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Ewa

Le P95, un train à haut rendement

L?Européenne de travaux ferroviaires vient de réceptionner son nouveau train de renouvellement des voies à haut rendement : le P95, construit par Matisa Les traverses bibloc qui cassent lors de leur dépose n’ont qu’à bien se tenir. Elles vont bientôt trouver devant elles une arme redoutable : le nouveau train de renouvellement à haut rendement P95 de la société Européenne de travaux ferroviaires. Alors que les planchers constitués de traverses en bois du réseau principal à renouveler sont en forte diminution, les régénérations concernent désormais les voies reposant sur des traverses en béton de type bibloc affichant plus de trente années de service. Problème majeur constaté sur plusieurs régions, leur entretoise métallique, qui provient pour beaucoup d’entre elles de rails refondus, s’est fragilisée avec le temps, compliquant particulièrement leur retrait par les moyens mécanisés lourds. Les trains actuels de renouvellement, comme le TSV21 Giperail des sociétés Colas Rail-TSO ou le SMD80 de l’Européenne de travaux ferroviaires, ont en effet été conçus pour absorber des traverses complètes et non des blochets seuls. Or, que l’un d’eux se retrouve coincé dans le complexe circuit automatique de dépose, et toute la machine s’enraye. Elle doit alors être arrêtée, le temps de l’extraire à la main. Ces actions répétées à de multiples reprises ne sont évidemment pas compatibles avec les cadences de renouvellement des voies imposées, de l’ordre de 1 000 m/jour. Sur la région Bretagne, très touchée par ce problème, la solution a consisté à consolider les traverses avant leur retrait par ajout d’une entretoise provisoire servant juste à les manier. Coût de l’opération, une trentaine d’euros l’unité. Soit, pour un renouvellement entrepris fin 2007 cumulant des interventions sur 86 km, quelque 800 000 euros !
Les nouveaux trains de substitution des entreprises spécialisées doivent ou devront donc prendre en compte ce phénomène. « Le P95 peut déposer les traverses bois, le plus simple, les traverses béton monobloc et bibloc de différentes épaisseurs et largeurs de blochets. Mais c’est surtout le premier train possédant un système complet de dépose des traverses cassées », résume Thierry Torti, directeur des grands travaux au sein de l’Européenne de travaux ferroviaires. Détentrice de brevets pour ce nouveau concept, l’entreprise, qui vient d’investir 15 millions d’euros dans ce train, n’avait en fait guère le choix. Après le déraillement, le 24 juillet 2006, près de Culoz, ayant rendu son P21 Matisa irrécupérable, elle avait choisi l’option la plus rapide et, « pour respecter nos engagements contractuels avec RFF et la SNCF », la plus efficace : reconstruire son SMD. Conçu dans les ateliers de Framafer, le train précédent affecté pendant dix-sept ans aux suites rapides finissait tranquillement sa vie sur une voie de garage. Elle est allée le rechercher et, à l’issue de plus de 3 millions d’euros de reconstruction et de transformation, sous les compétences de 70 techniciens travaillant d’arrache-pied pendant six mois dans les ateliers de Beauchamp, le SMD nouveau, baptisé « Rénovatio », faisait son grand retour sur les rails dès mars 2007. Mais à l’origine il avait été conçu pour les traverses bois et fatiguait beaucoup lors du maniement de celles en béton. Pour pérenniser l’avenir, la société décide alors d’acquérir un nouveau train de type P21. Lancée dès septembre 2006, moins de deux mois après l’accident de Culoz, une première commande d’études cerne certaines exigences. « Quitte à acheter un train, autant qu’il corresponde aux marchés futurs analysés à travers des données SNCF des voies posées… Cela montrait bien que cette problématique des traverses cassées, qui n’était pas encore tout à fait effective en 2006, allait vraiment le devenir à partir de 2010. Donc, autant créer un train permettant de substituer les traverses avant le dégarnissage pour éviter de les fragiliser et, cerise sur le gâteau, d’essayer de déposer une partie de ces traverses sans être obligé de les consolider. »
Les grands constructeurs de ces matériels lourds sont consultés, l’autrichien Plasser & Theurer et le suisse Matisa. Ce dernier est retenu pour cette commande dont la mise au point avec l’Européenne de travaux ferroviaires a demandé pas moins de trois années. « C’était un pari difficile pour Matisa, qui devait modifier son train de référence P95. Mais nous sommes venus avec des propositions concrètes, des croquis, des schémas sur la dépose des traverses cassées et sur la chaîne de dégarnissage intégrée de l’emmené de ballast à l’arrière, qui représentait une première pour eux. Ces propositions ont été reprises et améliorées par le savoir-faire du constructeur. On est vraiment sur un projet commun. » L’une des innovations sur le P95, c’est justement cette chaîne de dégarnisseuse. S’il ne s’agit pas du premier train de ce type qui en ajoute une, c’est le premier l’intégrant avec des traverses maniées perpendiculairement à la voie, ce qui fluidifie leur pose. Sur les engins Plasser & Theurer, la chaîne est en général plus grosse. Mais le gabarit général du train restant le même, la place pour les traverses est moins importante et elles passent donc en long. La capacité moins importante en débit de la chaîne Matisa est par contre compensée par une sorte de « charrue » dynamique qui pousse le ballast latéralement. « Cette chaîne est un outil d’appoint. La force de notre système, c’est de pouvoir travailler avec les deux outils ensemble ou avec l’un ou l’autre séparément. Si une panne survient sur l’un des deux, la journée peut continuer malgré tout. Alors que si, à un moment donné, une chaîne qui tourne seule se bloque à cause d’une selle coincée, par exemple, le train ne peut plus progresser tant qu’il n’y a pas eu déblocage », conclut Thierry Torti. Le P95 a effectué ses tout premiers tests en grandeur réelle en novembre, lors de la rénovation de 4 km de la ligne fret entre Flamboin et Montereau. Mais il ne s’agissait encore que d’une approche très modeste pour lui. Les traverses d’origine, remplacées aujourd’hui par des bibloc, étaient en bois. Le vrai défi, il va bientôt devoir le relever sur une suite rapide, en donnant toute la mesure de ses capacités à prendre en charge les traverses défectueuses…
 

