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Ewa

Résultats 2024 : la RATP redresse ses comptes

RATP

L’activité du groupe RATP progresse grâce à un niveau historique de ses investissements mais son endettement reste supérieur à 5 milliards.

Entrée dans la toute dernière ligne droite dans les négociations pour le renouvellement de son contrat avec Ile-de-France Mobilités, qui devraient aboutir en mai, la RATP se devait de démontrer deux choses. D’abord qu’elle reste un partenaire solide financièrement. Ensuite, qu’elle a consenti des efforts, sur le plan opérationnel, pour augmenter la production et la qualité sur l’ensemble des réseaux. A l’issue de son conseil d’administration, le groupe a présenté le 7 mars des résultats 2024 en ligne avec la trajectoire fixée par son PDG Jean Castex.

Le chiffre d’affaires du groupe affiche une hausse de 10 % à 7,1 milliards d’euros. Il est tiré par l’augmentation de l’offre de transport et l’amélioration de la production en Île-de-France, ainsi que par le développement de ses filiales en France et à l’international.

Résultat net positif

Son endettement reste « maîtrisé ». Il s’établit à 5,7 milliards d’euros, en progression de 128 millions par rapport à 2023. Le résultat net positif de 85 millions d’euros (contre -109 millions en 2023), et grimpe même à 204 millions d’euros, grâce à la prise en compte de l’apport exceptionnel d’actifs fonciers et immobiliers réalisé au profit de sa filiale de logement social RATP Habitat. Sur le plan opérationnel, le groupe va pouvoir compter sur la cession de son activité de bus londoniens, structurellement déficitaire et espère redresser celle de ses bus touristiques. Il a conclu le 28 février, avec son homologue First Group, leader britannique du rail, la vente de trois réseaux de bus londoniens, dont RATP Dev cherchait depuis 2022 à se séparer. « Cela va vous permettre d’engager une nouvelle phase de croissance rentable », promet Jean-Yves Leclercq, directeur financier et de la performance durable du groupe.

Cette année encore, la RATP a réalisé des investissements historiques en Île-de-France d’un montant de 2,5 milliards (+5,7 % par rapport à 2023). « Nous avons restauré un niveau de production élevé, amélioré la qualité du service sur tous les réseaux », insiste Jean Castex. La satisfaction des voyageurs est en progression sur le réseau RATP, à 86,9% contre 85,9% en 2023. Autre bonne nouvelle pour l’opérateur, l’absentéisme qui avait flambé avec le covid, baisse de 2,5 jours sur l’année. Le développement de logements sociaux, via la filiale RATP Habitat est l’une des mesures mises en œuvre pour lutter contre ce fléau. Cette offre devrait permettre aux salariés qui en bénéficieront de réduire le temps de trajet domicile-travail. Le groupe affirme avoir également relevé son niveau de vigilance pour lutter contre la fraude aux arrêts maladie. La direction se refuse à dévoiler une moyenne de jours d’absence sur son effectif total mais reconnaît que les métiers au contact du public sont les plus impactés et que les sanctions commencent à porter leurs fruits. « Au global, c’est minoritaire mais loin d’être anecdotique, concède la direction, puisque les arrêts maladie sont souvent synonymes d’un deuxième emploi ».

Nouveaux business

En Île-de-France, la RATP a remporté deux des trois premiers lots attribués par Île-de-France Mobilités sur le réseau des bus parisiens, ainsi que le contrat d’exploitation des tram-trains T12 et T13. En France, la régie parisienne s’est vu attribuer les réseaux ferrés (métro, tramway, funiculaires et liaison aéroport) et navettes fluviales de Lyon, les réseaux de transport de Bayonne et du littoral basque, de Quimper, de Saintes Grandes Rives, de Brive, de Caen la mer, de Narbonne ou encore d’Ardenne Métropole.

A l’international, RATP Dev a remporté les réseaux de Winston-Salem en Caroline du Nord, de Visalia en Californie, la ligne de métro automatique Jurong Region Line à Singapour, en partenariat avec SBS Transit. Le groupe bénéficie aussi de l’extension des réseaux exploités à l’international, notamment à Riyad, avec la mise en service commerciale des lignes 1 et 2 du métro, celle des lignes T3 et T4 du tramway de Casablanca et de la ligne 3 du métro du Caire. Enfin, RATP Maintenance Services, filiale de maintenance multi-technique, a gagné trois contrats avec le groupe ADP pour la maintenance des ascenseurs, des monte-charges et des appareils translateurs des aéroports d’Orly et de Roissy Charles-de-Gaulle.

