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Ewa

Guillaume Pepy pousse au TGV Fret

Le président de la SNCF souhaite un service de fret ferroviaire à grande vitesse « Je veux mettre, dans des TGV, le fret qui est acheminé par les airs » a affirmé Guillaume Pepy, le président de la SNCF, le 5 février, en visite à Metz. Les pressions des associations écologistes et de défense de riverains poussent dans cette direction, ainsi que les interdictions des vols de nuit en vigueur dans plusieurs aéroports européens. La SNCF, qui vient de créer avec La Poste une filiale à 50-50 baptisée Fret GV pour acheminer du fret à grande vitesse, se dit aussi intéressée par un autre projet, promu par l’association Carex. Celle-ci cherche à lancer un service de fret ferroviaire à grande vitesse entre les plateformes aéroportuaires européennes. Mais ce projet est complexe et onéreux. Un nouveau matériel doit être complètement inventé pour permettre le chargement de fret express et de conteneurs. Le 23 janvier, Carex a auditionné les deux constructeurs retenus dans le cadre d’un dialogue compétitif, Alstom et Siemens. L’association a demandé aux constructeurs des précisions supplémentaires, qu’elle attend pour la fin février. À ce moment-là, elle pourrait lancer un appel d’offres sur le matériel à condition que des partenaires privés, des chargeurs, apportent leur engagement financier. Le projet prévoit 23 rames, au coût de 25 à 30 millions d’euros la rame. Soit un total tournant autour de 800 millions d’euros. Dans un premier temps, 8 rames seraient suffisantes pour relier un réseau desservant Roissy, Lyon-Saint-Exupéry, Amsterdam, Liège, Cologne et Londres. De nombreuses entreprises ferroviaires ont déjà fait part de leur intérêt pour assurer la traction. Dont la SNCF, mais aussi ses concurrents, la Deutsche Bahn et autres Veolia. Beaucoup de questions restent donc en suspens et le calendrier est serré : le TGV Cargo est espéré pour 2012, une date qui coïncide avec la tenue des Jeux Olympiques à Londres, susceptibles de générer d’importants flux logistiques.

Ewa

Perpignan – Figueras : les installations terminales de Perpignan sont prêtes

Côté Perpignan, les installations destinées à recevoir la LGV côté France devaient être finies le 17 février pour leur inauguration Pari gagné ! Tel est le titre assez osé de l’invitation… Le 17 février, RFF devait inaugurer les installations terminales de Perpignan, en présence du président de RFF, Hubert du Mesnil, et du préfet des Pyrénées-Orientales, Claude Baland. Le maître d’ouvrage de la connexion entre la ligne nouvelle et le réseau ferroviaire français a mené à bien sa mission dans le délai imparti. Pourtant, vu le contexte, il est de bon ton de ne pas le crier trop fort non plus… « Il était absolument essentiel pour nous de livrer les installations terminales de Perpignan en temps et en heure pour ne pas donner la moindre prise à un affaiblissement de la position française », explique un cadre de RFF qui préfère garder l’anonymat. Selon lui, les relations franco-espagnoles sont à ce point tendues qu’à chaque fois qu’on suggère l’existence d’un problème on l’amplifie au lieu de le résoudre.
Les principaux aménagements réalisés au Soler, à l’ouest de Perpignan, à l’arrivée de l’infrastructure nouvelle et jusqu’à la gare de Perpignan, ont coûté 200 millions d’euros. Il s’agissait de quatre opérations distinctes touchant à la gare, à la voie et au fret. Ainsi, en gare de Perpignan, deux voies à quai ont été créées pour passer de 4 à 6 voies, et des équipements ajoutés (accès PMR, etc.). La voie unique Perpignan – Villefranche a été doublée entre Perpignan et Le Soler et mise aux standards internationaux de signalisation, afin de porter sa vitesse de 100 à 160 km/h. Sur cette ligne, le PN n° 1, qui était répertorié parmi les plus dangereux de France, a été supprimé, remplacé par un pont-rail.
La disparition des voies de service de la gare a nécessité la création d’un espace de remisage des TER constitué de deux voies de 160 m de long et d’une de 210 m. Une aire dédiée au stationnement des TGV est également prévue : trois voies admettant chacune deux rames de TGV. Deux nouveaux postes d’aiguillage ont par ailleurs été créés, l’un pour le secteur des raccordements et du faisceau fret, l’autre pour le secteur de la gare de Perpignan : un poste à relais et à commande informatique (PRCI) doté d’un large rayon d’action (il commandera 400 itinéraires jusqu’à Salses et Rivesaltes). Enfin, une base-travaux comprenant des voies de réception des trains de travaux, un hangar de matériel et des locaux pour le personnel a été installée.
Côté marchandises, enfin, les installations terminales de Perpignan comprennent, au Soler, un faisceau relais pour le fret international, ainsi qu’une aire de remisage des machines. Son rôle sera de permettre les échanges de machines pour les trains de fret entrant et sortant de la LGV, car compte tenu des conditions particulières de traction (tonnage, énergie, système de signalisation) il faudra prévoir un parc captif d’engins de traction spécifiques sur Barcelone – Perpignan. Le faisceau international de 8 voies principales utilisables dans les deux sens de circulation a également pour but de servir de faisceau « tampon » entre les circulations en France et en Espagne. La part actuelle du fer dans la traversée des Pyrénées étant très faible, autour de 4,6 % (contre 13,4 % pour celle des Alpes), le potentiel de croissance est théoriquement très important. Ces installations neuves ont pour but d’y contribuer… Mais pas tout de suite.

