Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Paris-Clermont : le faux pas du ministre des Transports

Manifestation le 15 avril d'élus et d'associations pour demander plus de moyens pour le Paris-Clermont

Ils sont « montés » à la capitale pour dire leur exaspération face aux dégradations du service ferroviaire entre Paris et Clermont-Ferrand qu’ils jugent « oublié »: le 15 avril, une délégation d’élus et de représentants d’associations de défense des lignes Paris – Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), a été reçue par le directeur de cabinet du ministre des Transports et la DGTIM.

Mais ils sont repartis « chacun dans sa province en proie à la colère », s’est indigné Emile Lombertie, le maire LR de Limoges, résumant le sentiment général. « Non seulement le ministre n’a pas daigné recevoir la délégation mais le plus humiliant, c’est qu’en plein milieu du tour de table, le ministre a diffusé un communiqué de presse, publiant les conclusions d’une réunion à laquelle il n’avait pas participé », ont indiqué des élus.

Ils étaient arrivés à la mi-journée, par deux trains, l’un en provenance de Cahors et l’autre de Clermont-Ferrand, avec des dizaines d’élus, dont Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand ou Frédéric Aguilera, vice-président de la région Auvergne-Alpes en charge des transports, mais aussi des acteurs économiques, culturels, touristiques, sportifs et des membres des associations d’usagers, Objectif Capitales, d’Urgence ligne Polt et le Collectif des usagers du train Paris-Clermont.

Ils demandaient notamment « un parc suffisant de locomotives en état de marche, des centres de maintenance pour assurer l’entretien de machines très anciennes dont certaines ont plus de 35 ans, et la livraison plus rapides des rames Oxygène », en dénonçaient ce qu’ils ressentent comme « un manque de considération pour un territoire qui représente près de 10 millions d’habitants. Nous n’avons pas de ligne TGV, il nous faut des lignes structurantes ». Il faudrait, selon Jean-Noël Boisseleau, vice-président de Urgence Ligne Polt, «  2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf ».

Ewa

De nouveaux remèdes pour la ligne malade Paris-Clermont

rame Oxygène
Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a dévoilé le 11 avril, un nouveau plan d’amélioration pour la ligne Paris – Clermont-Ferrand, qui connaît des dysfonctionnements récurrents. Il avait auparavant réuni à Clermont-Ferrand un comité de suivi des dessertes ferroviaires (CSDF),  réunissant les plus hauts dirigeants de la SNCF : Jean-Pierre Farandou, le PDG du groupe, Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau. Alain Picard, directeur général de Caf France, y a également participé.
Le nouveau plan prévoit, dans un premier temps, d’améliorer la maintenance préventive des locomotives et de renforcer les équipes de maintenance par deux postes d’ingénieur au Technicentre de Paris-Rive Gauche à Ivry et à celui de Villeneuve Saint-Georges,  chargés de l’entretien des locomotives de la ligne.
Il vient après un premier plan, en février 2024, qui a peiné à montrer son efficacité contre les pannes récurrentes des BB 26000, avec une recrudescence de celles-ci en début d’année 2025, « Les plans de fiabilisation successifs ciblent chacun des éléments défectueux. Nos investigations montrent que les pannes sont résolues, mais de nouveaux problèmes surviennent sur d’autres composants », explique SNCF Voyageurs.

Deux missions indépendantes

Les recherches de la SNCF pour trouver des locomotives de substitution ayant échoué, un groupe de travail extérieur va être chargé de rechercher des machines avec l’aide du cabinet suisse d’expertises SMA, spécialisé dans le transport et la mobilité qui contacteront les six ou sept loueurs européens de matériels de traction pour trouver des machines disponibles et compatibles avec l’infrastructure. Un deuxième groupe de travail s’occupera d’améliorer la prise en charge des voyageurs en cas d’incidents de longue durée. « Ces deux groupes présenteront leurs travaux fin juillet », indique le ministère des Transpors.
Des mesures sont également mises en place en faveur des voyageurs : 10 000 billets Paris – Clermont-Ferrand seront mis en vente à 19 euros en juin et une réduction du 10 % est prévue pour les forfaits 2025 des abonnés. Enfin, une indemnisation de 200 % s’appliquera en cas de retard de plus de trois heures.

