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Ewa

Ermewa va développer son activité en Espagne

Fret Ermewa

Le loueur de wagons Ermewa va augmenter fortement son activité en Espagne, où il va pouvoir proposer, à partir de l’année prochaine, 1031 wagons à ses clients contre 640 actuellement. Le gouvernement espagnol lui a en effet versé une subvention de 17,3 millions d’euros pour construire des wagons et contribuer au développement du secteur.

« Le gouvernement mise sur les autoroutes ferroviaires qui n’existent pas aujourd’hui. En particulier celle qui doit démarrer l’an prochain, partant de Algésiras pour relier Saragosse en passant par Madrid. Et une autre à réaliser entre Valence et Madrid, en espérant plus tard un prolongement vers le Portugal« , explique à VRT Peter Reinshagen, le directeur général de Ermewa SA. « Le gouvernement utilise une partie des fonds européens du programme European NextGeneration EU, pour réduire ses émissions de CO2. D’où sa volonté de développer le fret ferroviaire, qui est très bas, et faire passer sa part de 4% actuellement à 10 % en 2030″.

Plus précisément, 150 wagons porte-bobines dédiés au transport de l’acier vont être fabriqués en France par Inveho (faisant partie du groupe Streem, nouveau nom d’Ermewa Group depuis avril dernier). 50 autres pour le transport de remorques camions (des wagons-poches) seront construits en Espagne par Talleres Alegria. Ces wagons arriveront sur le marché courant 2024. Le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise en Espagne devrait croître de 35 % à 7 millions d’euros.

Plus globalement, malgré une année 2023 compliquée, selon les termes de Peter Reinshagen, l’activité de l’ancienne filiale de la SNCF revendue au tandem formé par la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) et par DWS (la société de gestion d’actifs de Deutsche Bank), progresse. Le chiffre d’affaires de Ermewa SA (une des marques de Streem) est réalisée à 40 % en France, son premier marché devant l’Italie et l’Allemagne. Son parc qui comptabilise 46 000 wagons continue à progresser (il y en avait 40 000 en 2020). Son objectif est de détenir 60 000 wagons en 2031.

MH P

Ewa

Ermewa Group, rebaptisé Streem, vise le doublement de son activité

Fret Ermewa

Ermewa tourne une nouvelle page. Après sa cession en 2021 par la SNCF, au tandem formé par la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) et par DWS, la société de gestion d’actifs de Deutsche Bank, le groupe spécialisé dans la location de wagons de marchandises et de conteneurs-citernes se rebaptise en prenant le nom de Streem.

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David Zindo

Pour David Zindo, son président, cette nouvelle marque reflète «  une décision stratégique majeure » et doit représenter « l’unité du groupe » en clarifiant les différentes marques, dont celle d’Ermewas. Le groupe, qui emploie plus de 1300 employés et dispose de plus de 40 sites,  s’articule en effet autour de cinq offres complémentaires : en plus d’Ermewa, qui détient plus de 45 000 wagons à travers l’Europe et représente le numéro deux de la location sur ce continent, les ateliers Inveho servent à la maintenance et à la construction de wagons en France et en Allemagne, tandis que  Eurotainer, Raffles Lease, et DEMI se consacrent à l’activité conteneurs- citernes. « Eurotainer et Raffles Lease détiennent ensemble plus de 80 000 conteneurs-citernes ISO dans le monde, tandis que DEMI est une activité dédiée à la maintenance et au stockage« , rappelle l’entreprise dans un communiqué.

Les objectifs visent à doubler le chiffre d’affaires d’ici à 2030, dans un contexte porteur pour le ferroviaire. « Le transport ferroviaire a besoin d’infrastructures mais aussi de matériels pour tenir l’objectif de la Commission européenne du green deal prévoyant le doublement de la part du fret ferroviaire en Europe, en le faisant passer de 18 % à 30 % dans la prochaine décennie« , souligne David Zindo.

Un an après sa cession par la SNCF, Ermewa a accéléré ses investissements en les portant dès 2022 à 500 millions d’euros annuels (contre 150 à 200 millions annuels auparavant). Streem va maintenir cette cadence notamment pour rajeunir et moderniser sa flotte. Il compte aussi se renforcer via des acquisitions dans le secteur de la location de wagons en pleine consolidation, actuellement dominé -et de loin- par l’Allemand VTG.

