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Ewa

Valérie Pécresse réitère ses menaces de ne pas assurer les transports des JO

Valérie Pécresse CDG Express

A un peu moins d’un an et demi des Jeux Olympiques qui doivent se tenir à Paris, la pression monte. Au total, Ile-de-France Mobilités prévoit d’organiser le transport de 7 millions de voyageurs pendant les deux semaines des Jeux Olympiques, du 26 juillet au 11 août 2024, puis de 3 millions de personnes pendant les Paralympiques, du 28 août au 8 septembre 2024. Selon Valérie Pécresse, les transports publics franciliens devront s’organiser pour mettre en place, lors de cet événement, « l’équivalent d’un service de pointe en plein mois d’août, sur dix destinations prioritaires » desservant les grands sites des JO.  Ce qui représente « beaucoup de RER, de trains, de bus et des lignes de bus dédiées », souligne la présidente de la région. Ils feront l’objet d’avenants aux contrats des opérateurs franciliens.

En revanche, le transport des accrédités a déjà fait l’objet d’un premier appel d’offres infructueux. Personne n’a répondu, les pénalités envisagées en cas d’absentéisme étaient trop élevées, reconnaît celle qui est aussi présidente d’IDFM. « Les conditions ont été revues et nous sommes en train d’examiner les candidatures », indique-t-elle. Le résultat sera connu en avril. L’acheminement des personnes accréditées (organisateurs, sportifs…) nécessitera 1000 bus (à comparer aux 10500 bus qui circulent en Ile-de-France). « Ils représentent l’équivalent du service des bus de la ville de Lyon », rappelle l’élue, qui affirme  « être en train de tout organiser, de pré-recruter ».

1,6 milliard à trouver d’ici à 2030

Le défi est grand, aussi bien sur le plan organisationnel que financier. Pour faire fonctionner les transports pendant les JO, IDFM devra dépenser 200 millions d’euros en plus. Cela à un moment où plusieurs lignes nouvelles vont être lancées, occasionnant là encore de nouveaux coûts de fonctionnement. Au printemps 2024, Eole devrait ainsi s’élancer jusqu’à Nanterre. La ligne 14 devrait être prolongée au nord et au sud, notamment pour desservir Orly. Et la ligne 11 doit aller jusqu’à Rosny-sous-Bois. Ce qui nécessitera 400 millions d’euros annuels de plus. Ces besoins de financement vont augmenter avec le temps, avec l’ouverture progressive du Grand Paris Express. D’ici à 2030, il faudra ainsi trouver 1,6 milliard d’euros, selon les calculs d’IDFM qui demande à l’Etat des sources de financements pérennes.

Dans une lettre adressée en fin de semaine dernière à Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, Valérie Pécresse menace de ne pas assurer le plan de transport des JO « tant qu’un engagement, même oral, n’aura pas été pris par le gouvernement sur l’indispensable question des moyens humains et financiers ». Faute de quoi, affirme la présidente LR de l’Ile-de-France, « ces lignes ne rouleront pas ». Selon elle, « il y a un transfert de charges sans transfert de financements, ce n’est pas constitutionnel ».

Des solutions attendues d’ici avril

Valérie Pécresse, qui n’a « pas les moyens de payer » se dit d’autant plus « inquiète » qu’elle raconte être allée voir le ministre du Budget et « qu’il a refermé toutes les pistes de financement qui avaient été soulevées lors des Assises du financement des transports publics franciliens » organisées le 23 janvier dernier à l’Hôtel de Région. « Donnez-nous l’autonomie fiscale! » réclame encore Valérie Pécresse qui affirme ne pas vouloir augmenter de nouveau le Pass Navigo.

Réponse de Clément Beaune le 13 février lors d’une visite du chantier d’Eole, Porte Maillot : « On s’est donné jusqu’au mois d’avril pour partager des solutions ». La question reste entière.