Ewa

Perpignan – Montpellier en 2020 au plus tôt

Le ministère des Transports se penche sur l’éventualité de créer une LGV entre Montpellier et Perpignan C’est notamment la réalisation de Perpignan – Figueras (au sud) et du contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier (au nord) qui a encouragé le ministère des Transports, sous Dominique Perben, à se pencher sur l’éventualité de créer une LGV entre Montpellier et Perpignan. Des préétudes fonctionnelles pour une ligne mixte fret et voyageurs avaient été commandées. Aujourd’hui, tout est prêt pour lancer le débat public autour de quatre scénarios allant du tout TGV à la ligne mixte fret et voyageurs. Il se déroulera du 3 mars au 3 juillet de cette année. Moins de 200 km de LGV sont à construire pour un montant probable de 3,5 à 5 milliards d’euros.
Perpignan ne serait alors qu’à 45 minutes de Montpellier et un Paris – Barcelone serait réalisable en environ 4 heures et demie, soit un gain de temps supplémentaire d’environ une heure par rapport à la situation qui devrait prévaloir en 2012. En novembre 2007, François Fillon avait déclaré cette ligne, la ligne TGV Nîmes – Perpignan, « prioritaire » car « c’est l’une des questions les plus importantes pour l’accélération des relations économiques entre la France et l’Espagne ». Pour autant, les délais étant incompressibles, et notamment les quatre à cinq années de chantier, on ne voit pas bien comment cette ligne pourrait être opérationnelle avant 2020. C’est le délai qu’a d’ailleurs très récemment confirmé Guillaume Pepy au quotidien régional La Dépêche. « Nous espérons Nîmes – Montpellier au mieux pour 2014, et Montpellier – Perpignan a été relancé sans que l’on puisse espérer un délai inférieur à douze ans, ce qui nous amène à 2020 », a-t-il rappelé. A l’heure où les 44 km de Perpignan à Figueras sont prêts, 2020 peut paraître une date bien lointaine, et les Espagnols ne se gênent pas pour le faire remarquer. Pour autant, fin 2012, les trains partis de Barcelone n’auront pas Perpignan pour terminus obligatoire…

