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Ewa

Lyon – Turin : Paris et Rome s’accordent pour financer?le tunnel

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Il y avait urgence à s’entendre : le calendrier du projet de ligne nouvelle Lyon – Turin était devenu tellement obsolète que Bruxelles a haussé le ton il y a quelques mois. class= »rtejustify »>
Il y avait urgence à s’entendre : le calendrier du projet de ligne nouvelle Lyon – Turin était devenu tellement obsolète que Bruxelles a haussé le ton il y a quelques mois. Si la France et l’Italie ne s’entendaient pas sur le financement, si un avant-projet n’était pas mis au point et si les travaux préparatoires côté italien n’étaient pas lancés avant la fin du premier semestre 2011, la contribution européenne serait purement et simplement supprimée, avait prévenu la Commission.
Message reçu. Le 27 septembre, la France et l’Italie ont trouvé un accord sur le financement du tunnel ferroviaire de base entre Saint-Jean-de-Maurienne et la vallée de la Suse dans le Piémont. Cet accord prévoit désormais un financement de la section internationale supporté à un peu moins de 30 % par l’Europe (inchangé), tandis que les Italiens et les Français se répartiront le reste : 57,9 % pour les premiers et 42,1 % pour les seconds (alors que la répartition initiale prévoyait un partage 63 %-37 %). Les Italiens ont également obtenu un phasage des travaux, car ils souhaitent reporter à plus tard le percement du tunnel de l’Orsiera, théâtre d’une violente contestation du projet.
Dans un premier temps, le projet consisterait donc à réaliser le tunnel de base de 57 km et deux gares internationales pour un montant de 8,5 milliards d’euros. Plus tard, ce serait au tour des tunnels de Belledonne, puis du Glandon (2,8 milliards d’euros pour les deux ouvrages), ainsi que des aménagements de voies côté français. Puis une troisième phase prévoit la construction du tunnel de l’Orsiera pour 1,8 milliard d’euros. Prochaine étape importante : la signature de l’avenant au traité de Turin de 2001, qui doit notamment mettre en place le futur promoteur public binational de la liaison. Même si ce document pourrait être signé avant la fin de l’année, il ne met pas fin pour autant aux incertitudes qui pèsent toujours sur ce projet. Surtout côté italien. « Quand les travaux du tunnel de reconnaissance de Maddalena commenceront, on y verra plus clair », assure un bon connaisseur du dossier. Il estime que ces travaux pourraient être lancés en novembre car le chantier a été « sécurisé » fin juin, sous haute protection policière. Côté français, un débat public sur les accès au tunnel pourrait aussi être mené avant la fin de l’année. Mais personne ne se risquerait sur un calendrier ultérieur. La décision de passer des travaux préparatoires au lancement du projet lui-même sera une décision hautement politique… et, cela va sans dire, financière.
    

Marie-Hélène Poingt

Ewa

L’épargne populaire pour financer le Snit ?

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Plusieurs députés communistes ont déposé le 18 octobre à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour remédier à « l’absence totale de crédibilité » du schéma national des infrastructures de transport (Snit), « faute de priorisation des projets et surtout, faute de financements dédiés ». class= »rtejustify »>
Plusieurs députés communistes ont déposé le 18 octobre à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour remédier à « l’absence totale de crédibilité » du schéma national des infrastructures de transport (Snit), « faute de priorisation des projets et surtout, faute de financements dédiés ». Le Snit recense 260 milliards d’euros de projets sur 30 ans, ce qui est élevé au regard du budget de l’Afitf, mais surtout de celui des collectivités locales qui devraient contribuer à hauteur de 97 milliards. Les parlementaires proposent la création d’une source de financement pérenne dédiée aux infrastructures de transport. Il s’agirait d’un livret d’épargne défiscalisé sur le modèle du livret A dont les fonds, partiellement centralisés par la Caisse des dépôts et consignations, seraient accessibles pour des investissements nouveaux, pour des travaux de maintenance et de régénération. « Le Japon est financé par les Japonais. La dette est détenue par le peuple, ils ne risquent rien pour leur tripe A ! Le livret A finance le logement, il pourrait y avoir d’autres livrets. Les Français épargnent presque 17 % de leurs revenus, on pourrait en affecter une partie aux infrastructures ! », a proposé le sénateur Yves Krattinger lors du débat organisé le 25 octobre par TDIE sur le financement du Snit. Pour Michel Bouvard, président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts ce n’est pas si simple : « L’hypothèse d’un livret infrastructures pose quelques problèmes. Une enveloppe de 8 milliards a déjà été mobilisée, et l’épargne des Français n’est pas extensive. Il ne faudrait pas que ce nouveau livret pèse sur la consommation ou se fasse au détriment d’une autre forme d’épargne, l’assurance-vie, par exemple. » Pour le vice-président du conseil général de la Gironde, Gilles Savary, recourir à l’épargne privée pourrait également se faire sur le modèle des « project bonds » européens. Au-delà de ces questions de financement, le débat de TDIE a également porté sur la gouvernance. « La nécessité de hiérarchiser les projets du Snit est impérieuse. Il faut définir les priorités et ne pas en changer tous les deux ans. Et ne plus faire passer une infrastructure quelque part sous prétexte que l’on a un ancien Premier ministre à cet endroit. Ce fonctionnement-là, on ne peut plus se le permettre », a souligné Gilles Savary. « La question n’est pas tant celle du Snit, mais celle des priorités et les programmes d’action » a pour sa part noté Noël de Saint Pulgent, membre du Conseil scientifique de TDIE. « Le Snit n’est pas un document de programmation, c’est un document réducteur d’incertitudes. Si l’on veut programmer, c’est un autre exercice. Peut-être pourrions-nous nous accorder sur une préprogrammation pour 5 ans », a proposé le président de l’Afitf, Dominique Perben. « Ne faut-il pas revoir les paramètres d’évaluation des projets en terme d’efficacité socio-économique ? Les paramètres de régularité, de robustesse du réseau devraient avoir plus d’importance que le point à point à grande vitesse. Le Snit ce n’est pas le développement des LGV au départ de Paris », a indiqué Véronique Wallon, directrice générale adjointe de RFF.
    