Le trafic toujours sous son niveau de 2019

En dépit d’une progression de +4,3 % du trafic voyageurs en Île-de-France, à 3 108 millions de voyages sur l’année, le trafic n’est toujours pas remonté à son niveau d’avant pandémie. Il bénéficie cependant de la nette amélioration de la production sur les réseaux bus et métro, les prolongements de lignes, et l’effet de retournement des évènements défavorables de 2023 (grèves et émeutes urbaines). Il reste inférieur en moyenne de – 10% à son niveau pré-covid. Plusieurs raisons à cela : l’installation durable du télétravail et le report vers les mobilités douces. Le week-end, la fréquentation a retrouvé son niveau de 2019.

 

L’après-JO : des progrès dans l’organisation à confirmer

Avec 30 000 agents opérationnels mobilisés, aidés de 2 700 volontaires de toute l’entreprise, la RATP a rempli sa mission et promet que « des progrès dans l’organisation vont être pérennisés ». A l’occasion des JO, trois lignes ont été prolongées, la gestion des flux avec le PC canalisation a été améliorée, tout comme celle des colis abandonnés grâce au doublement des équipes cynotechniques, ou à la modernisation d’écrans d’information voyageurs modernisés. Plusieurs extensions majeures du réseau francilien ont aussi été opérées : prolongement du tramway T3b à Porte Dauphine en avril (3,2 km), prolongements des lignes 11 à Rosny-Bois-Perrier (6 km) et 14 à St Denis-Pleyel et Aéroport d’Orly (15,6 km) en juin. L’automatisation de la ligne 4 du métro s’est achevée en janvier 2024 et le tramway T1 compte de nouvelles rames TW20.

Ewa

La SNCF engrange pour la quatrième fois consécutive un exercice très bénéficiaire

TGV SNCF Atlantique à Bordeaux
Le record de 2022 n’a pas été battu mais pour la quatrième année consécutive, le groupe SNCF est bénéficiaire avec un résultat net positif de 1,6 milliard d’euros. Il fait mieux qu’en 2023 (1,3 milliard), mais moins bien qu’il y a deux ans (2,4 milliards d’euros).

Ces bénéfices vont lui permettre de poursuivre des investissements qui ont atteint l’an dernier un autre record : près de 11 milliards d’euros dont plus de 95% dans le ferroviaire en France. Ils vont aussi assurer à Jean-Pierre Farandou, dont le mandat prend fin en mai 2025, une sortie sur un bilan « en ligne avec ses objectifs ».

« Tous les engagements que j’avais pris ont été tenus », a insisté jeudi matin le président, lors de la présentation des résultats 2024, en soulignant sa maitrise de l’endettement du groupe. Le chiffre d’affaires de 43,4 milliards d’euros, dont un tiers est réalisé à l’international, affiche une progression de 4,8% par rapport à 2023. Sa croissance est tirée par la branche voyageurs, qui regroupe SNCF et Keolis. Elle a atteint + 5,4% sur les lignes TGV en France et en Europe, + 7,5% pour les TER, +7,1% pour les Intercités et + 4,4% pour le Transilien, réseau encore impacté par le télétravail. L’activité de Keolis, qui a remporté de nouveaux appels d’offres aux Etats-Unis, à Houston et à Austin, augmente de 9,6%.

15 millions de places supplémentaires

Jean-Pierre Farandou a réaffirmé que les tarifs pratiqués sur la longue distance étaient maintenus volontairement « au plus juste », conformément à la stratégie de volume qu’il défend. « La hausse des coûts n‘a pas été répercutée dans sa totalité sur les prix de vente et nous avons amélioré l’exploitation », répète-t-il.

Le groupe a réussi en 2024 à proposer 15 millions de places supplémentaires avec un parc contraint en attendant l’arrivée des premières rames commandées à Alstom. Ce nouveau TGV, en phase d’expérimentation, devrait être mis en service début 2026. « On peut comprendre qu’avec la dose d’innovation qu’il comporte, la phase d’expérimentation prenne du temps. Je préfère attendre quelques mois supplémentaires mais qu’il fonctionne ! », a commenté le PDG, en espérant que la signature d’un contrat entre Alstom et le Maroc, portant sur 18 trains à grande vitesse de nouvelle génération entrainera l’ouverture d’une nouvelle ligne de production chez l’équipementier.

