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Ewa

L’Araf demande plus de transparence dans la gestion des gares

Pas assez transparente et trop chère. C’est, en résumé, les deux critiques à l’encontre de Gares & Connexions et formulées par le Syndicat des transports d’Ile-de-France que l’Autorité de régulation des activités ferroviaires demande de corriger… class= »MsoNormal »>
 

Rappelons qu’en juillet, le Stif avait saisi l’Araf, reprochant notamment à la branche de la SNCF "un manque général de transparence qui empêche la bonne compréhension des redevances facturées, les règles d'affectation des charges entre activités, le niveau de rémunération des capitaux investis et l'utilisation faite de la capacité d'autofinancement ». Le 4 février, au terme d’une délibération, le gendarme du ferroviaire a demandé à Gares & Connexions de fournir "les éléments de comptabilité analytique pour chacun des périmètres de gestion des gares franciliennes", ou encore des plans de surface des principales gares franciliennes, car "la surface est une clé de répartition des charges". Il lui demande aussi de mettre en œuvre, d’ici à 2017, "un nouveau système de modulation des redevances, afin de mieux refléter l'utilisation des services par chaque transporteur".

Enfin, l’ARAF juge trop élevé le taux de rémunération du capital demandé par Gares & Connexion qui se réfère au monde aéroportuaire alors que, selon l’Araf « le type de concurrence auquel est soumis l’aéroport de Roissy CDG n’est pas comparable ». Pour Pierre Cardo, son président, « comme l’Araf n’était pas à même de fixer un taux, mais plutôt une fourchette. Celle-ci est comprise entre 5,5 et 6,9 % ». Soit moins que ce que demande la SNCF, mais plus que ce que souhaitait le Stif. A eux désormais de négocier sur cette base. Ces décisions de l’Araf ont vocation à s’appliquer à toute la France, précise Pierre Cardo.

Plus globalement, l’Araf se prononce pour une refonte profonde du modèle des gares.

 "Cette décision doit servir de point de départ pour forger une nouvelle relation de confiance avec les autorités organisatrices de transport. Nous donnerons toute la transparence utile et mettrons notre énergie à bâtir un nouveau modèle économique plus simple et plus industriel", a commenté Patrick Ropert, directeur de la branche Gare et Connexions, dans une déclaration envoyée à l'AFP. La décision de l'Araf contraindra toutefois la SNCF à "baisser (ses) investissements sur les gares d'Ile-de-France et les gares en régions jusqu'à 20 millions d'euros par an dès cette année", a averti le dirigeant.

Le Stif reprochait aussi le fait qu'"un tiers de la capacité d'auto-financement dégagée n'est pas réinvestie en Ile-de-France". Sur ce point en revanche, l'Araf a écarté la demande du Stif, estimant qu'"il n'existe aucune obligation juridique" à ce que cette capacité d'auto-financement soit utilisée "sur un périmètre géographique donné".

La SNCF et le Stif peuvent faire appel de cette décision dans un délai d'un mois, auprès de la Cour d'appel de Paris.

Ewa

Exclusif : la Cour des Comptes recommande de supprimer des trains de nuit et des Intercités

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Dans le cadre d'un rapport qui sera présenté le 11 février, la Cour des Comptes s'apprête à recommander de réduire le nombre de trains d’équilibre du territoire (TET), d’en transformer certains en TER et de mettre des cars à la place des trains sur certaines liaisons très déficitaires

Dans le rapport (1), que Ville, Rail & Transport s’est procuré,… les auteurs mettent à plat la situation inquiétante de ces trains déficitaires que ni la SNCF ni l’Etat n’ont réussi à redynamiser. Ils taclent avec sévérité la « réforme en trompe l’œil » de 2010. Cette année-là, en effet, l’Etat est devenu l’autorité organisatrice des trains d’équilibre du territoire et a passé une convention avec la SNCF pour qu’elle les exploite.

 

Pour la Cour des Comptes, la nouvelle organisation mise en place en 2010 « n’a pas changé grand-chose ». Jusqu’à cette date, c’était la SNCF qui finançait ces trains déficitaires en ponctionnant une partie des recettes des lignes à grande vitesse, alors florissantes. Depuis, c’est toujours la SNCF qui finance, pour l'essentiel, mais via un habillage comptable habile qui consiste à lui faire payer des taxes ferroviaires servant elles-mêmes à alimenter un compte affecté au financement des TET. Autrement dit, la SNCF reprend d’une main ce qu’elle donne de l’autre. « Le dispositif ne répond pas aux objectifs fixés. Il est même caricatural en matière d’incitation à la qualité de service», commente le rapport.

 

 

 

En 2014, le déficit s’est élevé à 309 millions. Il était de 210 millions en 2011. Les pertes s’accroissent tandis que l’activité TGV, censée alimenter le système, est en pleine régression.« Le déficit d’exploitation des TET va représenter un poids de moins en moins supportable pour la SNCF », estime la Cour des Comptes qui affirme que « ce statu quo n’est plus possible ».

 

Selon elle, la seule solution pour réduire « substantiellement » le déficit des TET ne peut passer que par une réduction de l’offre. « Dans cette perspective, la question devra être posée du maintien de certaines lignes, radiales ou transversales, dont les trains présentent sur certains tronçons des taux de remplissage inférieurs à 30 % et des taux de subventionnement élevés », écrit-elle.