Guillaume LEBORGNE
 

Ewa

La ligne métrique Le Blanc – Argent est sauvée

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Après 15 mois de polémiques, le conseil régional du Centre vient d’accepter de financer une grande partie des travaux de sécurisation de cette ligne d’abord empruntée par des scolaires de Sologne. Après 15 mois de polémiques, le conseil régional du Centre vient d’accepter de financer une grande partie des travaux de sécurisation de cette ligne d’abord empruntée par des scolaires de Sologne. Face aux refus de financement par les conseils généraux de l’Indre et du Loir-et-Cher, la région porte sa participation de 4 à 9,1 millions d’euros, le solde étant apporté par RFF (4,5 millions) et la communauté de communes de Romorantin (250 000 euros). La région a estimé que cette ligne exploitée par Keolis « était un élément fondamental de l’aménagement du territoire ». Depuis 2008, la vitesse de circulation sur cette ligne jugée dégradée avait été abaissée de 70 à 40 km/h. Une convention de financement a donc été signée avec RFF, qui engagera des travaux en décembre prochain pour un « retour à la normale » en septembre 2012.     

J.-J. T.
 

Ewa

Le Conseil d’Etat relance l’écotaxe des poids lourds

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Soupir de soulagement au ministère de l’Ecologie après la décision du Conseil d’Etat, le 24 juin, de rejeter l’ordonnance du 8 mars du tribunal administratif de Cergy qui avait annulé l’appel d’offres sur l’écotaxe. Soupir de soulagement au ministère de l’Ecologie après la décision du Conseil d’Etat, le 24 juin, de rejeter l’ordonnance du 8 mars du tribunal administratif de Cergy qui avait annulé l’appel d’offres sur l’écotaxe. Dans le cadre de cet appel d’offres, la société italienne Autostrade avait été retenue en janvier par le gouvernement pour organiser la collecte de cette taxe auprès des poids lourds. Autostrade avait prévu dans un second temps de former un consortium avec les groupes français Thales (11 %), SNCF (10 %), SFR (6 %) et Steria (3 %) pour ce contrat d’une durée de 13 ans et d’une valeur de plus de 2 milliards d’euros portant sur le financement, la conception, la réalisation et la gestion du dispositif nécessaire à cette collecte. Mais le tribunal administratif de Cergy avait estimé que l’évolution du groupement vainqueur était contraire « au principe de transparence et au principe d’intangibilité des candidatures ». Le tribunal administratif avait aussi un doute sur l’impartialité de la société ayant servi de conseil technique à l’Etat français. Car cette société avait également travaillé pour Autostrade en Autriche et en Pologne sur un projet de télépéage. Le Conseil d’Etat a balayé toutes ces remarques, estimant notamment qu’étant donné le caractère « ponctuel » de la collaboration et « les précautions prises » dans le cadre de l’appel d’offres, « les éléments relevés par les sociétés requérantes ne suffisaient pas à caractériser un défaut effectif d’impartialité de la procédure ».
Une position qui arrange bien les affaires des pouvoirs publics. « Le gouvernement va reprendre immédiatement les discussions avec Autostrade per l’Italia en vue de signer le contrat de partenariat dans les prochaines semaines pour une entrée en vigueur de l’écotaxe poids lourds », a aussitôt souligné le ministère de l’Ecologie dans un communiqué. Le cabinet du ministère estime que cet épisode juridique ne lui fera perdre « que » six mois environ, alors que le retard aurait sans doute atteint deux ans s’il avait fallu relancer toute la procédure. Cette taxe doit toucher les camions de plus de 3,5 tonnes, soit environ 800 000 poids lourds sur 12 000 km de routes nationales et 2 000 km de routes départementales en France. Elle devrait rapporter quelque 800 millions d’euros annuels, qui doivent contribuer au financement de la construction et de la rénovation des infrastructures de transports, notamment ferroviaires. Sa mise en place avait été annoncée en 2011, puis pour 2012. L’objectif est maintenant de lancer une expérimentation en Alsace début 2013, puis de généraliser le dispositif entre six mois et un an plus tard. D’ici là, il faudra trouver des « rustines » pour le financement des infrastructures, a admis Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, le 22 juin, lors de son audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. « Trouver des rustines pendant six mois, c’est possible. Plus longtemps, cela aurait été très compliqué », souligne un membre du secrétariat d’Etat aux Transports. Reste que les sommes attendues de l’écotaxe sont encore en deçà des besoins. NKM a expliqué qu’elle souhaite voir émerger de nouvelles idées. Ses services planchent notamment sur l’Eurovignette, approuvée début juin par le Parlement européen, et qui repose notamment sur le principe pollueur-payeur.?Si cette taxe était aussi appliquée aux autoroutes, elle représenterait sans doute une des solutions au problème.?     