Michel BARBERON

Ewa

La DB rappelle tous ses ICE au garage

Toilettes, clim, portes : les 252 ICE de la Bahn ont besoin d?une importante révision. Les ICE n’en finissent plus de donner des cheveux blancs à la Deutsche Bahn. Après les essieux, c’est aujourd’hui l’aménagement intérieur des trains à grande vitesse qui pose problème. A partir du 18 janvier, la compagnie va ainsi rappeler l’ensemble de sa flotte pour une vaste opération de remise à neuf. Toilettes défectueuses, problème de climatisation, portes défaillantes : les 252 ICE de la Bahn ont besoin d’une importante révision qui va mobiliser tous les mécaniciens de l’opérateur, pendant plus de deux mois. A cette occasion, les agents de maintenance seront même privés de vacances. Progressivement, tous les ICE vont être retirés de la circulation et subir une révision complète, deux jours durant, dans les ateliers de la DB. Résultat : la firme dirigée par Rüdiger Grube va, une nouvelle fois, devoir composer avec une disponibilité réduite de son parc. Sur certaines lignes, des Intercity assureront la « soudure ». L’offre de places sera aussi revue à la baisse, même si la Bahn assure que les effets de cette remise en état du matériel seront invisibles pour les voyageurs. Reste que ces désagréments font tache, alors que la compagnie vient d’augmenter ses tarifs de 1,8 % en moyenne, à l’occasion de l’entrée en vigueur du plan de circulation hivernal. D’autant que l’an dernier, le trafic ICE avait déjà subi d’innombrables perturbations en raison de doutes persistants sur la solidité des essieux. La Deutsche Bahn s’est finalement résignée à changer 1 200 pièces, soit tous les essieux des ICE 3, les plus modernes de sa flotte. Le coût de l’opération est estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros.
 

