La SNCF a cessé, fin décembre, de publier son magazine Les Infos. Mathias Vicherat, le directeur général adjoint de SNCF, chargé du Projet d’entreprise et de la Communication, explique à Ville, Rail & Transports, le choix du groupe en faveur du digital.
Ville, Rail & Transports. Pourquoi avoir arrêté, fin décembre, le journal papier Les Infos ?
Mathias Vicherat. Nous étions convaincus qu’il fallait faire évoluer notre modèle de communication interne pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’en arrêtant la diffusion papier (entre 80 000 et 90 000 exemplaires distribués chaque mois), nous réduisons notre empreinte écologique. Ensuite, parce qu’en passant au tout-digital, nous allons également réaliser une économie de l’ordre de 700 000 euros annuels.
Enfin, nous souhaitons que la nouvelle appli les Infos que nous avons lancée en octobre dernier, soit interactive et personnalisable, ce que ne permet pas le papier.
VR&T. Qu’attendez-vous de ces évolutions ?
M. V. Désormais, il est possible de télécharger Les Infos, mais aussi d’avoir un moteur de recherche avec des notifications push adaptés aux centres d’intérêt de chacun. Toutes les autres composantes de communication peuvent d’ailleurs être intégrées dans l’appli. Comme par exemple Temps réel.
D’ores et déjà nous constatons des résultats intéressants puisque le nombre de téléchargements est passé de 72 000 en octobre à plus de 86 000 aujourd’hui. La bascule dans le digital est importante. Notre intention est de multiplier le nombre de salariés équipés de smartphone. Aujourd’hui on en compte 95 000. L’idée est d’avoir une couverture digitale.
VR&T. Quels sont vos autres projets pour renforcer la communication interne ?
M. V. Nous comptons intégrer, dans notre appli, le projet de groupe que nous avons finalisé et envoyé aux IRP (instances représentatives du personnel). Avec cette démarche, nous souhaitons lui donner une dimension interactive et digitale. Dans les semaines et les mois qui viennent, le projet de groupe va devenir central. Nous voulons essayer de susciter les commentaires, le dialogue.
Dans cet esprit, Guillaume Pepy a désormais un compte Linkedin, où il publie régulièrement des commentaires. Celui sur l’affaire Weinstein par exemple a été téléchargé près de 60 000 fois.
L’appli peut aussi être téléchargée en externe. Nous voulons favoriser les échanges entre l’interne et l’externe.
Enfin, nous ne nous interdisons pas de recourir à une diffusion papier si nous souhaitons par exemple communiquer sur des sujets de fond. Mais ce sera de façon homéopathique.
Propos recueillis par Marie Hélène Poingt