L’État, l’Occitanie, la Haute-Garonne, Toulouse Métropole et Tisséo Collectivités ont lancé le 3 mars la phase de préfiguration du Serm (service express métropolitain) de l’agglomération toulousaine. Cette phase doit permettre de finaliser à l’été 2025 un dossier de synthèse à remettre au ministre délégué chargé des transports en vue d’obtenir le statut de Serm par arrêté ministériel.
Le coût de cette étape est estimé à 535 000 € HT, financés à 50 % par l’Etat et à hauteur de 12,5 % par chacune des autres parties prenantes.
Le Serm de l’agglomération toulousaine doit se déployer sur périmètre regroupant 19 Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Le projet doit faciliter l’accessibilité aux transports publics. En 2023, 68% des habitants de la troisième couronne toulousaine se déplaçaient en voiture, et seulement 7% en transports en commun, et 3% en vélo. Parallèlement, la fréquentation des trains régionaux liO a augmenté de 68% sur le territoire occitan entre 2019 et 2024.
Après Lyon, Grenoble lance officiellement le chantier de son RER métropolitain. Les études démarrent pour dessiner plus précisément le projet et obtenir le statut de Service express régional métropolitain (Serm).
En ce 20 janvier, un voile blanchâtre recouvre la capitale des Alpes. Depuis quatre jours, la cuvette grenobloise est en proie à un pic de pollution aux particules fines, contraignant les automobilistes à réduire leur vitesse. La solution se discute peut-être, au même moment, au siège de la métropole : tous les acteurs publics (Préfecture, collectivités locales, SNCF Réseau) présentent la première pierre du futur « RER de l’aire grenobloise » ou Service express régional métropolitain (Serm). L’étude de préfiguration du projet est lancée, chiffrée à plus de 1,4 million d’euros, financée par l’Etat à 50%, par la région à 25% et par les autres collectivités locales (département, Métropole) à 25%. « Cela va nous permettre d’aller plus loin et à plus grande échelle. Plutôt que de dialoguer avec un partenaire autour d’un projet précis, nous aurons une vision d’ensemble », se réjouit Sylvain Laval, président du Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (SMMAG). Des comités de pilotage se réuniront dès le premier semestre 2025.
L’objectif du RER grenoblois est ambitieux : 80% de fréquentation supplémentaire sur l’étoile ferroviaire grenobloise, des trains tous les quarts d’heure, et un maillage avec les réseaux secondaires (cars express, bus, tramway). Les premiers jalons ont déjà été posés : depuis le 2 septembre 2024, les réseaux de transports grenoblois et du Grésivaudan (la vallée entre Grenoble et Chambéry) ont fusionné pour former M Réso, avec une tarification unique. Sur le terrain, plusieurs chantiers ont été engagés dans la perspective du futur RER métropolitain, notamment le futur terminus de Brignoud, pour lequel la communauté de communes du Grésivaudan (43 communes, 105 000 habitants) a voté fin décembre dernier une enveloppe de 8,5 millions d’euros.
Il reste une inconnue, de taille : le financement du RER. Son coût total est estimé à plus d’un milliard d’euros. « Le projet est relativement avancé à Grenoble. Mais si on veut encore accélérer, il faut consolider les financements sur la durée. Ce sera probablement le plus long », reconnaît Frédéric Aguilera, vice-président en charge des transports de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Si les collectivités locales envisagent le projet avec enthousiasme, elles s’inquiètent des efforts financiers à consentir. « Le contexte budgétaire et politique est catastrophique, l’incertitude est totale. Je pense qu’il faut être prudent. Et que l’Etat assume une part importante du financement », avance Bruno Cattin, président de la Communauté de communes du Pays Voironnais (31 communes, 96 000 habitants).
Le chantier colossal du RER grenoblois ne fait que commencer. La métropole promet que « les premières améliorations de dessertes seront visibles à partir de l’automne 2028 ». Pour aller plus loin, il faudra régler la question épineuse du financement.
Le réseau express métropolitain (REME-SERM) de Strasbourg propose depuis le 15 décembre une offre renforcée. Quatre trains supplémentaires circulent notamment sur la ligne vers Lauterbourg. L’offre augmente dans les mêmes proportions sur Strasbourg-Wissembourg.
Le réseau périurbain avait connu un lancement difficile en décembre 2022, imputé au manque d’anticipation de la SNCF. Le REME-SERM de Strasbourg propose désormais 700 trains supplémentaires chaque semaine par rapport à l’offre antérieure. La fréquentation a augmenté de 15 % en 2023. La région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg se partagent son financement, à parts égales.
Non pas 10, mais 15 ! Le ministère des Transports a publié le 27 juin, la liste des premiers services express régionaux métropolitains, les SERM, auxquels il accorde son label, sésame pour pouvoir déclencher un premier financement de l’Etat. Les projets retenus sont ceux de Bordeaux, Chambéry, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Rouen, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse, Tours et Lorraine-Luxembourg.