Antoine HEULARD

Ewa

Le Gautrain toujours pas qualifié pour la Coupe du monde

Un compromis pourrait être trouvé pour l?ouverture du Gautrain en même temps que le Mondial de foot. Le gouvernement provincial menaçait le constructeur, le consortium Bombela, de lourdes pénalités en cas de non-respect des délais de livraison Le Gautrain sera-t-il prêt à temps pour la Coupe du monde de football ? Le feuilleton se poursuit en Afrique du Sud. Début novembre, le consortium Bombela, chargé de construire et d’exploiter ce super-RER qui reliera Johannesburg à Pretoria, avait annoncé que l’ouverture du premier tronçon entre le quartier d’affaires de Sandton et l’aéroport serait reportée à octobre 2010. C’est-à-dire bien après le Mondial ! En cause, selon lui, des retards dus aux difficultés pour acquérir tous les terrains, et aussi des modifications apportées tardivement au projet. Cette annonce a provoqué une grosse colère du gouvernement provincial, qui s’en tient à son contrat de concession, menaçant Bombela de très lourdes pénalités en cas de retard. Et ce alors qu’il venait de refuser une offre d’ouverture anticipée fin mai contre une rallonge de 1,3 milliard de rands (120 millions d’euros)… Inacceptable en période de crise, ce nouveau surcoût de plus de 5 % pour un projet dont la facture a déjà beaucoup augmenté ! « La liaison vers l’aéroport doit être opérationnelle d’ici le 27 juin 2010 », martèle Barbara Jensen, porte-parole de la Gautrain Management Agency (GMA), l’agence provinciale qui porte le projet. Pourquoi le 27 juin ? « Quand nous avions signé l’accord de concession le 28 septembre 2006, il était stipulé que cette liaison entre Sandton et l’aéroport devrait être ouverte 45 mois après la signature, c’est-à-dire le 27 juin 2010. » Reste que cette date est relativement étrange, la Coupe du monde débutant deux semaines plus tôt. On en sera alors au début des huitièmes de finale (avec un match prévu à Johannesburg que la France pourrait jouer si elle finit deuxième de son groupe à l’issue du tour préliminaire). Les dates du tournoi n’étaient pas encore connues quand le contrat a été signé avec Bombela, explique Mme Jensen. « Il faut se rappeler que le Gautrain n’a jamais été un projet lié à la Coupe du monde, souligne-t-elle. Nous avons commencé à travailler dessus en 2000, quatre ans avant que l’Afrique du Sud obtienne son organisation ! » Si les deux ne sont officiellement pas liés, le Mondial 2010 était évidemment dans toutes les têtes quand le projet a été lancé. Jack van der Merwe, le patron de la GMA, nous disait d’ailleurs il y a six ans, avant même que son pays soit choisi, qu’il serait « prêt en 2009, juste à temps pour la Coupe de monde de football que nous organiserons ici ». Même si le premier morceau du Gautrain, long de 20 km, ne sera qu’une navette conduisant à l’aéroport, loin des stades, le symbole est fort. Quelle mauvaise publicité pour l’Afrique du Sud – et aussi pour les sociétés composant Bombela, dont Bouygues, Bombardier et la RATP – si ce train ultramoderne devait rater de quelques semaines le grand événement qui mettra le pays au centre du monde ! D’autant que la majorité des visiteurs arriveront par cet aéroport O. R. Tambo et qu’on trouve à Sandton une bonne partie des hôtels de Johannesburg. Tout espoir n’est cependant pas perdu : Bombela a proposé d’ouvrir quand même dès le 27 mai, mais avec une « capacité limitée ». Les négociations ont repris avec la province, les deux parties refusant d’en dire plus pour le moment. Selon la presse sud-africaine, le consortium ne demanderait aucun supplément de prix. Il faudra ensuite achever la ligne du Gautrain au nord vers Pretoria et au sud jusqu’au centre historique de Johannesburg. Officiellement, l’ensemble du projet, long 77 km, doit être mis en service fin mars 2011. Il doit coûter 25,2 milliards de rands (2,3 milliards d’euros).
 

