En recherche d’investisseurs pour déployer sa nouvelle flotte électrique, Cityscoot, opérateur de scooters en libre-service présent à Paris et dans 17 villes de la petite couronne, mais aussi à Milan et Turin en Italie, s’est déclaré le 8 novembre en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce.
Créée en 2014, l’entreprise qui revendique à Paris 2 500 véhicules, et 250 000 utilisateurs actifs n’a pas trouvé son point d’équilibre en six ans d’activité en France. Avec une flotte vieillissante « soumise au vandalisme inhérent aux services de mobilité en libre-service » selon un consultant du cabinet Wavestone, l’entreprise aux scooters bleus et blancs a aujourd’hui besoin d’argent frais pour renouveler ses véhicules.
Cityscoot qui emploie 168 salariés en France avait remporté en juillet l’appel d’offres de la ville de Paris avec deux autres sociétés (les Espagnols Yego et Cooltra), pour opérer dans la capitale pendant cinq ans. Cinq mois plus tard, elle explique avoir besoin de nouveaux fonds pour financer sa nouvelle flotte de scooters électriques, qu’elle compte « déployer progressivement » en 2024. Elle avait levé environ 80 millions d’euros au total auprès de ses principaux actionnaires, la RATP et la Banque des Territoires (Caisse des dépôts) et d’Allianz, pour financer sa croissance. Un appel d’offres élargi devrait être conduit par le tribunal de commerce de Paris pour trouver un avenir à l’entreprise.
« Ce projet de renouvellement de la flotte, essentiel pour la rentabilité du modèle et pour atteindre les objectifs de notre business plan 2025, nécessite des financements complémentaires« , indique l’entreprise dans un communiqué. « Afin de conduire dans les meilleures conditions cette recherche d’adossement qui devrait durer plusieurs mois, nous demandons la protection du tribunal de commerce de Paris, ajoute-t-elle.
Pour rappel, la cessation de paiement constitue la première étape vers un redressement judiciaire ou une liquidation, lorsqu’une entreprise est à court d’argent. Elle permet notamment de protéger les salariés, assurés de toucher leurs salaires, et de geler les dettes de l’entreprise, le temps de la procédure. Cityscoot s’était déjà placé sous protection du tribunal de commerce pour restructurer ses dettes.
Sollicitée par VRT, la Ville de Paris n’a pas souhaité réagir à l’annonce de Cityscoot.
N.A