Dans ces villes, les décideurs locaux – métropoles, départements, régions, communes et autorités organisatrices de mobilité – ont réussi à se mettre d’accord sur la nature du projet et les ressources nécessaires, complémentaires aux subventions de l’Etat. Il peut s’agir d’emprunt et/ou d’un impôt spécifique, sur le modèle de la Société des grands projets (ex-Société du Grand Paris) pour construire les 200 km du métro Grand Paris Express.
Dans le calendrier de l’actuel gouvernement dont la durée de vie est limitée à l’après-deuxième tour des législatives, une conférence de financement sur les SERM devait avoir lieu en septembre : à la clé, une enveloppe de 800 millions d’euros pour financer les études d’ici à 2027.
Communément appelés RER métropolitains, depuis qu’Emmanuel Macron les avait ainsi qualifiés fin 2023 dans une vidéo sur YouTube dans laquelle il en promettait dans 10 métropoles françaises, les SERM consistent à renforcer l’offre de transports en commun pour réduire la place de la voiture et l’autosolime : TER, tram à horaire cadencée, autocars express sur voie réservée, réseau de pistes cyclables, covoiturage, assortis d’un titre et d’un tarif unique de transport sur un bassin de mobilité pertinent.
Après cette première vague de projets labellisés in extremis, une dizaine d’autres doivent être annoncés dans les prochains jours, avant le second tour des élections législatives. A Avignon, Marseille, Nice, Orléans, Toulon, basco-landais, franco-suisse ou encore celui de la Côte d’Opale, dans le Pas-de-Calais. Les « RER Macron » vont devoir passer l’épreuve de la prochaine majorité parlementaire et du prochain gouvernement.
Avant même la loi encadrant le développement des Services express régionaux métropolitains (Serm), qui a été définitivement adoptée par le Parlement le 18 décembre 2023, plusieurs projets étaient à l’étude. D’autres sont en cours de développement à Lille, Lyon, Grenoble, Marseille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg ou Bordeaux. Un an après la première conférence sur les RER métropolitains organisée au printemps 2023 à Paris, et qui avait réuni plus de 250 participants, VRT a organisé le 28 mars une deuxième édition pour faire le point sur les initiatives prises par les collectivités.
La mise en mouvement n’a pas tardé. Un an après la déclaration du président de la République en faveur de RER métropolitains, la loi encadrant leur développement (rebaptisés Services express régionaux métropolitains ou Serm) a été définitivement adoptée par le Parlement le 18 décembre 2023.
Les Serm ne sont pas calqués sur le modèle du RER francilien puisqu’ils pourront inclure, en plus d’un renforcement de l’offre ferroviaire, des cars express à haut niveau de service, des réseaux cyclables, du covoiturage ou encore du transport fluvial. L’objectif est de doter les grandes métropoles de notre pays de transports fréquents et cadencés. L’association Objectif RER Métropolitains a identifié 25 territoires susceptibles d’être concernés. Qui pourront profiter des nouvelles possibilités ouvertes par la loi. Il est maintenant possible de tirer les enseignements des premiers services mis en exploitation, avec le démarrage réussi du Léman Express entre la Suisse et la France et celui de Strasbourg. Se pose encore la question épineuse du financement de ces RER qui reposent sur une forte complémentarité entre les modes de transport, qu’il faut savoir anticiper au risque de se retrouver parfois débordé. Autant de pistes de réflexions sur lesquelles ont débattu les participants de l’édition 2024 de la conférence. Dans un message vidéo, Jean-Marc Zulesi, député Renaissance et rapporteur de la loi sur les Serm, en a rappelé les enjeux. « L’objectif reste de dynamiser l’ossature ferroviaire en n’oubliant aucun autre mode de transport, ce qui nécessite de simplifier les trajets et de faciliter, par exemple, le passage d’un train à une ligne de car express ou de covoiturage » a-t-il énoncé. Selon le député qui préside la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, l’arrivée de la Société des grands projets (anciennement Société du Grand Paris) va permettre à la fois de proposer des solutions de financements grâce à sa capacité d’endettement, mais aussi de profiter de son ingénierie dans la maîtrise d’ouvrage. Toujours selon lui, la montée en puissance de ce nouvel acteur n’entre pas en concurrence avec SNCF Réseau, mais doit permettre à ces deux entités de travailler « en complémentarité de compétences ».
La loi sur les Serm promulguée, aux acteurs du transport d’assurer « le service après-vente, dit-il. « Il faut absolument que nous arrivions dans les mois à labelliser ces services express régionaux métropolitains grâce à des propositions qui émanent du territoire vers le ministère des Transports » insiste-t-il, en précisant qu’il allait entamer un tour de France des projets, aller au contact des élus, des acteurs des transports et des citoyens. Reste le problème de leur financement auquel la conférence dédiée et attendue en juin prochain pourrait apporter un début de réponse. Près de 800 millions d’euros ont été prévus dans le cadre des contrats de plan État-Région (CPER) pour financer les Serm dans les territoires, et plusieurs mesures de financement sont actuellement à l’étude, « comme les quotas carbone ou la taxe Chirac sur l’aérien », rappelle le député.