MH P

Ewa

Avec l’arrivée de Bernhard Hoffmann, Ermewa veut développer le segment intermodal

Bernhard Hoffmann

Depuis le 1er mars, Bernhard Hoffmann est responsable du Segment intermodal d’Ermewa, un poste nouvellement créé par la société de location de wagons dont le siège est à Paris. Cet ancien de Hamburg Port and Logistics (HPL), qui a notamment aussi travaillé pour DB Cargo et VTG Rail Logistics, est également chargé de la coordination des ventes des wagons intermodaux. « A 49 ans, il est un expert des marchés du transport multimodal ainsi que des opérateurs et des entreprises de transport ferroviaire en Europe », explique Ermewa qui veut faire de cette activité l’une des priorités pour les années à venir.

L’ancienne filiale de la SNCF, qui l’a cédée en fin d’année dernière à la Caisse de dépôt et placement de Québec (CDPQ) et à la société allemande de gestion d’actifs DWS, dispose de 44 000 wagons (120 types de wagons différents). Ermewa a récemment décidé d’enrichir sa flotte intermodale de 4 000 nouveaux wagons qui seront livrés progressivement au cours des quatre prochaines années.

Ewa

La SNCF sur le point de céder Ermewa pour plus de 3 milliards d’euros

ermewa logo rs

Le groupe ferroviaire national est sur le point de céder sa filiale à 100 % Ermewa, spécialiste de la location de wagons, a annoncé la SNCF dans un communiqué le 23 avril. L’opération devrait se monter à 3,3 milliards d’euros, selon Les Echos du 21 avril. Un conseil d’administration de la SNCF devrait en effet approuver cette vente en l’accordant au tandem formé par la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) et par DWS, la société de gestion d’actifs de Deutsche Bank. C’est ce groupement qui a été le plus généreux des six candidats au rachat présélectionnés, précise le quotidien économique.

Depuis plusieurs mois, la SNCF, malmenée par la crise, réfléchit à des cessions de filiales pour rétablir ses comptes et financer sa dette. Le groupe a pour objectif de parvenir à l’équilibre financier à l’horizon 2024, conformément à la loi de réforme ferroviaire de 2018.

Ewa

« Sans changement radical de la performance ferroviaire, le report modal ne se fera pas »

Peter Reinshagen

Alors que la part du fret ferroviaire est de 18 % en moyenne en Europe, la Commission européenne fixe l’objectif d’un taux de 30 % en 2030. Peter Reinshagen, directeur général d’Ermewa, explique à VRT les conditions qu’il faut réunir si le secteur veut y parvenir.

 

Ville, Rail & Transports. Le fret ferroviaire cherche toujours ses marques face à la route. Quel rôle peut jouer un loueur de wagons comme Ermewa ?

Peter Reinshagen. Le ferroviaire est à un moment charnière de son histoire et le wagon a un rôle à jouer dans les changements à venir. Un loueur de wagons comme Ermewa doit profondément réfléchir à son avenir. En effet, sans progression de la performance ferroviaire, le report modal ne se fera pas et les objectifs climatiques ne seront pas atteints.

Actuellement, le fret ferroviaire ne fonctionne pas efficacement alors qu’il représente un mode propre. La part modale du fret en Europe est de 18 %. Mais cette moyenne recouvre des réalités différentes d’un pays à l’autre. Elle atteint 17 ou 18 % en Allemagne, un peu moins de 12 % en France, mais 30 % en Suisse ou en Autriche. L’objectif fixé par l’Union européenne est d’atteindre un taux de 30 % en 2030. Pour y arriver, il faut plus que doubler les quantités transportées par le fer. Comment ? Ce qui est sûr, c’est que ce mode ne réussira pas s’il continue à fonctionner avec les méthodes du passé. Il faut un changement radical.

 

VRT. Que faut-il faire selon vous ?

P. R. Les évolutions techniques comme le couplage automatique des wagons et le digital peuvent y aider. Pour moi, c’est le cœur du changement. Aujourd’hui en Europe, le couplage des wagons se fait manuellement, alors qu’ailleurs, il est automatique.