 

 

 

Autre critique formulée, les TET sont un véritable fourre-tout où l’on trouve aussi bien des Corail, des Intercités sans réservation, des Téoz à réservation obligatoire que de poussifs trains de nuit. Le tout exploité sous l’appellation Intercités, représentant aujourd’hui une bonne trentaine de lignes empruntées quotidiennement par quelque 100 000 voyageurs.

 

 

 

Dans ce mélange des genres, les missions peuvent se confondre ou s’imbriquer les unes aux autres. Certains TET, explique la Cour, effectuent en réalité des missions de TER, ou bien deviennent des TER sur certains tronçons, comme c’est le cas par exemple sur les lignes Paris-Nevers, Paris-Mulhouse ou Hirson-Metz à certaines heures. « Il est en définitive difficile de trouver une logique dans le fait par exemple que Paris-Cambrai et Hirson-Metz sont des lignes TET tandis que Paris-Bar-Le-Duc et Lille-Rouen sont des lignes TER », relève le rapport.

 

Pour le gardien des finances publiques, « la logique économique pousse à une clarification de l’offre des TET qui devrait être recentrée sur les liaisons de moyenne distance  comportant peu d’arrêts intermédiaires et sur un nombre limité de liaisons de longue distance complémentaires à la grande vitesse ». Plus précisément, « il s’agirait, selon la SNCF, de créer une nouvelle offre de transport grandes lignes sur les destinations non desservies par la grande vitesse, avec des trains à réservation obligatoire, et dont l’attractivité commerciale bénéficierait de la mise en service de matériels roulants fournissant un niveau de confort et des services améliorés et une gamme de vitesse atteignant 200 km/h ». Les Sages s’interrogent toutefois sur le coût qu’engendrerait le développement de ce segment particulier, notamment du point de vue du matériel.

 

Il faudrait, ajoutent-ils, «regrouper au sein des TER les lignes assurant du transport de cabotage, pendulaire ou interrégional, exploitées au profit d’une clientèle locale et requérant un matériel de masse ».

 

Autres cibles de la rue Cambon : les trains de nuit. « La question spécifique du maintien de l’ensemble des lignes de nuit doit être posée : toutes déficitaires et inégalement justifiées en termes de desserte territoriale, elles sont, pour certaines, très peu fréquentées, tandis que leur activité subit en priorité l’impact des travaux de maintenance du réseau, et que leur matériel roulant nécessitera à échéance rapprochée des investissements élevés de rénovation ».

 

Enfin, la Cour suggère de recourir dans certains cas à la route. « Le remplacement de certaines dessertes par des liaisons routières moins coûteuses doit au minimum être étudié », à partir d’un bilan socio-économique des lignes les moins fréquentées.

 

La Cour des Comptes, qui pointe la défaillance de l’Etat qui n’a pas endossé son rôle de stratège, aborde enfin la question du matériel vieillissant, voire obsolescent. Une situation « inquiétante » qui ne pourra être réglée qu’une fois que le champ d’action des TET sera précisément défini. 

 

Les suggestions de la Cour des Comptes, notamment celles de transférer la responsabilité de certains TET aux régions, ne sont pas nouvelles. Il y a quatre ans, la SNCF avait déjà fait une première tentative. Mais elle s’était heurtée à une levée de boucliers de la part des élus locaux.

 

Cette nouvelle tentative sera-t-elle la bonne ? La Cour des comptes rappelle que des échanges ont eu lieu récemment sur la question de ce transfert aux régions mais qu’à l’été 2004, un groupe de travail mis en place avec l’ARF a été suspendu, faute notamment de parvenir à déterminer les conditions financières d’un transfert. La perspective du redécoupage des régions ne facilite pas non plus les discussions.

 

Reste maintenant à attendre les conclusions d’un autre groupe de travail, celles de la nouvelle commission Duron sur l’avenir des TET. Le gouvernement a annoncé qu’il attendrait leur présentation avant de prendre toute décision.

 

Philippe Duron a déjà récemment présidé une autre commission, la commission Mobilité 21 chargée de hiérarchiser les projets d’infrastructures de transports à réaliser dans les prochaines années. Le point de vue de la commission sur cette question du réseau était précis : elle avait retenu que quatre grandes lignes structurantes TET relèveraient de cette offre et auraient vocation à demeurer sous la responsabilité de l’Etat : Paris-Clermont-Ferrand, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Caen-Cherbourg et la transversale sud Bordeaux-Marseille-Nice, rappelle la Cour.

 

Interrogé par Ville, Rail & Transports, le président socialiste de la commission Transports de l’ARF (Association des régions de France), Jacques Auxiette, rappelle qu’un groupe de travail a été mis en place pour représenter les régions face à la commission Duron. « Nous ne sommes pas bornés et sommes prêts à admettre que certains trains peuvent être considérés comme des trains interrégionaux », affime l’élu, également président de la région Pays de la Loire. Mais, ajoute-t-il, « on s’est vite aperçu que ceux qui pilotaient le dispositif n’étaient pas les services du ministère des Transports mais ceux de Bercy. Et que leur seul objectif est que ces trains ne soient  financés ni par le budget de la SNCF ni par celui de Bercy. Nous, nous voulons insister aussi sur la nécessité de moderniser les TET dans le cadre d’une politique nationale d’aménagement du territoire. C’est notre responsabilité d’élu au suffrage universel ». Le débat est relancé.