S comme service
Anne-Céline Imbaud de Trogoff, directrice exécutive du développement des transports territoriaux à la SGP
Qu’est-ce qui distingue les Serm du projet initial de RER urbain ?« La notion de service, le S des Serm, montre la volonté de concrétiser l’intermodalité entre les différents services de transport et constitue de ce fait un projet plus qualitatif que celui du seul RER urbain », répond Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des mobilités en Occitanie. La région dirigée par la socialiste Carole Delga va se doter d’une « Halle des mobilités » à Toulouse située au cœur du pôle d’échanges multimodal Marengo pour connecter la gare historique Matabiau, deux stations de métro des lignes A et C, une grosse station de bus et des espaces publics. « Elle s’appuiera sur la brique ferroviaire tout en bénéficiant de l’apport des transports urbains et interurbains ainsi que celui des mobilités actives », illustre l’élu local.
Pour Anne-Céline Imbaud de Trogoff, directrice exécutive du développement des transports territoriaux à la SGP, il convient d’accompagner les collectivités pour qu’elles puissent concrétiser l’ambition de service en matière de transport, en proposant un schéma de transport tous modes confondus. « Il faut également ajouter d’autres couches de services, comme de la billettique intégrée, de la tarification, et améliorer les pôles d’échanges pour proposer des trajets sans couture ». Thomas Allary, directeur du programme Serm chez SNCF Réseau/Gares & Connexions, connaît bien le sujet puisque les nœuds de connexions se situent souvent dans les gares ou les pôles d’échanges multimodaux. « Nous proposerons à cet effet 65 000 places de vélo sécurisées dans les gares et ce chiffre montera à 90 000 en 2030. Nos gares vont devoir être repensées comme des supports de services où nous allons continuer à travailler sur l’accessibilité et la fluidité des parcours, en termes de signalétique intermodale, avec un sujet d’information voyageurs. Gares & Connexions sera aux côtés des collectivités, comme c’est déjà le cas à Lyon Part Dieu, où de nouveaux services sont proposés dans la gare et le quartier alentour. Celle de Libourne va faire office de Gare Lab, un laboratoire de nouveaux services pour le Serm de Bordeaux », ajoute le représentant de la SNCF.
Retours d’expériences
Eric Steil, directeur marketing et développement TER chez SNCF Voyageurs
Comment accompagner au mieux les collectivités qui mettront en place de nouveaux Serm ? A partir des premiers enseignements du Léman Express, de l’express Libourne-Arcachon en Nouvelle-Aquitaine et du réseau express métropolitain européen (Reme) de Strasbourg, Eric Steil, directeur marketing et développement TER chez SNCF Voyageurs a dressé un constat fort : la fréquentation est systématiquement au rendez-vous. « Les objectifs initiaux pour le Léman Express, fixés à 50 000 voyages par jour, ont été dépassés de 20 % la première année, qui était de surcroît une année Covid. L’année suivante la fréquentation est montée à 60 000 voyages par jour et elle devrait être de 80 000 cette année, soit +60 % par rapport aux prévisions de l’époque », calcule le transporteur. A Strasbourg, malgré un démarrage difficile, le Reme a très vite convaincu, surtout les habitants de l’intérieur de l’Eurométropole, avec une fréquentation en hausse de 27 % dès le démarrage du service. « Cela montre que les personnes qui ont déjà l’habitude d’utiliser les transports en commun sont les premières à les adopter ». Le succès ne se dément pas non plus pendant le week-end, dit-il.
Les Serm ne se résumeraient donc pas aux seuls voyages du quotidien mais permettraient de gagner une clientèle de loisirs ou occasionnelle. Cet engouement impacte les habitudes de mobilités. Pour preuve, avance Eric Steil, une baisse des passages en douane sur l’autoroute entre la France et la Suisse, avec – 36 % de passages au poste franco-suisse de Thônex- Vallard sur l’A411. Et l’analyse des images satellites des villes situées le long du Léman Express laisse apparaître une forte augmentation des places de parking vides près des gares, parfois le double qu’avant l’entrée en service du Léman Express. « Nous avons instauré un pass qui englobe quinze modes de transport différents (train, bateau, cars, etc.) et permet aux voyageurs occasionnels et abonnés de bénéficier d’une solution tarifaire intéressante et simplifiée », insiste Eric Steil. Enfin, pour mesurer l’impact environnemental des Serm, un système d’étiquette carbone a été mis en place, avec différents niveaux d’impact selon que l’on est seul à bord d’une voiture, d’un car ou d’un train.
Les écueils à éviter
La mise en place d’un Serm peut-elle entraîner des effets délétères, en favorisant les zones desservies au détriment des autres ? Martin Chourrout, directeur région Nord chez Systra, insiste sur la nécessité de lier le développement des services de transport à celui de l’aménagement des territoires. « L’ambition du Serm consiste à créer un choc d’offre pour impulser une révolution du transport public dans les métropoles. Mais il faut veiller à travailler sur la complémentarité du mode ferroviaire, au risque qu’une partie des territoires bénéficie d’un doublement des liaisons ferroviaires et que les territoires non desservis se retrouvent d’autant plus à la traîne s’ils ne bénéficient pas, eux aussi, d’une offre enrichie », énonce-t-il. La bonne performance du réseau de transport ne doit pas non plus donner prétexte à l’étalement urbain. « Il ne faudrait pas que les Serm contribuent à une plus forte périurbanisation. Les territoires en périphérie vont devenir plus accessibles et de nombreux ménages pourraient décider de s’installer de plus en plus loin des centres-villes », ajoute le représentant de la société d’ingénierie.
