Les comptes de Fret SNCF sont repassés pour la première fois dans le vert en 2021
Mis à jour le 17 février 2022
Invité ce matin à s’exprimer devant le Club VRT, Frédéric Delorme, le président de Rail Logistics Europe, a indiqué que Fret SNCF, jusqu’alors chroniquement déficitaire, était redevenu bénéficiaire en 2021. Un bon résultat obtenu en avance sur les prévisions qui tablaient sur un équilibre en marge et en cash flow en 2023. Le montant du bénéfice devrait être modeste « un peu au-dessus de l’équilibre« , a précisé Frédéric Delorme, renvoyant à la présentation des comptes de la SNCF, le 24 février. Rappelons qu’en 2020, les pertes avaient atteint 105 millions d’euros.
Fret SNCF doit son redressement à la hausse de l’activité, aux efforts de productivité (comprenant la réduction des frais de structure), à la cession d’actifs mais aussi à l’aide financière des pouvoirs publics (via des aides aux péages et aux wagons isolés) qui a permis de faire passer ce cap.
« Toutes les filiales sont dans le vert en 2021« , a poursuivi le patron des activités fret et combinées du groupe SNCF, qui regroupent outre Fret SNCF, Captrain, Naviland Cargo, VIIA et Forwardis. Le patron de Rail Logistics Europe estime que le volume d’activité d’avant-crise sera retrouvé à partir de cette année.
Pour faire progresser la part du rail, solution permettant de réaliser immédiatement des gains environnementaux et énergétiques, Frédéric Delorme plaide pour un « plan Marshall » pour le réseau ferroviaire. 2,8 milliards par an pour régénérer le réseau ferré n’est pas suffisant, estime-t-il. Selon lui, il faut investir massivement car sinon, dans dix ans ce sera trop tard alors que l’industrie a besoin du transport ferroviaire. Désormais, indique encore le dirigeant, lorsqu’ils choisissent leurs transports, les chargeurs demandent à voir le bilan carbone de chaque mode, alors qu’avant ils ne s’intéressaient qu’aux prix. Ce qui donne un vrai avantage compétitif au rail.
L’objectif est de faire passer la part du fret ferroviaire de 9 % aujourd’hui à 18 % en 2030. Un objectif partagé au sein de l’Alliance 4F, qui réunit les acteurs du fret ferroviaire. S’ils ont tous ensemble salué la stratégie nationale pour le fret ferroviaire présentée en septembre dernier, ils estiment qu’il reste une bonne dizaine de milliards à investir si on veut vraiment doubler la part du ferroviaire dans dix ans.
Marie-Hélène Poingt
Retrouvez l’intégralité du compte-rendu de l’intervention de Frédéric Delorme devant le Club VRT dans le numéro de mars de Ville, Rail & Transports.