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Ewa

Après le déraillement du RER B

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Le trafic a été rétabli sur le RER B, le 29 juin, après la sortie de voie de deux voitures d’une rame MI79 survenue le 24 juin, vers 19 heures à la sortie sud de la gare de Denfert-Rochereau, dans le sud de Paris. Aucune voiture ne s’est couchée et la rame était vide de voyageurs puisqu’elle était dirigée sur une voie de service.

Pendant quatre jours, et quatre nuits, les équipes d’agents de la maintenance et de l’ingénierie de la RATP ont travaillé pour rétablir les circulations.

Selon les premières observations formulées dans le cadre d’une enquête interne, « une voiture de l’arrière du train est sortie du rail. L’avant du train est quant à lui resté sur la voie alors que trois autres voitures se sont retrouvées à cheval entre le ballast et une autre voie ».

Après l’accident, une partie de la rame étant restée sur la voie 2, les circulations n’ont été possibles que sur la voie 1, en alternant les sens de trafic, ce qui a réduit considérablement la capacité de la ligne. Résultat : un train toutes les 17 minutes entre Denfert-Rochereau et Gare du Nord et des trains toutes les 15 minutes entre Laplace et Massy-­Palaiseau ; entre Laplace et Saint-Rémy-les-Chevreuse ; et entre Robinson et Bourg-la-Reine, les 25, 26, 27, et 28 juin. Les gares de Cité-Universitaire et de Port-Royal n’ont pas pu être desservies, l’interconnexion étant suspendue à Gare du Nord.

Travaux et essais de fonctionnement

Sur le chantier, les agents ont très vite procédé au relevage des deux dernières voitures de la rame, sorties des voies, dès la première nuit. L’opération de relevage consiste à soulever les voitures avec de puissants vérins, pour les reposer ensuite sur les rails afin de les évacuer. Cette opération s’est prolongée jusque dans la nuit du 26 au 27 juin.

La seconde étape consiste à réparer la voie endommagée avec la sortie de rails. Sur 150 mètres, il faut changer les rails ainsi que les appareils de voies, soit quatre aiguillages. Puis il faut remettre en état les équipements de signalisation et les équipements caténaire. Et procéder aux essais de fonctionnement et de sécurité.

D’autres travaux nocturnes complémentaires étaient prévus au cours de la semaine qui a suivi la reprise du trafic, pour remettre en exploitation la voie de service endommagée pendant l’incident : la remise en état de la voie, de la caténaire et des équipements de signalisation.

Pic de chaleur

La RATP a immédiatement lancé une enquête interne après le déraillement afin d’en déterminer les causes exactes – une autre enquête, menée par le bureau enquête accident des transports terrestre (BEA-TT), a également été commandée par le ministère des transports, comme c’est l’usage. L’enquête étant en cours, la RATP n’avance aucune hypothèse pour l’instant. Elle rappelle toutefois que « le dernier entretien courant du train a été réalisé le 22 juin, conformément au référentiel de maintenance, et que l’appareil de voie a également fait l’objet d’un entretien récent préventif le 12 mai dernier ».

Sans préjuger des conclusions des enquêtes, on peut toutefois noter que le jour de l’incident, la France connaissait un pic de chaleur. Or, en fin de journée, au moment où s’est produite la sortie de voie, les rails qui ont été exposés aux rayons du soleil, pouvant parfois atteindre près de 60 °C. Sur les grands réseaux, les voies les plus empruntées sont généralement équipées d’appareils de dilatation, celles de service, courtes, moins empruntées et surtout à petite vitesse n’en sont généralement pas dotées.

Contraints entre un appareil de voie et un heurtoir, les rails de ces voies de service n’ont d’autre possibilité pour se dilater que de s’écarter jusqu’à former dans les cas extrêmes, une sorte de serpent. Et lorsqu’une rame emprunte cette voie surchauffée, elle peut possiblement sortir des rails. Répétons-le, il s’agit de cas exceptionnels – « Aucun incident de ce type n’a eu lieu ces 10 dernières années », précise la RATP – et rien ne permet d’affirmer que c’est ce qui s’est passé dans l’incident de Denfert-Rochereau.