Une étude pour réduire le trajet de 20 à 30 minutes

Des efforts sont pourtant engagés depuis plusieurs années pour améliorer la fiabilité de cette ligne mais la qualité n’est toujours pas au rendez-vous, a regretté le ministre des Transports. Depuis 2018, SNCF Réseau a ainsi investi 760 millions d’euros pour la régénération de l’infrastructure, ainsi que 130 millions d’euros pour des opérations de modernisation, financées par l’État et la région Auvergne-Rhône-Alpes, rappelle le ministère dans un communiqué.  Par ailleurs, 365 millions d’euros ont été consacrés à l’acquisition de nouvelles rames Oxygène et les installations de maintenance de la ligne, Les nouvelles rames construites par Caf, qui doivent être mises en service fin 2027, laissent toutefois espérer une amélioration pour cette ligne longue de 419 kilomètres et empruntée chaque année par 1,9 million de voyageurs.
Pour aller plus loin, une étude sera prochainement lancée « pour définir les travaux nécessaires à une qualité de service optimale et évaluer la faisabilité d’un gain substantiel de temps, de l’ordre de 20 à 30 minutes« , indique encore le ministère. Les conclusions sont attendues en début d’année prochaine, avec des rapports intermédiaires à l’automne.

Ewa

Retards en série sur la ligne Paris-Clermont

Train Intercités Clermont-Ferrand - Paris
Encore des dysfonctionnements sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand. Depuis le début de l’année, les pannes de locomotives tractant les Intercités sur cette liaison se sont succédé. Occasionnant des retards de 12 heures le 3 janvier, de 4 h 40 le 10 janvier et de 3 h 30 le 13 janvier pour n’en citer que quelques-uns. Et « par manque de locomotives en service, deux allers-retours quotidiens entre Clermont-Ferrand et la capitale ont été supprimés la semaine du 5 au 10 janvier », assure la CGT Auvergne Nivernais.
En cause la vétusté des machines. À l’image de la BB26001 qui devait tracter l’Intercité 5950 au départ de Clermont-Ferrand qui a accusé un long retard le 13 janvier. « Elle est âgée de 41 ans et c’est la plus ancienne encore en service », souligne la CGT Auvergne Nivernais.
Le syndicat demande « une maintenance accrue du matériel, locomotives et rames » ainsi que « l’apport immédiat de locomotives de secours dans les gares jalonnant le parcours, le personnel nécessaire pour les conduire et les manœuvrer».
Pourtant la SNCF estime que le plan d’action lancé depuis le 23 février 2024 porte ses fruits. Ce plan prévoyait notamment de prépositionner en gare de Nevers une troisième locomotive “de secours“, en plus de celles de Paris-Bercy et de Clermont-Ferrand pour intervenir en cas de train en panne, notamment entre Nevers et Montargis.
« Mise en place avec un mois et demi d’avance sur le délai prévu, elle a prouvé son efficacité, avec 13 utilisations depuis sa mise en service », juge la SNCF qui poursuit : « dans 80 % des cas, elle a permis de limiter les retards liés à des “demandes de secours“ ».
Lors de l’incident du 13 janvier, la locomotive de secours positionnée à Clermont-Ferrand, a pu pousser jusqu’à Vichy l’Intercité 5950 tombé en panne après Riom. Cette locomotive ensuite placée en tête de train a permis la poursuite trajet jusqu’à Paris.
Parmi les autres mesures prévues, la nouvelle équipe de dépannage a bien été « déployée le 7 octobre », précise la SNCF. Basée au technicentre de Nevers, elle est capable d’intervenir rapidement depuis cette base pour découper les chasse-pierres situés en avant des essieux sous la caisse des locomotives en cas d’avarie après avoir heurté un animal ou un obstacle.

Des mesures d’urgence en attendant la réalisation du programme d’1,2 milliard d’euros pour moderniser les voies et le matériel, qui doit s’achever en 2026.

Ewa

Paris-Clermont : pourquoi la livraison des rames aura trois ans de retard

rame Oxygène

Destinées à remplacer les Corail, les premières rames Oxygène sont désormais attendues début 2027 sur les lignes de Paris à Clermont-Ferrand et Toulouse. Fin avril, l’annonce de ce nouveau report – trois ans après l’échéance initiale – a fait beaucoup de bruit. Retour sur les circonstances qui ont abouti à quelque trois ans de retard.