Côté fret, l’activité de Rail Logistics Europe affiche +7,9%, tandis que celle de Geodis reste stable (+0,3%). Le chiffre d’affaires a été impacté par le ralentissement économique mondial, qui a entrainé une baisse des volumes transportés en France, en Europe, comme aux Etats-Unis.

« Pas un euro ne sort de la SNCF »

La rentabilité du groupe va lui permettre de maintenir des investissements dans « la qualité du service » qui reste une priorité alors que la concurrence s’intensifie. « Pas un euro ne sort de la SNCF », a rappelé Jean-Pierre Farandou. En 2024, le groupe a financé ses projets à hauteur de 50%, en fonds propres et d’1,7 milliard d’euros tirés du fonds de concours. « Cela correspond aux dividendes auxquels l’Etat renonce et qui sont fléchés vers le groupe », précise la direction.

SNCF Réseau a ainsi bénéficié de 5,5 milliards d’euros dont plus de la moitié pour la régénération du réseau principal. 3,7 milliards ont permis l’acquisition et la rénovation de matériels roulants et l’adaptation de l’outil industriel ferroviaire. Un milliard d’euros ont été consacrés à la modernisation et à l’entretien des gares.

L’entretien du réseau reste une priorité. Le groupe ferroviaire entend consacrer 2,3 milliards d’euros supplémentaires entre 2024 et 2027 à sa régénération. Au-delà de la période, Jean-Pierre Farandou estime à 1,5 milliard d’euros par an les montants nécessaires pour garantir la qualité de service. Elle sera déterminante pour permettre au groupe de faire face à la concurrence sur les lignes rentables. Leurs profits risquent d’être « écrémés » par les nouveaux opérateurs au point d’impacter « le cercle vertueux ». Quant aux lignes déficitaires, la SNCF ne veut pas se retrouver seule à « assumer la politique d’aménagement du territoire ». Mais à ce sujet, la décision est justement aux mains des politiques.

27 000 nouveaux collaborateurs

Si un plan de réduction des coûts et de performance a bien généré 500 millions d’euros d’économies, il ne s’est pas fait au détriment de « l’équilibre économique et social » pour lequel Jean-Pierre Farandou s’est engagé. Au contraire, la croissance « profitable » de la SNCF fait l’objet « d’un retour » aux salariés qui se traduit par une amélioration de leur pouvoir d’achat. La rémunération de 150 000 cheminots va augmenter de 17%, en moyenne, sur trois ans.  Les recrutements ont également repris, signant une « inversion de la courbe de réduction d’emploi ». Le premier recruteur de France a engagé l’an dernier 27 700 nouveaux collaborateurs dont 18 500 en CDI. Ces embauches concernent 23% de femmes, contre 21,5% en 2023 et porte l’effectif total du groupe à 290 000 salariés, dont 217 000 en France.

Ewa

Résultats sans précédent pour Getlink

Géraldine Périchon et Yann Leriche présentent les résultats 2023 de Getlink.

L’expression peut sembler galvaudée, voire insolente, dans un contexte de crise énergétique et économique. Mais les chiffres 2023 de Getlink sont historiques, tant pour le chiffre d’affaires que pour les résultats, dans la ligne des annonces du premier semestre de l’an passé. Le chiffre d’affaires 2023 atteint en effet 1,829 milliard d’euros (à comparer à un milliard d’euros en 2019… mais c’était avant la mise en service du câble transmanche Eleclink), un record, tout comme l’ebitda de 979 millions d’euros. Par rapport à 2022, année de retour à la normale, ces deux indicateurs progressent de 14 % et 11 % respectivement.

Et dans l’ensemble, l’avenir semble aussi prometteur, tant à court terme, avec la célébration du trentenaire du tunnel sous la Manche, qu’à plus long terme, avec des mesures contre le dumping social dans certaines compagnies de ferries, le développement fulgurant des transports d’énergie par la filiale Eleclink et la promesse de nouvelles liaisons en train à grande vitesse entre la Grande-Bretagne et le continent.

Un quart des marchandises vers la Grande-Bretagne passe par le Tunnel

Malgré ces perspectives prometteuses, le marché de base de Getlink – le transport de voyageurs et de fret à travers la Manche – reste « difficile », de l’aveu du groupe, dont les résultats sont contrastés entres ses diverses activités. Getlink peut se féliciter d’être en tête sur le marché transmanche du fret, le tunnel voyant passer un quart de toutes les marchandises vers la Grande-Bretagne ! Mais la baisse du trafic camions est quand même de 17 % par rapport à 2022. Quant à ses navettes passagers, elles ont une part de marché supérieure au niveau d’avant-crise (en hausse de 6 %) et, surtout, les voyageurs à bord des trains à grande vitesse Eurostar sont de retour. Tous modes confondus (sauf l’avion), le tunnel assure 58 % du marché voyageurs transmanche, face aux ferries sur le détroit.

