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Ewa

Les prochains défis du transport par autocar

C’est plutôt paradoxal pour un secteur traditionnel de l’économie : tous perdent de l’argent, mais tous s’en réjouissent. Ou font mine de se réjouir car ils ont espoir en un lendemain meilleur Le marché du transport de voyageurs par autocar longue distance qui a commencé à décoller, avec le cinq millionième passager fêté lors du 24e congrès de la FNTV le 5 octobre, est porteur de grands espoirs. Pierre Gourdain, jusqu’alors directeur France – il vient de passer la main à Yvan Lefranc-Morin – de l’Allemand aux cars vert pomme, en est sûr : 2017 sera l’année des résultats positifs pour Flixbus.

Ce 24e congrès était fort à propos intitulé « Pourquoi tout change ». Car si Michel Seyt a tout de même rappelé que le cœur de l’activité des autocaristes restait les services conventionnés, lesquels évoluent « dans un environnement complexe et sans cesse mouvant », la prochaine passation de pouvoir du département à la région pour les cars interurbains et scolaires constituant le prochain grand changement à gérer, la vedette de ce show à la maison de la Chimie était le désormais fameux autocar Macron. Tous sont venus chanter ses louanges, égrenant les chiffres : 2 000 emplois créés, 1 000 liaisons sur 360 lignes et 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en un an. « Il faudra collectivement être vigilant pour que cette nouvelle offre de transport reste plébiscitée par tous, qu’elle associe accessibilité, confort et ponctualité », a demandé Alain Vidalies. Un secrétaire d’Etat qui a aussi assuré que le décret d’application de l’ordonnance du 29 janvier dernier sur les gares routières, précisant ses équipements et ses services, était « en cours d’élaboration […], sa publication est attendue avant la fin de l’année ».

Du côté des nouvelles mobilités aussi tout va très vite, étant donné que « le transport est un besoin universel et très fréquent » est venu rappeler Thibaud Simphal. Le patron d’Uber se réjouissant de cette « formidable opportunité » et du boom réalisé par le service Uber pool, le VTC groupé permettant de payer son trajet de 3 à 5 euros, soit à peine plus cher que le métro… Il a d’ailleurs annoncé « des discussions très avancées comme maître d’œuvre d’opérations de transport public dans les aéroports et les gares ». 40 % des utilisateurs du service Uber sont « totalement multimodaux », insiste-t-il. Son compère directeur France et Bénélux de BlaBlaCar ajoutant pour sa part qu’on ne trouvera « pas un mode de transport qui conviendra à tout le monde, tous sont complémentaires et nous travaillons ensemble à améliorer la mobilité des Français ».

Quant à la star du jour, l’autocar, il lui faut maintenant ancrer sa présence dans le paysage du transport longue distance. Même si tous sont d’accord pour louer son succès, à la hauteur des espérances de la fédération, et « avec un public largement composé de personnes qui ne voyageaient pas ou peu », précise Guillaume Pepy. Qui ajoute que concernant la clientèle piquée au train, « c’est difficile à dire, mais a priori moins que craint ». « Les débats sur la cannibalisation des TER sont derrière nous », assure aussi Hugo Roncal, le patron d’Eurolines.

Tous attendent l’explosion du trafic, se jaugeant à l’aune de l’Allemagne où les autocars ont transporté 20 millions de personnes après trois ans de libéralisation. Le débat sur les tarifs doit aussi être mis sur la table. « Il faut un prix qui soit juste et viable », insiste le patron de la SNCF et indirectement de sa filiale Ouibus. c’est-à-dire qui couvre les frais et autorise les marges. Or à ce jour, le prix moyen de 12, 60 euros par passager, selon les statistiques de l’Arafer, ne couvre pas les charges.

Les trois opérateurs sur la scène – quatre en comptant Starshipper lancé par Reunir qui s’est toutefois allié à Ouibus depuis l’été – affichent un optimisme à toute épreuve, chacun disputant la première place dans tel ou tel autre domaine (nombre de clients, lignes européennes, recettes…). Mais alors que les premières recompositions ont eu lieu – Flixbus ayant avalé Megabus, Ouibus Starshipper – d’aucuns se demandent combien d’acteurs resteront sur le marché. « Il ne serait pas sain que Flixbus ait 80 % du marché », prévient Guillaume Pepy comme pour exorciser un scénario à l’allemande ou Berlin Linien Bus a dû s’incliner devant la féroce start-up. « Nous sommes coleader, lui a pratiquement répondu le patron de Flixbus France. Ce sont les médias qui adorent nous monter les uns contre les autres. Mais notre principal concurrent finalement c’est l’immobilisme, c’est TF1 et ceux qui restent sur le canapé à la regarder ! » Une boutade qui a déclenché plus d’un rire en salle.