Autre possibilité, un bivoie, autrement dit un changement d’orientation de l’aiguille, lorsqu’un train l’emprunte, provoquant un changement de direction d’une partie de ce train et, un déraillement. Cette hypothèse s’appuie sur le fait qu’une partie des voitures sont restées sur les rails, tandis que d’autres en sont sorties. La date à laquelle les conclusions de l’enquête seront rendues, n’est pas encore connue.

Yann Goubin

Ewa

La RATP roule avec Alstom et ComfortDelgro pour le Grand Paris Express

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La RATP mise sur les alliances pour entrer dans la compétition qui s’annonce avec l’ouverture à la concurrence des TER et des métros. Après avoir décidé à la fin de l’année dernière de créer une joint-venture avec Getlink pour répondre aux futurs appels d’offres dans les TER, principalement ceux de Grand Est et des Hauts-de-France, la RATP poursuit cette stratégie pour les appels d’offres du Grand Paris Express.

Elle a annoncé le 18 juin avoir noué un partenariat avec Alstom et ComfortDelgro Transit pour créer une joint-venture avec une participation majoritaire de RATP Dev et répondre aux appels d’offres des lignes de métro automatique 16 et 17. Avec ce partenariat, la Régie qui sera aussi le gestionnaire des infrastructures ferrées, se présente avec des partenaires de poids. ComfortDelgro fait partie d’un groupe singapourien de transport public internationalement reconnu et Alstom a gagné le marché du matériel roulant pour les lignes 15, 16 et 17. De plus, le constructeur français a plusieurs fois indiqué qu’il souhaiterait élargir ses champs de compétences, notamment à l’occasion de l’ouverture à la concurrence des marchés ferroviaires.

Le groupement devrait trouver sur sa route Keolis, qui n’a jamais caché son intérêt pour le Grand Paris Express, mais pas Transdev qui nous a expliqué ne pas concourir pour les lignes 16 et 17, la période actuelle compliquée le conduisant à se concentrer sur d’autres priorités.

Rappelons que la ligne 17, longue de 27 km, desservira le nord de la métropole parisienne, allant de Saint-Denis Pleyel au Mesnil-Amelot, en 25 minutes et devrait accueillir 130 000 à 160 000 voyages par jour.

La 16 ira de Saint-Denis Pleyel à Clichy-Montfermeil en 29 km (et en 27 minutes), et doit permettre la desserte de plusieurs sites des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Les estimations tablent sur 200 000 voyages par jour. Reste que l’objectif fixé d’une ouverture des premiers tronçons du futur métro de rocade de la région parisienne pour les JO d’été de Paris 2024 paraît de plus en plus difficile à tenir.

M.-H. P. 

 

Ewa

La vraie raison de la fermeture des 60 stations de métro à Paris

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En annonçant début mai que 60 stations de métro resteraient fermées au moment du déconfinement, Catherine Guillouard a avant tout avancé une raison de sécurité. Notamment pour la station République « dont les quais sont étroits ».

Interrogé par VRT, Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains, rappelle que « sur ces 60, il y en a 55 qui sont de petites stations. Nous préférons qu’elles soient fermées et qu’il y ait suffisamment de personnels pour gérer les flux de voyageurs. Ce serait bien qu’il n’y ait pas de fermeture de deux stations qui se suivent. Mais ce que nous regrettons surtout, c’est que parmi les stations fermées, il y a de grosses stations de correspondances comme République, Havre-Caumartin et Stalingrad ».

Pour la RATP, ces stations sont toutes situées dans Paris intra-muros. Les Parisiens n’ont qu’à marcher 300 ou 400 mètres de plus pour trouver une station ouverte, ce qui est plus compliqué à faire en banlieue. « Nous avons priorisé les lignes de banlieue », rappelle-t-on côté Régie.

En revanche, les associations Plus de Trains et la Fnaut Ile-de-France avancent une tout autre explication à la fermeture de ces stations : le manque de personnel.

« Quand on interroge le service clientèle de la RATP, pour lui demander de faire circuler plus de métros plus tôt le matin, dans le nord de Paris, pour éviter les rames bondées, il nous répond : si vous voulez plus de métros, il faudra qu’on ferme plus de stations », raconte Marc Pélissier, le président de la Fnaut Ile-de-France.