Une analyse partagée par Anne-Céline Imbaud de Trogoff même si, ajoute-t-elle, le but des Serm reste bien d’améliorer la mobilité des populations résidant autour des métropoles. « Il est donc primordial de penser le projet dans une approche territoriale, en regardant ce qu’il se passe autour des gares ou des pôles d’échanges dont l’accessibilité va s’améliorer, tout comme les zones concernées par le rabattement. Nous devons également faire preuve de sobriété foncière, en corrélation avec l’objectif de zéro artificialisation nette de sols », souligne la représentante de la SGP. Le projet de RER des Hauts-de-France doit par exemple permettre d’améliorer la liaison entre la métropole lilloise et le bassin minier, avec un double enjeu social de désenclavement et décarbonation, rappelle-t-elle.
Un saut d’offre à gérer…
Se prêtant à nouveau à un exercice de sémantique, sur le « e » de Serm qui caractérise la notion « express », Jean-Luc Gibelin juge que la notion de qualité d’offre prime plus que celle de vitesse. « L’un des enjeux des Serm réside dans la fluidité des différents modes, avec un cadencement suffisamment élevé pour que l’usager ait simplement à se déplacer d’un point A à un point B avec plusieurs modes de transport sans avoir à gérer une série de petits déplacements, chacun relevant d’une compétence administrative particulière », commente l’élu d’Occitanie. Ce voyage sans couture, proche de la notion du titre unique de transport, ne peut être obtenu qu’après un travail préparatoire intense, insiste Eric Steil, en se basant sur le lancement des premiers Serm. « Le saut d’offre que nous créons doit être travaillé très en amont », note-t-il. Le système ferroviaire repose sur le temps long, il demande un travail d’anticipation et sur la robustesse de l’offre de transport, puis sur la mise en œuvre opérationnelle. Ce qui implique de nouveaux gestes métier, aussi bien pour l’opérateur que les agents en gare. La gare de Strasbourg peut accueillir un train toutes les 30 secondes, et le moindre grain de sable grippe tout l’engrenage ferroviaire.
Le bond de fréquentation peut aussi surprendre les élus communaux qui vont devoir gérer un afflux d’automobilistes voulant se garer un peu n’importe où avant de sauter dans le RER. Un phénomène à anticiper sur le plan urbanistique. Eric Steil conseille d’articuler les projets de mobilité autour du train et de proposer une réflexion complète autour de cette colonne vertébrale pour proposer des trajets de bout en bout. Il convient, dit-il, de « partir de l’usager », et de se poser les questions à sa place pour comprendre « comment il vit sa mobilité ». Pour exemple, la hausse de l’usage du vélo pour rejoindre les transports en commun (métro, tramways, trains) démontre que les déplacements ne sont pas pensés de bout en bout. « On trouve des locations de vélo en libre-service en agglomérations, ainsi que des vélos-stations, mais il manque un service complet grâce auquel le voyageur peut stationner un vélo dans une gare, effectuer son voyage et en trouver un autre à l’arrivée, avec une formule tarifaire complètement intégrée », estime le représentant de SNCF Voyageurs.
.. et des correspondances à articuler
Thomas Allary, directeur du programme Serm chez SNCF Réseau/Gares & Connexions
Un RER bien pensé et bien articulé sera efficace mais implique que les correspondances physiques soient bien réalisées en termes de fluidité du parcours, acquiesce Thomas Allary. Les infrastructures doivent aussi répondre à la qualité de service attendu. « Cela signifie que les correspondances horaires soient bien travaillées entre les trains ou les différents modes. Les nouveaux sillons pour les Serm doivent être à la fois réalisables et robustes afin de s’articuler de manière équitable, transparente et équilibrée avec les sillons TGV et des trains de fret. Cela aura des répercussions sur le réseau ferré puisqu’il faudra réaliser des travaux, y compris sur le réseau existant», prévient le représentant de la SNCF côté Réseau et Gares & Connexions. Pour gérer tous ces paramètres, l’anticipation entre tous les acteurs est cruciale. « Le projet doit être défini de manière à ce qu’il bouge le moins possible, qu’il s’agisse de l’expression des besoins émanant de l’autorité organisatrice ou bien la réponse industrielle proposée par le maître d’ouvrage ou encore la réponse capacitaire donnée par le gestionnaire d’infrastructure. Car il faut concevoir des Serm de façon industrielle afin d’être capable de réaliser des travaux de façon massive dans beaucoup de projets Serm en même temps. Il faudra que la filière ferroviaire puisse recruter et former du personnel afin qu’il soit opérationnel. Cela ne se fera pas en quelques mois mais en plusieurs années. Cette visibilité et cette stabilité ne peuvent s’obtenir qu’avec une véritable coordination entre acteurs », plaide-t-il.