 

M.-H. P.
 

Ewa

PPP : Mars attaque !

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Paradoxalement, malgré un succès d’estime qualifiable de phénoménal, le partenariat public-privé (PPP) fait peu d’émules auprès des collectivités qui mènent des projets de transport. Mobilité Agglomération Rémoise (Mars), la concession qui vient de livrer le tram de Reims et dont le contrat court encore sur 30 ans espère bien faire école. Elle vient de commanditer un sondage à l’Ifop et de mettre en ligne un site collaboratif pour mettre en valeur son retour d’expérience.
  A l’heure où plus que jamais les financements publics s’amenuisent, le PPP devrait emporter l’adhésion des collectivités locales qui ont un projet de TCSP. Et pourtant, le partenariat public-privé, venu enrichir la panoplie des outils de la commande publique depuis l’ordonnance du 7 juin 2004, ne fait pas recette, malgré ses atouts. Paradoxalement, alors que 77 % des élus des collectivités territoriales ont une bonne opinion des PPP, que 76 % se disent favorables à leur développement, ils ne sont que 39 % à y avoir eu recours. C’est ce que révèle le sondage, Ifop commandité par Mobilité Agglomération rémoise (Mars) et réalisé en mars auprès de 201 élus de collectivités de plus de 10 000 habitants. Atouts cités : trouver de nouvelles ressources financières (53 %), s’enrichir du partage des cultures (29 %), et gagner du temps dans la réalisation du projet (28 %). Le plus gros avantage du PPP ne serait pourtant pas là : « par rapport au marché public classique, par exemple dans le bâtiment, l’avantage mécanique est de pouvoir s’engager sur un coût global de l’opération, c’est l’un des éléments les plus importants », préfère mettre en exergue Thierry Raynaud, directeur de projets à la Mission d’appui des PPP (MaPPP) du ministère de l’Economie.
Parmi les inconvénients supposés du PPP, les élus citent les risques liés aux objectifs de rentabilité du concessionnaire au détriment du service public (31 %) ou encore un coût plus élevé pour la collectivité et le contribuable (24 %). Ce que réfute Christian Messelyn, le président de Mars, le consortium chargé du projet depuis sa conception jusqu’à son exploitation pendant 30 ans, qui parle d’un « investissement de bon père de famille. Avec un total, de 345 millions d’euros d’investissement pour 11,2 km de lignes, dont 2 km en APS, le matériel roulant, un dépôt pour 40 rames, le ratio prix du km est tout à fait dans la moyenne à Reims », assure-t-il. Tout en précisant de plus qu’il n’y a « pas eu de dérapage des coûts ». Mars qui est aussi chargée de l’exploitation des 168 bus, de leur entretien et de leur renouvellement, perçoit une redevance annuelle de 45 millions d’euros en sus des recettes commerciales. Il règle aussi 42 millions d’euros à Veolia-Transdev pour la maintenance du matériel (bus et tram). « Aujourd’hui, nos comptes sont équilibrés autour de 60 millions par an », ajoute Christian Messelyn.
Au-delà des défauts perçus des PPP, le sondage a montré un déficit d’information : 71 % disent mal connaître les PPP, 54 % manquer de retours d’expériences réussies. Une critique qui étonne le directeur de projets de la MaPPP. « Il y a là une contradiction : on a créé une école des PPP, un partenariat avec Paris II et partout on offre des formations, mais peu de gens font l’effort d’y assister », explique Thierry Raynaud. Et depuis 2004, selon la liste publiée par la MaPPP des contrats de partenariats attribués par des collectivités locales, sur 70 seulement 3 touchent aux transports… dont deux routiers (un pont, une route). A noter celui signé à l’été 2010 à Dijon pour les équipements électriques et l’approvisionnement en énergie du futur tram. Toutefois, outre Reims Métropole, au moins deux autorités organisatrices françaises ont eu recours au contrat de concession pour financer un TCSP : Rouen pour son « métro » inauguré en 1994 et le Rhône pour le tram Rhônexpress inauguré en 2010 entre Lyon Part-Dieu et l’aéroport Saint-Exupéry. Qu’à cela ne tienne, Mars ambitionne de devenir « la référence européenne du PPP dans le domaine de la conception et de la réalisation d’un réseau urbain de transport moderne », assure Christian Messelyn. Le consortium qui comprend Alstom, Veolia-Transdev, Bouygues construction, le groupe Caisse d’Epargne, Colas SA, et SNC Lavallin, vient donc d’entreprendre une opération de promotion par le biais d’un site web interactif et complémentaire à celui du gouvernement. Sur partenariats-publicprive.fr, les élus trouveront 5 rubriques principales dont le témoignage complet du consortium. D’autres relèveront-ils le défi ?
    