Marie Hélène Poingt

Eole : Après les retards et les surcoûts, le service partiel

Après avoir comptabilisé les retards du chantier Eole (qui a glissé de 2020 à 2022, puis à 2024) et les surcoûts ( estimés à 1,7 milliard d’euros pour un projet au départ évalué à 3,7 milliards d’euros aux conditions 2012), Ile-de-France Mobilités a été informé par la SNCF qu’à la mise en service du RER E de Saint-Lazare à Nanterre (le prolongement jusqu’à Mantes-la-Jolie est prévu dans un second temps), le service ne serait que partiel : seuls quatre trains par heure circuleront, entre 10h et 16, jusqu’en décembre. Le temps de tester les rames et les systèmes de contrôle. « Alstom affirme que 38 rames seront livrées pour les JO. Mais tout le monde se renvoie la balle sur les responsabilités dans ce service partiel et les retards : la SNCF, Alstom et Siemens impliqué dans le système d’exploitation des trains », commente la présidente, qui de toute façon, répète-t-elle, n’a  « pas d’argent pour les faire circuler même avec 4 rames par heure ».

Ewa

Paris va lancer des pistes cyclables pour rejoindre les sites des JO

Pistes cyclables Paris JO
Après les Coronapistes, voici les Olympistes! La Ville de Paris et les communes limitrophes, où se dérouleront l’année prochaine les JO, ont dévoilé, le 14 février, les aménagements cyclables qu’elles veulent mettre en place. 30 km de pistes nouvelles devraient ainsi être créés et s’ajouter aux 30 km déjà prévus dans le plan vélo. Ils permettront de mieux mailler le réseau actuel mais aussi de relier les sites des compétitions (voir les cartes : cartographies_pistescyclables2024 ).
Ainsi, dans le IVe arrondissement de Paris, un lien sera créé entre la place de la République et celle de la Bastille, bouclant un premier anneau dans le centre de Paris. Dans le XVIe arrondissement, les réalisations permettront de rééquilibrer l’ouest et l’est et de desservir le Parc des Princes, avec la création d’une piste rue La Fontaine et avenue Mozart. Citons aussi une voie prévue sur le pont du Carrousel près du Louvre, pour améliorer les relations nord-sud. Le franchissement de la “frontière“ Paris-Banlieue, sera également au cœur du projet avec de nouvelles pistes entre la Porte de La Chapelle et l’Aréna, et une autre le long du canal Saint-Denis, pour relier le Stade de France ou le Village olympique.
La Ville de Paris insiste sur la pérennisation de ces nouvelles voies au-delà des Jeux, même si « la moitié des nouvelles lignes sera réalisée en dur, et l’autre moitié en tactique », selon les précisions de David Belliard. « Il ne s’agit pas seulement de mettre des potelets et un marquage au sol. Il y a toute une réflexion en amont avec les associations et la mission Vélo de la Ville pour l’implantation », ajoute l’adjoint Vert chargé de la Mobilité. De plus, 10 000 places temporaires de  stationnement seront créées près des lieux de compétitions.
Paris s’apprête à investir, pour son programme vélo, 65 millions d’euros en 2023, après y avoir consacré 44,5 millions d’euros en 2022 et 14,5 millions en 2021.
Vélib’ doit aussi monter en puissance l’année prochaine : 3000 vélos de plus seront alors intégrés à la flotte, qui comptait près de 19000 unités fin 2022. Interrogé sur les tarifs, David Belliard «imagine que l’opérateur aura à cœur de proposer une offre adaptée pour faire connaître son service. ».
Yann Goubin

Ewa

Le tour d’Europe des boucles ferroviaires

Centre d'essais de Velim

Si des voies sont souvent établies dans l’enceinte de sites industriels ou à proximité immédiate afin de permettre au matériel roulant d’effectuer ses premiers parcours en sortie d’atelier, difficile de reproduire sur ces voies les conditions de circulations sur de longues distances ou à vitesse élevée lors d’essais dynamiques, c’est-à-dire lorsque les trains sont en mouvement. Idéalement, il faudrait réserver à cette fin des sections entières des réseaux ferrés sur lesquels les nouveaux matériels roulants sont appelés à circuler, mais ce n’est pas toujours possible (et pas forcément souhaitable). Et, si de nombreux pays ont développé des centres d’essais ferroviaires, idéaux pour réaliser des essais statiques, voire dynamiques à petite vitesse, ces centres ne disposent pas toujours des voies nécessaires pour réaliser des essais dynamiques à des vitesses relativement élevées. es circuits fermés sont nettement plus intéressants car ils n’obligent pas à rebrousser au bout de quelques kilomètres… Pour autant, de telles « boucles », qui par leur tracé rappellent des circuits de trains miniatures (mais grandeur nature), ne sont pas des installations si courantes.