Pour assurer cette coordination, son homologue de SNCF Voyageurs recommande une gouvernance des projets très large. « Plus la gouvernance intègre de partenaires et plus le projet est réussi. Ce qui implique d’intégrer les gestionnaires infrastructures, les opérateurs et les usagers qui connaissent leur ligne. Le Serm de Bordeaux dispose d’un plateau projet qui réunit tous les acteurs et valide chaque nouvelle étape avant son déploiement », décrit-il. Anne-Céline Imbaud de Trogoff ajoute que la loi prévoit la création d’une structure locale de coordination intégrant une coordination politique entre autorité organisatrice des mobilités (AOM) et financeurs, et une coordination opérationnelle avec les différents maîtres d’ouvrage. « Cela doit permettre de se mettre d’accord sur les objectifs prioritaires, tant au niveau industriel que du développement du territoire », estime-t-elle.
La coordination entre les différents intervenants relève de la mécanique de précision, ajoute Julien Bornet, directeur du développement ferroviaire France chez Egis. « « Il faut trouver un consensus pour concilier intérêts politiques et techniques afin de satisfaire les ambitions des métropoles, des régions et de toutes les collectivités. C’est la clé de voûte du succès d’un Serm. Lors de cette première phrase, la notion économique ne doit pas être oubliée au risque de prendre une douche froide à la fin », estime le représentant du cabinet d’ingénierie ferroviaire. Selon lui, il faut aborder un projet avec une vision très large « et surtout orientée par niveau de service, de façon à pouvoir avancer progressivement et de façon réaliste. » Pour Julien Bornet, cette démarche, phasée, « doit être visible par tous. »
Apprendre à dire non
Martin Chourrout, directeur région Nord chez Systra.
Les attentes d’un projet Serm, parfois disproportionnées par rapport aux capacités du réseau ferré, peuvent provoquer des frictions. En revenant sur le cas de Strasbourg, où sur les 1 000 trains quotidiens supplémentaires annoncés initialement, seuls 600 ont été effectifs, Martin Chourrout commente : « Systra a été missionnée par la région et SNCF Réseau qui souhaitaient se retrouver ensemble et avancer malgré leurs divergences, afin de jouer un rôle de tiers de confiance. Il s’agissait de concilier les intérêts des acteurs de la sphère politique, qui souhaitent que cela aille vite sous la pression de leurs administrés, et ceux des acteurs techniques, qui savent que les projets de transport relèvent du temps long, voire très long pour le ferroviaire ». La mission de conciliation a consisté à remettre à plat les contraintes et les ambitions de chaque partie prenante, pour qu’elles se rejoignent sur le long terme malgré un dialogue qui a parfois du mal à s’instaurer. « La dimension humaine n’est pas à négliger dans tout projet de gouvernance », souligne l’ingénieriste.
Thomas Allary est également revenu sur le démarrage raté du Reme strasbourgeois. « Ce cas-là était heureusement une exception. Il illustre le besoin d’une grande stabilité dans la réponse industrielle, ainsi que la difficulté à trouver le bon équilibre entre les trains de fret, les Intercités, les Serm et les TER. En fait, il faut savoir anticiper et privilégier la robustesse de l’exploitation et la régularité des trains, plutôt que leur nombre. Savoir dire non à certaines expressions de besoins. Nous allons apprendre à le dire encore plus ».
Une centaine d’actions ont ainsi été mises en place à Strasbourg pour retrouver une offre stabilisée à 640 trains par semaine. « Nous sommes à présent beaucoup plus sereins car nous avons retrouvé un équilibre. Cette fluidité est la clé car quand vous avez un train toutes les trente secondes, les échanges doivent être très rapides. Cela passe par une optimisation du temps à l’embarquement et au débarquement, avec du matériel adapté à ce type de dessertes : des portes plus larges et un meilleur espace à l’intérieur des rames. Il faut également que les mouvements en gare se passent très vite, grâce à la signalétique et l’information voyageurs. Nous indiquons le taux de remplissage d’un train avec des codes couleur afin que les voyageurs se répartissent mieux le long du quai », décrit Thomas Allary.
Au-delà du cas de Strasbourg, un arsenal d’actions permet au réseau de transport de monter en puissance. C’est le cas avec l’open paiement – on paie avec sa carte bancaire – , qui simplifie l’acte d’achat, ou bien avec des mesures de nature à sécuriser les voyages. « Avec des modes de transport qui fonctionnent tôt le matin et tard le soir, nous devons proposer un mode de transport serein en nous appuyant sur de la vidéosurveillance à l’intérieur des trains et au niveau des quais, des équipes mobiles (la Suge) ou bien des équipes de contrôleurs qui peuvent intervenir en cas de problème ».
La question du financement
Quant à l’implication financière des métropoles pour le développement des RER, elle est très différente d’une région à l’autre. « Dans certaines situations, la métropole est engagée avec un financement à 50 % du fonctionnement mais c’est loin d’être le cas partout », fait remarquer Jean-Luc Gibelin. Il espère que cette question sera résolue lors de la conférence des financements, qui doit avoir lieu d’ici à fin juin. La réponse du ministère des Transports sera-t-elle à la hauteur des enjeux annoncés ?« Les métropoles et certaines agglomérations perçoivent le versement mobilité et disposent de recettes qui seront probablement sollicitées », ajoute l’élu régional communiste. Et il rappelle le récent plaidoyer des présidents de régions, dans une tribune commune publiée dans Le Monde, insistant pour que leurs collectivités bénéficient de recettes pérennes et dynamiques pour les mobilités.