Depuis l’été dernier, la première rame Oxygène file sur la grande boucle du centre d’essais ferroviaires de Velim (VUZ), en République tchèque. Assez silencieuse, même à sa vitesse maximale de 200 km/h, cette rame destinée à remplacer les trains Corail sur la ligne « malade » de Paris à Clermont-Ferrand, ainsi qu’entre Paris, Limoges et Toulouse (Palito) a pourtant fait du bruit fin avril, sa mise en service ayant été repoussée à début 2027.

« Depuis 2019, nous avons travaillé en commun avec les équipes de la SNCF pour le développement du produit : 28 rames sont commandées, avec des possibilités d’options supplémentaires », rappelle Nicolas Guinault, directeur technique chez CAF. « Les huit premières rames sont produites au siège de CAF, dans l’usine de Beasain, au Pays basque espagnol, les 20 suivantes seront fabriquées en France, dans le site alsacien de CAF, à l’usine de Reichshoffen ». En particulier, d’ici à la fin de cette année, quatre rames auront été produites par CAF.

Quatre premières rames produites

À l’exception de son aménagement intérieur, la première rame est prête et a été livrée au centre d’essais de Velim, où CAF travaille depuis l’été dernier sur « ce qui sera invisible pour le passager : performances de freinage, de traction et tout ce qui a trait aux équipements de signalisation ». À la mi-mai, quelque 25 000 km avaient été parcourus sur le circuit tchèque par cette rame, qui doit y rester « jusque vers la fin 2025, pour terminer les essais de frein ».

Une deuxième rame, qui est en cours de finalisation par CAF, devrait rejoindre la première d’ici juillet sur le site tchèque. « Cette deuxième rame nous permettra de réaliser des essais en unités multiples, de coupler les deux trains ensembles », indique Nicolas Guinault. Contrairement à la première, cette deuxième rame sera entièrement aménagée : « elle servira aussi à la validation du confort passager, que ce soit le confort acoustique, le confort vibratoire ou toutes les autres vérifications ». La deuxième rame séjournera à Velim « jusqu’au printemps prochain », avant de gagner la France, pour des essais sur le réseau ferré national (RFN). « On n’effectue sur le RFN que les essais d’interfaces, qui ne peuvent pas être effectués ailleurs », souligne le directeur technique.

La troisième rame doit être terminée au second semestre 2024. Elle servira à vérifier toutes les performances liées à la maintenance du train, à effectuer dans les installations financées par la DGICF (démontage des équipements, vérification de la réalisation de toutes les activités de maintenance…) Elle permettra ensuite à la SNCF de débuter les formations pour la maintenance et la conduite.

Enfin, la quatrième rame est dédiée à la validation du confort climatique, « c’est-à-dire le bon fonctionnement des équipements du train entre -25°C et +45°C ». Cette validation est déjà en cours dans une chambre climatique à Vienne-Arsenal, en Autriche. Caisse par caisse, on y vérifie non seulement les équipements de climatisation, mais on y teste aussi tous les équipements censés être sensibles au froid, « comme les portes d’accès », ainsi que le fonctionnement des équipements en général, même des températures extrêmes.

Problèmes de freinage et de moteurs, après la pandémie…

« Nous nous imposons des tests pour vérifier les performances et caractéristiques du train avant de réaliser les tests qui sont imposés principalement par la législation. L’objectif est de récolter des éléments de preuves que ce train est sûr et a les caractéristiques nécessaires et suffisantes pour circuler, avec des passagers à bord, sur le réseau français », explique Dominique Le Frère, directeur de l’investissement pour Oxygène à la SNCF. « Tout ceci nous permet de disposer d’un dossier de résultats d’essais, transmis à l’EPSF, qui nous délivre une autorisation de type. On vérifie alors toutes les caractéristiques qui auparavant étaient simulées, calculées, prévues… Pour la plupart des paramètres, ça se passe bien, mais, de temps en temps, on observe des choses qu’il faut modifier ou corriger ».