François ENVER

Ewa

Les Japonais vantent les mérites de leur matériel ultralight

A écouter, ce 9 septembre à Londres, la surprenante prestation de Tsutomu Morimura, directeur exécutif de JR-Central, l?un des opérateurs japonais du Shinkansen, on peut même penser que les hostilités sont déjà lancées Au pays du Soleil-Levant, c’est étrangement l’opérateur qui « vend » le matériel roulant, en lieu et place de son constructeur ! Dans sa présentation, Tsutomu Morimura annonce d’emblée la couleur, avec une magnifique photo d’une rame N 700 rebaptisée « N 700-I ». « Le I, c’est pour International », martèle le dirigeant de JR-Central, qui ajoute avec conviction : « Ce matériel que nous exploitons sur notre réseau sera bientôt utilisé dans le monde entier ! » Toutefois, les Japonais disent vouloir proposer, en réalité, tout le « système Shinkansen » (qui n’a pas connu le moindre accident depuis son ouverture en 1964), et non le matériel sans l’infrastructure ou vice-versa. Et en cela, ils ont certainement mille fois raison : le contre-exemple américain de l’Acela le montre bien… Le N 700-I est donné pour une vitesse maximale en service commercial de 330 km/h. Tsutomu Morimura prend bien soin de rappeler que, sur le réseau japonais, les rames ne sont limitées à 270 et 300 km/h que par l’existence de nombreuses courbes de trop faible rayon. La composition basique du N 700-I est de huit voitures (au lieu de seize pour le N 700), lui octroyant une longueur, décidément très… « européenne », de 204,7 m. « Et il ne pèse que 365 t avec tous ses voyageurs, c’est dire qu’il est léger, extrêmement léger… », insiste le directeur exécutif de JR-Central. S’ensuit un curieux exposé comparatif avec, pour références, le TGV POS (mais pourquoi ne pas avoir choisi le Duplex, plus « capacitif » ?) et l’ICE 3. Avec une charge à l’essieu de 11,2 t, le N 700-I fait sans doute mieux que l’ICE 3 à 16 t (en motorisation répartie comme lui) ou le TGV à 17 t (en motorisation concentrée). Côté puissance massique – légèreté oblige ! –, l’avantage semble encore revenir aux Japonais, avec 23,9 kW/t contre 21,9 pour le POS et 17,2 pour l’ICE 3. Dans la catégorie des matériels à un seul niveau, le N 700 offre également une habitabilité assez exceptionnelle, grâce à sa largeur de 3,36 m, comparée à celles des TGV POS et ICE 3 qui s’établissent respectivement à 2,904 et 2,950 m. Sauf que le N 700 servant de référence ne s’inscrit nullement dans le gabarit européen ! Là-dessus, les Japonais possèdent d’ores et déjà une réponse, grâce à leurs trains à grande vitesse dénommés « Mini-Shinkansen », et utilisés depuis de nombreuses années déjà pour desservir en antenne certaines anciennes lignes à voie métrique de leur réseau classique, reconverties à l’écartement normal tout en conservant leur gabarit initial proche de celui utilisé en Europe. Les rames Class 395 récemment livrées par le constructeur japonais Hitachi à l’opérateur britannique Southeastern pour la desserte régionale à grande vitesse du Kent dérivent justement des Mini-Shinkansen « série 400 » en service sur la ligne de Yamagata, et intègrent les contraintes supplémentaires propres au réseau classique britannique, à commencer par un gabarit particulièrement restrictif. Pour promouvoir le N 700-I, Tsutomu Morimura paraît donc avoir décidément trouvé un argument « de poids » avec l’exceptionnelle légèreté de son matériel. « L’énergie consommée par un train dépend étroitement de la masse par siège offert », rappelle-t-il, et personne, bien sûr, ne saurait prétendre le contraire. Le matériel Shinkansen afficherait ainsi une consommation de 29 Wh/km/siège contre 55 pour l’ICE 3 et 57 pour le TGV. Eloquent ? L’extrême légèreté peut toutefois avoir son revers, par exemple sur le comportement vibratoire des caisses, et il serait bien étonnant que les matériels Shinkansen, dans leur conception traditionnelle, parviennent à satisfaire aux normes de sécurité passive telles qu’elles ont été développées pour l’Europe. Mais là encore, Tsutomu Morimura détient la réponse en stipulant que « seule une ligne nouvelle à l’image du Tokaïdo, réservée uniquement au transport des voyageurs, est susceptible de garantir la sécurité, l’efficacité et la ponctualité, car les trains de fret, vu leurs charges à l’essieu, détruisent la voie, et ils gênent aussi la maintenance puisqu’ils roulent la nuit ». Et il est vrai que dorénavant nombreux sont ceux – et c’est tant mieux ! – qui s’accordent à penser que le mélange des genres sur une ligne nouvelle reste le plus mauvais choix qui soit. Alors exit également, dans la foulée, la mixité des trafics et les passages à niveau sur réseau classique, et cette fois, pour Monsieur Morimura, le tour est joué : un matériel super-léger, c’est bien la panacée ! Nul ne saurait le nier, le Shinkansen japonais est un vrai chef-d’œuvre d’efficacité. Avec un retard annuel moyen d’une demi-minute par train, la réalité des faits, dans l’absolu, plaide totalement en faveur du modèle d’exploitation prôné par Tsutomu Morimura, qui s’empresse toutefois d’y associer un matériel qui n’a jamais été conçu que pour être en parfaite adéquation avec ledit modèle. Sauf qu’à bien des égards l’environnement européen est sensiblement différent, le modèle japonais pas transposable si facilement, et qu’il faudra donc compter aussi avec l’existant. En attendant, les Japonais n’ont visiblement pas tardé à prendre conscience du marché potentiel qui s’ouvrait à eux et, confortés par le premier succès qu’ils ont remporté avec Southeastern, on devrait les retrouver avant peu sur d’autres projets européens.
 