Les régions n’ont pas attendu pour investir dans les systèmes ferroviaires, répond Éric Steil, chargé du développement des TER à la SNCF. Selon lui, un tiers des lignes régionales (160), est déjà cadencée à la demi-heure. « Ce socle peut servir de base pour compléter l’offre, le week-end, tard ou tôt le matin, par exemple. Ou de proposer des lignes diamétrales avec de nouvelles liaisons ».
Il n’empêche, les investissements ferroviaires peuvent s’avérer massifs et Anne-Céline Imbaud de Trogoff affirme que le modèle de financement mis en place sur le Grand Paris Express est applicable aux Serm. « La Société des grands projets peut intervenir et offrir une visibilité financière à moyen ou long terme, sur plusieurs années voire plusieurs dizaines d’années. Nous rendons ces projets possibles en supprimant l’aléa financier, ainsi que les questions d’arbitrage budgétaire annuelles. Nous levons de la dette sur les marchés obligataires en étalant les charges de remboursement sur une période longue. Dans le cas du métro du Grand Paris, le besoin de financement annuel est couvert par de la fiscalité locale affectée, et cela pourrait être aussi le cas pour les Serm, même si d’autres pistes restent ouvertes », explique la porte-parole de la SGP, tout en précisant que les projets de RER n’ont pas forcément besoin de ressources financières immédiates.
Les gros chantiers pourraient démarrer d’ici quelques années mais on peut, sans attendre, donner le coup d’envoi d’un service express métropolitain en améliorant les infrastructures ferroviaires existantes. « Ce qui permet de se projeter et d’être sûr que, d’ici quelques années, les Serm disposeront des ressources au moment où ils en auront besoin », poursuit Anne-Céline Imbaud de Trogoff.
Plus de 280 personnes ont assisté à la conférence organisée par VRT.
Rigueur budgétaire oblige, « inutile d’espérer de nouvelles infrastructures ferroviaires coûtant plusieurs milliards à très court terme, rappelle de son côté Thomas Allary. En revanche, nous savons augmenter la fréquence sur une infrastructure existante, et ce sera la première étape de ces augmentations de services. Il est également possible d’augmenter la capacité sur le réseau existant grâce à l’apport des nouvelles technologies, comme ce fut le cas à Rennes avec deux trains sur la même voie pour un coût de 15 millions d’euros et un gain de + 30 % de capacité. On peut aussi travailler la signalisation ERTMS ou les commandes décentralisées du réseau, ce qui permet de proposer des réponses plus rapides en attendant des investissements plus lourds sur le réseau comme de nouvelles voies ou leur doublement », poursuit-il.
Porté à trois milliards d’euros par an, le chantier de régénération du réseau ferroviaire structurant est un investissement « colossal » indispensable et sans lequel les Serm n’aurait aucun sens, insiste le représentant de SNCF Réseau.
Pour compléter l’addition, n’oublions pas les investissements nécessaires à l’exploitation, rappelle Julien Bornet, le représentant d’Egis : l’achat de trains supplémentaires, leur entretien, avec un outil de maintenance très performant pour réduire les temps d’immobilisation. Une équation à multiples facteurs.
Les Services express régionaux métropolitains, ces « RER métropolitains » souhaités par Emmanuel Macron, roulent doucement vers leurs rails avec un calendrier qui commence à se dessiner. Les projets « déjà avancés » devraient être « labellisés » par l’État dans les prochaines semaines, a annoncé le ministre des Transports Patrice Vergriete, lors d’une rencontre le 23 avril avec les régions qui défendent et travaillent sur un projet de RER métropolitain depuis longtemps : Hauts-de-France, Centre Val de Loire, Sud Paca, Grand Est, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
Concrètement, le calendrier est prévu en deux temps :
dépôt d’un dossier « minute » par les collectivités à partir de maintenant : lettres d’intention et lancement d’études
une fois les études et les concertations menées pour aboutir à une « synthèse du projet », suivra une demande d’arrêté ministériel, sur proposition de la région et des autres autorités organisatrices de transports concernées.
A la clé de ce processus de « labellisation », des aides financières. Le gouvernement avait promis une première enveloppe de 767 millions d’euros pour les études et les premiers travaux, ventilée dans le cadre des contrats de plan État-région (CPER). Une
« conférence des financements » avec les collectivités locales se réunira cet été, a aussi annoncé le ministre.
Le Serm de Nantes s’est déjà vu attribuer 101 millions d’euros d’ici à 2027. À Strasbourg, le projet est bien avancé malgré des ratés au moment de son lancement. Et à Bordeaux, l’un des projets les plus avancés avec Lille d’après le gouvernement, le chantier doit monter en cadence progressivement pour aboutir en 2030. D’autres projets ne sont en revanche pas attendus avant 2035 comme à Aix-Marseille ou Grenoble.