cecile.nangeroni@laviedurai­l.com

Ewa

Ansaldo décroche le CBTC du métro de Bruxelles

C’est le CBTC d’Ansaldo STS que la Stib a retenu pour la modernisation du métro de Bruxelles. Un programme qui l’a amené parallèlement à passer commande de rames auprès de CAF. Pour le CBTC, le contrat-cadre concerne pour commencer les lignes 1 et 5 (88 millions d’euros). Puis viendra le tour des lignes 2 et 6, suivies de 3 et 4. Succès très important pour Ansaldo (groupe Hitachi), qui vient après celui du métro de Glasgow (contrat de 140 millions d’euros). Le groupe a en effet 100 % de la signalisation des LGV en France. Mais le programme des lignes nouvelles touche à son terme. D’où l’orientation CBTC. « Nous avons réussi à prendre ce virage », se réjouit Gilles Pascault, président d’Ansaldo STS. Très important pour le site des Ulys (400 personnes, notamment pour la R&D). Important pour la fabrication, faite en France, dans le site de Riom (150 personnes).

Ewa

Les trains de nuit allemands passent sous pavillon autrichien

A rebours des pronostics pessimistes, la compagnie ferroviaire fédérale autrichienne Österreichische Bundesbahnen (ÖBB) développe en Allemagne son offre sur le segment des trains de nuit, sous la marque Nightjet. C’est d’ailleurs dans les locaux de l’ambassade autrichienne que se sont retrouvés côte à côte Andreas Matthä, PDG du groupe autrichien, et Berthoud Gruber, responsable de la branche transport de la Deutsche Bahn, pour annoncer cette nouvelle coopération entre deux concurrents qui comptent néanmoins profiter de leurs complémentarités. Si, du côté allemand, le segment des trains de nuit sera bel et bien abandonné, son homologue autrichien a annoncé le rachat de 15 voitures-couchettes et 42 voitures-lits de la DB. Ceux-ci sont destinés à élargir une offre qu’Andreas Matthä a qualifiée de « niche », mais qui reste profitable du fait de la situation géographique de l’Autriche et d’un choix de destinations très calculé. Selon lui, ce marché représenterait déjà 17 % du chiffre d’affaires. Six nouvelles liaisons viendront donc s’ajouter, à partir du 11 décembre, aux neuf lignes existantes (telles Hambourg – Vienne, Vienne – Venise ou Graz – Zurich). Elles relieront notamment Hambourg et Zurich, mais aussi Munich et Venise ou Rome, en passant par Salzbourg. Pour cibler au maximum une clientèle familiale et touristique. Andreas Matthä a précisé que le groupe prévoyait d’investir 40 millions d’euros afin d’acquérir le matériel roulant auprès de la Deutsche Bahn et d’assurer sa remise à niveau (en matière de literies, notamment). Avec cette nouvelle offre, ÖBB vise 1,8 million de voyageurs supplémentaires d’ici à 2020.

Pour la Deutsche Bahn, les priorités sont plus prosaïques. Berthold Huber a rappelé le poids de la concurrence des autocars longue distance et de l’attrait qu’ils exercent sur une clientèle plus jeune et soucieuse de trajets bon marché. Exit donc les déficits liés au train de nuit, place aux classiques ICE (Intercity express) et IC circulant la nuit : la Deutsche Bahn souhaite recalibrer son offre sur les voyageurs pendulaires aux horaires décalés, salariés commençant particulièrement tôt ou clients de compagnie aérienne désireux de rejoindre le plus rapidement possible leur vol, à l’instar de l’aéroport de Francfort, cité en exemple par Berthold Huber. Quatre nouvelles liaisons entreront en service le 11 décembre.

Gilles Bouvaist, à Berlin

Ewa

Entre l’Ethiopie et Djibouti, les Chinois reconstruisent la voie ferrée… et l’exploitent

Tout un symbole : presque un siècle après l’achèvement par les Français de la voie ferrée de Djibouti à Addis-Abeba, ce sont les Chinois qui achèvent la reconstruction de cette ligne aux normes les plus récentes. Et s’apprêtent à l’exploiter pendant cinq ans. Ceci alors que les affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre à Addis-Abeba allaient entraîner la déclaration de l’état d’urgence en Ethiopie le 9 octobre.