La RATP nous a confirmé que la fermeture de ces stations s’explique par le manque de personnel. Elle annonce autour de 8 000 agents en arrêt maladie ou en garde d’enfants sur un effectif total de 46 000 pour l’EPIC. Et affirme proposer aujourd’hui l’offre maximum qu’elle peut faire en fonction de son personnel. Soit actuellement en moyenne 75 % d’offre sur son réseau.

D’où une interrogation sur la possibilité pour la RATP de porter à 100 % son offre début juin comme le demande le gouvernement si le taux d’indisponibilité de son personnel reste le même.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Pascal Auzannet toune la page RATP Smart Systems

PASCAL AUZANNET

La page va se tourner demain pour Pascal Auzannet qui quittera RATP Smart Systems dont il était le président depuis six ans. Malgré un bon bilan, il part suite à des désaccords stratégiques avec Catherine Guillouard, la PDG de la RATP.

Pascal Auzannet, qui a passé 35 ans à la RATP, souhaitait en effet poursuivre le développement international de cette filiale de la RATP. L’entreprise (initialement baptisée Ixxi et spécialisée dans l’ITS, la billettique, l’information voyageurs ou encore les systèmes d’aide à l’exploitation) compte aujourd’hui 240 salariés (il y en avait 75 en 2014) et est présente dans 11 pays et 120 réseaux en France, avec une croissance moyenne annuelle de 12,8 %. En 2019, la hausse de l’activité a atteint 18 % (35,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) et le taux de réussite pour les réponses aux appels d’offres 64 % (avec notamment l’important contrat sur la billettique du métro de Hanoï).

Eric Alix remplace Pascal Auzannet

Eric Alix nouveau dirigeant de RATP Smart Systems

Catherine Guillouard a choisi de passer les commandes à Eric Alix, un spécialiste du digital, qui était auparavant consultant et a également été directeur digital du groupe La Poste.

M.-H. P.

 

Ewa

Les transports publics sous la contrainte du manque de personnel

RATP Covid

Jusqu’à présent tout va bien ! Au premier jour du déconfinement, les voyageurs ne se sont pas précipités dans les transports publics. La RATP annonce une fréquentation de l’ordre de 15 % à 20 % sur son réseau (avec 75 % d’offre), la SNCF de 15 % dans ses TER et ses Transilien (avec 55 % d’offre en moyenne pour ses TER, 60 % pour Transilien), 10 % dans ses TGV (35 % de TGV). Mais ce n’est bien sûr que sur le long terme, avec la montée du nombre de voyageurs dans les semaines à venir, que l’on pourra vraiment tirer des conclusions.

Si les 11 et 12 mai la pédagogie devait être de mise à l’égard de ceux qui ne porteraient pas de masque dans les transports publics, la verbalisation devrait ensuite être la règle avec une amende pouvant atteindre 135 euros, a expliqué le 8 mai Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports en présentant les modalités de déconfinement dans les transports. L’entrée de centaines de gares, dont celle des grandes gares parisiennes, sera filtrée avec l’aide des forces de l’ordre, a-t-il ajouté.

Le message semble avoir été bien entendu puisque les grands opérateurs de transport public affirmaient dès le matin du 11 mai que le port du masque, et plus généralement les consignes diffusées, était très largement respecté.

Des rames chargées dans le nord de Paris

« Globalement, la reprise s’est bien passée mais il n’y avait pas beaucoup plus de monde que la semaine dernière. Il y a une toutefois une exception : les trains et des métros qui viennent du nord de Paris étaient bondés », commente Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains.

La RATP a en effet décidé de faire rouler ses trains à partir de 6 h 30 au lieu de les commencer à 5 h 30 comme elle le fait en période normale. « Ce n’est ni une amplitude ni une fréquence normale », regrette aussi Marc Pélissier, le président de la Fnaut Ile-de-France.