 

Cécile NANGERONI

 

Définition du PPP
« Le contrat de partenariat permet à une collectivité publique de confier à une entreprise la mission globale de financer, concevoir tout ou partie, construire, maintenir et gérer des ouvrages ou des équipements publics et services concourant aux missions de service public de l’administration, dans un cadre de longue durée et contre un paiement effectué par la personne publique et étalé dans le temps », explique le site officiel www.ppp.bercy.gouv.fr.
 

Ewa

Lignes nouvelles : Hervé Mariton dit stop !

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Hervé Mariton a présenté le 18 mai à la commission des finances de l’Assemblée nationale son rapport sur le schéma national d’infrastructures de transport (Snit). Un gentleman agreement a été trouvé avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, qui ne voulait pas être auditionnée dans la perspective de ce rapport : aux dernières nouvelles, elle pourrait l’être par la commission des finances le 14 juin, ce qui lui permettra de s’exprimer sur ses conclusions. Hervé Mariton a présenté le 18 mai à la commission des finances de l’Assemblée nationale son rapport sur le schéma national d’infrastructures de transport (Snit). Un gentleman agreement a été trouvé avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, qui ne voulait pas être auditionnée dans la perspective de ce rapport : aux dernières nouvelles, elle pourrait l’être par la commission des finances le 14 juin, ce qui lui permettra de s’exprimer sur ses conclusions.
Que dit le rapport ? S’il « apprécie la stratégie générale » du Snit, qui se traduit par une forte mobilisation en faveur du ferroviaire (55,6 % des investissements envisagés), Hervé Mariton fait « un constat majeur » : la dépense excède de très loin les moyens de financement ; il regrette de plus l’absence de hiérarchisation du projet.
Le Snit prévoit des dépenses totales de l’ordre de 260 milliards d’euros, dont 145 milliards pour le ferroviaire. Sur ce total, 86 milliards d’euros seraient à la charge de l’Etat et 97 milliards à la charge des collectivités territoriales, le reliquat étant pris en charge par les partenaires, RFF ou concessionnaires.
Certes, le Snit insiste sur l’optimisation du réseau existant, mais selon le député de la Drôme, « une part trop grande est faite à la création de lignes nouvelles » : dans le ferroviaire, cela représente plus de 100 milliards contre 40 milliards en modernisation et régénération.
Or, rappelle-t-il, pour réaliser certaines de ces lignes, il faudrait mobiliser des parts énormes de financement public : 90 % du montant du contournement de Nîmes et de Montpellier, ou 65 % de Bordeaux – Toulouse. Certes, la ligne Sud-Europe-Atlantique a un taux de retour sur investissement de 55 %, et Bretagne-Pays de la Loire, de 43 %. Mais c’est « une ligne de fracture en deçà de laquelle on ne peut pas passer », nous dit le député de la Drôme. Hervé Mariton, se souvenant des exemples d’Eurotunnel ou de la LGV Nord, rappelle d’ailleurs que les taux d’autofinancement sont souvent surestimés. Comme il l’écrit dans son rapport : « La surestimation du trafic est lourde de conséquences. Elle conduit l’Etat à surestimer la rentabilité socio-économique d’un projet et donc les subventions apparentes ex ante. De plus, des hypothèses trop élevées amènent RFF à accepter le financement d’un projet qui peut s’avérer porteur de déficit chronique ex post et donc être contraire au statut de l’établissement public. »
Autre souci, les moyens de financement publics sont fragilisés, notamment du fait du retard de la taxe poids lourd. Hervé Mariton met en regard les 86 milliards que doivent apporter l’Etat et les 2 milliards que peut donner annuellement l’Afitf, qui doivent se monter à 2,5  milliards avec la taxe poids lourd…
Les montages privés sont fragiles aussi, du fait d’un problème de garantie que RFF peut ou ne peut pas apporter. Plus généralement, la commission des finances compte évaluer l’effet des PPP. Partisan et promoteur de ce type de financement, faisant état d’une amélioration économique par rapport à un financement classique de 10 % sur Perpignan – Figueras, le député de la Drôme rappelle que le PPP ne « transforme pas le plomb en or ». Il le fait d’autant moins que la façon dont il est utilisé jusqu’à présent reste limitée aux infrastructures, et ne s’étend pas aux opérations d’aménagement qui les accompagnent. De plus, en ce qui concerne le renouvellement du réseau, on a selon les comptes du rapporteur un déficit d’investissement de 3 milliards sur la période 2005-2015, par rapport à ce que préconisait l’audit Rivier.
Conséquence de ces difficultés de financement : la mise en œuvre des projets de Snit serait insupportable pour la dette des opérateurs. La dette de la SNCF, à réseau constant, doit déjà passer de 6,2 à 17,5 milliards d’euros d’ici à 2025, celle de RFF devant passer de 29,9 à 34,6 milliards d’euros. Si les projets du premier groupe du Snit étaient réalisés (LGV Est 2e phase, SEA Tours – Bordeaux, BPL, contournement Nîmes-Montpellier, Rhin-Rhône 2e phase, la dette de RFF atteindrait 43,3 milliards en 2025. Quant aux investissements du deuxième groupe, dont les mises en service sont prévues après 2020, ils conduiraient, avec des revenus « très modestes au regard de l’investissement conséquent prévu », à un déséquilibre encore plus grand et « difficilement quantifiable ».
« Tout cela n’est pas supportable », juge Hervé Mariton, pour qui la solution s’impose : « Il faut ajuster la stratégie aux moyens : on assume les coups partis, on régénère le réseau, et, pour le reste, on ne peut pas aujourd’hui prendre d’engagement sérieux. »