Ewa

Perpignan – Figueras, LGV pour nulle part

Côté français, la ligne nouvelle est raccordée au réseau classique. Côté espagnol, le nouvel ouvrage n’est raccordé à rien Pas de fête, pas de paillettes comme pour la LGV Est, il y a deux ans. La fin de chantier de la LGV transfrontalière entre Perpignan France et Figueras se fera sans tambours ni trompettes. Tout juste si la date du 17 février 2009 reste inscrite dans les mémoires. Elle avait pourtant été fixée cinq ans jour pour jour auparavant, le 17 février 2004, le jour où le consortium franco-espagnol TP Ferro (union des deux géants du BTP Eiffage et ACS-Dragados, à 50-50) signait son contrat de concession de 50 ans pour la construction et l’exploitation de près de 45 km de LGV, dont 8,2 en tunnel sous le col du Perthus, dans les Pyrénées.
Entre-temps, mis à part le chantier mené dans les temps par le concessionnaire, tout est allé de travers. Fin 2007, le gouvernement espagnol se décidait à avouer que le tronçon de ligne à grande vitesse entre Figueras et Barcelone, loin d’être prêt pour la date fixée, aurait plusieurs années de retard. Ce tronçon est aujourd’hui annoncé pour la fin 2012. « Mais, globalement, cela faisait deux ans qu’on le savait. Les Espagnols rechignaient à l’annoncer officiellement », rappelle un observateur. Ce dernier raconte qu’au sommet de Gérone, en novembre 2006, un conseiller de Dominique Perben ayant demandé à voir le chantier de la LGV avait été emmené dans une rue où il ne se passait strictement rien ! Depuis, rien n’a bougé, ou presque. Côté espagnol, la ligne s’arrête net en plein champs. « Quand la photo du heurtoir a commencé à circuler dans la presse, les Espagnols ont été très vexés, c’était la preuve irréfutable qu’ils ne disaient pas tout », poursuit-il.
Des mesures transitoires sont annoncées au compte-gouttes et sans véritable délai de mise en œuvre. On dispose désormais d’une ligne nouvelle qui ne verra pas passer le moindre train avant au mieux un an et demi. Pas de TGV. Pas de train de fret. Et pas de rentrées financières non plus pour le concessionnaire. Voilà pourquoi il n’y aura pas de réjouissances le 17 février.
Le 11 février, à Bruxelles, une réunion s’est tenue entre Dominique Bussereau et son homologue espagnol, Victor Morlan, sous l’égide de la Commission européenne et de son vice-président aux transports, Antonio Tajani. Rien de concret n’en est sorti, mais une solution de transbordement des voyageurs pourrait être privilégiée. Les trois parties devaient se retrouver pour aboutir à une solution le… 17 février.
Pour autant, on ne peut parler d’argent jeté par les fenêtres. Cette traversée des Pyrénées finira bien par servir. Et l’exemple de la LGV entre Liège et la frontière allemande, qui est prête depuis deux ans mais n’a pas vu circuler le moindre train commercial pour des raisons d’incompatibilité ERTMS, aide à relativiser. Un jour, donc, la promesse sera tenue : un trajet Perpignan – Barcelone se fera en 50 minutes au lieu de 2 heures 45, un Montpellier – Barcelone en 2 heures 10 et un Paris – Barcelone en 5 heures 30.
A l’origine, on prévoyait 34 trains de voyageurs et 24 de fret. TP Ferro tablait sur 2,9 millions de voyageurs et 2,9 millions de tonnes de fret à l’ouverture. Ses projections ayant été calculées sur une exploitation durant 45 ans et sa rémunération provenant des péages, le concessionnaire subira dès le 17 février une perte sèche de recettes. Impossible d’imaginer que des pénalités et compensations financières n’aient pas été prévues au contrat de concession signé avec les Etats français et espagnol. Mais le secret de leur montant est jalousement gardé. « Seuls les services de Bercy doivent être informés du contentieux entre TP Ferro et l’Etat espagnol », suppute un proche du dossier, qui n’a lui-même jamais pu avoir accès à cette information.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Pour aller en Suisse, les Français préfèrent le train