 

 marie-helene.poingt@laviedurail.com

 

(1) Rapport particulier sur « Les trains d’équilibre du territoire », 

juillet 2014.

Ewa

« Demain, nous nous porterons candidats à des appels d’offres en Ile-de-France »

NathalieCourant

Présent sur le territoire depuis dix ans, CarPostal France gère aujourd’hui 8 réseaux urbains et 5 départementaux. L’opérateur de transport, qui s’inspire de l’expérience acquise en Suisse par sa maison-mère, est essentiellement implanté dans la grande moitié Est de la France. Il s’intéresse toutefois à l’Ile-de-France où les perspectives sont prometteuses. Nathalie Courant, directrice générale de CarPostal France, expose les avancées et les projets du groupe à VR&T.  

Ville, Rail & Transports. Cela fait dix ans que CarPostal s’est implanté en France. Quel bilan dressez-vous aujourd’hui ? 

Nathalie Courant. Notre histoire est particulière car ce sont les élus de Dole qui sont venus nous chercher en Suisse pour que nous gérions le réseau urbain de la ville. Ils nous ont choisis car ils connaissaient la qualité de notre service. Avec le temps, nous avons répondu à des appels d’offres en France. Par exemple à Haguenau dans le Bas-Rhin où nous avons créé le réseau. Nous avons mis en place toutes les recettes qui font le succès du transport public, en particulier une offre cadencée. 

En 2006, nous avons décidé d’avoir un siège en France. Le développement s’est accéléré en 2009, tant dans l’urbain que dans l’interurbain (un domaine que nous avons investi à partir de la fin 2008). 

Nous avons un cœur de cible bien défini : les agglomérations de petite et moyenne taille, ainsi que les départements à partir du moment où les lots proposés sont suffisamment importants pour nous permettre d’être compétitifs. Nous pouvons répondre à des offres portant sur des lots de petite taille si nous sommes déjà installés dans un département. Sinon, il nous faut un volume d’affaires suffisant qui nous permettent de nous implanter. Nous avons fait le choix d’investir dans l’expertise pour avoir des réponses pertinentes.

C’est une stratégie claire et assumée : nous savons dans quels domaines nous sommes bons. Notre développement se fait de façon régulière. 

Aujourd’hui, CarPostal France gère 8 réseaux urbains et 5 réseaux dans des départements. Sur 2014, en année pleine, notre chiffre d’affaires atteint 80 millions d’euros. Il s’élevait à 75 millions en 2013. 

 

VR&T. Quels sont vos objectifs ? 

N. C. Nous nous développons soit en remportant des appels d'offres, soit en acquérant des entreprises. Quand nous avons racheté l’entreprise Rochette dans la Loire, d’un seul coup, nous avons bénéficié d’une nouvelle base de développement. 

Notre objectif, c’est de gagner une ou deux implantations par an et de ne pas en perdre. C’est ce que nous avons réussi jusqu’à présent. Nous avons ainsi conservé les deux contrats que nous gérions et qui ont été remis en appel d’offres : Bourg-en-Bresse et Haguenau. Nos clients nous renouvellent leur confiance car ils apprécient notre professionnalisme et les valeurs du groupe. Mais nous nous fixons des limites : nous ne pourrions pas augmenter de plus de 50 % notre chiffre d’affaire sur un an car cela ne serait pas raisonnable. 

 

VR&T. Avez-vous l’ambition de passer à la vitesse supérieure en offrant vos services à des agglomérations plus importantes ou en étendant votre implantation géographique? 

N. C. Nous ne souhaitons pas nous éparpiller, y compris géographiquement. Nous sommes surtout présents dans la grande moitié Est de la France. Nous souhaitons nous maintenir dans cette zone géographique. La structure de l’entreprise doit être adaptée à notre volume d’affaires. Mais nous intégrons aussi l’Ile-de-France dans notre développement car c’est un marché qui offre de belles perspectives. Demain, nous nous porterons candidats à des appels d’offres en Ile-de-France. Mais pas tous : tout dépendra de la façon dont seront lancés les appels d’offres. 

 

VR&T. Lesquels ? 

N. C. Nous ne pourrons pas être un acteur aussi important que les groupes puissants qui s’intéressent au territoire francilien. Mais nous pourrions nous intéresser à la deuxième ou à la troisième couronne parisienne. A partir de là, nous pourrons envisager quels sont les potentiels de développement. Mais nous ne pourrons pas nous battre sur tous les fronts. Je vous rappelle que nous n’avons pas de compétences dans le domaine du transport ferroviaire ou du tramway. Et nos équipes ne sont pas pléthoriques. 

Aujourd’hui tout est centralisé sur notre siège qui est finalement assez léger : nous sommes une quarantaine de salariés au siège. Si l’on inclut tous les salariés en France, CarPostal emploie 1 000 personnes. Peut-être un jour faudra-t-il redévelopper nos structures de siège ou en région. 

 

VR&T. Vous inspirez-vous des pratiques suisses pour élaborer votre offre de service ? 