Philippe?HERISSE

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Ewa

Francilien : l?épreuve du chaud et du froid

C?est en Autriche que, dans le cadre des tout derniers essais avant homologation, la rame test n° 5 doit faire preuve de son bon comportement lorsqu?elle est soumise aux conditions climatiques les plus extrêmes Au Rail Tec Arsenal de Vienne, en Autriche, c’est tout simple : pour que le temps change, radicalement, il suffit d’appuyer sur un bouton… Ce 16 octobre, sous le regard attentif de Jean-Paul Huchon, président de la région et du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), de Christian Cochet, directeur délégué de Transilien SNCF, et de Jean Bergé, président de Bombardier Transport France, une rame du futur matériel Francilien y subit les derniers outrages climatiques. A l’intérieur d’un tunnel isolé futuriste, une « grande chambre climatique » de 100 m de long calfeutrée qui de l’extérieur a l’allure d’un iceberg, des murs de lumières style cabine à UV font monter la température à 35° alors que des souffleries font débouler un vent à 110 km/h, simulant une vitesse du train à 140… Lunettes de soleil sur les yeux, un technicien s’en amuse : « C’est le dernier endroit d’Europe où l’on bronze. » Pendant six semaines, on y teste la rame d’essai n° 5, dans des conditions qui peuvent y être encore beaucoup plus extrêmes. A Vienne, le Francilien en essais est dans la dernière ligne droite. A « J moins 38 ». Dans moins de deux mois, le 13 décembre, deux premières rames du train des lendemains qui doivent moins déchanter, des trains garantis de « nouvelle génération », seront mises, si tout va bien, en service commercial sur la ligne H du réseau Transilien entre Paris-Nord et Luzarches, dans le Val-d’Oise. Pour former les conducteurs, les agents de maintenance, effectuer les « marches à blanc », les circulations à vide en conditions réelles d’exploitation, une première rame de série, la rame 8,  est arrivée aux ateliers de Joncherolles le 21 octobre vers 18h30 avant d’effectuer une première marche d’essais vers Saint-Denis et Paris-Nord. Puis une seconde rame est attendue au mois de novembre. Au cours de ce même mois, devrait suivre l’homologation du Francilien par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire, dernière étape avant la mise en service. D’ici là, les essais se poursuivent, à Vienne mais aussi à Crespin, le grand site de Bombardier en France, et ailleurs… Ultimes préparatifs, dernières vérifications indispensables pour que le matériel soit déclaré « bon pour le service ». Ces séries d’essais se situent dans le cadre du processus de qualification et d’homologation de ce train. Afin de s’assurer en particulier du bon fonctionnement de ses équipements aux conditions climatiques, de vérifier que le niveau de confort proposé répondra bien aux 4 800 exigences techniques, dont 1 900 « indispensables ». Le Francilien doit pousser à la retraite le symbole de l’inconfort pour les voyageurs du quotidien en Ile-de-France, les fameuses rames inox sombrement surnommées « petits gris ». Les plus anciennes datant de 1965. Et par un « effet domino », à partir des livraisons de ces 172 premières rames, d’un coût de 2,094 milliards d’euros, Francilien viendra moderniser l’ensemble des lignes. De quoi faire en sorte qu’en 2016 tout le matériel circulant sur le réseau soit neuf ou rénové. Le rythme de livraison a même été accéléré, de 30 à 40 au cours de la première année. Jean-Paul Huchon l’affirme : « C’est un objectif particulièrement ambitieux mais nous allons le tenir. Nous avons eu raison d’être constants. C’est l’image du transport en Ile-de-France, et même en France, qui se joue là-dessus. »
 