 

Ewa

Menace sur le développement des TAD en Midi-Pyrénées

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Charles Marziani, vice-président en charge des transports au conseil régional Midi-Pyrénées, est inquiet de la réforme des collectivités de décembre 2010 qui limite les financements croisés entre collectivités territoriales. Charles Marziani, vice-président en charge des transports au conseil régional Midi-Pyrénées, est inquiet de la réforme des collectivités de décembre 2010 qui limite les financements croisés entre collectivités territoriales. « La solidarité concernant les transports en commun dans les territoires ruraux va en souffrir », prévient l’élu communiste.

Le conseil régional de Midi-Pyrénées, qui n’est pas autorité organisatrice du transport à la demande (TAD), encourage son développement en intermodalité avec les TER (trains et cars régionaux) dans les zones rurales. Il a voté en décembre 2010 une subvention de 424 000 €, correspondant à 30 à 45 % du déficit d’exploitation des TAD, en complément du financement des départements, intercommunalités et communes. La base de 30 % est augmentée de 5 % si le TAD est organisé par une intercommunalité au lieu d’une commune seule, de 5 % si le TAD bénéficie d’une centrale de réservation commune à plusieurs transporteurs et de 5 % en cas de rabattement sur une gare TER. « L’objectif de ces aides supplémentaires est de créer un effet de réseau de transport régional et d’offrir une lisibilité plus grande », explique l’élu régional.

Sept nouveaux TAD ont été créés en 2010, portant l’ensemble de ces services à 123, effectuant 93 000 voyages annuels dans les huit départements de Midi-Pyrénées : 9 en Ariège, 35 en Aveyron, 16 en Haute-Garonne, 16 dans le Gers, 23 dans le Lot, 10 dans les Hautes-Pyrénées, 9 dans le Tarn et 5 dans le Tarn-et-Garonne. D’autres services sont en projet pour 2011, mais leur avenir est désormais plus incertain.

Ewa

Eiffage retenu pour la LGV Bretagne – Pays de la Loire

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Pour la construction des 214?km de la LGV Bretagne – Pays de la Loire qui mettra Rennes à 1h26 de Paris, RFF a retenu Eiffage, qui a présenté le projet le moins coûteux : 3,4 milliards d’euros.?RFF financera ce chantier, qui doit créer 10?000 emplois par an, à hauteur de 40 %. C’est une première : la ligne à grande vitesse Bretagne – Pays de la Loire est la première LGV attribuée dans le cadre d’un contrat de partenariat. Le contrat n’est pas encore signé – il devrait l’être dans les prochains mois – mais on connaît le titulaire pressenti pour construire, exploiter et maintenir cette infrastructure : le groupe de BTP Eiffage a été retenu le 18 janvier par Réseau Ferré de France (RFF) lors de son conseil d’administration, face à Bouygues et à Vinci.

« Eiffage nous a paru le meilleur candidat compte tenu de nos critères, qui reposent sur la qualité de l’offre, sur des critères économiques, financiers et environnementaux », souligne Hubert du Mesnil. Le coût a évidemment pesé lourd, reconnaît le président de RFF. « L’enveloppe, d’environ 3,4 milliards d’euros, et leur projet sont conformes à nos objectifs financiers », affirme-t-il. « Nous avons pu avoir quelques craintes concernant des dépassements financiers, mais il n’en est rien », se félicite de son côté Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional de la Bretagne. « C’est une grande satisfaction pour nous tous de constater que nous restons dans l’enveloppe que s’étaient fixée les collectivités bretonnes. »

Selon une source proche du dossier, Eiffage était le moins disant financier, proposant une offre de 400 millions d’euros moins chère. Les autres candidats en lice n’auraient pas voulu suivre, cet effort financier paraissant, sinon impossible, du moins très difficile à tenir.

