce début d’année. Sur fond de polémique sur le mauvais état des voies ferrées allemandes paralysées par la neige, l’idée était évoquée en plus haut lieu, jusqu’au conseil des ministres.

Réclamé depuis longtemps par Bruxelles, ce divorce compte de nombreux supporters en Allemagne : les Verts mais aussi les libéraux, partenaires des conservateurs d’Angela Merkel au sein du gouvernement.

Mais alors qu’ils pensaient avoir rallié le ministre à leur cause, voilà que Peter Ramsauer fait volte-face. Le couperet est tombé : la DB pourra conserver DB Netz et surtout ses juteux profits : 1,2 milliard d’euros attendus en 2015. Une manne considérable que la compagnie pourra continuer à utiliser comme elle l’entend.

Et c’est ce point précis qui n’en finit plus de faire des remous. « Cette cagnotte doit être exclusivement réinvestie dans le réseau allemand, afin de renforcer la concurrence, s’étrangle Oliver Luksic, le spécialiste des questions de transport du parti libéral FDP. Tant que le groupe Deutsche Bahn gardera la main mise sur la gestion des voies, cet argent servira à financer des achats à l’étranger. »

Pour ménager les apparences, Peter Ramsauer affirme qu’il a obtenu des contreparties : un « engagement » de la Bahn, prête à investir davantage dans les infrastructures. Mais cela ne trompe personne : quitte à agacer l’UE encore davantage, le ministre marche dans les traces de ses prédécesseurs, qui, de gauche comme de droite, ont toujours fait preuve de beaucoup de bienveillance à l’égard de la compagnie.

« C’est un pas dans la mauvaise direction », critique le Financial Times Deutschland qui qualifie de « vague déclaration d’intention », la promesse de la DB de consacrer plus d’argent aux 34 000 km de voies ferrées allemandes.

Les espoirs des partisans de l’indépendance de DB Netz reposent donc désormais sur la Commission européenne qui brandit la menace de sanctions. Déjà dans le viseur de Bruxelles, la politique de Berlin pourrait désormais être assimilée à des aides déguisées à l’opérateur. Pas de quoi faire trembler Peter Ramsauer : il a déjà annoncé qu’il resterait inflexible jusqu’à la fin de son mandat, en 2013.

Ewa

Face au « Winterchaos », la DB sommée d’investir

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La compagnie qui subit des défaillances en série depuis le début de l’hiver est pointée du doigt. Le gouvernement fustige le manque chronique d’investissements dans les voies et le matériel roulant. Pour éviter de nouveaux déboires, le ministre des Transports prépare une grande réforme qui pourrait priver la Bahn de la gestion du réseau. C’est une triste succession de records, dont la Bahn se serait volontiers passée : 80 % de trains en retard, jusqu’à 1 500 trajets annulés quotidiennement avec, certains jours, à peine un ICE sur cinq en état de circuler. Résultat : 110 000 clients furieux qui réclament des remboursements. En Allemagne, la neige tombée en abondance tout au long de décembre a semé une indescriptible pagaille sur le réseau. Arbres tombés sur les voies, ruptures de caténaires, aiguillages gelés… jamais la Bahn n’avait connu pareils déboires.

Un « Winterchaos » qui fait les gros titres de la presse et n’en finit plus d’irriter les responsables politiques qui ont convoqué un sommet de crise début janvier. L’État fédéral et les Länder demandent à la DB de redresser la barre. Si, à la faveur de températures plus clémentes, le trafic est, entre-temps, redevenu normal, l’ambiance entre la compagnie et les élus restent, elle, glaciale.

Car, pour le gouvernement, l’opérateur est le principal responsable de cette série de couacs. En cause : le manque chronique d’investissements dans l’entretien du réseau ou le renouvellement du matériel roulant. En la matière, l’Allemagne serait même le plus mauvais élève en Europe, selon une étude de l’association Allianz Pro Schiene. De fait, la débâcle de décembre met en lumière les faibles capacités de la Bahn, qui ne possède quasiment aucune réserve pour faire face à la défaillance de ses trains.