Les grandes villes helvétiques sont rejointes depuis Paris rapidement par des lignes de plus en plus empruntées par les voyageurs C’est mieux que prévu. En ces temps de crise, Lyria SAS, qui assure depuis 2002 les liaisons entre la France et la Suisse, a de quoi pavoiser. Pour la société codétenue par la SNCF (74 %) et les CFF (26 %), l’année 2008 a été bonne, « excellente », même, assure Christian Rossi, le directeur de Lyria. Un total de 3,8 millions de voyageurs ont emprunté ces TGV, dont 2,2 millions sur un trajet international. « Une croissance de 10 % de notre trafic international, de 20,7 % de nos recettes commerciales et de 16,6 % de notre chiffre d’affaires, qui atteint 220 millions d’euros », énumère-t-il. Et ce en dépit de résultats contrastés.
Si la ligne Paris – Genève est en plein essor avec 3 % de voyageurs de plus qu’en 2007, ce n’est pas aussi glorieux pour Neuchâtel – Berne, qui enregistre une baisse de 10 %. « Il y a un net transfert de la clientèle, qui préfère passer par Bâle et la LGV Est, analyse le directeur. Nous nous y attendions, mais pas dans cette mesure… Et la liaison aérienne ne va pas nous faciliter la tâche. » Officiellement, c’est le marché qui décidera du maintien ou non de cette desserte : « Pas de décision aujourd’hui, mais l’avenir proche nous le dira. » Entre Paris et Lausanne, c’est également à la baisse (- 1,4 %) qu’on dénombre les passagers, à cause des travaux de modernisation en cours sur l’arc jurassien entre Dole et Vallorbe, près de Lausanne. Mais c’est pour la bonne cause : on espère gagner au moins 11 minutes, voire 15 après les travaux.
La ligne Paris – Genève reste le fleuron de Lyria. Et comme les tarifs y ont été pas mal augmentés en 2008, les recettes croissent de 11 %. Les ventes de billets à tarif normal adulte sont en hausse, vraisemblablement des ex-utilisateurs de l’avion. La part de marché du train dépasse enfin celle de l’avion, puisqu’elle frôle les 51 %. « C’est une spectaculaire remontée, se félicite Christian Rossi. En 2002, elle était de 48,3 %, l’arrivée d’Easyjet l’a fait chuter à 45 %, nous avons atteint le but de Mireille Faugère, qui était de rattraper l’aérien en deux ans. » Et les ambitions sont grandes, puisqu’on espère gagner une vingtaine de précieuses minutes après la mise en service, mi-2010, de la ligne entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde, portant ainsi le trajet entre la capitale de la France et celle de la “banque privée” à 3 heures 05 : « Après deux ans, nous visons les 75 % de parts de marché… »
Déjà, on y met de nouveaux moyens : pour capter la clientèle d’affaires, on proposera le 1er mars un service de type business class aérien (voir encadré) en 1re. Lyria prévoit de remédier à l’absence d’offre typée affaires en faisant évoluer ses ventes auprès des agents de voyages, qui ne représentent que 8 % des billets. Pour ces clients pro, la ligne souffre d’un manque de notoriété : « Dans l’esprit de beaucoup de gens, Paris – Genève reste une destination avion. » Toujours sur cet axe, en tout cas, on a ajouté quelque 100 000 sièges en introduisant des rames Duplex, tout en maintenant le taux d’occupation des trains à 76 %.
Lancé en juin 2007, l’axe Paris – Bâle – Zurich, quant à lui, affiche aussi une belle hausse de 14,4 %, malgré une offre plutôt faible avec seulement trois trains par jour et un temps de parcours peu optimal de 4 heures 30. Sur un Paris – Bâle, la part de marché fer/air est favorable au train : 60 %, malgré une douzaine de vols Air France, et l’abandon d’Easyjet a sans doute « un peu aidé ». Au final, la société assiste à un recentrage de son activité. Initialement à 50-50 domestique et internationale, elle s’internationalise. De plus, la répartition du chiffre par axe est plus équilibrée : de 60 % pour Genève et 40 % pour Lausanne, on arrive aujourd’hui respectivement à 47 % et 30 %, auxquels s’ajoutent Zurich (13 %) et Berne (10 %). Dernier motif de satisfaction, le taux de ponctualité. A 91 %, soit près d’un train sur dix affichant un retard supérieur à 15 minutes, ce n’est pourtant pas glorieux… Mais les travaux en cours un peu partout sur les trajets des TGV ont bien sûr des retentissements, et Lyria estime s’en tirer à très bon compte.
Dans un avenir proche, les projets foisonnent (voir ci-contre) et à moyen terme aussi, Lyria projette quelques changements. Il y a d’abord la question de créer ou non une société en propre, à l’image d’Eurostar, qui est à l’étude. « Elle est complexifiée par le fait que les Suisses n’ont pas mis en place le premier paquet ferroviaire, estime Christian Rossi. L’échéance est la mi-2010 au plus tard. » Seconde décision : l’uniformisation de la flotte. De quatre types de rames actuellement, il faudrait en proposer au maximum deux, rénovées ou de dernière génération. « Les études sont en cours et la décision sera prise d’ici à la fin de l’été », assure-t-il. Duplex ? Sans doute sur Genève et Bâle/Zurich. Mais, pour Lausanne, ce sera impossible, à cause d’un tunnel qui n’est pas au bon gabarit.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Pataquès en Paca à propos de la LGV Paris – Nice

La déclaration du député Eric Ciotti assurant que le tracé nord serait retenu pour la LGV Paca, a déclenché la rage de nombreux élus Mais quelle mouche a piqué Eric Ciotti ? Sa déclaration concernant le choix du tracé nord pour la LGV Paca, la ligne qui doit mettre Nice à moins de 4 heures de la capitale à l’horizon 2020, le 10 janvier sur France 3 Région, a pris tout le monde par surprise. « La liaison se fera par le tracé le plus court et le plus rapide. C’est logique. Ce sera annoncé lors d’une réunion avec Jean-Louis Borloo », a-t-il lâché. Le tout récent président (UMP) du conseil général du Var, qui a succédé en décembre à Christian Estrosi frappé par le cumul des mandats, assure avoir reçu cette confidence… d’Hubert Falco, le secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire, également maire de Toulon, sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Une supposée source, digne de foi, certes, mais aussi un député qui ne sait pas tenir sa langue ! Bien sûr, l’avantage de ce pavé dans la mare est de remettre le projet sous les feux des projecteurs et d’acculer le gouvernement, qui avait promis une réunion avant le 31 décembre.
Le feu couvait déjà depuis l’été, depuis que le préfet Michel Sappin avait laissé percer sa préférence pour le tracé nord, moins coûteux. Les multiples reports, en juillet puis en octobre, le dernier étant sine die, de la réunion du comité d’orientation (Codor) regroupant les cofinanceurs, au cours de laquelle le choix du tracé doit être entériné, n’avaient fait que l’attiser.
Le prétexte des problèmes d’agendas en effet ne dupe personne. D’autant que, dans le même temps, les associations comme les mairies qui s’opposent au TGV – quel que soit son tracé d’ailleurs – ont multiplié les manifestations. Aujourd’hui, les silences embarrassés des ministères en disent long sur le goût amer de cette nouvelle salade niçoise. Le débat s’est tant envenimé qu’on observe une réserve de bon aloi tant que le ministre de l’Ecologie ne déclare rien d’officiel. Hubert Falco ne s’exprimera pas avant la réunion, qui aura lieu « dans les prochaines semaines », assure-t-on dans l’entourage du secrétaire d’Etat. Et au cabinet de Jean-Louis Borloo, l’on dément les propos d’Eric Ciotti, tout en espérant que la réunion prochaine prévue « fin janvier début février » soit conclusive : « Aucune décision n’est arrêtée. Elle ne se prendra évidemment pas en catimini. »