Le titulaire pressenti devra vraisemblablement s’en expliquer auprès de RFF. L’heure est maintenant à la poursuite des discussions pour finaliser ce contrat qui doit durer vingt-cinq ans. Eiffage devra aussi boucler son financement en obtenant auprès de ses banques les crédits qui lui incombent. Le groupe de BTP travaillera avec d’autres entreprises dont il ne souhaitait pas dévoiler le nom à l’heure où nous mettions sous presse. « Nous ferons bien sûr travailler des entreprises de notre groupe et des entreprises locales », s’est bornée à indiquer une porte-parole d’Eiffage.

Le chantier – l’un des plus importants d’Europe pour les cinq années à venir selon RFF – devrait se traduire par la création de 10 000 emplois annuels durant toute sa durée, prévue pour s’achever en automne 2016. Ce sont 214 km de ligne nouvelle qui vont être construits, dont 182 de ligne à grande vitesse et 32 de raccordement. La LGV mettra Rennes à 1 heure 26 de Paris, contre 2 heures 03 actuellement. « Six raccordements sont prévus. Ce projet contribue au désenclavement de l’ensemble des territoires des régions Bretagne et Pays de la Loire. Il améliore les dessertes des grandes métropoles mais aussi de villes intermédiaires », souligne Sandrine Chinzi, sa directrice pour RFF. Pour Hubert du Mesnil, « ce grand projet ferroviaire va créer une des plus longues lignes à grande vitesse d’Europe, reliant d’un trait de 360 km Paris et l’Ouest de la France ».
 

 

Un trait d’union entre Paris et l’Ouest de la France

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’Environnement qui prévoit la réalisation de 2 000 km de lignes nouvelles d’ici à 2020. Il consiste à prolonger la ligne à grande vitesse existante entre Paris et Connerré (à 20 km à l’est du Mans). La ligne est conçue pour une vitesse commerciale de 320 km/h. Elle permettra de gagner 37 minutes entre Paris et Rennes et 8 minutes entre Paris et Nantes. À terme, pour compléter la LGV, RFF souhaite relier Paris au Finistère avec des temps de parcours réduits à 3h entre Paris et Brest et Paris et Quimper. Cela passe par la modernisation des liaisons Rennes – Brest et Rennes – Quimper. Une première phase, en cours, consiste à adapter l’infrastructure pour permettre le relèvement de la vitesse sur certaines sections, jusqu’à 180, 200 ou 220 km/h.
 

 

Un financement tripartite

Le chantier va coûter 3,4 milliards au total. À la différence d’un contrat de concession, dans lequel le concessionnaire finance le projet et supporte le risque commercial, c’est RFF, l’État et les collectivités qui vont payer les travaux. RFF va apporter 40 % de la somme, une proportion élevée (sa contribution n’était par exemple que de 25 % pour le TGV Est) qui s’explique par la rentabilité espérée du projet.

Le reste est apporté pour moitié par l’État et pour l’autre moitié par les collectivités locales. S’agissant de la somme versée par les collectivités locales : 90 % viendront du côté breton (Région Bretagne, départements du Finistère, du Morbihan, des Côtes d’Armor, de l’Ille-et-Vilaine, Rennes Métropole, le Pays de Saint-Malo) et les 10 % restants des Pays de la Loire. Quant à la part de l’État (1,1 milliard), elle sera en fait avancée par Eiffage. L’État remboursera par la suite le groupe de BTP sous forme de loyers mensuels.

De son côté RFF touchera les péages versés par les trains qui emprunteront les infrastructures. Et l’établissement public rémunérera Eiffage pour ses prestations de maintenance des voies.

RFF estime que la nouvelle infrastructure fera venir 1,5 million de voyageurs supplémentaires à l’horizon 2016, à ajouter aux 19 millions de personnes attendues sur ces axes à cette date.
 