Pascal GRASSART

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Ça roule pour l?ETR 610 de Cisalpino

Le préservice de l?ETR 610 se déroule bien. Mais la fin de la filiale Cisalpino pèse sur le futur de ce train Les rames 610006 et 008 de Cisalpino assurent depuis le 20 juillet un préservice commercial portant sur un aller-retour quotidien de Genève à Milan, sans mauvaise surprise notable. Leurs prestations n’ont été arrêtées à ce jour qu’une seule fois, du 5 au 8 août, suite à un défaut logiciel sur le système de freinage. Les deux premières compositions devaient être rejointes entre le 20 et le 24 septembre par la rame 009, qui a été retournée à Savigliano afin de corriger des problèmes de peinture. Avec l’arrivée de cette troisième rame, l’ETR 610 devrait étendre son rayon d’action jusqu’à Venise. La mise en service des rames 010 et 012 vers la mi-octobre, 003, 004 et 013 en novembre, devrait permettre de le déployer sur des relations via la ligne du Lötschberg. Les rames 007 et 011 effectuent des marches d’homologation en Allemagne. Les roulements octroyés aux ETR 610 pour l’horaire 2010 dépendront de plusieurs facteurs. Les ETR 610 devront démontrer leur fiabilité en préservice commercial – cela semble bien parti –, mais aussi être autorisés par les autorités italienne et suisse compétentes à circuler en UM et à penduler sur l’ensemble du réseau. Cette capacité fait encore défaut à l’ETR 610 en Suisse. Le train satisfait aux exigences de la catégorie N, celle des trains à pendulation, sur les axes du Léman et du Lötschberg, mais pas celui du Gothard. Cisalpino, qui a déposé pour les deux premiers une autorisation pour la catégorie N auprès de l’OFT, reconnaît que les efforts exercés sur les voies du troisième itinéraire par l’ETR 610 se révèlent trop élevés, particulièrement au droit de deux courbes. Mais l’EF estime aussi que les limitations sur le Gothard pourraient être au moins partiellement levées et souligne que le coût en temps d’une utilisation incomplète de la pendulation de Zurich à Milan ne serait que d’une minute. Alstom et les CFF évaluent actuellement si l’ETR 610 ou la voie doivent être modifiés. Les roulements de l’ETR 610 pour l’horaire 2010 établis cet automne découleront enfin des discussions entre les CFF et Trenitalia. Les CFF sont peu enclins à externaliser l’entretien de l’ETR 610, alors que la maintenance des ETR 600 Trenitalia est déjà traitée par Alstom. Par ailleurs, les CFF sont très réservés vis-à-vis de l’intérêt de Trenitalia pour le Brenner, mais suivront de près la volonté de DB AG et des ÖBB de produire des EC en Italie avec le Nord-Milan. Il est difficile de tabler sur une reconduction ou non de la coopération au sein de Cisalpino des deux opérateurs. Malgré son retard et des incertitudes désormais plus politiques que techniques, l’ETR 610 surprend agréablement par son confort tous ceux qui l’ont déjà emprunté.
 