N. C. Le cadencement et le passage systématique en gare rendent les transports publics très attractifs : par exemple sur le réseau urbain de Villefranche-sur-Saône, le trafic voyageurs a augmenté de +70 % entre 2009 et 2013. C’est une évidence, la qualité de l’offre attire les clients. 

Nous bénéficions aussi de toutes les innovations développées en Suisse par le groupe CarPostal. Par exemple le dyn paper : c’est un affichage électronique des horaires installé aux points d’arrêts, qui donne également des informations sur les situations perturbées. Alimenté grâce au solaire, il est actuellement en phase de test. Si l’expérience est jugée concluante, il sera implanté dans 14 000 stations en Suisse. Nous le testerons également à Villefranche-sur-Saône et dans la Loire, donc en réseau urbain et interurbain. 

Autre innovation qui donnera un temps d’avance à notre groupe : depuis trois ans, 5 cars fonctionnant avec une pile à combustible circulent en Suisse en Argovie. CarPostal dispose de sa propre station de distribution en hydrogène. Pour aller plus loin dans ce domaine, nous faisons aussi partie du projet européen CHIS (Clean hydrogen in european cities), un projet sur 5 ans dans 8 villes européennes. Enfin, CarPostal vient de créer un labo de la mobilité avec l’Ecole fédérale polytechnique de Lausanne pour faire de la recherche sur des innovations liées à la mobilité. 

 

VR&T. Quelles différences observez-vous entre les marchés suisse et français ? 

N. C. En suisse, l’investissement en faveur du voyageur est très important. L’utilisation massive des transports publics en Suisse est culturelle. C’est certainement la différence essentielle même si, en France, il y a eu une phase de développement très importante des transports collectifs. Mais on voit bien aujourd’hui que les ressources des collectivités sont très contraintes. Et on entend qu’il faut optimiser au maximum pour être le plus efficace possible. 

En Suisse aussi bien sûr, les autorités organisatrices font attention aux enveloppes budgétaires et demandent un ajustement optimisé de l’offre. Mais peut-être parvient-on mieux à différencier les heures de pointe des heures creuses. Par exemple en utilisant des bus XXL pour lesquels on ajoute une remorque à certaines heures pour coller à la demande. En France, ce n’est pas possible car il faudrait des gares routières adaptées.

 

VR&T. Le marché sur lequel vous évoluez est-il fortement concurrentiel ? 

N. C. Nous sommes en concurrence avec les grands groupes qui, même s’ils misent sur l’international, se positionnent sur des réseaux de taille moyenne et petite. 

Dans l’interurbain, en outre, il y a beaucoup d’entreprises locales ou familiales qui sont souvent performantes. Le marché est donc très concurrentiel. 

Il n’y a pour le moment en France, en tant qu’opérateurs européens, que Vectalia et nous. La libéralisation du transport ferroviaire incitera peut-être demain d’autres groupes européens à se présenter sur le marché. 

Reste aussi maintenant à savoir quelles seront les incidences de la réforme territoriale et de la création des métropoles. 

 

VR&T. Diriez-vous, comme on l’entend souvent, que les marges des opérateurs de transport public sont très faibles, voire parfois inexistantes ? 

N. C. Je parlerai plutôt de la notion du juste prix. Mais nous ne prenons jamais de marchés à pertes. Nous ajustons le produit au prix. Nous arrivons à proposer des variantes ajustées aux capacités financières des collectivités. 

Nous avons aussi une pratique d’écoute et de pragmatisme pour ajuster notre offre et faire du sur-mesure. Ce ne sont pas que des mots. Nous avons récemment réalisé une étude de notoriété auprès d’élus et de responsables techniques Transport. Nous avons constaté que c’est surtout grâce au bouche à oreille que nous sommes connus. Et même si on ne nous connaît pas directement, nous bénéficions d’une très bonne image. 

 

VR&T. Quelles grandes tendances observez-vous dans les demandes des collectivités locales ? 

N. C. On parle plus de mobilité que de transport. Et on intègre les modes de transport autres que le transport public, comme le vélo, l’auto-partage… Nous avons évidemment intégré une chaîne complète de mobilité comme cela se fait en Suisse. A Berne, quand vous descendez du train, vous vous retrouvez tout de suite dans une gare routière dotée d’un parc à vélos et connectée aux transports publics. Tout est facile pour le client. Nous continuons à travailler dans cette direction pour avoir la palette de services la plus étendue possible. 

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Ewa

Plus des trois quarts des Franciliens trouvent l’air de mauvaise qualité

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Quelque 83% des habitants d'Ile-de-France y trouvent l'air de mauvaise qualité, un chiffre en augmentation de 18 points en six ans, et ils sont plus d'un quart à avoir été amenés à consulter un médecin, révèle une sondage Ifop publié le 30 octobre… …L'inquiétude porte d'abord sur les gaz d'échappement, jugés "préoccupants" pour 91% des personnes interrogées, suivis des rejets gazeux des usines (88%), ou encore l'utilisation des pesticides (87%). 

L'enquête a été commandée par Airparif, l'agence régionale de surveillance de qualité de l'air, qui établit ainsi tous les cinq ou six ans une photographie de la perception des Franciliens sur les questions de pollution de l'air.