La reprise post-covid est réelle, mais comme le montrent les résultats en baisse des navettes fret, l’économie britannique est en demi-teinte et la concurrence est rude avec les ferries, dont deux compagnies se livrent à un dumping social éhonté. Et pour les navettes Le Shuttle – faut-il y voir un effet du Brexit ? -, un des segments du marché s’est effondré par rapport à 2019 : les courts séjours (allers et retours dans la journée ou sur deux jours). Les voyages plus longs, qui représentaient quatre cinquièmes du marché en 2019 et la quasi-totalité en 2023, ont quant à eux progressé, mais de 3 % seulement. Et le mix énergétique était défavorable en 2023 pour les navettes Eurotunnel, qui marchent à l’électricité, par rapport aux ferries, alimentés au fioul lourd…

Parmi les activités de Getlink, Eurotunnel reste la plus importante, avec un CA de 1,121 milliard d’euros, en progression de 8 %. Yann Leriche, DG de Getlink, se félicite de la forte croissance d’Eurostar, assurent que son groupe « fera tout pour aider à croître » l’opérateur de trains à grande vitesse, qui ne devrait bientôt plus être seul sur le marché transmanche. En effet, deux nouveaux entrants, Evolyn et Heuro, se sont manifestés « et il y en aurait d’autres », comme l’indique le DG de Getlink, qui souligne la nécessité de faciliter l’arrivée de ces nouvelles entreprises ferroviaires, comme annoncé en décembre dernier.

Eleclink représente déjà près de la moitié du CA d’Eurotunnel

Dernier venu dans la famille Getlink, et « première mondiale pour un câble en courant continu dans un tunnel sous-marin », Eleclink affiche en 2023 un CA de 558 millions d’euros, soit déjà de l’ordre de la moitié de celui d’Eurotunnel au bout de sa première année de pleine exploitation ! Et les résultats devraient rester très élevés, dans le mesure où les différences de prix entre France et Grande-Bretagne se maintiennent, mais que l’électricité ne se stocke pas…

Enfin Europorte est plus modeste, avec ses 150 millions de CA, mais quand même un ebitda de 29 millions. Soit « un profit là où nos concurrents perdent de l’argent », comme le rappelle Yann Leriche, qui reconnaît que la filiale de fret ferroviaire de Getlink « a un peu souffert en début d’année des grèves de l’opérateur sur le réseau », ainsi que des prix de l’énergie. « Europorte a fait preuve de résilience », souligne Géraldine Périchon, directrice administrative et financière de Getlink.

Un investissement de 159 millions d’euros

Si Getlink va toujours de l’avant, le groupe n’oubliera pas de fêter les 30 ans du tunnel le 6 mai prochain et fera traverser la Manche à la flamme paralympique en août. Mais l’investissement reste le maître-mot, à hauteur de 159 millions d’euros afin de garder ou renforcer ses avantages par rapport à la concurrence. Ainsi, une première navette passagers devrait être rénovée en fin d’année et les terminaux sont entièrement réaménagés (après modélisation par jumeau numérique) afin que les usagers du tunnel puissent passer aussi vite qu’avant le Brexit. Et parmi ses autres avantages compétitifs, Getlink accorde une grande importance aux indicateurs ESG (environnement, social, gouvernance) : « nous ne sommes pas très loin de nos objectifs de réduction de CO2 pour 2025 », avec une marge décarbonée de 97 %, alors que les objectifs de féminisation ont été dépassés en 2023 (50 % du comité exécutif, 28 % des équipes).

Selon Yann Leriche, « 2024 sera une année de transition pour Eurotunnel », dans un contexte d’évolutions règlementaires positives pour Getlink, car mettant fin au dumping social de certains de leurs concurrents : les deux pays riverains de la Manche ont légiféré dans ce sens et « nous attendons le décret français et la loi d’application britannique ». Et le principe pollueur-payeur devrait commencer progressivement à être appliqué aux ferries.
Côté ferroviaire à grande vitesse, Getlink attend beaucoup de la rénovation de la gare d’Amsterdam, qui devrait permettre aux trains Eurostar d’exploiter un potentiel de 3 millions de voyageurs annuels, la capacité d’embarquement du terminus néerlandais passant de 250 voyageurs à 700. Quant aux concurrents d’Eurostar, ils ne sont pas pour demain… mais pour après-demain : par exemple, « le TGV M n’est pas prêt à 100 % pour le tunnel, mais presque, et le travail en amont a été fait pour qu’une série permette de rouler chez nous ».