14 fuseaux sur le papier.
C’est lors de réunions techniques qui se sont tenues entre le 23 septembre et le 23 octobre que RFF a remis sa copie. Réseau ferré de France est parti de trois familles de tracés : Côte d’Azur (avec six scénarios), Métropoles du Sud (également six scénarios), et une famille dite LGV des solutions alternatives (deux scénarios). Cette dernière mixe la construction de LGV et l’utilisation des infrastructures existantes. Elle a été rapidement abandonnée en raison de son cousinage avec l’option Côte d’Azur. C’est donc parmi 14 fuseaux au total que RFF a dégagé deux solutions préférentielles.
« Il s’agit dans les deux cas d’une bande théorique de 7 km de large, rappelle Jean-Michel Cherrier, chef de mission LGV Paca chez RFF. En additionnant les coûts de construction, en classifiant les contraintes environnementales et en analysant les scénarios de trafic de référence en 2020, on aboutit à un taux de rentabilité interne de chaque projet… On est quand même dans des mouchoirs de poche. »
Les solutions les plus efficientes : d’une part, le tracé Côte d’Azur Sud-Arbois qui décroche du TGV Med au sud d’Aix-en-Provence et rejoint directement la future gare Est-Var entre Les Arcs et Le Muy, en longeant l’autoroute A 8. D’autre part, le tracé Métropoles du Sud Toulon-Est, qui nécessite de créer une gare souterraine à Marseille Saint-Charles (voir encadré). Le différentiel de 3,5 milliards a souvent été mis en avant. Il se justifie par les contraintes de zones urbaines plus importantes et le tunnel marseillais. Mais dès 2005, on savait que 90 % du territoire présentant des enjeux environnementaux forts, il faudrait prévoir au bas mot 50 km de tunnel. Toutefois, cet écart brut n’est pas celui qu’il faut prendre en compte pour ce qui sortira des caisses des collectivités locales. En effet, « le taux de rentabilité interne du scénario des métropoles du sud étant supérieur, avec quelque 2 millions de voyageurs en plus, la capacité d’autofinancement de RFF sera supérieure, explique Jean-Michel Cherrier. Globalement RFF pourra ajouter un petit tiers de la différence. »
Il n’en reste pas moins qu’avec un prix du kilomètre de 50 à 60 millions d’euros, ce projet coûte une fortune. D’autant que les premières hypothèses tablaient sur « de 5 à 7,5 milliards d’euros selon les scénarios ». « Il y a eu des réajustements en prenant en compte le coût des travaux connexes sur le réseau classique, avoue le chef de mission. Et surtout, le coefficient d’indice des prix a augmenté de 23 % depuis 2004. » Selon de premières estimations de trafic, 80 % des utilisateurs se rendraient à Nice et 75 % viendraient du nord de la France et de l’Europe, en passant par Paris. Et il est possible de prévoir un arrêt dans le Var, pour desservir Toulon. Ce sont des arguments en faveur d’un tracé direct. Ses opposants y voient, eux, un TGV pour les Parisiens. Alors que le tracé des métropoles du Sud présente l’immense avantage de préparer le futur : dans les années 2020-2030, « l’Arc méditerranéen » relierait Séville en Espagne au sud de l’Italie. Les deux hypothèses, nord et sud, permettent en tout état de cause de passer sous la barre des 4 heures de trajet pour un Paris – Nice. Et de gagner 1,5 million de voyageurs, sachant que les cinq dessertes actuelles deviendraient 20 trains par jour en 2020. Une hypothèse de trafic basse, les prévisions étant généralement en deçà de la fréquentation des TGV. « Le TGV Est a explosé les estimations avec trois fois plus de voyageurs », rappelle Jean-Michel Cherrier.

