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Ewa

Les élus et les usagers des transports interpellent les candidats aux législatives

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Dès le coup d’envoi de la courte et houleuse campagne des élections législatives, les élus chargés des transports publics (réunis au sein du Groupement des autorités responsables de transport, Gart) et la Fédération nationale des associations d’usagers du transport (Fnaut) ont essayé de faire entendre leur voix. La mobilité est rarement un sujet prioritaire dans les programmes électoraux, elle l’est encore moins dans celle qui se déroule aujourd’hui.

Avec la dissolution surprise de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron le soir du scrutin européen du 9 juin, de nombreux dossiers liés aux transports qui avaient entamé leur marathon parlementaire pour les uns, ou fait l’objet de promesses du gouvernement pour les autres, sont stoppés net. C’est le cas du titre unique de transport, du Pass Rail étendu à tous, de la conférence nationale de financement des services express régionaux métropolitains (SERM), du renforcement des pouvoirs des agents de sécurité de la RATP et de la SNCF, ou du modèle économique pour financer les mobilités du quotidien.

« Une période d’incertitude s’installe et suscite un certain nombre d’interrogations alors même que [ces] chantiers engagés en matière de mobilité durable restent plus que jamais d’actualité, insiste le Gart dans un communiqué du 17 juin. Nos concitoyens continuent d’exprimer une attente forte envers des solutions de transport performantes et accessibles, qui améliorent le quotidien de tous tout en réduisant l’empreinte carbone. Ce besoin souligne l’importance de politiques publiques de mobilité pérennes et continues », poursuit l’association d’élus locaux qui demande aux futurs parlementaires et gouvernement de faire des « mobilités du quotidien une priorité nationale.

Deux jours plus tard, la Fnaut réclamait par voie de communiqué une « vision nationale ambitieuse » avec le ferroviaire, comme « épine dorsale« . Regrettant que l’investissement de 100 milliards d’euros sur dix ans retenu par le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2023, et « indispensable au système ferroviaire« , selon l’association,  n’ait fait l’objet d’aucune programmation budgétaire, et soit « tombée aux oubliettes« . Or, « cette offre ferroviaire doit permettre aux citoyens d’arbitrer à cinq ans pour changer de voiture et opérer un transfert modal vers les transports publics plus vertueux« , insiste la fédération des associations de défense des usagers des transports publics.

De son côté, la présidente de l’Ile-de-France et de son autorité des transports, Ile-de-France Mobilités, a appelé le même jour à une « trêve olympique« , le temps de laisser passer les JO. Mettre l’épaisse poussière politique sous le tapis olympique risque d’être compliqué…

N.A

Ewa

La loi Mobilités définitivement adoptée au Parlement

Vélo Rennes

« Enfin ! » Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports n’a pas caché son soulagement le 19 novembre lorsque les députés ont voté la loi d’orientation des mobilités (LOM). Il faut dire qu’avec la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, instigatrice de la LOM, il a porté le texte à bout de bras. Un an après avoir été présenté en conseil des ministres – la révolte des Gilets jaunes couvait alors – et après huit mois de débats chaotiques au Parlement, le texte qui entend améliorer les déplacements des Français et décarboner les transports, a été approuvé par un vote ultime à l’Assemblée. Par 116 voix (49 contre et 9 abstentions) avec l’appui des députés LRM-MoDem et des élus UDI-Agir, les autres groupes votant essentiellement contre, avec quelques abstentions.

Il devrait être promulgué fin 2019, ou début 2020 si le Conseil constitutionnel est saisi pour avis.

Que faut-il retenir de cette nouvelle loi d’orientation qui remplace celle sur les transports intérieures, la Loti de 1982 ? « Une action au plus fin des territoires, l’investissement dans les transports du quotidien, la décarbonation des transports, un forfait mobilité, l’ouverture des données pour favoriser les nouvelles solutions de mobilité, et la régulation des plateformes », a résumé Hervé Brulé, de la Direction générale des infrastructures et de la mer, venu présenter la LOM le lendemain du vote, devant un parterre d’élus des communes rurales et de taille moyenne réunis au Congrès des maires, à Paris.

Des décideurs plus proches des territoires

Elisabeth Borne l’a dit et redit, la LOM entend rayer les zones blanches de mobilité pour les Français « assignés à résidence » faute de moyen de transport efficace autre que la voiture particulière dans les zones peu denses ou rurales. « C’est une réponse au sentiment d’abandon dans certains territoires », a repris Jean-Baptiste Djebbari, au Congrès des maires.

Concrètement, d’ici à la fin 2020, toutes les communes, communautés de communes ou syndicat mixte, quelle que soit leur taille, pourront se saisir de la compétence transport et devenir des autorités organisatrices de mobilité (AOM). A défaut, la compétence sera exercée par la Région. Une maille moins fine…

Sur le papier, la mesure est louable car qui mieux qu’un maire ou un élu intercommunal pour comprendre les besoins de son territoire et imaginer des solutions de mobilité adaptées ? Reste le problème des moyens financiers pour exercer cette nouvelle compétence. La loi ne les autorise pas à lever le versement mobilité (ex-versement transport), qui de toutes les façons ne rapporterait pas grand-chose car peu d’entreprises sont implantées dans les villages. Les Républicains (LR) qui militaient pour un versement mobilité additionnel de 0,3% et pour qui, « le financement continue à faire défaut », ont voté contre. La loi de Finances 2020 prévoit l’affectation d’une partie de la TVA à ces nouvelles autorités organisatrices.

Priorité à l’entretien des réseaux existants

Une enveloppe de 13,4 milliards d’euros est affectée pour la période 2018-2022 au développement des infrastructures, essentiellement pour les déplacements du quotidien. Priorité est donnée à l’entretien des réseaux existants, routiers et ferroviaires.

Quant au 80km/h sur les routes secondaires, l’Assemblée avait voté en juin 2019 en première lecture un assouplissement de la mesure, après l’aval du premier ministre : les patrons de département et les maires pourront donc relever la vitesse à 90 km/h.

Décarbonation des transports et forfait mobilité

Parmi les mesures phares en matière de « verdissement », la fin de la vente d’ici à 2040 des véhicules « à carburants fossiles », c’est-à-dire essence ou diesel, est actée.  Est aussi prévue la mise en place d’un forfait mobilités, qui permet aux employeurs volontaires de verser jusqu’à 400 euros par an à leurs salariés se rendant au travail en covoiturage ou en vélo. Il pourra être versé via « un titre mobilité », comme les tickets-restaurants.

Régulation des plates-formes

La loi instaure un socle d’obligations aux plateformes employant des chauffeurs VTC et des coursiers : droit à la déconnexion, transparence du prix des courses. Des chartes sociales complémentaires pourront être mises en place par les plates-formes elles-mêmes. Les parlementaires socialistes envisagent de saisir le Conseil constitutionnel sur ce volet du texte.

Ouverture des données

Pour favoriser l’information des voyageurs en temps réel et les aider à planifier leurs déplacements, la LOM exige la mise à disposition des données de transports en temps réel à partir de 2021 par les opérateurs publics et privés (gestionnaires de parking, opérateurs de covoiturage, de véhicules en free-floating, de bornes de recharge électriques etc.).

Enfin, le texte prévoit d’autres mesures pour encourager l’usage du vélo (marquage pour lutter contre le vol, notamment) et des voitures électriques. Les trottinettes, et vélos en libre-service seront davantage régulés.

Nathalie Arensonas