Patrick Laval

Ewa

L’année 2021 s’est finalement mieux passée que prévu pour la SNCF

Siège sncf

La SNCF s’en sort mieux que prévu : en 2021, malgré les longues périodes de restrictions sanitaires, elle a enregistré un bénéfice net de 900 millions d’euros alors qu’elle affichait une perte de près de trois milliards un an auparavant. Un résultat positif qui s’explique principalement par le produit de la cession de sa filiale Ermewa qui lui a apporté une plus-value d’un bon milliard. Le résultat net récurrent (qui exclut les éléments exceptionnels) est lui négatif à 185 millions d’euros

Le chiffre d’affaires réalisé en 2021, de 34,8 milliards d’euros (en hausse de 15 % par rapport à 2020), est quasiment revenu au niveau de 2019, même si la profitabilité du groupe n’est pas aussi élevée.

Croissance de l’activité tirée par Geodis

Le chiffre d’affaires global est avant tout porté par Geodis, dont l’activité a fait un bond de 33 % en deux ans (à 10,9 milliards d’euros), une performance qui explique la moitié de la hausse du chiffre d’affaires du groupe. La direction insiste aussi sur la capacité de résilience de l’entreprise qui a su adapter son offre et sa politique commerciale en fonction de la fréquentation de ses trains. Notamment au cours du second semestre quand l’activité a connu un fort rebond.

Plus précisément, le chiffre d’affaires de SNCF Voyageurs (TGV, Intercités, TER et Transilien) progresse de 14 % (à 13,71 milliards d’euros) mais reste sous son niveau de 2019. Les activités fret et logistique exercées sous la bannière de Rail Logistics Europe ont également bien tiré leur épingle du jeu, engrangeant 226 millions d’euros de marge opérationnelle. Fret SNCF, en particulier, revient dans le vert, ce qui n’était pas arrivé depuis de très nombreuses années. Un motif de satisfaction fort pour Jean-Pierre Farandou qui parle d’un « beau signal » pour le fret ferroviaire en France. Fret SNCF doit son redressement notamment à la hausse des volumes transportés, aux efforts de productivité (comprenant la réduction des frais de structure) mais aussi à l’aide financière des pouvoirs publics qui ont décidé de soutenir les wagons isolés et de réduire le coût des péages payés par les opérateurs de fret ferroviaire.

Du côté des gestionnaires d’infrastructures, le chiffre d’affaires de SNCF Réseau croît de 12 % comparé à 2020, tandis que celui de Gares & Connexions progresse de 4 % (mais ses revenus restent inférieurs de 12 % à ceux de 2019).

Poursuite des plans d’économies

Le plan d’économies drastique mis en place en 2021, qui a atteint 1,9 milliard d’euros, après un programme d’économies de 2,5 milliards l’année précédente, a aussi permis d’atténuer les effets de la crise sanitaire (dont le coût total est estimé à 10 milliards d’euros). « Nous avons ajusté l’ensemble de nos dépenses pour récupérer l’impact négatif sur le chiffre d’affaires », commente le PDG de la SNCF. Selon Laurent Trevisani, le directeur général délégué Stratégie et Finances, la SNCF a réussi à compenser l’impact négatif de la crise dans une fourchette de 40 à 50 %. Enfin, malgré le contexte difficile, la SNCF, épaulée par l’Etat, a continué à investir en 2021 à hauteur de 10,3 milliards d’euros.

L’ensemble de ces résultats « conforte la stratégie de diversification de notre portefeuille d’activités », estime Laurent Trevisani. Geodis est le « second poumon économique du groupe », commente Jean-Pierre Farandou. « Quand l’un (le TGV) va mal, l’autre est là », poursuit-il, se félicitant de ces « business models indépendants ».

Retour à un cash-flow libre à l’équilibre attendu en 2022

« Tout cela nous rend confiant sur le retour en 2022 à un cash-flow libre à l’équilibre, conformément aux engagements financiers pris avec l’Etat », ajoute le patron du groupe, qui compte sur la hausse de l’activité et sur la poursuite du plan de performance. Il faudra notamment continuer à réaliser des économies « de quelques centaines de millions d’euros », selon le directeur des Finances.