Sylvain MEILLASSON

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Francilien : rame d?essais par tous les temps

La rame Francilien a été adaptée aux dimensions du « tunnel climatique » du centre d?essais de Vienne Courte, composée de quatre voitures, deux d’extrémité et deux intermédiaires, elle est arrivée fin septembre et restera en Autriche jusqu’à mi-novembre. Soit environ six semaines pour explorer son comportement dans les conditions climatiques les plus extrêmes prévisibles en Ile-de-France, soit de – 25 à + 50°, avec neige, pluie, glace ou soleil torride… Des explorations effectuées en simulant des conditions d’exploitation pouvant atteindre les 140 km/h. Tout cela doit permettre de bien calibrer les divers systèmes et de trouver les bons paramètres pour « régler » la climatisation. En cas de grande chaleur, la rame doit se situer à sept degrés en dessous de la température extérieure. Jusqu’à + 35°, la température homogène maximale est garantie à 28°. En cas de grand froid, jusqu’à – 20°, la température ambiante est garantie à 22°. Parallèlement, le bon fonctionnement des divers systèmes mécaniques est aussi scruté dans ces conditions extrêmes : essuie-glaces, dégivrage du pare-brise, ouverture des portes. Sans oublier l’optimisation de l’efficacité énergétique. Ainsi, le chauffage et la climatisation sont optimisés en fonction du nombre de passagers. Ce nombre est automatiquement comptabilisé par des capteurs placés aux portes de la rame. Ce système de climatisation d’intérieur « ThermoEfficient » est susceptible de réduire de moitié la consommation d’énergie tout en assurant un bon confort thermique. Par ailleurs, et c’est une première sur le réseau SNCF, le Francilien est équipé d’un plancher chauffant permettant d’éviter les chaufferettes latérales, sources de trop grande chaleur pour ceux qui les côtoient et peu efficaces pour les voyageurs qui s’en éloignent. Ces planchers doivent contribuer à homogénéiser la température intérieure à tous les niveaux.
 

Pascal GRASSART

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Train-hôtel : à 200 km/h, de nuit entre Moscou et Sotchi

En 2014, pour les Jeux olympiques de Sotchi, on devrait théoriquement pouvoir voyager de nuit à 200 km/h entre Moscou et Sotchi dans un nouveau « train-hôtel » La première voiture de ce train-couchettes à deux étages dont 1 210 rames sont en instance d’être commandées à Alstom-TMH, a été présentée lors du salon 1 520 de Moscou, début septembre. L’étonnante voiture au gabarit large ressemble à une hybridation entre des trains à deux niveaux d’Alstom et l’expérience russe en matière de trains de nuit. « C’est un savoir-faire que nous avons perdu. A l’Ouest, on ne sait plus faire des trains-couchettes ! », s’extasie Franck Lecoq chez Alstom. Le prototype de voiture de deuxième classe, réalisé par TMH à Tver a pris en compte les remarques des équipes de Salzgitter d’Alstom, mais il intègre beaucoup de modules d’équipements déjà homologués pour le marché Russe. D’où un design intérieur et extérieur très « formica ». C’est mastoc, très anguleux, c’est du lourd. Avec 64 personnes par voiture en deuxième classe, la limite de charge par voiture (72 tonnes, soit 18 tonnes par essieu) est tout juste respectée, ce qui impliquera un allègement de certains composants du train. Les normes russes interdisent en particulier l’utilisation de garnitures en plastique pour l’intérieur des trains, d’où l’utilisation de l’acier. L’homologation prochaine des composants plastiques devrait permettre de gagner beaucoup de poids dans les hauteurs. Les éléments les plus up to date de ce prototype sont sans doute les modules de toilettes, les systèmes d’information voyageurs ou les écrans vidéo installés dans certaines couchettes. Le proto devrait partir en test dès la fin du salon, avant la réalisation d’une deuxième voiture qui devra, elle, aller à 200 km/h. Ce qui implique une nouvelle conception du bogie, un travail d’allègement, et le remplacement du freinage à disque par des freins plus adaptés.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Une heure de moins entre Amsterdam et Bruxelles grâce à Fyra