Levée de boucliers tous azimuts.
Reste que les opposants aux deux tracés sont légion. Ceux qui s’opposent au trajet nord insistent sur le fait qu’il défigurerait le paysage et détruirait les exploitations viticoles. Parallèlement, plusieurs importantes collectivités locales menacent de ne plus financer le projet. Comme Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Il tonne qu’il ne paiera « ni les études ni les travaux de réalisation » d’un tracé qualifié de contresens économique, contraire à l’aménagement du territoire. Rejoignant ainsi le socialiste Eugène Caselli, président de la communauté urbaine de Marseille, qui juge que « ce serait une erreur » d’éviter la seconde ville de France. Autre coup de sang, celui de Maryse Joissains-Masini, la députée-maire (UMP) d’Aix-en-Provence, qui fustige « l’arrogance » d’Eric Ciotti et « son mépris pour les élus de territoire ». Elle promet de « faire tous les procès de la création » ! Après avoir changé d’avis sur le tracé au cours de 2008, le sénateur-maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a préféré garder le silence. Quant à Michel Vauzelle, le président socialiste de la région Paca, il réitère son avertissement de la mi-octobre 2008 : ces annonces successives pourraient tout bonnement aboutir à enterrer le projet. Il redoute de voir le gouvernement renoncer à cette LGV « vitale pour toute la région » en tirant prétexte des divisions.
Dans cette cacophonie, une réunion de crise préalable à celle du Codor semble donc incontournable. Surtout si l’on tient à tenir l’objectif de 2020 – Nice songeant même à 2018, qui favoriserait sa candidature aux Jeux olympiques d’hiver ! – et en dépit du raisonnement du ministère de Jean-Louis Borloo, selon lequel le temps perdu dans la concertation préalable, c’est du temps gagné sur la réalisation.
Les délais sont incompressibles. Or, il reste trois ans d’études, au moins une année d’enquête publique et quatre à cinq ans de travaux.
 

Cécile NANGERONI
 

Ewa

Thalys voit la vie en rouge

Le 8 janvier, le transporteur européen Thalys a présenté la nouvelle livrée de ses trains et leur nouvel aménagement intérieur C’est ce qui s’appelle dérouler le tapis rouge. Le 8 janvier, le transporteur européen Thalys a présenté à quelque 500 invités la nouvelle livrée de ses trains et leur nouvel aménagement intérieur imaginé par les designers Avant-Première et Enthoven. Transformé en gigantesque hall de spectacle, le dépôt de maintenance TGV de Forest (Bruxelles) a accueilli un show à l’américaine : écrans géants, clowns, danseurs, acrobates, cracheurs de feu au milieu des voies sur pilotis et leurs fosses de visites. Un peu “too much” pour présenter un simple refurbishment (dont la facture se monte à 50 millions d’euros, soit 1,8 million par rame) ? Pas selon Thalys, qui voyait l’occasion de présenter sa “méthamorphose” après 12 ans d’existence et 17 millions de passagers transportés, et surtout en vue de l’ouverture en décembre 2009 des LGV vers les Pays-Bas et l’Allemagne. Pour tout dire, le “nouveau Thalys” (qui se traduit aussi par de nouveaux uniformes du personnel de bord et une nouvelle offre de restauration) ressemble beaucoup à l’ancien. Thalys, c’est d’abord une couleur, le rouge, mentionnée dans toutes les études client. « C’est le code génétique de Thalys. Ceci n’est pas du rouge, ceci est Thalys », ose Olivier Poitrenaud, directeur général de Thalys, s’inspirant de Magritte. Au rouge carmin de Thalys, viennent s’ajouter les pourpre et fuchsia dans les rames, le vieux rose, le bordeaux et l’aubergine dans les bars. L’ambiance Thalys reste cosy, et devient cossue. On gagne en confort avec les éclairages aux LED et des sièges ergonomiques, très sobres et confortables. La première rame rénovée est en service depuis quelques jours, les 25 autres rames rénovées seront mises en service d’ici à la fin de 2010.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Thalys s’habille compétition