Les indicateurs financiers sont aussi encourageants du point de vue de l’endettement, après la reprise par l’Etat de 35 milliards d’euros. L’endettement, qui était auparavant de quelque 60 milliards d’euros, est tombé à 26,3 milliards au 1er janvier 2022. « Rapporté à la MOP espérée en 2022, le ratio de solvabilité devrait être proche d’une structure financière équilibrée », précise Laurent Trevisani. L’entreprise se donne l’objectif de recourir à des financements 100 % durables à l’horizon 2025.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Forte hausse du carnet de commandes d’Alstom sur le premier semestre

Centre d'excellence intérieurs Alstom

Alstom, qui a présenté ce matin les résultats du premier semestre de son exercice 2021-2022, affiche des prises de commandes en forte hausse : elles atteignant 9,7 milliards d’euros, soit une hausse de 81 % par rapport à la même période de l’année précédente. Des commandes venant tout particulièrement d’Europe (6,3 milliards d’euros), notamment du Danemark avec la fourniture de 100 trains Coradia Stream et 15 ans de maintenance (représentant 1,4 milliard d’euros).

Au total le montant total du carnet de commandes s’établit à 76,4 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires atteint de son côté 7,4 milliards d’euros sur le semestre, en croissance de 14 %, et le résultat net atteint 172 millions (168 millions un an plus tôt). Alstom confirme par ailleurs que « l’exécution des projets non-performants devrait durer 2 à 3 ans« .

Le groupe, qui a racheté son concurrent Bombardier,  indique avoir « complètement déployé » sa nouvelle organisation durant le premier semestre. « Alstom confirme l’objectif de générer 400 millions d’euros d’économies annualisées entre la quatrième et la cinquième année après la finalisation de l’acquisition de Bombardier Transport en date du 29 janvier 2021« , précise-t-il.

A moyen terme, « Alstom vise un taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires supérieur à 5 %, soutenu par une forte dynamique de marché et un carnet de commandes inégalé de 76,4 milliards d’euros au 30 septembre 2021, garantissant environ 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les trois prochaines années« .

Ewa

Transdev pointe un exercice 2020 très négatif mais un bilan solide

Thierry Mallet PDG de Transdev

Côté Transdev, qui présentait ce matin ses résultats 2020, le ton est direct : « 2020 a été une très mauvaise année avec un effet négatif très important », souligne Marcos Garcia, le directeur financier. L’activité, qui a reculé de 9 % avec une perte de 700 millions d’euros en 2020 par rapport à 2019, s’établit à près de 6,8 milliards d’euros. La France, où la fréquentation des réseaux de transports publics exploités par Transdev, s’élevait en moyenne à 46 %, est particulièrement touchée par ce recul.

Après les mesures prises comme le recours au chômage partiel ou la diminution de l’offre, l’impact de la Covid se chiffre à 285 millions d’euros. La perte nette s’établit à 109 millions d’euros, soit un recul de 155 millions d’euros par rapport à 2019. « Nous avons réussi à la maîtriser grâce à des mesures d’économies et à des cessions. Et on a continué à investir massivement en 2020 : 721 millions d’euros, notamment au service des réseaux », souligne Thierry Mallet, le PDG du groupe.

Pour résister à la crise, le groupe, détenu par la Caisse des dépôts et l’allemand Rethmann, a stoppé les activités balayées par la Covid-19. En particulier, dès avril, il est sorti de la quasi-totalité des activités B2C aux Etats-Unis. « Le groupe a coupé ce qui devenait des foyers de pertes récurrentes », souligne Marcos Garcia. Un mouvement de désengagement des activités déficitaires avait déjà été engagé par Transdev dès 2018 (avec les activités B2C, taxis, navettes d’aéroports, puis les cars longue distance Eurolines-Isilines) pour se recentrer sur le cœur de métier au service des collectivités locales et des entreprises. Ce resserrement de portefeuille lui a sans doute permis de mieux absorber la crise.

De plus, ajoute la direction, le transport public étant une activité à faibles marges mais à coûts fixes élevés, les clients ayant conscience de l’importance du maintien de ce service public ont accéléré leur vitesse de paiement dans quasiment tous les pays. Et la quasi-totalité des pays ont apporté leur soutien, soit en cash, soit en différant des impôts.

Conséquence, assure Transdev, la position financière du groupe est solide. La dette se monte à 1,3 milliard d’euros selon les normes IFRS (et 320 millions d’euros sans en tenir compte), soit une diminution de 558 millions d’euros. « Ce niveau d’endettement nous permet d’envisager la suite avec sérénité », souligne le groupe.