Quatre jours auparavant, le 5 octobre à Addis-Abeba, Hailé Mariam Desalegn, Premier ministre éthiopien, et Ismaïl Omar Guelleh, président de Djibouti, ont inauguré officiellement les 756 km de chemin de fer construits – ou reconstruits – par les Chinois entre les capitales des deux pays. Symbole encore : le président djiboutien est le fils d’un cheminot de l’ancienne ligne française. Une ligne à voie métrique construite de 1897 à 1917 et longtemps indispensable car donnant au plateau éthiopien un accès à la mer, mais concurrencée ces dernières décennies par les camions et abandonnée faute d’entretien il y a une dizaine d’années entre Addis-Abeba et Dire-Dawa.

Posée à voie normale de 1 435 mm et électrifiée sous 25 kV 50 Hz, la nouvelle ligne est aux normes chinoises et autorise des vitesses jusqu’à 120 km/h pour les trains de voyageurs et 90 km/h pour le fret. De quoi permettre à ce dernier de relier le port djiboutien et la capitale éthiopienne en 10 à 12 heures, contre deux à trois jours en camion, par trains de 3 500 t, contre 500 t pour les trains de l’ancienne ligne.

Revenue à quelque trois milliards d’euros, la construction de la section éthiopienne de la ligne a également bénéficié d’un large financement chinois, 70 % du montant ayant été prêtés par la banque Exim, contre 30 % en provenance du gouvernement éthiopien. Côté éthiopien, deux contrats ont été signés en 2011 par l’Agence de développement ferroviaire, l’un avec China Railway Group pour construire les 330 km entre Addis-Abeba et Mieso, l’autre avec China Civil Engineering Construction Corp. pour les 339 km entre Mieso et la frontière avec Djibouti. Les quelque 100 km sur le territoire de Djibouti ont été construits par China Railway Construction Corp. dans le cadre d’un contrat de 450 millions d’euros avec le gouvernement djiboutien en 2012.

En juin 2014, le constructeur chinois CSR Zhuzhou a remporté le contrat pour la fourniture des locomotives électriques de 7,2 MW destinées à la ligne, soit trois pour les trains de voyageurs et 32 pour le fret. Basés sur des modèles existants, ces engins ont été adaptés aux conditions locales, y compris les écarts d’altitude (2 000 m entre Djibouti, au niveau de la mer, et le plateau éthiopien) et de température dans le désert, avec un maximum de 50 °C en journée et des nuits froides. De son côté, CNR Dalian a fourni les locomotives diesels du chantier de construction. De même, les wagons et les voitures viennent de Chine.

Enfin, l’exploitation sera assurée par du personnel chinois pour une période initiale de cinq ans, afin de se donner le temps de former le personnel local, lequel bénéficie de stages de spécialisation en Chine et en Russie. Dans un premier temps, la ligne n’est ouverte qu’au fret, les voyageurs devant encore attendre trois mois mis à profit pour des marches à blanc. Toutefois en novembre 2015, des trains de fret avaient déjà été assurés à titre temporaire sur une section de ligne achevée, lorsque des locomotives de ligne et de chantier ont permis de transporter du blé à destination de zones touchées par la sécheresse.

« C’est la première ligne électrifiée à voie normale du continent construite aux normes et avec la technologie chinoises, et ce ne sera certainement pas la dernière », a assuré aux médias locaux l’ambassadeur de Chine en Ethiopie. Une déclaration qui prend tout son sens lorsque l’on sait que la ligne reconstruite est censée constituer le premier tronçon d’un réseau ferré national éthiopien, voire d’un réseau à l’échelle de la corne de l’Afrique. A cette fin, un contrat clé en main a été signé en juin 2012 avec l’entreprise turque Yapi Merkezi pour construire d’ici 2018 une ligne de 389 km reliant Awash, sur la ligne Djibouti – Addis-Abeba, à Weldiya et Hara Gebeya, plus au nord. Les 220 km au nord de Hara Gebeya, vers Mekele, ont quant à eux été attribués à China Communications Construction Co.