Et sur Oxygène, début 2024, les tests ont mis en évidence des problèmes liées au freinage, ainsi qu’aux moteurs de traction. Ce sont ces problèmes qui expliquent en partie le nouveau report dans le calendrier de mise en service du nouveau type, mais il ne faut pas oublier qu’ils s’ajoutent à un retard initial, aux causes largement extérieures au projet. « Nous avons signé le marché en décembre 2019 », rappelle Laurent Caseau, directeur commercial, CAF France. « Ce marché prévoyait de faire un plateau commun avec la SNCF, sur Montparnasse ». Mais à la mi-mars 2020, Covi oblige,« tout le monde est resté à la maison ». « Personne ne savait comment travailler », reconnaît le dirigeant. « Nous avons eu plusieurs mois de total dysfonctionnement, il nous a fallu apprendre à travailler autrement., mais pas dans des conditions optimales ». Par exemple, « aux bureaux d’études de Beasain, à l’époque, puisque nous n’avions pas encore racheté Reichshoffen, tout le monde n’était pas nécessairement équipé d’ordinateurs portables ». Et ensuite, « il y a eu la crise d’approvisionnement en matières premières, en particulier tout ce qui est aluminium ou acier… et composants électroniques. Ceci a généré une deuxième vague de retards ».

Quand le moment des essais dynamiques est venu, « le début s’est très bien passé : nous obtenions les performances souhaitées », assure Nicolas Guinault. « Mais à partir de décembre dernier et au début de l’année, en vérifiant l’état des garnitures de freinage, des plaquettes de frein, nous avons observé une usure qui nous paraissait anormale. Nous avons alors fait face à une problématique : si cette usure se révélait anormale, il faudrait changer de garniture de frein, ce qui ne permettait pas de commencer les essais d’homologation, les essais réglementaires, sans avoir la certitude que ces garnitures étaient les bonnes. Sinon, il aurait fallu alors tout recommencer à zéro. »

Temps d’arrêt

En accord avec la SNCF, CAF a marqué un temps d’arrêt. « Nous avons repris le chemin des laboratoires pour vérifier notre hypothèse principale : le régime d’essais est très contraignant par rapport à ce qui étaient prévu en service commercial. Nous étions allés un peu trop loin et volions nous assurer que c’était ce qui avait amené cette observation ».

« Une fois que nous avons eu la certitude que la garniture était la bonne, nous avons effectué des essais supplémentaires avec Wabtec, notre fournisseur basé en France », poursuit le directeur technique. « En reprenant le chemin du train, nous avons eu une deuxième problématique, liée cette fois aux moteurs. Sur les 10 voitures, quatre sont motorisées et des vibrations anormales ont été constatées sur deux de ces quatre voitures. Nous avons identifié que les moteurs étaient à l’origine de cette vibrations et décidé de procéder à leur changement. C’est une opération compliquée, étant donné que chaque moteur pèse environ 650 kg, qui a nécessité le démontage du bogie de la caisse, et l’approvisionnement de moteurs de rechange du même type. Les moteurs ont été retournés à leur fournisseur, pour procéder à une expertise dans les semaines qui viennent. Comme ce fournisseur est au Japon, ça a été assez long de les retourner… »

Ces retards engendrent un effet domino : « nous avons été obligés de réorganiser notre calendrier d’essais ». Pour certaines installations, seulement accessible pendant certaines périodes, comme celle de Velim, il faut réserver des créneaux d’essais : « quand on met le calendrier à plat, quelques mois d’arrêt se transforment en pratiquement un an ».

Objectif 2027

« Aujourd’hui, notre agenda, c’est de terminer la mise au point », déclare Nicolas Guinault. « Il nous reste quelques essais de réglages à faire, avant de commencer les essais qualifiants cet été, notamment tout ce qui est lié aux performances de freinage. Nous avons un peu plus d’un an devant nous pour tester toutes les configurations, 5 jours sur 7, toutes les semaines. »

« Différents types d’essais de frein sont réalisés », précise Dominique Le Frère : « sur rail sec, sur rail mouillé, sur rail savonné, afin d’avoir l’assurance, dans les différentes configurations que l’on peut rencontrer en exploitation, que le train peut s’arrêter dans les distances voulues. On reproduit également ces essais en fonction des vitesses, à 200 km/h, à 160 km/h, à 80 km/h, à 40 km/h, ceci à charge maximale, moyenne, à vide… et c’est l’ensemble de ces chiffres qui représentent le volume d’essais. »

Simultanément, les essais avec la deuxième rame sur Paris – Clermont-Ferrand et Paris – Toulouse devraient se dérouler au second semestre de l’année prochaine. « Après le dépôt à l’EPSF et l’autorisation de type pour circuler en commercial, il nous faudra encore l’attestation de compatibilité », ajoute Dominique Le Frère.