Mais la RATP explique faire actuellement le maximum en fonction de son personnel disponible. « La RATP nous explique qu’elle est obligée de démarrer à 6 h 30 par manque de personnel. Ses salariés sont absents soit pour maladie, soit pour gardes d’enfants, soit pour droit de retrait. Dommage que toutes les communes n’aient pas mis sur les listes des enfants à accueillir prioritairement dans les écoles ceux des salariés de la RATP et de la SNCF. De ce fait, la RATP tourne en deux services au lieu de trois services habituellement », poursuit Arnaud Bertrand. « Or, dans les quartiers populaires, il y a du monde dès les premiers trains. Il faudrait que la RATP ouvre plus tôt au moins les 4 ou 5 lignes les plus chargées ».

Pour faire baisser la tension, Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités, a demandé aux opérateurs « deux RER B et un RER D de plus entre 6 heures et 6 h 30, passant dans le tunnel de la gare du Nord ».

Impossible d’assurer 100 % de service

Reste que si les écoles ne rouvrent pas en Ile-de-France et si les enfants des opérateurs de transport public n’y sont pas accueillis, il sera impossible de porter très rapidement les services à 100 % en Ile-de-France comme le demandent les pouvoirs publics, que ce soit côté RATP ou côté SNCF. La SNCF par exemple estime à 15 % la proportion de ses salariés gardant des enfants. ce qui limite d’autant ces capacités de transports.

En attendant, la RATP cherche à inciter les voyageurs qui le peuvent à privilégier des modes alternatifs : elle a noué un partenariat avec 17 opérateurs de VTC, trottinettes, vélos en libre service et réparateurs de vélos, à l’instar de ce qu’elle avait fait lors de la dernière grève, ce qui avait permis le transport de 500 000 voyageurs par jour. Catherine Guillouard espère « ajouter des opérateurs de covoiturage, puis de parkings », à partir du 18 mai.

De son côté, la SNCF indique chercher en permanence à ajuster l’offre à la demande. Elle a ainsi activé un PC voyageurs rassemblant en permanence plus de 60 collaborateurs représentant toutes les activités et permettant de centraliser les informations, de façon à adapter rapidement ses capacités de transport. Chaque soir à 17 heures, la SNCF s’engage aussi à communiquer sur les trains garantis, comme elle a pris l’habitude de le faire en période de grève. Et elle a installé sur son appli un indicateur d’affluence.

« Dans les gares, des « vigies » sont chargés de surveiller l’affluence dans les trains et d’avertir les gares suivantes pour que des agents guident les voyageurs vers les voitures les moins remplies. On adaptera en temps réel notre plan de transport », a expliqué le 9 mai Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

La reprise dans les transports se fait donc sous haute surveillance. « Si nous constatons qu’il y a trop de monde, nous n’hésiterons pas à fermer telle gare, telle station », affirme Christophe Fanichet, reprenant les propos des pouvoirs publics qui n’excluent pas cette éventualité.

M.-H. P.

Ewa

Qui supportera les pertes de la RATP?

RATP Covid

Auditionnée hier matin devant le Sénat, Catherine Guillouard, la PDG de la RATP, a estimé entre 300 millions et 350 millions d’euros le montant des pertes dues à la crise du coronavirus entre mi-mars et début mai. Si on ajoute 60 millions d’euros d’impact dû à la grève contre les retraites qui s’est prolongée en début d’année, on arrive à un peu plus de 400 millions d’euros. « A la condition essentielle », ajoute Catherine Guillouard, « que notre contrat de délégation de service public soit respecté par Ile-de-France Mobilités ».

La RATP estime que cette crise représente un cas de force majeur, un cas envisagé dans son contrat et qui aboutit à un partage du risque recettes entre l’entreprise et l’autorité organisatrice des transports. Mais cette dernière ne le verrait pas de cet œil puisque la dirigeante de la RATP a affirmé avoir reçu un courrier expliquant qu’IDFM se baserait sur l’article 111 pour renégocier le contrat portant sur la période 2015-2020. « Nous sommes évidemment en discussion avec IDFM. Notre position juridique, c’est qu’un contrat ne doit pas être lu sur les seuls derniers mois mais sur l’ensemble de sa durée », souligne Catherine Guillouard.