Thalys doit dévoiler le 8 janvier le nouveau design intérieur de ses rames Il va falloir se lever tôt pour concurrencer Thalys. L’opérateur international améliore son offre en vue de l’ouverture, en 2010, de la concurrence sur le rail international. « La rénovation de notre parc était une nécessité. Malgré notre qualité de service, le confort de nos trains était devenu un peu vieillot », reconnaît le nouveau directeur général de Thalys International, Olivier Poitrenaud. La première rame rénovée doit être présentée le 8 janvier, les autres doivent être introduites par étapes jusque courant 2010. Dans son nouvel intérieur, Thalys a boosté le côté « train, lieu de société ». Par le confort, d’abord. Les nouveaux sièges sont plus agréables, plus spacieux, leur nouveau mécanisme permet un réglage très précis. La nouvelle ergonomie offre au voyageur-travailleur – qui peut bénéficier du Wifi dans tout le train – de nouvelles tablettes, un porte-téléphone mobile et une prise de courant à la place. Un espace « affaires » est également prévu dans chaque rame. Les ambiances et les éclairages des voitures ont été particulièrement soignés, et, dans les bars, Thalys propose plusieurs ambiances différentes. Mais attention, note Olivier Poitrenaud, « nous avons choisi de donner à voir la particularité multiculturelle de Thalys, pas quatre morceaux de nos quatre pays ». Thalys, qui parle l’espéranto du rail, a fait un choix consensuel, celui du développement durable : des revêtements 100 % laine, le tri des déchets du bar et l’utilisation de LED. Pour ne pas jurer dans ce nouvel écrin, les contrôleurs doivent également revêtir début 2009 leur nouvel uniforme, imaginé par la styliste Eva Gronbach.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

L’Italie passe à la velocita supérieure

Après?huit ans de travaux, le tronçon Milan – Bologne qui vient d’être inauguré le 13 décembre met Rome à 3 heures et demie de la capitale lombarde « Pour aller vite, rien ne sert de voler. » C’est avec ce slogan très éloquent que les FS (Ferrovie dello Stato) promeuvent la grande vitesse en Italie, dont un nouveau maillon, la ligne Milan – Bologne, a été inauguré le 13 décembre et ouvert au service commercial le lendemain. Les chemins de fer italiens ne manquent pas d’air. En offrant désormais un trajet Milan – Rome en trois heures et demie, Trenitalia, la filiale 100 % FS dédiée au transport, entend en effet tailler des croupières non seulement à l’automobile, mais aussi à l’avion. « Nous visons une part de marché de 60 % en deux ans », a assuré à plusieurs reprises leur directeur général, Mauro Moretti. Il envisage en effet de soustraire au moins cinq millions de passagers à l’aérien. Un patron qui ne manque pas d’aplomb, puisque, dans le même temps, il souhaitait la bienvenue à la nouvelle Alitalia pour son « nouveau départ », avec la reprise de ses actifs par le consortium d’investisseurs italiens CAI…
Ces nouvelles ambitions des FS reposent sur le tronçon de LGV ouvert après huit années de travaux. 182 km traversant 7 provinces et 42 communes entre la capitale économique lombarde et Bologne, en Emilie-Romagne. 28 km de raccordement au réseau classique offrent en outre huit interconnexions pour rejoindre les villes de Melegnano, Piacenza (est et ouest), Fidenza, Parme, Modène (est et ouest) et Lavino. Les ETR 500, rebaptisés Frecciarossa (flèche rouge), filent désormais à 300 km/h sur 830 km de LGV. Et entre Milan et Bologne, le trajet ne prend plus que 65 minutes, soit 37 de moins qu’avant (1 heure 42). L’infrastructure, qui, pour minimiser l’impact environnemental et sur les terres agricoles, est parallèle à l’autoroute sur 130 km et longe la ligne de chemin de fer traditionnelle sur 10 km, a tout de même coûté la bagatelle de 6,9 milliards d’euros. Soit environ 38 millions d’euros du km pour ce maillon essentiel de l’axe Turin – Naples à grande vitesse lancé en 1986. « En Italie, l’évolution a été plus constante qu’en France, il n’y a pas eu de rupture, de saut comme en France avec la naissance du TGV », rappelle Iñaki Barrón de Angoiti, chargé de mission “grande vitesse” à l’Union internationale des chemins de fer (UIC). D’ailleurs, depuis les années 80, la Diretissima entre Florence et Rome permet aux trains de circuler à plus de 200 km/h. Aujourd’hui, le Frecciarossa y roule à 250 km/h. Bien qu’elle fasse l’objet de travaux de modernisation (ouvrages d’art, installations de traction, signalisation et télécommunications), la réélectrification de la Diretissima de 3 kV en 25 kV est nécessaire pour passer à la très grande vitesse. Ce qui est prévu pour 2011.
En attendant, la compagnie ferroviaire lorgne vers décembre 2009. Le compte à rebours est déjà reparti car, le 14 décembre 2009, c’est l’axe complet Turin – Salerne que l’Italie inaugurera. Il y aura eu l’ouverture des deux tronçons manquants : Novare – Milan et surtout Bologne – Florence. Pour ce dernier, ce sont seulement 80 km de ligne, mais 72 sont en tunnel, le reste en viaduc. Un chantier pharaonique.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Cinquante allers-retours quotidiens Milan – Rome