« Cette nouvelle enquête met l'accent sur la santé », souligne Airparif, avec 29% des Franciliens qui déclarent avoir consulté un médecin, pour eux ou pour des proches, suite à des troubles liés à la pollution de l'air. 

« Soit, si on se livre à une extrapolation des données, 2,8 millions de personnes de 15 ans et plus », précise Airparif.

Pour autant, assure l'agence régionale, « ce sondage reflète des perceptions qui ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité ».

« Bien que toujours préoccupante, avec environ 3 millions de Franciliens toujours exposés à un air qui ne respecte pas la règlementation », niveaux annuels autorisés de dioxyde d'azote et de particules régulièrement dépassés, « en 10 ans, la situation s'est néanmoins nettement améliorée », assure Airparif.

Pour autant, les habitants d'Ile-de-France sont 64% à penser que la situation s'est dégradée. Et les plus sévères vivent dans les Hauts-de-Seine où ils sont 94% à trouver mauvais l'air qu'ils respirent, contre 74% dans le Val-d'Oise.

Et quand on leur demande où ils pensent être le plus exposé aux polluants, ils répondent en premier "dans la rue" à 60%, suivi de la voiture pour 11% d'entre eux. 

Pourtant, ce sont les automobilistes les plus exposés à la pollution, car loin de protéger les passagers de la pollution, l'habitacle à plutôt tendance à la concentrer.

En mars 2014, l'Ile-de-France a connu un pic de pollution qui a entraîné la mise en place de la circulation alternée pendant une journée à Paris et dans la petite couronne. 

Partagés sur la mesure, ils sont 46% à l'avoir trouvée "plutôt efficace" contre 46% "plutôt pas efficace".

« Les actions jugées les plus efficaces sont également celles qui impactent le moins la mobilité », relève Airparif. 

Aussi, la gratuité des transports en commun est jugée plutôt efficace par 75% des personnes interrogées, suivie du contournement routier de l'agglomération par les poids lourds (68%), ou encore la gratuité du stationnement (60%).

Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 501 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 15 ans et plus, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 14 octobre 2014.

Ewa

KidyGo fait accompagner les enfants par des étudiants pour leurs voyages en train

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Faire voyager des enfants seuls par le train, surtout s’ils sont jeunes, inquiète souvent les parents… …Pour les rassurer, le site KidyGo propose de mettre ces parents en relation avec des étudiants voyageant sur le même parcours et qui s’occuperont des enfants  pendant le voyage. Certes la SNCF avait déjà créé le service Junior & Cie, mais il ne fonctionne qu’au départ des grandes gares. Par ailleurs, victime de son succès, il ne parvient pas à satisfaire toute la demande. Le site KidyGo n’exclut aucune gare, à condition évidemment de trouver un étudiant qui voyage sur tout ou partie du trajet emprunté par l’enfant. D’où l’intérêt, pour KidyGo, de "recruter", un maximum de candidats pour offrir le choix de trajets le plus large. Concrètement, les étudiants remplissent une fiche mentionnant le ou les trajets qu’ils effectuent le plus souvent, la rémunération qu'ils demandent et les compétences qu’ils possèdent, notamment le BAFA, le diplôme d’animateur exigé pour les colonies de vacances par exemple, de manière à convaincre les parents en quête d’accompagnants. Les deux parties entrent alors en contact, fixent eux-mêmes les modalités de rendez-vous, et d’agréments pendant le voyage : jeux, films, travail scolaire. KidyGo a été créé par deux étudiants de l’Ecole Centrale à Nantes, Thomas Dournet et Joanna Faulmeyer, qui ont fait appel au financement participatif pour lancer leur site, avec l’aide du célèbre Kisskissbankbank. 

Ewa

Les Bordelais prennent possession du vélo-patinette « Pibal »

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Les premiers Pibal, vélos-patinettes conçus par le designer Philippe Starck qui doivent à terme remplacer les 3.500 vélos mis gratuitement à disposition depuis 10 ans par la mairie de Bordeaux, ont été livrés le 14 juillet… L'idée du Pibal (d'après le nom de l'alevin de l'anguille, la pibale, pour sa fluidité de mouvement) est celle d'un hybride, permettant de passer rapidement d'un mode cycliste à un mode piéton-patinette, pour s'adapter au centre-ville de Bordeaux, où cyclistes et piétons se côtoient et souvent se frôlent.
Fabriqués en aluminium par l'usine Peugeot à Romilly-sur-Seine (Aube), le Pibal est doté d'un repose-pied évoquant la patinette, d'un ample porte-bagages, et de petites astuces comme une bande réfléchissante sur les pneus jaunes, au contraste marqué avec le cadre gris.
C'est ce design qui a séduit les 160 premiers détenteurs, tirés au sort. Le 14 juillet, seuls 20 nouveaux vélos ont été remis, les 140 prochains une semaine plus tard. Puis, en septembre, 200 autres seront mis en disposition pour, à terme, remplacer les 3.500 vélos que la mairie de Bordeaux prête gratuitement.
Selon la mairie de Bordeaux, la pratique du vélo a triplé en 10 ans et la ville, avec plus de 10 % des déplacements quotidiens de ses habitants à vélo, s'est hissée dans le peloton de tête des capitales cyclables.
    