Jusqu’à 230 km/h à Velim en Tchéquie

En Europe, pour tout nouveau matériel roulant destiné aux réseaux ferrés nationaux à voie normale, une visite s’impose, dans les faits, au centre d’essais de l’Institut tchèque de recherche ferroviaire (VUZ) de Velim, situé à une soixantaine de kilomètres à l’est de Prague. C’est sur la plus grande des deux boucles du site, qui se développe sur un périmètre de 13,276 km, que des essais dynamiques peuvent être pratiqués jusqu’à 210 km/h, voire 230 km/h par dérogation. Des vitesses uniques en Europe sur une voie d’essais ! En revanche, les vitesses pratiquées sur le petit circuit de Velim (périmètre de 3,951 km) se situent dans une fourchette de 40 à 90 km/h selon le rayon de courbure (300 m, 450 m, 600 m et 800 m, contre 1 400 m sur le grand circuit). Question électrifications, les deux circuits sont sous caténaire alimentée sous les quatre tensions les plus courantes d’Europe continentale, alors qu’une section de 1,5 km peut être équipée d’un troisième rail de type métro.

160 km/h à Wegberg-Wildenrath en Allemagne

Un peu en-dessous de Velim question vitesses maximales, mais un peu plus proche des sites de production et des clients d’Europe de l’ouest, le Centre d’essais et de validation Siemens de Wegberg-Wildenrath (PCW, ou « Wildenrath » plus couramment) dans la Land de Rhénanie du Nord Westphalie en Allemagne, permet de circuler jusqu’à 160 km/h. Ici aussi, l’alimentation électrique est réalisée par caténaire, sous les quatre tensions les plus courantes d’Europe continentale, mais également par troisième rail du type que l’on retrouve en Angleterre, au sud de Londres. En outre, certaines voies du PCW de Wildenrath permettent de réaliser des essais de matériels à voie métrique, en particulier des tramways. A noter que si Siemens est très impliqué dans le fonctionnement de ce site, ce dernier accueille également les trains de la concurrence !

110 km/h au CEF 1 en France

En France, la première étape des essais dynamiques revient souvent à passer par les voies des deux sites français du Centre d’essais ferroviaires (CEF 1 et 2), dans lequel Alstom a une participation ultra-majoritaire. Voisin du site Alstom de Petite-Forêt, près de Valenciennes, le CEF 1 présente une voie de vitesse (maximum 110 km/h) et des boucles particulièrement intéressantes pour les essais de métros – y compris à pneus ou automatiques – de trains de banlieue de type RER ou de trams-trains. Ici, la plupart des tensions d’Europe, d’Amérique et d’Asie sont proposées à la caténaire et les voies pour métros sont équipés des rails d’alimentations nécessaires et des pistes pour le roulement sur pneus. Et lorsqu’il s’agit d’aller plus vite, jusqu’à 160 km/h, les trains peuvent gagner la Meuse, où se situent les 12 km de la voie du CEF 2, dit « de Tronville-en-Barrois », avec les deux tensions pratiquées en France à la caténaire. Intéressant, mais ce n’est pas une boucle : la voie côtoie celle de la ligne classique Paris – Strasbourg.

Entre 120 et 140 km/h à Bologne en Italie

Le paysage ferroviaire européen comprend une nouvelle boucle d’essais depuis 2018, avec la mise en service du Circuit de Bologne San Donato, des FS (Chemins de fer italiens de l’État), établi autour d’un triage. Son tour complet fait 5 759 m, dont quelque 2 000 m en double voie. Ici, la caténaire est alimentée sous 3 kV continu, le standard des lignes classiques en Italie, en Belgique, en Pologne et au Maroc (pour ne parler que des réseaux à voie normale). Les vitesses maximales se situent entre 120 et 140 km/h.