Pour la première fois, le ministre des Transports le reconnaît à haute voix : la situation actuelle est la conséquence directe de la course aux bénéfices engagée par l’ancien patron, Hartmut Mehdorn, en vue de l’entrée en Bourse de la compagnie. « La Bahn doit penser à long terme et être gérée de façon durable », martèle Peter Ramsauer. « À un moment ou à un autre, une politique à courte vue ne peut qu’entraîner une entreprise à sa perte. »

Une façon de ménager Rüdiger Grube, l’actuel chef de la DB. Mais aussi d’annoncer une grande réforme de l’organisation du groupe. Le ministre veut contraindre la compagnie à réinvestir systématiquement les bénéfices de la filiale gestionnaire du réseau (DB Netz), dans les infrastructures : la Bahn est régulièrement accusée d’utiliser l’argent gagné sur l’entretien des voies pour améliorer son bilan comptable ou financer son expansion à l’étranger. Peter Ramsauer serait par ailleurs favorable à une stricte séparation entre la DB et la gestion des voies, comme le réclame Bruxelles.

En attendant, la DB a reçu le message. Elle annonce un investissement de 360 millions d’euros dans 27 trains à double étage. Une solution d’urgence et originale : ces trains produits par Bombardier sont d’habitude destinés au trafic régional. Le modèle subira quelques modifications avant d’être mis en service sur certaines liaisons grande distance dès 2013.

La mesure permet à la Bahn d’augmenter rapidement ses capacités : les lignes de production existent déjà, garantissant des délais de fabrication plus courts. Mais cela ne suffira pas à se prémunir contre de nouvelles déconvenues l’hiver prochain : « Je ne peux donner aucune garantie à ce niveau », reconnaît Rüdiger Grube.

Ewa

Une amende de 200 000 euros par jour pour le S-Bahn berlinois

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Malgré les promesses d’un hiver « sans encombre », la DB s’est laissée surprendre par la neige et la chute brutale des températures. Conséquence : un service chaotique sur l’ensemble du réseau de trains urbains de la capitale allemande. Le Sénat menace aujourd’hui de résilier le contrat d’exploitation qui le lie à la compagnie. Les mois se suivent, mais les perturbations demeurent sur le réseau de S-Bahn à Berlin. L’arrivée de la neige et les températures négatives ont pris de cours la compagnie qui a encore réduit son service. Malgré ses promesses d’un « hiver sans encombre », 110 rames n’ont pas supporté le changement de météo et ont dû être rapportées de toute urgence à l’atelier.

Conséquence sur les quais : des trains plus courts et donc bondés. Sur certaines lignes, la fréquence de circulation a même divisé par quatre : les trains circulent toutes les 20 minutes seulement.

Autre problème, le mauvais état du réseau qui n’a pas résisté au gel : dès le premier coup de froid, 69 aiguillages sont tombés en panne sur les 1 000 que compte la capitale allemande. En cause selon le Sénat : la course aux économies engagée par la Bahn qui n’a pas réalisé la maintenance nécessaire.

Du coup, la compagnie s’expose à de nouvelles amendes : 200 000 euros par jour, sous forme d’une retenue sur les subventions d’exploitation qui lui sont versées. Au total cette année, les pénalités se chiffrent à 52 millions d’euros, soit près d’un quart des aides. Une enveloppe qui sera reversée à la compagnie semi-publique BVG, gestionnaire des métros et bus berlinois.

Et ça n’est pas tout : le Sénat vient d’adresser à la Bahn un « rappel à l’ordre » officiel. Cette procédure pourrait déboucher sur le versement de dommages et intérêts voire sur la résiliation du contrat qui lie l’opérateur à la capitale allemande jusqu’en 2017.

« La neige n’est pas un phénomène inhabituel en décembre, la DB n’a aucune excuse », s’indigne-t-on à Berlin. La Bahn va aussi devoir s’expliquer : la direction est convoquée en haut lieu et doit présenter d’ici le 5 janvier des mesures concrètes afin de redresser la barre.

La polémique n’épargne pas non plus le ministre fédéral des Transports. Peter Ramsauer a décidé de réclamer des dividendes à la DB, à hauteur de 500 millions d’euros par an, jusqu’en 2014. Une cagnotte qui serait mieux utilisée dans le renforcement de la flotte et des infrastructures, estime l’opposition.

La Bahn de son côté affirme tout mettre en œuvre pour « stabiliser le trafic et limiter les désagréments pour les passagers ». Malgré les injonctions de plusieurs responsables politiques locaux, la compagnie se refuse en revanche à indemniser les usagers, sous quelque forme que ce soit.