      
    AFP

Ewa

Paris pourrait augmenter PV et tarif de stationnement

La mairie de Paris envisage de doubler le montant des PV qui passerait de 17 à 36 euros et d'augmenter d'au moins 50 % le prix du stationnement, selon Le Parisien du 2 juillet… « La mairie de Paris réfléchit à une augmentation d'au moins 50% du tarif horaire du stationnement de rue qui rapporte, si l'on ajoute le stationnement résidentiel, pas moins de 65 millions d'euros par an à la Ville », avance le quotidien.

« L'automobiliste paye entre 1,20 euro et 3,60 euros de l'heure pour se garer dans les rues »", précise le journal.

A cette hausse s'ajouterait « l'augmentation du PV pour stationnement -la majorité parisienne envisage de le doubler, en le faisant passer de 17 à 36 euros- que la ville souhaite appliquer dès l'année 2016 lorsque le montant des amendes pourra être fixé commune par commune », poursuit Le Parisien.

« Les rues de Paris sont réparties en trois zones. Nous réfléchissons à une simplification de ce zonage qui est assez incompréhensible aujourd'hui, ainsi qu'à la question des tarifs. Mais pour le moment, rien n'est tranché », a indiqué au journal Christophe Najdovski, adjoint EELV chargé des transports.

« Tout cela reste très hypothétique », a également souligné auprès de l'AFP la mairie. « Dans le cadre des discussions budgétaires nous avons mis tous les paramètres sur la table, pour les hausses de recettes comme les baisses de dépense. Il n'y a rien de très avancé ni d'arbitré », a-t-on souligné.

La maire de Paris Anne Hidalgo a reconnu mi-juin qu'il manquait à la Ville 400 millions d'euros pour boucler son budget 2015. Lors de la campagne des municipales, la socialiste n'avait pas caché son souhait d'augmenter le montant des PV pour stationnement lorsque la loi le lui permettra.

Selon le Parisien, il s'agirait pour la Ville de « rendre la contravention réellement dissuasive et (d')inciter les automobilistes à s'acquitter de leur ticket de parking. Aujourd'hui, selon la mairie, seuls 15% des conducteurs passent prendre un ticket à l'horodateur. »

La mairie espère toutefois que cette proportion augmente grâce à la généralisation du paiement par carte bancaire, déjà effective, et à celle du paiement par mobile, à l'horizon 2015.

Pour Pierre Chasseray, représentant de l'association 40 Millions d'automobilistes: « La réalité, c'est que l'Hôtel de Ville cherche à se faire de l'argent sur le dos des automobilistes », dénonce-t-il dans le journal.

Avec trois millions de procès-verbaux pour le seul stationnement, distribués en 2012 dans la capitale, l'automobiliste parisien est le plus verbalisé de France, relève Le Parisien, et le moins bon payeur également, puisque seuls 13% des conducteurs s'acquittent de leur contravention dans les délais légaux.

Pour l’Automobile Club « La Mairie de Paris devrait plutôt améliorer l’offre globale de stationnement, elle qui a supprimé plus de 25 000 places dans les 10 dernières années » s’insurge Simon Midal, le président délégué Paris IDF. « La Mairie de Paris devrait, selon nous, réfléchir à une solution qui favoriserait la rotation, l’activité économique et la qualité de vie des résidents [..]. L’augmentation des tarifs ne représente en aucun cas une solution viable et efficace. Ce n’est pour la mairie de Paris qu’une mesure supplémentaire d’ajustement budgétaire. »

Ewa

Le Train Bleu : vente aux enchères réussie, mais déception des défenseurs du patrimoine

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Les 182 lots ont tous trouvé preneurs. La vente le 30 juin d'une grande partie du mobilier et de la vaisselle du restaurant "Le Train bleu", … … mythique table de la Gare de Lyon à Paris, a atteint 76 700 euros (avec frais), a annoncé la maison de ventes Jakobowicz et associés.

Avant sa fermeture pour travaux, le restaurant parisien célèbre pour son décor Belle Epoque, construit pour l'exposition universelle de 1900 et classé Monument historique dès 1972, avait mis aux enchères notamment d'imposants vaisseliers adjugés chacun autour de 4 700 euros.

Des services de table siglés en porcelaine datant des années 1930 et 1960, ont trouvé preneurs autour de 1 000 euros. L'un des porte-manteaux du "Train Bleu" a atteint 3 068 euros.

Organisée dans le restaurant avant la vente, l'exposition a remporté un franc succès avec plusieurs centaines de visiteurs. Parmi les enchérisseurs, le cinéaste Michel Hazanavicius oscarisé pour "The Artist" et sa compagne, l'actrice Bérénice Bejo.

De son côté, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) a regretté dans un communiqué que la protection du "Train Bleu" ne concerne pas son mobilier.

« Oeuvre d'art totale, ce buffet inauguré en 1901, constitue, avec le Petit et le Grand Palais, l'une des constructions les plus marquantes suscitées par l'Exposition universelle de 1900. Le mobilier qui l'accompagnait, faisait souvent corps avec les décors muraux », estime la SPPEF fondée en 1901, l'une des plus anciennes associations de défense du patrimoine.

« Le mobilier du Train Bleu ne peut, en l'état de la législation sur les monuments historiques, et bien que les murs soient classés, être attaché à l'immeuble qui l'a vu naître. Cette lacune concerne ainsi de nombreux patrimoines », a souligné Julien Lacaze, vice-président de la SPPEF.