A l’occasion de l’inauguration de Milan – Bologne et du service d’hiver, Trenitalia a refondu ses dessertes De 34, le nombre de trains entre Milan et Rome est passé à 50 allers-retours par jour, dont 18 trains directs. Ces convois sans arrêts sont ceux qui mettent 3 heures 30, soit un gain de temps d’une heure, pas mal ! Pour les autres, il faut quand même compter 3 heures 59 de trajet, c’est seulement 30 minutes de mieux qu’auparavant… Mais, dans un an, Trenitalia promet de passer sous la limite symbolique des 3 heures. Il y a même un Rome Tiburtina – Milan Rogoredo en 2 heures 45 à l’étude. Entre Rome et Venise, ce sont 24 allers-retours par jour, dont 2 rapides ; enfin, entre Rome et Naples, 26 liaisons. A cela, s’ajoutent 4 trains “rapides” qui effectuent un Milan – Naples en 4 heures 50 contre 6 heures 12 hier, les 20 trains quotidiens qui marquent tous les arrêts ayant besoin, eux, de 5 heures 35 entre Milan et Naples.
L’ambition de Trenitalia : faire du service à grande vitesse le « métro du pays », rien de moins. Argument en faveur de l’appellation : les fréquences au quart d’heure à la pointe, avec trois trains par heure (départs de Rome Termini et de Milan Centrale à 6h15, 6h30, 6h45, 7h15). Aux heures creuses, le cadencement passe à la demi-heure ou à l’heure.
Aux trains Frecciarossa, au design et aux services revisités, s’ajoutent les Frecciargento (flèche d’argent, des ETR485 et ETR600) roulant à 250 km/h vers les Pouilles et la Calabre. Douze modèles flambant neufs – à l’intérieur signé Giuggiaro – sont progressivement introduits sur le réseau. Enfin, le Frecciabianca (flèche blanche, les trains EurostarCity) complète la gamme. « Sur la liaison Milan – Rome, nous offrons 33 550 places chaque jour », souligne Serena Orsini, responsable des ventes internationales de Trenitalia.
Vivre à Milan et travailler à Rome et vice versa n’est plus un problème, argue la direction des FS. C’est un train pour les pendulaires riches, rétorquent les associations. Une accusation que Mauro Moretti a violemment réfutée. « C’est de la démagogie pure, a-t-il répliqué. Ce train convient à tous les travailleurs, pas seulement aux riches, et il revient moins cher que d’utiliser la voiture. » Il est vrai que les FS ont mis la gomme sur des tarifs attractifs… à l’ouverture. Les prix ont certes subi des hausses variables : + 15 % pour un billet Milan – Naples jusqu’alors facturé à 73,20 euros en seconde et qui passe à 84 euros. Mais 79 euros pour un Milan – Rome contre 56,10 euros, soit une hausse de 40 %. En revanche, le Milan – Bologne à 39 euros est assez compétitif. De plus, pendant un mois, les tarifs sont dégriffés de 10 %. Et le voyageur qui fait ses emplettes sur le Net bénéficie de 5 % de rabais supplémentaires. Les clients ne s’y sont pas trompés, d’ailleurs. Ils se sont rué sur la vente en ligne le 1er décembre et ont raflé 32 000 billets en un jour. Ces billets électroniques seront d’ailleurs vendus également dans les agences de voyage françaises qui adhéreront au système de vente Trenitalia, et l’entreprise les espère nombreuses…
Autre promotion encore : 35 % de réduction si l’aller et le retour sont effectués dans la même journée. Enfin, un nouvel abonnement mensuel a été créé, destiné justement aux salariés pendulaires. Son montant équivaut à 10 allers simples. « Pour celui qui prendra le train matin et soir, 20 à 23 jours par mois, l’économie est de 75 %, assurent les FS. » Autrement dit, 390 euros l’abonnement Milan – Bologne au lieu de 1 560 euros le prix de 20 AR. Une refonte tarifaire est cependant prévue, a priori au 14 juin, pour le passage à l’horaire d’été, qui devrait encore changer la donne. « Dans six mois, les prix seront modulés en fonction des jours et horaires de circulation ainsi que du taux de remplissage des trains », assure Melania Angotta, responsable des ventes internationales de Trenitalia.
 

Cécile NANGERONI