Quelques anneaux en Europe de l’Est

Velim n’est pas l’unique boucle (ou « locodrome ») de l’ancienne Europe de l’Est : de telles installations existent également en Roumanie (AFER, deux anneaux, dont le grand, de 13,7 km de périmètre sous 25 kV 50 Hz, pour 200 km/h maximum), en Pologne (boucle de 7,725 km de périmètre, 160 km/h en ligne droite, alimentation sous 3 kV continu) et, pour la voie large, en Russie (Chtcherbinka, 6 km).

Un projet aux Pays de Galles

Le club des boucles d’essais européennes devrait s’enrichir à la mi-2025 d’un nouveau membre, le Global Centre for Rail Excellence (GCRE) à Nant Helen, sur le site d’une ancienne mine du sud du Pays de Galles. D’un périmètre de 6,9 km, la boucle « grande vitesse » devrait autoriser 125 mph (200 km/h), contre 40 mph (64 km/h) pour la boucle « petite vitesse » (4,5 km). Destiné en premier lieu à du matériel britannique, ce centre sera électrifié sous 25 kV 50 Hz (le standard au nord de Londres).

Mais pour trouver le plus long, il faut traverser l’Atlantique…

Traversons l’Atlantique pour citer enfin une boucle ferroviaire beaucoup plus longue : elle se situe aux Etats-Unis où la Federal Railroad Administration (FRA) dispose d’installations bien plus importantes pour son Transportation Technology Center (TTC) de Pueblo (Colorado), avec ses multiples voies d’essais dont pas moins de quatre boucles, dont une pour les trains lourds (HTL), une pour les trains de banlieue (TTT)… et une de 21,7 km de périmètre (RTT) qui permet en particulier de tester les trains à grande vitesse jusqu’à 165 mph (266 km/h). Sur ce circuit alimenté sous les diverses tensions américaines et aux bonnes fréquences, on a vu, ces dernières années, l’Avelia Liberty produit par Alstom pour Amtrak, dont les motrices ressemblent beaucoup à celles du TGV M !

 Patrick Laval 

Ewa

Revalorisation des minima de la branche ferroviaire

Marie-Ange Debon

Après la signature en septembre dernier d’un premier accord avec les partenaires sociaux de la branche ferroviaire visant à prendre en compte l’inflation et à augmenter les minimas de branche de 800 € par an – ou lorsque cela est plus favorable au salarié, de 2,65 %-, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) a annoncé le 13 février 2023 la signature d’un second accord, avec l’UNSA et la CFDT, dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire.

Cet accord, applicable depuis le 1er janvier, conduit à une revalorisation des minima de 3,5 %, indique l’organisation professionnelle, en précisant que cela « permet notamment de positionner la classe 1 de la grille de rémunération de la branche à 2,54 % au-dessus du SMIC« .

Ewa

Un futur site aux Aubrais pour développer le transport combiné

Les Aubrais Futur site transport combiné
Le projet d’un nouveau chantier de transport combiné aux Aubrais, près d’Orléans, prend forme. Démarré en 2020 avec un appel à manifestation d’intérêt lancé par SNCF Réseau, il a été présenté le 8 février par le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, le président de la région Normandie, Hervé Morin, et le PDG de SNCF Réseau, Matthieu Chabanel.
Après le démantèlement de l’ancien chantier de transport combiné à Orléans, où a été construit le centre de maintenance des TER, le choix d’un nouveau site s’est donc porté sur la commune des Aubrais, qui permet d’alimenter aussi bien les corridors de fret nationaux qu’européens. Ce site offre, en outre, une facilité d’accès au tissu urbain, à proximité d’un pôle industriel et logistique.
Le site des Aubrais permettra d’accueillir deux rames de 250 mètres chacune. Une étude d’extension du site réalisée par SNCF Réseau devra également évaluer la faisabilité après 2025 d’une extension des voies sur une longueur utile de 750 mètres (la longueur standard des trains de fret), afin d’éviter les manœuvres ferroviaires et de fluidifier le trafic
Un portique assurera le transbordement des containers des trains sur les deux voies ferrées vers les camions. Le stockage des containers sera possible sur trois niveaux. À terme, les infrastructures permettront de transborder jusqu’à 150 conteneurs par jour.
Le chantier doit commencer en juillet 2023, avec la fermeture et la protection du site. Il se poursuivra jusqu’au dernier trimestre de 2024, avec la pose du portique. La mise en service est prévue mi-2025.
Les travaux seront menés en synergie avec ceux de la nouvelle base travaux SNCF Réseau qui servira pour le chantier de renouvellement de la voie ferrée entre Boisseaux et Cercottes, réalisé au moyen d’un train usine en 2025.
Le montant prévisionnel du projet est de 10,3 millions cofinancés pour moitié par l’État (50 %), le Centre-Val de Loire (40,19 %), et la Normandie (9,81 %). De son côté SNCF Réseau apporte le foncier dont il est propriétaire.
Yann Goubin