Ewa

TGV plus cher : RFF pousse à la roue

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Alors que la SNCF trouve les péages de la grande vitesse trop chers, RFF fait valoir qu’ils ne permettent pas d’acquitter le coût du réseau. À coup sûr, le voyageur va être appelé à mettre la main au portefeuille en janvier. Un récent séminaire de presse a permis à RFF d’exposer son point de vue sur les péages, d’expliquer sa politique de développement et de rénovation du réseau, de manifester ses réticences sur les vitesses supérieures à 350 km/h, et de mettre sur la place publique le sort de 5 000 km de lignes qui ne sont plus utilisées. Thierry Mariani n’a pas attendu longtemps pour se faire une idée des tarifs TGV. Le nouveau secrétaire d’État aux Transports s’est prononcé sur Europe 1, le 4 décembre, pour une « hausse tout à fait raisonnable » du billet de TGV. On la sentait venir. On connaît l’argumentation de RFF, récemment précisée devant la presse par Alain Sauvant, directeur de la stratégie. Pour RFF, les péages ne sont pas assez élevés, puisqu’ils ne couvrent pas le coût complet. Ils l’atteignent en fait sur les lignes nouvelles, mais non sur l’ensemble des trafics des trains aptes à la grande vitesse, dont le tiers des parcours se fait sur ligne classique. D’où le souhait d’une augmentation faisant passer le péage d’une proportion de 30 % sur le billet TGV à un « chiffre commençant par 4 », selon la formule d’Alain Sauvant, la part de l’infra dans le coût de la grande vitesse étant selon RFF de 50 %.

Rude perspective pour la SNCF, puisque, selon David Azéma (DG délégué Stratégie et finances), l’activité TGV a besoin d’une marge opérationnelle de 19 % pour assurer son développement. Elle n’en est plus selon ses calculs qu’à 11 ou 12 %… La Deutsche Bahn aussi trouve les péages de la grande vitesse française déjà dissuasifs. Et, selon des responsables de Veolia Transport, la part relative des péages pour cet opérateur représenterait 50 % du prix du billet. L’effet de hausse des péages serait encore plus critique pour lui, affirment-ils. Les opérateurs souhaitent une visibilité d’au moins 5 ans avant de pouvoir s’engager. Tout le monde semble d’ailleurs d’accord sur cette nécessaire pluri-annualité.

Quoi qu’il en soit, si RFF ne peut s’en sortir avec des péages trop faibles tandis que les transporteurs sont étranglés par des péages trop forts, on ne voit pas comment on pourrait régler l’addition autrement qu’en reportant une part supplémentaire du coût sur le consommateur final. Il y a de la marge, peut-on penser, puisqu’une enquête réalisée pour le ministère des Transports montre que les prix du TGV sont les plus bas de toute la grande vitesse en Europe. Et, à RFF, on pense qu’il vaut mieux faire payer le consommateur, en partie voyageur européen, plutôt que de faire supporter l’accroissement de la facture au seul contribuable français.

Réponse début janvier pour savoir ce qu’il faut entendre par « hausse raisonnable ».

 

 

2012 : la France à l’heure suisse

Ce n’est pas pour rien que le premier séminaire de RFF s’est tenu à Genève. Car « tout a commencé par le rapport Rivier » comme dit Véronique Wallon, DGA Stratégie et gouvernance. Ce rapport, dû à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), apparaît comme l’initiateur d’un nouveau regard sur le ferroviaire français. Selon la nouvelle logique, comme le dit Hubert du Mesnil, « le projet que nous préférons, c’est la rénovation ». La capacité de rénovation a été portée de près de 500 km à 1 000 km/an. Financièrement, il faudrait porter cette capacité d’1 milliard à 2 milliards d’euros par an.

Le regard suisse s’est encore porté sur la France avec les études de l’EPFL et du cabinet suisse SMA sur le cadencement en France. En 2012, après les premiers basculements en régions, la France va emboîter le pas à la Suisse, trente ans après la conversion suisse au cadencement. En profitant notamment de la mise en service d’un tronçon de la LGV Rhin – Rhône, l’ensemble du système TGV doit alors basculer, tandis que les TER de 17 régions vont se mettre aux nouveaux horaires. RFF veut mettre en place un catalogue complet de sillons cadencés dont la pleine utilisation se traduirait par une augmentation considérable de l’offre, mais dont les régions consommeraient seulement ce qu’elles veulent. L’idée étant que la refonte de 2012 se fasse à budget constant.

 

 

Les PPP en rodage

Pour les partenariats publics-privés (PPP), RFF le reconnaît, on est en phase d’apprentissage. Certes, le financement est plus coûteux, mais l’efficacité industrielle permet de compenser, et au-delà, ce désagrément. Une LGV en financement classique reposerait aujourd’hui sur 75 % de concours publics, et 25 % d’apport du maître d’ouvrage. Pour les PPP, on est plutôt dans le moitié-moitié. Est-ce donc que l’on gagne 25 % d’efficacité industrielle ? Certainement pas. On serait plutôt, selon les projets, dans une fourchette allant de 0 à 6 % d’efficacité, l’essentiel de l’économie sur les concours publics venant d’une augmentation des péages. Hubert du Mesnil souhaite le maintien des deux formules : financement classique, pour garder le savoir-faire de la maîtrise d’ouvrage, et PPP pour bénéficier des avantages de la mise en concurrence.

 

 

Que faire des petites lignes ?