Patrick Laval

Ewa

Pour la Fnaut, un quatrième appel à projet est « nécessaire et justifié »

Tramway ou BHNS, faut-il choisir ? Les deux mon capitaine ! Historiquement, « même le mot tramway était tabou, il fallait parler de système léger sur rail », se remémore la Fnaut à l’occasion d’un point presse sur les TCSP. On n’en est plus là. Il ne s’agit plus non plus dans le discours ambiant, et c’est tant mieux, « d’innover à tout prix, mais de répondre à des besoins de transport ». Bref, autant le débat entre tram fer et tram sur pneu a été rapidement tranché en faveur du premier et « l’expérience a donné raison à la Fnaut », rappelle-t-on en citant les déboires du TVR et le peu de succès commercial du Translhor comme du guidage magnétique choisi à Douai, autant la fédération d’usagers n’émet pas de préférence entre bus à haut niveau de service et tram, deux choix techniques « fiables ».

Mais pour envisager le lancement de tous les projets encore dans les cartons des collectivités, pas de doute, le gouvernement devrait lancer un quatrième appel à projet. « Justifié par la croissance démographique forte des citadins dans les 15 ans à venir ; le vieillissement de la population ; l’accidentologie et la pollution de l’air »… Entre autres.

Des arguments étayés par les retours d’expériences des choix tramway/BHNS examinés par les cabinets TTK de Marc Perez et Trans-Missions, du consultant Jean-Marie Beauvais. Les conclusions de ces expertises sont sans appel : aux millions investis par kilomètre de ligne, répondent invariablement des millions de nouveaux voyages par kilomètres exploités annuellement. Parmi les précautions à prendre lors du choix entre bus et tram : « prévoir la fréquentation en tenant compte du fait que l’effet tramway est plus fort que l’effet BHNS »…

C. N.

Ewa

A Toulouse, Tisséo revoit ses tarifs

La hausse du tarif jeunes et la fin de la gratuité pour les seniors, dont l’annonce fait grincer des dents à Toulouse depuis plusieurs mois, devraient être entérinées en conseil syndical le 19 octobre, pour une entrée en vigueur au 1er juillet 2017. Cette décision fait suite aux préconisations de la Cour régionale des comptes qui avait estimé en 2012 le coût des différentes gratuités sans conditions de revenus à 21,1 millions d’euros.

Plusieurs manifestations d’étudiants et une pétition ayant recueilli 20 000 signatures n’ont pas réussi à faire fléchir l’AOT qui mettra fin à un tarif jeunes à 10 euros. La majorité des moins de 26 ans payera désormais l’abonnement mensuel 15 euros, qui restera le moins cher de France avec Grenoble.

La tarification selon les ressources s’appliquera également aux seniors qui voyageaient à l’œil depuis les années 70. Ces évolutions tarifaires devraient apporter 10 millions d’euros de recettes supplémentaires à Tisséo et permettre de rattraper l’érosion de la recette moyenne par déplacement, à une période où d’énormes investissements doivent être engagés pour les transports en commun, notamment pour la troisième ligne de métro.

Catherine Sanson-Stern

Ewa

600 personnes aux Journées Agir

Les Journées d’Agir, qui se sont tenues pendant deux jours, les 5 et 6 octobre à Troyes, ont réuni quelque 600 personnes. Elles ont notamment été l’occasion de présenter la nouvelle appli universelle de ticket unitaire, que va proposer la CATP, la centrale d’achat du transport public. Cette appli permet, lorsqu’elle est chargée, de se créer un compte permettant d’utiliser ensuite les transports collectifs de n’importe quelle ville.

Ewa

La région Paca rompt les négociations avec la SNCF sur ses TER

Christian Estrosi a annoncé le 6 octobre qu'il rompait les négociations avec la SNCF sur le renouvellement de sa convention TER qui arrive à échéance à la fin de l'année. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur estime que le devis demandé pour l'année en cours (291 millions d'euros) est trop élevé. « Il y a 36 millions de trop », a-t-il estimé en rappelant avoir comptabilisé depuis janvier « 86 trains en grève, annulés ou en manque de conducteurs ».
Au cours d'une conférence de presse, il a indiqué qu'il soumettra le 3 novembre aux élus régionaux « un budget unilatéral pour le devis de 2016 ». Le président de la région affirme qu'il souhaite accélérer l'ouverture à la concurrence en faisant de sa région une « pionnière dans ce domaine ». Plusieurs pistes alternatives seront étudiées, a-t-il précisé.