Ewa

Emmanuel Macron choisit Marc Papinutti pour diriger l’ART

marc papinutti devient president du directoire de la societe du canal seine e1676292295471

Emmanuel Macron a fini par choisir un président pour l’Autorité de régulation des Transports (ART), dont le siège était vacant depuis plus de six mois. Ce sera Marc Papinutti, l’actuel directeur de cabinet de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a indiqué le 10 février l’Elysée.

Pour être effective, cette nomination doit encore recevoir le feu vert des deux commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat. Marc Papinutti succèdera alors à Bernard Roman, qui était remplacé par interim, depuis son départ fin juillet, par Philippe Richert, un des vice-présidents du gendarme des transports terrestres.

Marc Papinutti, 63 ans, est ingénieur des Ponts et Chaussées. Ce fin connaisseur des transports a été chef de cabinet d’Elisabeth Borne quand elle était ministre des Transports de 2017 à 2019. Il a également dirigé, entre autres les Voies Navigables de France, et l’administration centrale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM).

 

Ewa

Pour réussir les JO, il faut donner une prime… pas retarder la concurrence, estime un ancien dirigeant de la RATP

Bus 42
Paris RATP

Faut-il retarder l’ouverture à la concurrence des bus parisiens pour éviter un conflit social au moment des Jeux olympiques qui doivent se tenir à Paris à partir du 26 juillet 2024? L’hypothèse n’est pas exclue par le gouvernement, attentif aux alertes de Jean Castex, le nouveau PDG de la RATP, répétant qu’il faudra être sûr d’être prêt avant de se lancer. Mais elle est rejetée par Valérie Pécresse, déterminée, affirme-t-elle, à respecter l’échéance fixée par la loi : le basculement de ce monopole de la Régie à partir de janvier 2025.

Pour mieux balayer le sujet, la patronne d’Ile-de-France Mobilités a élargi les missions précédemment confiées à Jean-Paul Bailly, ancien PDG de La Poste et de la RATP, et de Jean Grosset, ex-questeur du CSE, qui devaient plancher sur les conditions sociales de cette ouverture à la concurrence, selon Le Figaro, qui a consulté leur nouvelle lettre de mission envoyée le 3 février.

Pour Pascal Auzannet, aujourd’hui consultant après 35 ans à la RATP (dont six ans en tant que président de RATP Smart Systems), il ne faut pas lier ouverture à la concurrence et réussite des JO. Pour éviter un conflit social lors des JO, il faut renouer avec le dialogue social, ce qui passe aussi par le versement d’une prime aux agents, explique-t-il. Comme on le fait à chaque fois qu’un grand événement a lieu pour assurer sa réussite.

Ville, Rail & Transports : Faut-il retarder l’ouverture à la concurrence pour éviter un mouvement social lors du lancement des JO ?

PASCAL AUZANNET
PASCAL AUZANNET

Pascal Auzannet : Sur ce point, l’ouverture à la concurrence est un faux débat. Retarder l’ouverture à la concurrence des bus RATP pour que les JO se passent bien ne garantira pas qu’il n’y aura pas de grèves. Pour que les JO soient une réussite, côté RATP, il faut renouer avec le dialogue social et trouver un accord avec les syndicats, qui passera certainement par l’attribution de primes.

C’est ce qui se fait généralement pour tous les grands événements sportifs et culturels. C’est, par exemple, ce qui s’est passé lors de la Coupe du Monde en 1998.