« En parallèle, notre chaîne de fabrication est lancée », indique Nicolas Guinault : « nous allons commencer à produire des trains de série, à les livrer et à les stocker. Vis-à-vis du reste du planning, on termine la phase d’essai, on fait un dossier d’admission, qui rassemble toutes les preuves de conformité ». Une telle démarche peut sembler osée, les essais n’étant pas encore terminés, mais « aujourd’hui, nous savons, avec la SNCF, que le train est au point. Sans être d’un optimisme aveugle, le niveau de risque est relativement faible. Si une intervention s’avère nécessaire, elle sera effectuée sur les rames déjà produites ».

Selon le calendrier, la livraison des rames commencera à partir de 2025, les 28 rames devant être disponibles au dernier trimestre 2027. La mise en service commercial, qui interviendra simultanément sur les deux lignes, sera progressive : « un peu plus rapide au début, car nous aurons un certain nombre de rames stockées ». Pendant cette phase, les nouvelles rames auront les mêmes horaires que les trains Corail, mais à partir du service annuel 2028, quand toutes les dessertes seront assurées par Oxygène, un quart d’heure de gagné pourra être gagné sur Paris – Clermont-Ferrand, la relation devant être assurée en 3 heures et 15 minutes, de même qu’entre Paris, Limoges et Toulouse. Par exemple, Limoges sera à 2 heures et 51 minutes de Paris avec un arrêt, ou 3 heures et 6 minutes avec quatre arrêts.

Patrick Laval


Un design aérodynamique

Presque sans bruit, la longue rame – elle ne fait qu’une quinzaine de mètres de moins qu’un TGV en unité simple – approche du quai bas établi le long de la boucle du centre d’essais de Velim. Dix caisses composent cette rame, qui regroupe en fait deux demi-rames articulées, sécables en atelier et partageant la même ligne électrique en toiture. Encadrées par deux motrices, dont une d’extrémité, dotée d’une cabine, chacune de ces demi-rames de cinq caisses compte donc trois remorques.

Réalisé par le cabinet lyonnais Avant-Première, le design extérieur de la rame évoque immanquablement la vitesse par son aérodynamisme, tout en ayant réussi à gommer les lourdeurs auxquelles les dispositifs anticollisions nous ont habitués ces dernières décennies. Moins « souriante » et plus anguleuse que certaines autres faces avant imaginées par Avant-Première, celle de l’Oxygène est dominée par son pare-brise est de dimensions généreuses et cache dans sa partie basse, comme les TGV, un attelage automatique de type Scharfenberg, fourni par Dellner. Cet attelage est destiné à être utilisé en exploitation régulière, pour permettre de former des unités doubles.

Actuellement consacrée aux essais exclusivement, cette rame est ce que l’on appelle un « train technique », dans lequel la masse des aménagements et des voyageurs est simulée par des coupons de rail posés au sol, ainsi que par les réservoirs contenant l’eau savonneuse qui sera dispersée sur les rails avant les essais de freinage en mode dégradé !

Dans ce « tube », où l’on voit la structure du train, les câblages et les équipements techniques, il faut encore imaginer les équipements (qui, en revanche, sont montés dans la deuxième rame) : « sièges ergonomiques avec éclairage LED, ports USB, WIFI, prises électriques et espaces vélos avec prise électrique », indique la documentation CAF. Selon cette dernière, « le train comporte un espace de préparation pour offrir de la restauration à la place, des espaces famille et business ainsi que des toilettes universelles et accessibles ». Sur ce dernier point, chaque caisse disposera d’au moins un cabinet, qui seront au nombre de 10 « standard » plus un « universel ».

Les aménagements attendus comprennent également l’identification des sièges réservés, un système d’information des voyageurs, d’alarme et de sonorisation, la vidéosurveillance, un compteur de voyageurs, ainsi qu’un système de détection incendie.

Aujourd’hui indispensable, la climatisation équipe aussi bien les espaces voyageurs que les cabines de conduite. De configuration centrale, le pupitre de ces dernières est équipé de l’interface nécessaire pour circuler aussi bien sur les lignes disposant du contrôle de vitesse KVB que sur celles où le niveau 2 du système européen ERTMS a été déployé.