D’autant que, malgré la crise, en 2020, les appels d’offres n’ont pas cessé. « Nous avons connu des succès sur tous les territoires », rappelle Thierry Mallet, citant des contrats gagnés en France, notamment en Gironde ou dans l’Oise, et à l’international, à Stockholm, à Sao Paulo ou encore les renouvellements des contrats à Phoenix ou à San Diego, représentant 1,7 milliard sur le carnet de commandes.

Pour 2021, la prudence est de mise. « On démarre l’année avec beaucoup d’incertitude. Le point de départ est sain mais on sait que la route sera encore compliquée », souligne Thierry Mallet. Aujourd’hui, l’offre est revenue à un niveau quasi normal, et on constate très peu de baisses de l’offre, précise-t-il. Parmi les priorités, « il faudra reconquérir les passagers, même si on sait qu’ils ne reviendront pas tous », poursuit le patron de Transdev.

Dans ce but, le groupe va continuer à se déployer sur le terrain au détriment du siège qui rassemble aujourd’hui 300 personnes et ne devrait plus en compter à l’avenir que 250. Selon Thierry Mallet, « la crise sanitaire a démontré l’importance d’avoir une organisation agile et locale comme nous cherchons à le faire depuis quelques années ».

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Malgré la crise, Alstom maintient ses objectifs

Assembly of the AGV trailers for NTV .La Rochelle

L’optimisme est de mise chez Alstom qui présentait ce matin les résultats de son exercice 2019-2020. Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, Alstom a enregistré 9,9 milliards d’euros de commandes, ce qui porte son carnet de commandes à 40,9 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires a atteint 8,2 milliards d’euros et le résultat net 446 millions d’euros.

« La profitabilité est en hausse, le cash-flow s’est amélioré », commente Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, « L’année 2019-2020 est en ligne avec nos objectifs », ajoute-t-il. En revanche, la baisse de la production durant la période de confinement n’est pas rattrapable et le prochain exercice en sera forcément impacté du point de vue financier. Le groupe prévoit un plan d’économie pour en amortir les conséquences. « Nous limiterons les recrutements et baisserons nos charges », se borne à indiquer Henri Poupart-Lafarge.

Mais les perspectives à plus long terme sont positives. « Alstom sera prêt quand le marché rebondira », affirme le dirigeant qui confirme les objectifs 2022-2023 du plan Alstom in Motion (ce plan prévoit notamment une hausse moyenne de l’activité de 5 % par an entre 2019 et 2023).

« Nous souhaitons, tout en respectant les gestes barrière, retrouver une production normale voire l’accélérer car certains clients nous demandent de rattraper les retards », poursuit le dirigeant. A plus long terme, ce dernier se dit confiant, « convaincu de la pertinence du ferroviaire ». Et il confirme la clôture de la transaction avec Bombardier au premier semestre 2021.

M.-H. P. 

Ewa

Déjà 2 milliards d’euros de manque à gagner pour la SNCF

Paris Gare de l'Est, jour de grève.

Début mai, la SNCF calculait que son manque à gagner dû à la crise du coronavirus atteignait 2 milliards d’euros. On peut y ajouter le milliard d’euros de pertes enregistré suite à la grève dans les transports en décembre puis en janvier. Evoquant cette situation financière, Jean-Pierre Farandou a indiqué le 2 mai que « la notion d’un plan d’aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable », puisqu’Air France et Renault en ont bénéficié.

L’Etat a laissé la porte ouverte mais jugé prématuré d’en discuter à ce stade, à travers des déclarations du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et du secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, au lendemain de cet appel du PDG du groupe ferroviaire.

« Tant que nous n’avons pas une vision extrêmement précise du coût qu’aura porté le coronavirus sur la SNCF, d’ailleurs tant que nous ne connaissons pas non plus la dynamique de reprise, notamment de l’offre TGV, nous n’avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF », a dit M. Djebarri le 3 mai sur France 3. De son côté, interrogé dans Forum Radio J, Gérald Darmanin a affirmé que « l’Etat a toujours été au rendez-vous pour soutenir d’abord des grandes entreprises nationales, c’est le cas d’Air France, et encore plus quand ça lui appartient, comme c’est le cas de la SNCF ». Et il a ajouté : « Nous verrons bien (comment évolue la situation) et nous aiderons la SNCF. Après, chacun devra faire des efforts (…) car l’Etat ne peut pas tout compenser à l’euro près pour tout le monde », tout en rappelant que « l’Etat aide déjà beaucoup la SNCF puisque plus de 100 000 agents de la SNCF sont en chômage partiel payés par l’Etat ».