Ewa

Alstom. Comment Belfort a été « sauvé »

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C’est la surprise du chef. L’Etat s’est engagé le mardi 4 octobre à acheter en direct 15 rames TGV. Il s’agira d’Euroduplex, Alstom ne produisant plus que ces rames à deux niveaux. But de la commande : sauver la production à Belfort. Le dimanche précédent, le Premier ministre, Manuel Valls, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro s’y était engagé : « Mardi, nous sauverons le site Alstom de Belfort. » C’est ce qu’avait demandé François Hollande. Et cette commande, comme d’autres, a été actée par le communiqué commun publié le 4 octobre par Christophe Sirugue, secrétaire d’Etat à l’industrie, et Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, à l’issue de la réunion qui s’est tenue le matin à la préfecture du Territoire.
Sauver Belfort ? Mais à quel prix ! La SNCF aujourd’hui n’a pas besoin de TGV supplémentaires. Elle l’a fait savoir. Elle n’avait pas pu résister à la pression d’Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, qui l’avait forcée à acheter 40 rames au lieu de 30. Mais c’est déjà un effort énorme. C’est donc l’Etat qui s’y colle et qui, pour la première fois, va acheter en direct. Et sans appel d’offres, ce qui peut poser un petit problème juridique. Que vient faire l’Etat ? Il exerce directement la responsabilité d’autorité organisatrice sur les Intercités. Et c’est sur la ligne Intercités Bordeaux – Marseille qu’il va affecter ces TGV qu’il achète. Quitte à les louer ensuite à l’exploitant qui, en l’état actuel, ne pourrait être que la SNCF.
S’agissant des Intercités, l’Etat avait déjà commandé 34 rames Coradia Liner à Alstom, en 2013. Le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, a de plus annoncé la commande imminente de 30 nouvelles rames de ce type, a priori en version à 160 km/h. Cette dernière commande est confirmée par le communiqué commun.
L’ensemble de ces commandes est destiné aux Intercités dont l’Etat entend se désengager pour en rétrocéder la responsabilité aux régions. Elles sont passées, sans appel d’offres, dans la commande-cadre TER de 2009 avec Alstom pour un millier de Régiolis.
Mais, de plus, le secrétaire d’Etat avait annoncé le lancement prochain, d’ici la fin de l’année, d’un appel d’offres, sur 30 nouvelles rames, concernant les Intercités dont l’Etat entend garder la responsabilité. Si on a bien compris, la commande qui vient d’être annoncée à Belfort entre dans le contingent de ces 30 derniers trains. On attendait une enveloppe globale d’un milliard pour les trains des trois lignes structurantes dont il va garder la responsabilité. Et la desserte de Bordeaux – Marseille est l’une de ces trois lignes structurantes. Le volume du futur appel d’offres serait donc réduit de moitié, la nouvelle tranche de 15 TGV représentant un montant de l’ordre du demi-milliard d’euros.
La décision de l’Etat est extrêmement surprenante. D’abord, sur les lignes concernées par ce prochain appel d’offres, on s’acheminait vers une solution à 200 km/h (avec, il est vrai, une solution plus rapide envisagée pour Bordeaux – Marseille). Solution conforme aux vœux d’Alstom… puisqu’elle permettait au constructeur de présenter une nouvelle version dérivée de son matériel régional Coradia. En d’autres termes, Alstom s’apprêtait à être mis en concurrence – ce qui est toujours embêtant ! – mais sans avoir à développer un nouveau train. Solution peut-être maintenue pour les deux lignes structurantes qui restent (Paris – Clermont et Paris – Limoges – Toulouse). Mais, sur Bordeaux – Marseille, pour Alstom, la vie est belle. Pas d’appel d’offres et le top de la gamme. Des trains aptes à 320 km/h, que l’on fera rouler au ralenti sur l’essentiel du parcours…
Mais, le plus stupéfiant, bien sûr, c’est la logique économique de cette décision. On était prêt, selon les dernières indications gouvernementales, à faire circuler des rames Coradia Liner, qui reviennent à 13 millions l’unité. On se retrouve avec des TGV, qui coûtent aujourd’hui 30 millions pièce. Certes, les deux investissements reviennent à quelque 55 000 euros par place assise, des Coradia adaptées à 200 km/h et au confort Intercités coûtant sans doute plus cher que 13 millions pièce, mais encore faut-il remplir ces places assises ! Et certes, l’Etat peut négocier les prix.