Donnant directement sur les quais, "Le Train Bleu" s'appelait au départ « Le buffet de la gare de Lyon ». Il a été rebaptisé en 1963 en hommage au train Paris-Vintimille qui longe la Côte d'Azur. 

Ewa

L’écotaxe remplacée par un péage de transit

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L'écotaxe va être remplacée au 1er janvier 2015 par un « péage de transit poids lourds » concernant les camions de plus de 3,5 tonnes roulant sur 4 000 km de routes à fort trafic au lieu de 15 000 km dans l'ancien système,… …a confirmé le gouvernement, le 22 juin, après les révélations du quotidien Ouest-France, plus tôt dans la journée.

Mais la recette brute attendue de la nouvelle redevance serait de « 500 millions » d'euros par an, soit environ deux fois moins que le dispositif initial, a précisé le 23 juin la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Cette recette doit en effet être affectée à l'agence de financement des infrastructures de transport de France alors que 800 millions d'euros étaient escomptés annuellement dans la précédente formule.

Le nouveau péage cible les « itinéraires de grand transit, qui supportent un trafic supérieur à 2 500 poids lourds par jour », a confirmé une source proche de Matignon. Soit 4 000 km du réseau routier national et de certaines routes départementales, contre 15 000 km dans le projet d'écotaxe, qui avait soulevé un mouvement de contestation parti de la Bretagne, obligeant le gouvernement à le suspendre.

La carte correspond ainsi aux grands itinéraires traversant la France sans péage et aux fragments routiers parallèles aux autoroutes à péage, à l'image de la RN10 entre Bordeaux et Poitiers.

Les véhicules et matériels agricoles, ceux dédiés à la collecte du lait, les véhicules forains et de cirque seront exonérés. Pour les autres, qui devront être équipés d'un boîtier GPS calculant le parcours, la tarification se fera sur un taux moyen de 13 centimes d'euro par kilomètre, modulable selon la distance parcourue, le niveau de pollution et le nombre d'essieux.

L'entrée en vigueur de ce système visant à « ne pas pénaliser la petite économie locale et les trajets répétitifs sur une chaîne de valeur ajoutée ou industrielle située dans l'économie locale » se fera après trois mois de rodage.

La Bretagne ne fera partie qu'« à la marge » de ce dispositif: seul l'axe Saint-Lô/Nantes via Rennes sera concerné.

Pour la mise en oeuvre du nouveau dispositif, « il sera fait appel à la société Ecomouv' dont l'infrastructure technique et opérationnelle existe déjà », a précisé le Premier ministre Manuel Valls, ajoutant que l'Etat pourrait entrer au capital de cette société initialement chargée de la collecte de l'écotaxe, afin d'« assurer un meilleur contrôle ».

Une source syndicale proche d'Ecomouv' s'est dite "étonnée", ne voyant pas en quoi « l'entrée de l'Etat au capital pourrait renforcer le contrôle ». Aucune précision n'a encore été apportée sur le devenir des portiques et bornes écotaxe déjà installés. 

Par ailleurs, un portique écotaxe situé à Prinquiau (Loire-Atlantique), sur la N171 entre Nantes et Saint-Nazaire, a été incendié dans la nuit du 22 au 23 juin.  à lundi et sera démonté, a-t-on appris lundi auprès des gendarmes. Le département comptait au départ six portiques écotaxe. Il en reste trois situés sur le périphérique Nantais et au sud de Nantes. 

Réactions

 

FNAUT : Usagers des transports, riverains et automobilistes pénalisés

La FNAUT déplore le recul du gouvernement. Si elle se félicite que le principe de l’écotaxe soit maintenu et que la taxe, plus lisible, soit recentrée sur les poids lourds effectuant de longs parcours de transit, elle déplore que le réseau routier taxé soit beaucoup trop restreint et le produit le produit net trop maigre.

Pour elle, non seulement les usagers des transports seront pénalisés par la réduction des projets de transports urbains et la modernisation du réseau ferré qui devaient être financés par l’écotaxe, mais aussi les riverains, soumis aux nuisances des poids lourds, des grands axes routiers dont la taxation n’était pas envisagée ou est abandonnée brut de la taxe. Mais les automobilistes et les contribuables seront aussi concernés en subventionnant largement, à leur insu, le transport routier de marchandises.

Cette écotaxe très allégée décrédibilise par ailleurs le projet de loi de programmation sur la transition énergétique présenté trois jours plus tôt par le gouvernement. 

 

GART : les propositions des députés et des sénateurs pas totalement suivies

Les élus du GART regrettent que le gouvernement n’ait pas complètement retenu les propositions des députés et des sénateurs qui avaient suggéré une éco-redevance d’application plus large permettant un manque à gagner moins élevé.

Ils sont néanmoins satisfaits que le principe d’une contribution des poids-lourds à l’entretien et au financement des infrastructures de transport soit introduit dans notre pays grâce à ce péage. « Ce péage est essentiel au financement de l’appel à projets "Transports collectifs et mobilité durable" », rappellent les élus. « L’Etat s’est engagé à cofinancer, à hauteur de 450 M€, les 122 projets de transports collectifs, et qui concernent directement 78 collectivités locales comptant près de 14 millions d’habitants ».