Selon elle, la position d’IDFM se comprend car, en raison des bonnes performances de la RATP dans le passé, le risque de partage des recettes serait très défavorable à IDFM qui devrait supporter une grande partie des pertes. « C’est un sujet de difficulté pour notre AO qui subit aussi une chute des recettes du versement transport-versement mobilité », a ajouté Catherine Guillouard. Si le contrat avec la RATP devait être revu, le montant des pertes estimées de la RATP s’en trouverait donc aggravé.

Selon la PDG du groupe, la position de la régie est solide à condition que la situation ne s’éternise pas. Pour l’heure, la trésorerie de la régie se monte à 2,8 milliards d’euros, indique-t-elle. « Elle devrait nous permettre de traverser cette crise, si le partage de recette se fait bien avec IDFM ». Mais, ajoute-t-elle, « la désaffection des usagers pour les transports publics, comme c’est actuellement le cas dans les pays asiatiques, est un risque qui nous inquiète ».

Une discussion à venir entre IDFM, la RATP, la SNCF et l’Etat

D’autres dépenses seront à prendre en compte à l’avenir, tout particulièrement celles touchant au nettoyage, une activité qui devient stratégique et qui est en train de changer de dimension : les frais de nettoyage représentaient 90 millions d’euros en 2019, ils devraient atteindre 160 millions cette année. A cela s’ajoute 55 millions d’euros d’achats de produits sanitaires pour les collaborateurs comme les masques, le gel hydroalcoolique ou les distributeurs de gel. D’ici le 20 juin, plus de 1 000 distributeurs doivent être installés sur le réseau.

Pour Ile-de-France Mobilités, qui estime sa propre perte de recettes à un milliard d’euros sur ces deux mois (et dont le budget annuel tourne autour de 10,5 milliards par an), l’heure des comptes n’a pas sonné. Il ne pourra avoir lieu qu’à la fin de la crise. « A ce moment-là, il y aura une discussion globale avec la RATP mais aussi la SNCF et l’Etat », indique-t-on en rappelant que la RATP vit essentiellement grâce à IDFM qui lui procure 75 à 80 % de ses recettes.

M.-H. P. 

Ewa

La RATP espère entre 1000 et 5000 policiers pour canaliser les flux de voyageurs

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Pour faire respecter les distanciations sociales dans ses métros, RER, trams et bus, comme le demande le gouvernement, la RATP déploie, depuis plusieurs jours, des marquages au sol, des stickers sur son réseau et effectue des tests de gestion des flux. Au total, plus d’1 million de stickers sera déployé.

Elle compte également diffuser sur son réseau à partir du 8 mai un « pacte voyageurs » pour leur demander « de respecter les gestes barrière et d’adopter un comportement civique et responsable ». Ce qui passe notamment par le port obligatoire du masque dans les transports collectifs et le respect de distances minimales avec les autres voyageurs.

Mais pour ne pas dépendre uniquement du bon vouloir des passagers, la RATP va aussi recourir à ses agents (elle prévoit 3 000 agents, dont 150 issus de prestataires privés) pour canaliser les flux aux entrées des stations et dans les grands pôles souterrains de correspondance. Mais ce ne sera pas suffisant, a expliqué Catherine Guillouard, la PDG de la RATP qui était auditionnée hier matin par le Sénat. La dirigeante en appelle donc au gouvernement pour que les forces de l’ordre l’aident dans cette tâche.

La direction de la RATP a imaginé 3 scénarios possibles, allant d’un renfort de 1 000 à, dans le meilleur des cas, 5 000 policiers, a encore indiqué Catherine Guillouard. « Nous allons choisir les lieux les plus stratégiques pour canaliser les flux. Ce sera clairement le tramway et les réseaux ferrés », a-t-elle précisé en expliquant que la régie pourrait s’inspirer du retour d’expérience de la dernière grève.

La Régie attend désormais le décret qui va organiser le déconfinement. Elle prévoit à partir du 11 mai 75 % d’offre de bus, entre 80 et 100 % d’offre de tramway, et 75 % d’offre dans le métro avec une priorité donnée aux lignes les plus chargées, comme la 13 avec 85 % des circulations ou les lignes automatiques 1 et 14 qui fonctionneront totalement. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il sera impossible de contrôler l’ensemble du réseau qui compte 12 300 arrêts de bus (et 4 700 bus), 93 gares routières, 368 stations de métro, 184 arrêts de tram et 5 800 rames de métro, RER et caisses de tram, soit l’un des réseaux de transport les plus denses d’Europe.