 

Ewa

Tisséo évalue ses pertes à 30 millions d’euros

Toulouse Tisséo Bus Linéo 2 aux heures de pointe mars 2017

30 millions d’euros. C’est le montant des pertes enregistré par Tisséo depuis le début de la crise sanitaire. Même si ce chiffre n’a pas été confirmé par la direction de la régie des transports en commun de l’agglomération toulousaine, il aurait été donné aux syndicats lors d’un CSE extraordinaire consacré à la mise en chômage partiel des salariés et rapporté par la Dépêche du Midi.

Cette perte se compose de 10 M€ par mois liés à une baisse de la fréquentation de 95 % depuis le début du confinement et à la mise en place de mesures de gratuité. La deuxième partie de la perte, estimée à 20 millions, correspond au non-paiement du versement transports (VT), payé par les entreprises de plus de 11 salariés (263 M€ en 2018).

Ces chiffres ont été donnés aux syndicats pour justifier le refus de la direction de verser une prime d’activité aux salariés effectuant un service pendant la crise sanitaire. Plus de 1 300 conducteurs et conductrices de bus et de tramway, ainsi que 450 personnes responsables de l’entretien et de la maintenance travaillent en semi-activité par roulement, tandis que 270 agents sont en télétravail.

Le service de communication de Tisséo a précisé n’être « pas encore en mesure d’évaluer précisément le manque à gagner ». L’impact négatif se poursuivra en effet après la sortie du confinement.

Sacha Briand, vice-président en charge des finances de Toulouse Métropole a déclaré au journal local que « la chute de l’activité économique aura un effet différé » (en 2021 et 2022 sur les cotisations foncières et sur la valeur ajoutée payées par les entreprises), indiquant également que Toulouse Métropole « négocie avec le gouvernement, via France Urbaine, pour que le VT soit garanti ».

Catherine Stern

Ewa

Keolis a plongé dans le rouge en 2019

BHNS tram'bus Bayonne

Malgré un chiffre d’affaires en forte croissance l’an dernier à plus de 6,5 milliards d’euros (+ 10,9 % par rapport à l’exercice précédent) dû à l’effet « année pleine » de plusieurs contrats importants (notamment celui attribué par l’autorité Transport for Wales), Keolis a clôturé son exercice 2019 sur une perte nette de 72 millions d’euros (contre un résultat net de 31 millions en 2018).

Une année marquée par la cession de l’opérateur LeCab…

Ce résultat négatif s’explique par des éléments exceptionnels comme la décision de se défaire de certaines activités, notamment dans le secteur BtoC avec la cession en juillet denier du très déficitaire opérateur de VTC LeCab. S’ajoutent des charges de restructurations pour ses bus aux Etats-Unis et pour prendre en compte des pertes sur des contrats ferroviaires en Allemagne.

Hors exceptionnels, la direction met en avant un « résultat net récurrent » positif, en hausse de 7,3 % à 84 millions d’euros.

…par l’acquisition de CarPostal et le gain du T9

En France, l’année a été marquée par l’acquisition, auprès de La Poste Suisse, des activités françaises de CarPostal, bien implantées dans l’est de la France, note la filiale de transport public de la SNCF, en estimant que cette acquisition, la plus grosse qu’elle ait jamais réalisée en France, lui permet d’augmenter son chiffre d’affaires annuel de plus de 100 millions d’euros.

En Ile-de-France, où les perspectives de développement sont majeures pour l’avenir, Keolis se félicite du « gain emblématique du tram T9, première ligne de tramway mise en appel d’offres par Île-de-France Mobilités ».

Mais des perspectives sombres avec la crise du coronavirus

A l’international, le groupe a notamment remporté trois contrats importants, tous liés à l’exploitation de bus fonctionnant aux énergies alternatives, aux Pays-Bas (346 bus électriques), en Norvège (une centaine de bus électriques, une quarantaine fonctionnant avec des biocarburants) et en Suède (bus biodiesel).

Enfin côté Effia, le groupe a consolidé ses positions avec l’acquisition de Mypark, acteur belge du stationnement et connu, hors acquisitions, une forte hausse de son chiffre d’affaires (+ 13,6 %).

Ce tableau globalement positif est en train de s’assombrir puisque le groupe s’attend cette année à perdre « plusieurs centaines de millions d’euros » à cause du coronavirus, selon Patrick Jeantet, son PDG.

M.-H. P.