 

AFITF : Des ressources complémentaires nécessaire

« Je ne peux que me féliciter qu’une solution ait été trouvée pour sortir de l’impasse de financement dans laquelle se trouvait l’AFITF depuis octobre dernier », a déclaré Philippe Duron, président de l’Agence de financement des infrastructures de France (AFITF). « Si les recettes ainsi dégagées permettent aujourd’hui à l’AFITF d’avoir une meilleure visibilité sur ses perspectives budgétaires, elles n’atteignent pas les recettes attendues de l’écotaxe poids lourds. Pour assurer les engagements pris par l’Etat et financer l’ensemble des projets déjà décidés, l’AFITF aura besoin de ressources complémentaires qu’il appartiendra au gouvernement d’identifier et de mettre en place dans les mois à venir ». 

Ewa

Ecotaxe : le député Chanteguet propose le rachat des concessions autoroutières

Autoroutesite

C'est un véritable plaidoyer auquel s'est livré Jean-Paul Chanteguet, le député socialiste qui a présidé la mission d'information sur l'écotaxe. Pour lui, l'écotaxe répond à un "véritable choix de société"… Cette taxe repose sur un principe de l'utilisateur-payeur. "L'écotaxe n'est pas un impôt qui serait la marque d'une écologie punitive", a-t-il plusieurs fois répété en présentant le 14 mai son rapport. Et en contredisant du même coup Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, qui a utilisé cette expression et affirme le 7 mai devant l'Assemblée nationale que "l'éco-taxe ne verrait pas le jour".

D'où les aménagements proposés par Jean-Paul Chanteguet pour relancer l'écotaxe. Comme le révélait notre Lettre confidentielle du 12 mai, il suggère de la rebaptiser en "éco-redevance" et de mettre au point une franchise kilométrique mensuelle exprimée en euros. Cette franchise (allant de 281 à 844 km/mois) serait calculée sur la base d'un taux kilométrique, en fonction du poids du véhicule et de ses émissions polluantes. "De ce fait, les camions effectuant de petits trajets dans le cadre d'une économie régionale et d'échanges de proximité, tout comme ceux qui transportent en compte propre, verront leurs charges réduites au contraire de ceux qui parcourent de longues distances".
Par ailleurs, les abattements tarifaires précédemment prévus pour les régions périphériques, et notamment la Bretagne, terre de la révolte des "Bonnets Rouges", sont maintenus. En revanche, le taux pourrait être relevé sur certains axes très fréquentés ou lorsque le trajet peut être réalisé sur une autoroute, voie fluviale ou ferroviaire. Pour accélérer le renouvellement de la flotte, le rapport propose également la création d'un fonds de modernisation destiné à l'achat de poids lourds "propres".
Le coût de la franchise est estimé à 300 millions d'euros par an, ce qui "permettra de préserver l'essentiel des moyens de l'Afitf", l'Agence de financement des infrastructures, à qui sont destinés les revenus de cette redevance, selon Jean-Paul Chanteguet. En effet, précise-t-il, la mise en place de l'écotaxe conduira forcément à un report de trafic sur les autoroutes. Ce report devrait se traduire par une augmentation des recettes de péage comprise entre 300 et 400 millions d'euros. "Nous considérons que ce report est créateur d'un effet d'aubaine et qu'il doit être partagé, une telle situation pouvant justifier une renégociation partielle des concessions".
En revanche, le député a vertement critiqué les propositions de Ségolène Royal de ne taxer que les poids lourds étrangers pas euro-compatibles et de prélever un milliard sur les 2 milliards de bénéfices car l'Etat devrait alors trouver une forme d'indemnisation. De son côté, il propose de racheter les concessions autoroutières, pour un coût qui certes serait élevé (entre 15 et 20 milliards d'euros) mais qui ne représenterait pas une "dette Maastrichtienne". "Il s'agit d'une résiliation anticipée pour motif d'intérêt général", souligne Jean-Paul Chanteguet en rappelant que de nombreux élus, de gauche comme de droite, critiquent la privatisation des autoroutes qui générent annuellement 8 milliards de recettes. Le député a annoncé qu'il allait mettre en place une mission d'information en vue d'étudier les modalités de rachat par l'État des concessions autoroutières. Il estime que ce sujet nécessitera six mois de travail.

"Je ne peux me résoudre au fait que l'Etat ne tienne pas ses engagements", martelle Jean-Paul Chanteguet qui prône également une marche à blanc du dispositif pendant 4 mois afin d'évaluer les difficultés éventuelles. Et espère un lancement au premier janvier.

Quelle sera la réponse du gouvernement? "Je ne remets mon rapport à personne", précise Jean-Paul Chanteguet qui a souhaité coûte que coûte présenter son rapport même en sachant l'opposition de Ségolène Royal. La question de l'écotaxe fait débat au sein du gouvernement,  jusqu'au sein même du ministère de l'Ecologie : en opposition avec sa ministre de tutelle, le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier a en effet estimé le 14 mai que les pistes de travail présentées dans ce rapport sont "raisonnables, applicables", et, selon lui, qu'il "appartient désormais au Premier Ministre de trancher dans les prochaines semaines".