Le réseau comporte aujourd’hui 30 000 km de lignes et 53 000 km de voies. Or, la moitié des lignes représente 90 % du trafic. Aussi RFF distingue-t-il nettement un réseau principal d’un réseau secondaire, qu’il est essentiel de rénover pour qu’il puisse être utilisé. Normalement, 60 % de ce réseau auront été rénovés d’ici fin 2015 ; reste à voir ce qu’on fait d’une sorte de réseau tertiaire : soit 5 000 km de lignes quasiment plus utilisés. Hubert du Mesnil regrette sur ce sujet qu’on s’en tienne à une « politique passive », de non-décision, plutôt qu’à une « politique active », en concertation avec les élus et les Chambres de commerce et d’industrie (CCI), permettant de traiter chacune de ces lignes en déshérence. Mieux vaut fermer ces lignes, les transformer en voie verte, ce qui leur assure une deuxième vie, en attendant que certaines d’entre elles retournent éventuellement au réseau exploité, soit par des moyens low-cost, soit par des moyens haut de gamme. Le dernier exemple de ce retour à la vie ferroviaire est offert par la ligne des Carpates dont la rénovation vient de permettre l’accélération des relations Paris – Genève.

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VT, fausse joie pour les « agglos moyennes »

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Le versement transport (VT) ne devrait-il pas vivre avec son temps ? Cet impôt transport acquitté par les entreprises de plus de neuf salariés initialement créé en 1973 pour les agglomérations de plus de 300 000 habitants s’est en effet adapté au fils des ans, avec des abaissements successifs de seuils jusqu’à toucher, depuis dix ans, les villes de plus de 10 000 habitants. Mais il reste, aux yeux des élus, une nouvelle adaptation à prévoir. Le versement transport (VT) ne devrait-il pas vivre avec son temps ? Cet impôt transport acquitté par les entreprises de plus de neuf salariés initialement créé en 1973 pour les agglomérations de plus de 300 000 habitants s’est en effet adapté au fils des ans, avec des abaissements successifs de seuils jusqu’à toucher, depuis dix ans, les villes de plus de 10 000 habitants. Mais il reste, aux yeux des élus, une nouvelle adaptation à prévoir : compte tenu du foisonnement de projets de lignes nouvelles dans les villes moyennes, l’idée, portée par le Gart et défendue à l’Assemblée nationale aussi bien par Maxime Bono, le député-maire (PS) de La Rochelle que Gilles Bourdouleix, le député-maire (UMP) de Cholet est d’augmenter le taux de perception dans les agglos de moins de 100 000 habitants porteuses d’un projet de TCSP.

L’idée est de corriger l’écart considérable avec les grandes agglomérations dont le taux maximum de VT va jusqu’à 1,8 %. « Outre que cette différence n’est aujourd’hui plus justifiée, le faible taux de VT dont disposent les agglomérations de moins de 100 000 habitants constitue de fait un obstacle au développement d’une offre alternative à la voiture individuelle, alors même que l’usage de l’automobile se pose avec encore plus d’acuité aujourd’hui dans ces agglomérations de taille moyenne », fait valoir le Gart. Bien que voté à l’unanimité par les députés le 17 novembre dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2011, l’amendement qui permettait de majorer le VT de 0,3 %, le faisant passer d’un maximum de 0,6 à 0,9 %, a fait long feu. Le soir même, il était retiré avec 38 autres amendements par le ministre du Budget François Baroin au nom de la rigueur budgétaire.

Pour Gilles Bourdouleix, c’est « une grande déception, au moment où ces agglos de taille moyenne se lancent massivement dans les TCSP. C’est un soutien important pour elles car elles ont les mêmes exigences que les grandes agglos mais pas forcément les mêmes moyens ». En témoignent, les 84 réponses au 2e appel à candidatures du Grenelle, représentant 650 km de lignes dont 440 km de bus à haut niveau de service (BHNS). Le produit du versement transport représentait 5,77 milliards d’euros pour 2008, soit environ 40 % du coût des transports. Refuser une possibilité de majoration ne s’apparenterait-il pas à des économies de bout de chandelle ? Contrairement à ce que soutient le Medef, « très franchement pour les entreprises, la différence est modeste, estime-t-il. Mais ces petites sommes mises bout à bout représentent suffisamment d’argent pour les collectivités, en particulier maintenant qu’elles n’ont plus la taxe professionnelle ».

A la Fédération des maires de villes moyennes (FMVM), où l’on s’est déjà mobilisé par le passé sur cette question du VT, « pas de surprise : c’est un impôt qui prête le flanc à la critique ». Armand Pinoteau, chargé de mission finances et fiscalité locales, reconnaît que l’effet de seuil est « forcément arbitraire » et que ça n’est « pas  très cohérent » car « l’équation budgétaire est généralement plus simple pour les réseaux de taille importante. » Souhaitant le rétablissement de la mesure, le Gart reste mobilisé et a demandé une entrevue à la nouvelle ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Son président, Roland Ries aura pour sa part bientôt l’occasion de donner de la voix devant le Sénat. Mais il reste objectivement peu probable que l’amendement soit voté cette année.