Après un an d’essais, les 19 rames Fyra d’AnsaldoBreda commandées par les chemins de fer belges et néerlandais devraient relier Bruxelles et Amsterdam en 1 heure 46 Dans un an, le nouveau train à grande vitesse belgo-néerlandais, baptisé Fyra lors d’une présentation officielle qui s’est tenue le 7 juillet au dépôt d’Amsterdam Watergraafsmeer, s’élancera à 250 km/h, empruntant la ligne nouvelle néerlandaise HSL Zuid et son prolongement belge LGV 4. Un an de tests est prévu sur les réseaux concernés : un vrai challenge pour le constructeur italien AnsaldoBreda, qui doit homologuer la série sous trois systèmes d’alimentation électrique (1,5 kV et 3 kV continu et 25 kV 50 Hz) et avec trois systèmes de sécurité et de signalisation (TBL sur les lignes classiques belges, ATB sur le réseau néerlandais et ERTMS niveaux 1 et 2 sur la nouvelle ligne à grande vitesse). Fyra signifie « quatre » en suédois et incarne ici les villes majeures qui seront desservies par le nouveau train : Amsterdam, Rotterdam, Anvers et Bruxelles. 16 allers-retours internationaux seront opérés par six des 19 rames commandées. Les 13 restantes sont dévolues au trafic intérieur néerlandais.
Notons que seize automotrices sont financées par NS Financial Services pour le compte de NS Hispeed, et que les trois dernières sont acquises par les chemins de fer belges SNCB. Il s’agit d’un contrat commun d’achat, où chacune des compagnies met à disposition des quality managers chargés de vérifier la qualité technique du matériel chez le constructeur.
Laurent CHARLIER

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Un candidat unique pour CDG Express

Vinci s’est entouré d’Axa, de la CDC et de Keolis pour emporter la concession Ils étaient au départ cinq candidats à la concession de CDG Express. Deux groupements espagnols ont jeté l’éponge les premiers, suivis des groupements français menés par Eiffage et Bouygues TP, ce dernier comprenant aussi RATP Développement. Ne reste plus que le groupement constitué autour de Vinci avec la Caisse des dépôts et consignations, Axa Infrastructures Investissement et Keolis, filiale de la SNCF.
Plusieurs explications ont été avancées pour justifier ces défections. Celle des Espagnols aurait été provoquée par la très grande complexité du réseau francilien. « On ne s’improvise pas exploitant en région parisienne du jour au lendemain », soulignent les services techniques du secrétariat d’Etat aux Transports.
Deux autres raisons ont fortement pesé. La première, c’est l’obligation légale pour CDG Express de recourir aux services de la SNCF pour assurer la traction. Cette contrainte aurait été mal acceptée par de nombreux acteurs, inquiets de se retrouver ainsi pieds et poings liés. La SNCF, qui souffre de ce que son président Guillaume Pepy nomme la « grévi-culture », fait peur. « Faire appel à la SNCF pour la conduite me paraît au contraire plutôt rassurant. Si le concessionnaire devait faire appel à un opérateur indépendant n’assurant que la traction de CDG Express, ce dernier devrait embaucher un certain nombre de conducteurs. A la moindre revendication, ceux-ci seraient en position de force car il n’y aurait qu’eux pour faire rouler les rames. La vraie question est : à quel prix la SNCF va-t-elle facturer ses services ? », nuance un dirigeant de la SNCF. Sans concurrent en face, elle peut imposer non seulement ses prix de traction mais aussi ses prix d’entretien du réseau. Une double menace.
L’autre difficulté qui a rebuté tous les candidats en présence, c’est le « zéro subvention » édicté à l’avance par l’Etat. Les pouvoirs publics ont toujours expliqué que l’investissement de 640 millions d’euros nécessaires à la réalisation de CDG Express serait remboursé par les recettes ultérieures. Sans aucun recours aux financements publics. Une aberration, selon un proche du dossier : « Quand vous lancez une autoroute, vous ne dites pas dans le cahier des charges qu’il n’y aura pas de subventions. Dans un contrat de concession, la question est : comment on se partage les risques entre opérateurs et l’Etat ? Dans le cas Eurotunnel, les pouvoirs publics avaient obligé la SNCF et BR à prendre des niveaux de réservations considérables à des tarifs prohibitifs. Aujourd’hui, avec l’expérience, il faudra être plus réaliste. L’Etat pourrait par exemple garantir les prêts. » En clair, l’Etat va devoir trouver des chemins détournés pour soutenir le projet, mais sans verser de subventions directes formellement interdites dans le cadre de la concession. « On a sans doute mis trop de contraintes dans ce dossier », résume Pierre Van de Vyver, le délégué général de l’Institut de la gestion déléguée.
 

Marie-Hélène POINGT