Soit dit en passant, cela souligne le manque d’un train Grandes lignes moderne dans la gamme produite en France. Un manque que souligne depuis longtemps Gilles Savary. Le communiqué publié le mardi 4 octobre par le député socialiste de Gironde, rapporteur de la loi ferroviaire, y insiste, tout en soutenant que l’Etat a choisi la « moins mauvaise solution » en sauvant ainsi Belfort.
Les autres pistes avancées par Christophe Sirugue et Henri Poupart-Lafarge sont moins inattendues. Le communiqué fait état de 21 rames Euroduplex. Il faut en effet ajouter aux 15 rames commandées pour les Intercités les six rames que la SNCF s’apprêtait à acquérir bon gré mal gré pour la desserte du nord de l’Italie et qui avaient déjà été évoquées par Alain Vidalies.
D’autre part, le site va investir pour développer les activités de maintenance et de rénovation. Ces services sont déjà proposés aux opérateurs, mais il faut moderniser l’outil industriel si on veut en faire, un vrai « Centre européen ». Un investissement de cinq millions, qui s’ajoutent aux cinq millions pour la diversification du site, aux 30 millions investis avec l’Ademe pour le TGV du futur et aux 30 millions pour développer et industrialiser une plateforme de locomotive de manœuvre hybride ou diesel.
Cette diversification comprend en particulier le Bus du futur, déjà mentionné par Manuel Valls. Le système de recharge rapide (SRS) développé par Alstom pour le tramway de Nice est adaptable aux camions ou aux bus. Il pourrait être développé à Belfort.
Le communiqué commun du gouvernement et de l’entreprise mentionne d’autre part la commande via SNCF Réseau de « 20 locomotives destinées au secours des trains en panne », en fait des Prima H4 similaires aux engins hybrides destinés aux CFF. Jusqu’à présent, Alain Vidalies avait fait état de l’appel d’offres en cours lancé par la RATP sur 12 engins de travaux destinés au RER A et dont les résultats devaient être annoncés en novembre.
Gilles Savary juge au bout du compte que l’on a choisi la moins mauvaise solution. Mais, à, la veille de la réunion du 4 octobre, il se montrait exaspéré par la façon dont se présente le dossier. Pour le député de Gironde, Alstom « prend en otage les politiques. Nous ne sommes pas au chevet d’une entreprise en difficulté, nous sommes au chevet d’une entreprise florissante. Il n’y pas de problème Alstom, il n’y a que les problèmes qu’Alstom se pose à lui-même, ou que les politiques se posent à eux mêmes en ayant hystérisé cette affaire ».
Et de déplorer l’attitude d’Alstom, qu’il résume ainsi : « Je suis une entreprise libérale et autonome et, en France, je vis sur la bête, c’est-à-dire la SNCF, y compris en la forçant au suréquipement ou au mal équipement. » Or, dit-il, « cela ne sert pas Alstom, le groupe devient addict ».
S’il faut faire un geste pour « sauver » Belfort, il faut qu’il ait une contrepartie : « Le patriotisme économique n’est pas à sens unique. » Ce que Gilles Savary rappelle dans son communiqué du 4 octobre : « ll est à souhaiter que le patriotisme économique sollicité du gouvernement invite également Alstom à mieux répartir ses commandes étrangères sur ses usines françaises. » Comme il nous le disait, à la veille de la décision, « à quoi bon, sinon, avoir un leader du ferroviaire ? »
François DUMONT,
avec Patrick LAVAL

 

Ewa

Strasbourg reçoit sa première rame Citadis

La première d'une série de douze rames Citadis destinées à l'exploitation de la ligne D, en cours d'extension vers Kehl en Allemagne, a été livrée…  

à Strasbourg le 3 octobre. Homologuées par les services de la TAS (Technische Aufrichtsbehörde für Strassen- und Stadtbahnen) à Stuttgart, ces rames répondent aux exigences réglementaires en vigueur outre-Rhin (troisième phare à l'avant, luminaires sur les côtés) et restent interopérables sur l'ensemble du réseau de la CTS. Commandées à Alstom pour un prix unitaire de 3,4 millions d'euros, elles présentent un "nez" au design inédit, un éclairage LED et offrent une capacité de 288 passagers, contre 270 places dans leur configuration habituelle (45 mètres) à Strasbourg. Les essais en ligne débuteront fin octobre pour le nouveau matériel. Les premiers essais sur la ligne Strasbourg-Kehl (2,7 kilomètres de voies nouvelles) sont prévus en janvier 2017 pour une mise en service promise en avril 2017. 

O.M.