VRT : L’arrivée de Jean Castex aux commandes peut-elle changer les choses ?
P. A
. : Il récupère une entreprise fragilisée, comme cela a été constaté avec une dégradation de la qualité de service sur les réseaux particulièrement sur le bus. Il en est de même sur les réflexions prospectives. Par le passé, la RATP était force de propositions sur des sujets d’intérêt général. Avec parfois un peu d’impertinence mais l’entreprise était un acteur reconnu, l’engagement des salariés avait du sens et il y avait de la fierté dans le travail. L’encadrement est aujourd’hui démotivé et en attente.

L’arrivée de Jean Castex se passe bien. Il va sur le terrain, au contact des salariés, et c’est apprécié. D’ailleurs, la CGT a signé l’accord sur les NAO, signe d’un dialogue social probablement renoué. Les retours sont très positifs. Sa prédécesseure, Catherine Guillouard, était plutôt dans une culture financière avec des tableaux Excel.

VRT : Quels sont les enjeux principaux selon vous ?

P. A . : L’entreprise doit renouer avec le dialogue social et améliorer l’offre de transport. Elle doit aussi avoir de l’ambition pour l’automatisation du métro, prendre les initiatives nécessaires avec les autres acteurs, IDFM, communes, Ville de Paris pour remettre à niveau la vitesse commerciale des bus désormais trop faible dans la zone centrale : la vitesse commerciale est inférieure à 10 km/ h aux heures de pointe à Paris. D’où des surcoûts énormes, de l’ordre de 300 millions d’euros annuels pour Paris et la petite couronne.

Dommage aussi que Catherine Guillouard ait supprimé le département dans lequel étaient réalisées les études générales et les prospectives. Autrement dit, elle a mis fin à toute la réflexion qui avait permis, par exemple, à la RATP d’être un acteur de la ville grâce à son ancrage territorial avec beaucoup d’inventivité dans de nombreux domaines comme le dialogue social, les projets de développement notamment lors de l’élaboration du Grand Paris.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

 

Ewa

Premiers essais dynamiques pour le TGV M

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C’est l’étape tant attendue par tous : après avoir été testé à l’arrêt puis à petite vitesse (pas plus de 30 km/h) sur le site de Bellevue d’Alstom à La Rochelle, le TGV M est entré dans la phase des essais dynamiques. Celle qui permet de se lancer dans la grande vitesse.

Ces essais dits dynamiques se déroulent au centre de Velim, à une heure de route de Prague, en république Tchèque. Une rame y a été tractée et, depuis décembre, elle roule 8 heures par jour, entre 5 et 6 jours par semaine, sur une boucle ferroviaire de 13 kilomètres.

« L’intérêt de Velim est de disposer d’un circuit fermé. C’est une bulle sans les contraintes du réseau national et sans interactions avec des circulations commerciales. L’objectif est de valider le fonctionnement global du train et de faire des réglages, par exemple s’assurer de la qualité de captage, c’est-à-dire qu’il faut s’assurer que le pantographe colle exactement à la caténaire», souligne Laurent Jarsale, directeur Grand Compte SNCF chez Alstom.

Aux commandes, un conducteur tchèque employé par Vuz, qui loue l’anneau ferroviaire pour les essais. Et dans le train, 19 autres personnes, beaucoup d’Alstom et quelques salariés de la SNCF.

400 à 500 km par jour

« Le train roule chaque jour entre 400 et 500 km. Le premier jour, il a circulé à petite vitesse, autour de 30 km/h. Et comme on a constaté que les essais se passaient bien, il a roulé à 200 km/h dès le troisième jour », raconte Jean-Emmanuel Leroy, encadrant au PAC TGV, qui travaille sur le projet depuis 2017. « J’écris le mode d’emploi pour les conducteurs SNCF. Nous sommes venus voir si ce que nous avons préconisé fonctionne bien », explique-t-il, sur place le 9 février à Velim, jour de présentation des essais à la presse et à des responsables du projet d’Alstom et de la SNCF.

Florent Fournier, expert conduite à la direction sécurité des TGV, sur le projet depuis 2015 , dit son « émotion » de monter dans la cabine, pour la première fois, et de participer aux essais à Velim. « C’est un peu un aboutissement. Nous avons fait des choix. Nous nous demandions si c’était les bons. Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons vu aujourd’hui ».

img 4431Parmi ces choix, des couleurs chatoyantes dans la cabine, donnant une image de modernité, en faisant attention à la luminosité, pour que le conducteur ne soit pas ébloui. Et sur le pupitre, des écrans partout, comme dans un avion. « On peut donner beaucoup d’informations au conducteur. Et en même temps, on veut qu’il reste attentif. Nous avons donc travaillé sur les écrans pour donner les informations essentielles à la conduite », commente Jean-Emmanuel Leroy.