M.-H. P. 

Ewa

« A la RATP, on a plus de questions sur la reprise aujourd’hui qu’hier »

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Thierry Babec, le secrétaire général de l’UNSA-RATP, réagit après les annonces du Premier ministre hier sur les conditions de reprise des transports publics.

Ville, Rail & Transports. Comment réagissez-vous suite à la demande du Premier ministre d’imposer le port du masque et le respect de distance physique entre les voyageurs dans les transports publics ?

Thierry Babec. Nous souhaitions le port du masque, c’est donc satisfaisant. Et on ne peut qu’adhérer au principe de distanciation sociale qui vient en complément du port du masque obligatoire. Mais une fois dit cela, en réalité sa mise en œuvre relève de l’utopie !

A la différence de l’avion ou du TGV, on ne réserve pas sa place dans le métro, le bus ou le RER. Même si la RATP condamne un siège sur deux, le dispositif ne fonctionnera que si les passagers le respectent d’eux-mêmes ou s’y plient sous le regard des autres.

Jusqu’à présent, la RATP a condamné les deux premières rangées de sièges derrière les conducteurs de bus et c’est respecté. Il serait question d’isoler les conducteurs grâce à des plexiglass pour regagner quelques m2 pour les voyageurs. Mais ce n’est pas facile d’équiper 4 500 véhicules.

Pour le contrôle et la verbalisation, la RATP fera ce qu’elle peut. Mais ce qui est sûr, c’est qu’avec 12 000 arrêts de bus et 150 stations de métro et de RER, les agents ne pourront pas être partout. Aujourd’hui, on a plus de questions sur les conditions de la reprise qu’hier.

VRT. Il faudra aussi renforcer le niveau de service et aller très vite vers une offre à 100 %… 

T. B. Les rames sont déjà bondées aux heures de pointe sur certaines lignes, comme la 13 ou sur le tramway T1, T3, T5 ou encore sur des lignes de bus dans toute la partie nord et nord-ouest, en Seine-Saint-Denis mais aussi à Gennevilliers, Asnières… Dans ces quartiers les gens n’ont pas le choix et prennent les transports publics pour se déplacer. Le service a déjà été sensiblement renforcé. Avec le déconfinement, il y aura forcément plus de voyageurs et donc des phénomènes de saturation.

Le plan de transport que nous a présenté la direction hier prévoit une offre à 70 % du niveau habituel tous réseaux confondus. Quelques lignes pourraient tourner un peu moins s’il n’y a pas nécessité. Quant aux lignes automatiques, elles seront relancées à 100 %.

VRT. Y aura-t-il selon vous suffisamment de personnels disponibles à la RATP pour assurer un niveau de transport devant rapidement redevenir normal ?

T. B. Avec en moyenne 70 % d’offre, oui. Déjà de nombreuses lignes sont assurées au-delà de 60 % et même à plus de 70 % là où il y a beaucoup de monde aux heures de pointe.

En revanche, je ne sais pas comment cela se passera lorsque nous reviendrons à 100 % d’offre de transport. Tout dépendra du nombre d’agents malades et arrêtés pour garder leurs enfants.

Aujourd’hui, 110 agents sont hospitalisés, dont 10 en réanimation. Par ailleurs, on recense 8 500 agents non disponibles dont 3 500 pour gardes d’enfants. A cela s’ajoutent les agents en chômage partiel. Il y a une quinzaine de jours, il y avait 4 000 personnes en chômage partiel journalier, mais ce chiffre a dû reculer depuis avec la perspective de la reprise.

VRT. Etes-vous satisfait des conditions de désinfection ?