La loi encadrant le développement des RER métropolitains, les Services express régionaux métropolitains (Serm), a été définitivement adoptée par le Parlement le 18 décembre. L’idée avait été relancée il y a tout juste un an par le président de la République, dans une séquence assez inattendue sur YouTube.
Plusieurs projets sont à l’étude ou en cours de développement à Lille, Lyon, Grenoble, Marseille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg ou Bordeaux. Les Serm ne seront pas calqués sur le modèle du RER francilien, lancé dans les années soixante.
Contrairement au RER parisien, auxquels les Serm sont souvent assimilés, ces projets comportent, en plus d’un renforcement de l’offre ferroviaire, des cars express à haut niveau de service et des réseaux cyclables. Certains peuvent également inclure des services de transport fluvial, de covoiturage, d’autopartage et des services de transports guidés (métros, tramways, téléphériques…). L’offre ferroviaire sera renforcée avec comme objectif des trains toutes les 10 à 15 minutes traversant chaque métropole concernée.
La loi garantit aussi un avenir à la Société du Grand Paris (SGP), qui au-delà de sa mission de réalisation du métro automatique Grand Paris Express, devient la Société des grands projets (sans changer d’acronyme), et va « permettre la mise en place rapide des futurs RER métropolitains partout sur le territoire national« , écrit le ministère de la Transition écologique dans un communiqué du 19 décembre. Jean-François Monteils, le patron de la SGP a réussi son pari.
Alors que députés et sénateurs viennent de s’accorder sur la proposition de loi sur les services express régionaux métropolitains (Serm) qui devrait être adoptée dans les prochains jours à l’Assemblée nationale, (Serm), l’association des élus locaux en charge des mobilités, le Gart, a nommé début novembre deux vice-présidents dédiés au sujet de ces futurs RER métropolitains.
Il s’agit de Gérard Chausset, président (écologiste apparenté PS) de la commission transports de Bordeaux Métropole, et de Jean-Pierre Serrus, chargé des transports (LREM) à la Région Sud-Paca.
Le coût de ces nouveaux services métropolitains express (trains ou bus à haut niveau de service, et même lignes régulières de covoiturage militent certains) dans plus d’une dizaine de villes, a été estimé par le Sénat entre 15 et 20 milliards d’euros, sur une dizaine d’années. L’État a promis 767 millions d’euros pour aider les régions à les financer, ce qui n’est « pas un financement exhaustif et définitif « , a récemment indiqué le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, cité par l’AFP. Une conférence nationale de financement doit se tenir d’ici le 30 juin 2024. Le Gart portera les demandes de financement des régions et des métropoles.
Invité ce matin du Club VRT, Jean-Marc Zulesi est revenu sur le contrat de performance de SNCF Réseau, adopté en avril 2022 et beaucoup critiqué depuis pour l’insuffisance de ses moyens. Le député Renaissance des Bouches-du-Rhône a regretté que des financements supplémentaires n’aient pas été accordés au gestionnaire des infrastructures ferroviaires dans le cadre du projet de loi de finances en cours de discussion au Parlement. « Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais la volonté de l’Etat, c’est de demander à la SNCF de s’appuyer sur le fonds de concours déployé depuis la réforme du pacte ferroviaire. En gros, les dividendes générés par SNCF Voyageurs arrivent dans le fonds de concours et participent à la régénération du réseau. »
Egalement président de la commission du Développement durable à l’Assemblée nationale, il rappelle être monté au créneau, avec d’autres parlementaires, sur ce sujet de la régénération. Et il poursuit : « Je ne vois pas pourquoi on ne changerait pas le contrat de performance au regard de ce qu’il est et pour répondre aux exigences à la fois des Serm (services express régionaux métropolitains) et de la régénération du réseau. Je pense que courant 2024 on aura de bonnes nouvelles pour le contrat de performances de Réseau. Ce serait bien normal vu les enjeux à venir« .
Autre bonne nouvelle pour lui, les parlementaires réunis en commission mixte paritaire viennent de s’entendre, le 8 novembre, sur le texte de proposition de loi sur les Serm, ce qui lui assure une prochaine adoption. La future loi, dont Jean-Marc Zulesi est à l’origine, définit un cadre en intégrant tous les modes de transport (cars express, BHNS, covoiturage, réseaux cyclable…) dans une logique d’intermodalité et d’équité territoriale. Et pose le principe d’une tarification spécifique pour les péages ferroviaires auxquels seront soumises les circulations labellisées Serm. »L’objectif est de réduire les péages sans obérer la capacité d’investissement de SNCF Réseau« , résume-t-il.
« Sans doute » une loi de programmation en 2024
Reste le problème du financement. Une conférence nationale de financement des Serm sera organisée d’ici le 30 juin 2024, a indiqué le député. « Le coût total des Serm est estimé entre 15 et 20 milliards d’euros par le conseil d’orientation des infrastructures. Le président a annoncé mettre sur la table 800 millions pour amorcer la pompe, mais il faudra trouver des solutions de financement« , résume-t-il.