« C’est plus proche de ce qu’on voit dans les TER que dans les TGV. Il y a une vraie rupture », expliquent encore les deux responsables de la SNCF, en rappelant que le choix de la SNCF a longtemps été basé sur la compatibilité entre les TGV pour permettre de les exploiter en unités multiples. Avec le TGV M, trop différent des générations précédentes, ce ne sera plus possible. Il faudra attendre de disposer d’une flotte conséquente de TGV M pour pouvoir les coupler entre eux. Et proposer encore plus de places aux voyageurs.

250 000 informations par seconde

img 4424Le train pourra être scruté à distance, les données étant analysées au sol. Dans la rame d’essais, une des voitures, sorte de centre névralgique du train, où se trouvent le chef de train et le chef des essais, concentre les données sur la sécurité : « On surveille la configuration du train. On regarde notamment tout ce qui est électrique, les freins et l’aérodynamisme ferroviaire », raconte le chef de train.

Le train pourra s’auto-dépanner en cas de petites pannes. «Il transmet en permanence des informations au sol : 250 000 informations par seconde. Si une panne est vraiment compliquée et nécessite une expertise extérieure, on pourra le dépanner à distance, au niveau du PAC TGV », indique de son côté Jean-Emmanuel Leroy.

Ces premiers essais dynamiques doivent se terminer en mars. Une autre rame d’essais doit aussi être testée à partir de ce printemps en France, sur le réseau ferré national. Notamment sur la LGV Est, la moins encombrée. Le train pourra être testé jusqu’à 320 km/h. D’autres essais auront également lieu avec deux autres rames, ainsi qu’à Velim jusqu’à la fin juin. Des tests climatiques sont aussi programmés en mars à Vienne.

Transmission du constructeur à l’exploitant

Au total, le TGV M devrait parcourir plus d’un million de kilomètres grâce à ces quatre rames d’essais. « Les seuls TGV à avoir été testés un million d’heures, ce sont les TGV oranges, donc les tout premiers. Nous le faisons aussi pour le TGV M car nous sommes partis d’une feuille blanche », explique David Goeres, le directeur du projet matériel côté SNCF. « Cette phase d’essais, c’est un peu la transmission du constructeur au transporteur, le début de la prise en main », ajoute-t-il.

Les livraisons, qui commenceront fin 2024, se feront au rythme d’une rame par mois. Elles devraient s’achever vers 2034 avec la centaine de rames commandées pour les lignes françaises. Les sept premières iront prioritairement sur le sud-est de la France, Paris-Lyon-Marseille-Nice. Les futurs conducteurs suivront une formation de cinq jours avant de prendre les commandes.

Marie-Hélène Poingt

 

Un TGV 20 % plus économe

Au démarrage du projet, il portait le nom de code TGV 2020, qui se prononce vingt-vingt, référence aux objectifs visés en matière de réduction de coûts (20 % de moins à l’acquisition, 20 % de moins en possession, 20 % d’énergie consommée en moins), tout en donnant l’horizon 2020 aux premières circulations.

Il s’appelle désormais TGV M et est attendu fin 2024. Mais avec les mêmes objectifs : son aérodynamisme contribuera, avec l’éco-conduite et la récupération d’énergie de freinage à la caténaire, à réaliser des économies d’énergie de l’ordre de 20 % par rapport aux générations précédentes de TGV.

Issu de la gamme Avelia Horizon d’Alstom, il est modulable et s’adapte aux demandes des compagnies clientes, rappelle le constructeur. Côté SNCF, il permettra de transporter jusqu’à 740 personnes au lieu de 640 actuellement.

 

Florence Rousseau, directrice du marketing pour le TGV M, ou la voix des clients :

« Je suis le projet TGV M depuis 2016. C’est la première fois qu’on intègre en amont un représentant portant la voix des clients. Je suis un peu le poil à gratter des ingénieurs.