« Ce train est majoritairement nouveau », assure-t-on chez CAF. « Il dérive de la famille Civity, mais ce n’est pas un train régional amélioré »

PL

 

Fiche technique

Composition : Mc-R-R-R-M-M-R-R-R-Mc

Alimentation : 1,5 kV continu / 25 kV 50 Hz

Écartement : 1 435 mm

Vitesse maximale : 200 km/h

Longueur : 187,9 m

Largeur hors-tout : 2 860 mm

Hauteurs du plancher par rapport à la voie : 1 070 / 800 / 630 mm

Places assises : 416, dont 103 en 1re classe, plus 4 places pour fauteuils roulants, dans les deux classes.

Ewa

Un plan d’action pour la ligne Paris-Clermont

Rame Oxygène

Comment limiter les dysfonctionnements sur une ligne ferroviaire malade en attendant la fin du traitement de choc?  C’est l’objectif d’un nouveau plan présenté le 23 février à Clermont-Ferrand par la SNCF et l’Etat après l’incident survenu dans la nuit du 19 janvier sur l‘Intercité Paris-Clermont, qui a bloqué dans le froid pendant plusieurs heures les voyageurs et suscité une forte exaspération tant les retards sont fréquents sur cette liaison.

En attendant la réalisation du programme d’1,2 milliard d’euros pour moderniser les voies et le matériel, qui doit s’achever en 2026, de nouvelles mesures d’urgence sont donc lancées pour éviter ce type de situation. Une locomotive de secours va être mise en place à partir de mai à Nevers (au milieu de la ligne). Elle suivra les derniers trains du soir pour secourir les voyageurs au cas où… Elle s’ajoutera aux locomotives stationnées à Paris-Bercy et à Clermont.

A partir de septembre, une équipe d’intervention rapide localisée également à Nevers pourra être détachée et intervenir rapidement sur un train bloqué par un obstacle. En particulier sur la section Nevers-Montargis qui représente un point sensible. Pour l’heure, c’est l’équipe de Clermont qui intervient.

Pour faire face à la multiplication des  « causes externes » (heurts avec des animaux sauvages, arbres tombés sur les voies… ), des grilles de clôture et des dispositifs anti-intrusion vont être mis en place le long des voies où des zones « sensibles » ont été identifiées. Et les opérations de débroussaillages vont être renforcées. Le budget consacré à ces actions côté SNCF Réseau augmentera de 20 % entre 2020 et 2024,

En cas de blocage, la SNCF s’engage à améliorer la prise en charge à bord via l’information voyageurs avec des équipes en 3X8 et en fournissant des boissons et des plateaux repas dès que le retard atteint deux heures. Les dédommagements atteindront 100 % du prix du billet si le retard dépasse les trois heures. Et pourra même aller dans certains cas jusqu’à 200 %.

MH P

Un investissement de plus de 1,2 milliard, dont 350 millions pour les nouvelles rames Oxygène (attendues à partir de la mi-2025), 760 millions pour la régénération des voies (630 millions engagés à la fin 2023) et une première convention signée fin 2023 sur un plan de modernisation de 130 millions d’euros.

 

Ewa

Paris-Clermont : l’ultimatum de Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez

Après plusieurs dysfonctionnements subis par les voyageurs de la ligne Paris-Clermont, dont celui du 19 janvier qui les a bloqués en pleine voie pendant des heures , le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes hausse le ton. Laurent Wauquiez demande des « engagements concrets avant la fin du mois« , ce qui passe selon lui notamment par la fiabilisation des matériels en attendant les nouvelles rames Oxygène, dont la livraison est prévue à partir de la mi-2025. Il faut aussi de toute « urgence« , poursuit l’élu dans un communiqué, « sécuriser l’infrastructure et les voies« , « organiser la gestion de crise en cas d’incident avec une information fiable et en direct; une prise en charge des voyageurs et un renforcement des accès de secours en cas d’intervention entre deux gares pour réduire les délais d’intervention« . Ou encore disposer de « deux locomotives opérationnelles (…) pour réagir rapidement en cas de panne« .
Rappelant que la région a mis sur la table 40 millions de financement pour cette ligne « qui n’est pas de sa responsabilité« , l’élu pose un ultimatum : « si la SNCF ne propose pas de solutions avant la fin du mois de février, la Région retirera ses financements« .