Jean-Marc Zulesi se dit convaincu de la nécessité d’une loi de programmation des infrastructures, une perspective attendue de longue date dans la profession. Sur ce sujet aussi, il se veut optimiste : « En 2024, nous aurons sans doute une loi pour décliner le plan de 100 milliards annoncé par la Première ministre. C’est le rôle de l’Etat pour les infrastructures« . Même si, ajoute-t-il, il faudra aussi « comptersur les collectivités territoriales pour financer à la fois les infrastructures et donner des perspectives sur les services à proposer« .
A deux semaines du débat devant le Sénat de la proposition de loi sur les services express régionaux métropolitains (SERM) du député Renaissance Jean-Marc Zulesi, les deux futurs maîtres d’ouvrage de ces « RER métropolitains » étaient auditionnés le 11 octobre par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de la chambre haute.
Remis par surprise sur les rails par le chef de l’Etat fin 2022, et érigés en porte-drapeau de « l’écologie à la française » dans son projet de planification écologique, les RER métropolitains consistent à densifier les réseaux de transports publics existants dans les grandes métropoles et leurs périphéries : TER, tramway et même bus s’ils deviennent à haut niveau de service, sur des voies dédiées. En augmentant les fréquences et en cadençant les horaires. Plus d’une dizaine de métropoles sont concernées, Strasbourg, Bordeaux, ou encore Lille et Toulouse ont déjà amorcé la pompe.
Outre les questions évidentes de co-construction de ces gros projets de transport locaux entre les différentes collectivités locales concernées, et de la nécessaire modernisation du réseau ferré pour pouvoir les accueillir, se posent la question de leur maîtrise d’ouvrage : qui pour construire, financer les lignes, les gares, les pôles d’échanges multimodaux, et entretenir ces nouvelles infrastructures ? Les dirigeants des deux entités publiques pressenties pour se partager les rôles sur le réseau ferré – Jean-François Monteils pour la Société du Grand Paris (SGP) et Matthieu Chabanel pour SNCF Réseau – étaient ce matin sous le feu des questions des sénateurs. Ces derniers examineront la proposition de loi sur les RER métropolitains le 17 octobre, avant le débat en séance publique le 23 octobre. Les députés l’ont déjà adopté en juin dernier.
Que prévoit le texte sur la délicate ligne de partage entre le gestionnaire du réseau et la SGP actuellement chargée de la construction du Grand Paris Express et qui serait alors rebaptisée Société des grands projets (ce qui permet de conserver l’acronyme) ? Le probable partage des compétences hérisse déjà le poil de Gares & Connexions, société de SNCF Réseau en charge des 3 000 gares et haltes ferroviaires.
C’est simple, la proposition de loi envisage trois cas de figure qui permettrait à la SGP de se glisser sur les rails :
Si le RER métropolitain nécessite la construction d’une nouvelle infrastructure ferroviaire,
Si le RER circule sur des lignes ou sections de lignes sur lesquelles aucun train de fret ou de voyageurs ne circulent plus depuis au moins cinq ans,
S’il s’agit d’une extension du réseau de transport public urbain ou interurbain qui comprend au moins une correspondance avec le RER métropolitain.
SNCF gardera donc la main sur le réseau existant et circulé. « Nous n’avons aucune intention d’usurper les compétences de SNCF Réseau », vient rassurer Jean-François Monteils qui, s’il arrive à donner une seconde vie à la SGP après la livraison des lignes du métro du Grand Paris (1), n’envisage pas de devoir recruter à tour de bras et de passer au-dessus des 1 000 collaborateurs qui œuvrent aujourd’hui à la SGP.
« Vu l’ampleur et l’ambition des RER métropolitains, j’envisage d’un bon œil, et même d’un très bon œil , la perspective d’une coopération avec la SGP. Il n’y a pas de risque de dérive de concurrence entre nos deux entités publiques« , a insisté Matthieu Chabanel devant les sénateurs. Le pdg de SNCF Réseau qui, dans une fonction antérieure, a connu une forme de guerre des territoires entre la SNCF et Réseau Ferré de France (il a été directeur général adjoint de l’établissement public alors gestionnaire des infrastructures ferroviaires), voit d’autant plus l’intérêt de s’associer avec la SGP qu’elle est devenue experte en ingénierie financière avec le très coûteux métro Grand Paris Express (36 milliards d’euros). Autrement dit, elle sait lever de la dette pour développer et mener des ouvrages à bien. Une prérogative dont est privée SNCF Réseau au-delà d’un certain ratio.
Pour Jean-François Monteils, « le modèle de financement vertueux est fait d’emprunts, de taxes dédiées et d’effort budgétaires [de l’Etat, ndlr]« . Emmanuel Macron a annoncé le 25 septembre dernier le financement par l’Etat des RER métropolitains, à hauteur de 765 millions d’euros dans les contrats de plans Etat-Région en cours de discussion. Quid du financement de leur exploitation ?
Nathalie Arensonas
(1) à commencer par le prolongement de la ligne 14 de la RATP avant les Jeux olympiques de l’été 2024, puis la 15 Sud (Noisy-Champs – Pont de Sèvres) fin 2025.
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