Surtout ne pas refaire la une des journaux pour cause d’interminables files d’attente devant les espaces de vente ou et d’échange de billets dans les gares SNCF. Une heure et quart environ le 9 juillet à midi en gare de Paris-Lyon par exemple, selon les décomptes de la CFDT Cheminots qui pointe l’effet des fermetures des guichets. Or, certaines opérations (les billets de congés annuels ou les Chèques-Vacances) ne peuvent pas être réalisées sur Internet ou sur les bornes libre service. La SNCF semble en avoir sous-estimé le nombre, et les files d’attente se sont allongées à l’envi. Loin de l’engagement de la SNCF : « 30 minutes max. »
Lire notre précédent article : « Les guichets de gare à l’épreuve des grands départs »
Jeudi 11 juillet, J-2 avant le deuxième grand week-end de départs au cours duquel 1,4 million de voyageurs est attendu (dont un million au départ des gares parisiennes), les équipes de Voyages SNCF se mettent en ordre de marche pour son plan anti-file d’attente.
13h : dans les étages de la gare de Lyon à Paris, c’est l’heure du briefing hebdomadaire. Sorte de conseil de guerre entre les directeurs des espaces de vente des cinq gares parisiennes, avec en chef des opérations, Violette Spillebout, directrice des Relations clients et des situations sensibles chez SNCF Voyages. La com’ étant rarement négligée à la SNCF, la presse est invitée à y assister.
Tout est passé en revue : les erreurs du premier week-end de départs du 5, 6 et 7 juillet, les nouvelles imprimantes Tracéo, pour valider les Chèques-Vacances et remplir les chèques bancaires, qui ont la fâcheuse tendance de tomber en panne ; le nombre de répondants au 3635 (numéro qui n’est plus surtaxé depuis le 1er juillet); les 150 « gilets rouges » qui seront déployés dès jeudi soir dans les cinq gares parisiennes, 1 500 au total dans les grandes gares de France pour tous les week-ends estivaux.
Pas de chewing-gum
14h : briefing des « gilets rouges », les « volontaires d’information » dans le jargon SNCF. Des cheminots qui se portent volontaires pendant les périodes de forte affluence en gare pour aider les voyageurs devant les espaces de vente, ne pas les laisser entrer sans s’assurer qu’ils ne feront pas la queue pour rien, les accompagner devant les bornes libre service ou les nouveaux écrans LSA (libre-service accompagné) qui permettent de payer en espèces. Ces écrans tactiles sont testés cet été à la gare du Nord, de Lyon et de l’Est, avant d’être déployés en septembre à l’échelle nationale.
« Soyez proactifs et souriants, assurez-vous d’être toujours face au client, vous êtes là pour le rassurer, dédramatiser. Et pas de chewing-gum, ni de mains dans les poches ! », énumère Didier Sénéchal, directeur adjoint du Pôle service de SNCF Voyages. En cas de canicule, les « gilets rouges » distribueront des éventails, des bouteilles d’eau, ou des brumisateurs.
Ceux de la gare de Lyon, seulement s’ils sont équipés d’un téléphone portable Android, peuvent se connecter sur l’appli « Note de gare » qui fournit les informations sur les trains au départ, mais… ne donne pas le numéro de quai.
15h : première session de briefing des « gilets rouges » en renfort, des saisonniers employés par l’entreprise de prestations de service City One. Une trentaine de jeunes gens formés pendant deux heures et demie. Au menu, l’utilisation des bornes libre service et des nouveaux écrans LSA ainsi que la gamme tarifaire des TGV. Des petits guides de « simplification de la gamme d’offres des TGV Inoui » viennent d’être édités. Ça peut être utile…
Une deuxième session de formation est prévue autour du 19 juillet pour former ces renforts de « gilets rouges » aux situations perturbées.