T. B. C’était à mes yeux un gros point noir : alors que la RATP a fortement augmenté ses demandes de nettoyage, ses prestataires n’ont pas toujours suivi, faute de masques et de produits. C’est la RATP qui leur en fournissait. J’ai poussé pour que l’entreprise passe à des process industriels comme le font depuis plusieurs années d’autres réseaux avec des fumigations ou des nébulisations. Il a fallu en passer par toutes les arcanes administratives pour refaire les agréments internes. Maintenant la RATP procède à des tests pour voir si ses prestataires sont capables de passer à un niveau industriel. Des tests de nettoyage par nébulisation (un procédé de vaporisation de gouttes de produit virucide de 20 microns environ, ndlr) sont ainsi en cours dans deux centres bus et sur le métro. Nébuliser 4 500 autobus et plusieurs centaines de rames va demander aux prestataires de nettoyage d’avoir les reins solides !

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

Ewa

La RATP vise 70 % d’offres sur son réseau à partir du 11 mai

(c) Denis Sutton Ratp
AFFLUENCE SUR LA LIGNE 13 : FACADES DE QUAI CNIM CURTIS EN TEST

La présidente de la RATP, Catherine Guillouard, a annoncé le 24 avril sur France Inter qu’elle visait en moyenne 70 % d’offres sur le réseau parisien, contre 30 % actuellement. La RATP assure 500 000 voyages par jour actuellement, contre 12 millions en temps normal.

« Passer pour une entreprise de la taille de la RATP(…) de 30 % à 70 %, en ayant le scénario (de reprise, ndlr) que dans quelques jours pour le 11 mai, c’est un exploit », a-t-elle expliqué, rappelant qu’elle s’était jusqu’ici engagée sur un objectif de 50 %.

Des « ajustements » d’offres sur les lignes les plus fréquentées

Evoquant les images de bus ou rames de métro bondés qui ont circulé ces derniers jours, la présidente de la RATP a reconnu qu’il y avait « des endroits dans le réseau où il y a(vait) une fréquentation importante », évoquant notamment la Seine-Saint-Denis. Dans ce département, « nous avons fait trois ajustements d’offre depuis un mois et nous allons en faire à nouveau : les bus vont passer de 30 % à 50 %, les trams vont passer de 30 % à 60 % », a-t-elle détaillé.

La RATP va également augmenter la fréquence sur la ligne 13, également très fréquentée, de 40 % de l’offre normale vendredi à 50 % dès lundi.

Comme les autres opérateurs de transports publics, la patronne de la RATP plaide pour le port du masque obligatoire, mais pas pour la distanciation sociale qui reviendrait à limiter radicalement la capacité de transport des véhicules. « C’est une question de faisabilité et aussi de savoir si on veut rallumer l’activité économique ou pas », a-t-elle dit. « 70 % de notre offre, cela fait 8 millions de voyages par jour. Si on devait appliquer la distanciation sociale, on ne produirait plus que 2 millions de voyages par jour. Cela veut dire qu’on réduirait par quatre l’emport », a-t-elle précisé.

Il faudra aussi, comme le demande l’UTP au nom de ses adhérents, que les entreprises continuent à recourir le plus possible au télétravail et qu’elles permettent aux salariés contraints de se déplacer d’arriver à des horaires différenciés au travail afin de lisser la fréquentation aux heures de pointe.

Ewa

La RATP distribue des masques à ses agents

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Depuis le 8 avril, la RATP distribue quotidiennement deux masques à ses agents en contact avec le public. « Dans un premier temps, des masques chirurgicaux sont distribués, puis nous passerons à des masques en tissus lavables », explique Thierry Babec, le secrétaire général de l’UNSA RATP. « La RATP a réussi à se réapprovisionner puisque ses anciens stocks avaient été réquisitionnés pour être donnés au personnel soignant », rappelle le syndicaliste.

« L’entreprise s’est mobilisée pour distribuer en quelques jours les masques chirurgicaux ou alternatifs en tissu dans les attachements concernés pour l’ensemble des agents qui concourent à l’exploitation et à la maintenance. La région Ile-de-France a, par ailleurs, proposé de nous aider à pérenniser des stocks », indique la RATP, qui explique vouloir suivre la dernière recommandation de la médecine du travail, dont la doctrine a évolué sur le port du masque.

Cette mesure de protection, réclamée par les agents, s’ajoute au dispositif déjà en place comme la fermeture des portes avant pour protéger les conducteurs de bus et la montée dans le bus par l’arrière ou encore le renforcement du nettoyage des rames, des bus et des lieux de travail.