L’association allemande TIS (qui réunit des entreprises comme VTG, BASF ou DB…) a publié un livre blanc sur l’innovation lors du dernier salon de Munich. Elle estime que le couplage automatique digital permettra de lancer le train intelligent. L’objectif est de connecter les données et d’apporter l’électricité sur le wagon. De cette façon, nous pourrons automatiser les opérations ferroviaires et doter le matériel de freins électropneumatiques. En nous dirigeant dans cette voie, nous sommes persuadés que nous pourrons changer d’ère.

 

VRT. Quels sont les avantages attendus ?

P. R. Aujourd’hui, quand vous envoyez des marchandises par train, vous ne savez pas quand elles vont arriver. Les informations fournies par les entreprises ferroviaires ne sont pas fiables, en particulier quand un train traverse une frontière. Un chargeur doit prévoir des marges de sécurité pour ne pas être gêné par l’arrivée tardive d’un train.

En connectant les données des trains, le temps d’arrivée estimé ne sera plus calculé sur la base d’un plan de transport mais sur la base de l’historique de l’opération. Sur cette base, nous pourrons optimiser la taille des flottes, et les chargeurs pourront réduire leurs stocks de sécurité, planifier leurs besoins et réaliser ainsi des économies très importantes.

Enfin, toutes ces avancées technologiques (digitalisation, suivi individualisé des wagons, monitoring du wagon, du freinage, des bogies, des essieux…) et toutes ces informations reçues vont permettre de faire progresser la sécurité ferroviaire. Et d’optimiser la maintenance des wagons : actuellement un wagon qui entre en atelier tous les deux ans peut rester immobiliser 35 jours, le temps de l’amener, de le réviser et de le faire repartir. C’est beaucoup trop long. Nous pourrons diviser ce temps par 2 ou 3.

 

VRT. Quels sont les investissements à réaliser pour le couplage automatique digital ?

P. R. Aujourd’hui, ces équipements coûtent cher car le volume de production est très faible. Il faut démontrer au secteur industriel que nous allons pouvoir réduire drastiquement les coûts en équipant massivement la flotte avec des produits standardisés. Il faudrait aboutir à un coût de 10 000 euros l’équipement par wagon. Ce n’est pas encore le cas. Mais compte tenu de l’étendue de la flotte européenne (quelque 500 000 wagons), on peut y arriver, d’autant que plusieurs entreprises dont trois grandes (Faiveley-Wabtec, CAF et Voith) sont capables de produire ces équipements.

 

VRT. Qui doit supporter les coûts ?

P. R. Il faudra répondre à deux questions : la première porte sur la migration du matériel ancien. Une étude est en cours, commandée par le ministère allemand des Transports. Pour l’heure, le sujet est porté par l’Allemagne et la Suisse. Il faut que la réflexion s’européanise.

Autre sujet qu’il faudra résoudre : si ce sont les propriétaires des wagons qui investissent, comment faire revenir le bénéfice de l’opération à celui qui a investi ?

En automatisant les opérations ferroviaires, les opérateurs vont en effet gagner temps et argent. S’ils passent par des opérations manuelles, un train peut rester immobiliser jusqu’à 4 heures avant de partir en raison des nombreux tests à réaliser. L’automatisation va permettre d’accélérer les rotations du matériel roulant, en gagnant 2 heures dans la préparation d’un train, ce qui est phénoménal.

L’automatisation est aussi intéressante pour les wagons isolés qui sont très difficiles à gérer et nécessitent la réalisation de plusieurs couplages manuels. Souvent dans des conditions éprouvantes, la nuit, le froid…

Si on arrive à automatiser le couplage et à digitaliser le suivi, les wagons isolés deviendront un mode de transport intéressant pour les chargeurs car beaucoup moins chers à produire.

S’ils sont dotés de freins électropneumatiques, cela permettra aussi d’améliorer la sécurité car le train ralentira beaucoup plus vite : la durée et la distance de freinage peuvent être réduites de 30 % et l’impact est moins important pour les infrastructures.

Il faut se dépêcher d’agir. Il y a un vrai intérêt économique mais nous avons besoin du soutien des pouvoirs publics. On estime que l’aide publique pourrait atteindre 3 milliards d’euros, ce qui représenterait 50 % de l’investissement total nécessaire à l’équipement des 500 000 wagons en Europe.

L’écologie justifie cette participation publique : le transport de marchandises représente une énorme part des émissions de CO2.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

Pour en savoir plus : retrouvez l’article dans son intégralité dans le numéro de décembre de VRT