Les conséquences du gigantesque éboulement qui s’est produit le 27 août dans la commune savoyarde de Saint-André vont affecter durablement les échanges dans la Maurienne entre la France et l’Italie. Un glissement d’une dizaine de milliers de m3 de rochers a en effet entrainé la fermeture de la RD 1006, de l’autoroute A43 et de la voie ferrée Saint-Michel-de-Maurienne-Modane. Le tunnel du Fréjus a été interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, reportant la circulation routière des poids lourds vers le tunnel du Mont-Blanc. De ce fait, et répondant à une demande de l’Italie, le gouvernement a accepté de reporter la fermeture du tunnel du Mont-Blanc, prévue de longue date à partir du 4 septembre pour des travaux de maintenance.
Si l’autoroute A43 pourrait rouvrir « probablement dans huit jours« , selon Clément Beaune, le ministre des Transports qui s’est déplacé le 31 août en Savoie, les circulations ferroviaires entre Chambéry et Turin ne devraient pas reprendre avant « au moins deux mois« , a-t-il précisé. Le ministre a évoqué « un certain nombre de mesures de précaution et de sécurité » à réunir avant la réouverture, ainsi qu’un « aléa météorologique » à prendre en compte : « les équipes ne pourront intervenir que si les conditions météo le permettent », a-t-il ajouté.
Béatrice Leloup, directrice territoriale de SNCF Réseau, a indiqué de son côté à l’AFP que l’infrastructure ferroviaire était « touchée », avec « beaucoup de dégâts » sur les voies, la signalisation et les galeries,
L’éboulement a également eu indirectement des répercussions sur l’exploitation par Trenitalia de la ligne Paris-Lyon prolongée jusqu’à Chambéry, Modane, Turin et Milan. Après avoir dû suspendre les trajets sur cette liaison, face à l’impossibilité d’assurer la maintenance de ses trains à grande vitesse Frecciarossa dans ses ateliers situés près de Milan, la compagnie italienne va finalement maintenir deux aller-retour quotidiens entre Paris et Lyon à partir de la semaine prochaine. Elle a en effet trouvé en France une solution de maintenance en France.
De leur côté, les partisans du Lyon-Turin n’ont pas manqué de réagir pour démontrer le bien-fondé de leur projet. Parmi eux, la Fédération des associations des usagers du transport (Fnaut) a indiqué dans un communiqué considérer cet évènement comme un « avertissement« . Et la fédération représentant les usagers des transports « d’appeler l’État, les élus régionaux et locaux à enfin prendre les décisions qui engagent définitivement le choix des voies d’accès, qui accélèrent leur réalisation rendant cohérentes les programmations françaises et italiennes et leur financement, rendant concomitantes les livraisons du tunnel et des voies d’accès des deux côtés des Alpes« .