J’ai, par exemple, j’ai contacté les utilisateurs de fauteuils roulants, pour intégrer tout ce que nous n’avions pas pu faire dans les précédents TGV. Nous avons ainsi aménagé un petit ascenseur qui les amène à niveau dans une des voitures de la première classe. Le TGV M pourra accueillir jusqu’à cinq fauteuils roulants par rame.

Nous avons agrandi les baies vitrées. Et le trumeau entre deux baies est deux fois plus étroit.

La surface et le volume des toilettes sont agrandis, d’où une meilleure ergonomie pour les voyageurs mais aussi pour les équipes de nettoyage ».

Propos recueillis par MH Poingt

 

 

 

Ewa

Les conditions de réussite d’un réseau de cars express en Ile-de-France

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Premier point d’étape pour la mission confiée en octobre dernier par Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France, à François Durovray, le président du conseil départemental de l’Essonne : un séminaire organisé le 8 février a été consacré à la création d’un réseau de bus express en Ile-de-France. Il ciblerait les 6 millions de Franciliens habitant la grande couronne pour leur permettre d’accéder plus rapidement au réseau ferré ou aux futures gares du Grand Paris Express.

Pour les spécialistes, quelques conditions s’imposent. Cartes à l’appui, Jean Coldefy, directeur du programme Mobilités et Transitions chez ATEC ITS France, a rappelé que les Franciliens habitent de plus en plus loin de leur travail : « 76 % font plus de 10 km chaque jour et 90 % plus de 5 km ». Avec de grandes disparités selon le lieu de résidence « Un Parisien parcourt 3300 km par an, un habitant de la première couronne 8700, et ceux de la grande couronne, 17600 km. Et 60 % des Parisiens n’ont pas de voiture»,  rappelle Jean Coldefy.

Des arrêts intermédiaires réduits au minimum

Il faut donc proposer une alternative à la voiture individuelle, et à l’autosolisme. « La décarbonation des transports ne passera pas par le train mais par la route. En Île-de-France, il y a 1800 km de voies ferrées, et 30000 km de routes », poursuit Jean Coldefy.

André Broto, ancien directeur de la stratégie de Vinci Autoroutes et fin connaisseur des bus express, a rappelé le succès de la ligne express Dourdan – La Défense, qui a connu une croissance de plus de 60 % en 8 ans. Se référant à cette ligne, il explique que le service peut être lancé modestement, sans aménagement, puis peu à peu monter en puissance. « Même si la ligne express bénéficie aujourd’hui de quelques kilomètres de voie dédiée sur l’autoroute, elle a très bien fonctionné sans, durant des années», affirme-t-il.

Pour être efficaces, ces lignes doivent être les plus directes possibles. « Il faut réduire les arrêts intermédiaires », souligne André Broto. C’est pourquoi le nom de Cars express lui paraît plus approprié que celui de Bus express qui laisse imaginer de nombreux arrêts sur le trajet.

Des parkings relais au bout des trains

Condition absolue : il faut développer des parkings P+R en bout de lignes de trains. « Il y a 30 000 places de parkings, Et 3 millions de voitures en service en Île-de-France », note Jean Coldefy. Pourtant ces places de parkings n’ont pas été prévues à côté des futures stations du Grand Paris Express. « Les gares routières à proximité, c’est primordial, et encore mieux si elles sont situées au-dessus, comme à Madrid », estime Frédéric Baverez, le directeur exécutif France de Keolis, «Ce sera difficile, peut-être pas en grande couronne, où il a sans doute des terrains SNCF disponibles. Mais ailleurs, cela risque d’être cher». François Durovray évoque un coût de  4 à 5 millions par gare. « C’est une somme conséquente, mais moins élevée que ce qui serait nécessaire pour de grandes infrastructures», commente-t-il.

Depuis le début de la mission, les services d’Île-de-France Mobilités ont recensé les zones où les lignes de Cars express seraient les plus utiles. Soit pour faire le lien entre des pôles d’attractions économiques, administratifs ou résidentiels. Soit pour des territoires qui sont peu ou mal desservis. Soit encore pour « rabattre » un trafic sur un réseau ferré.  120 centralités ont été définies ainsi que quelque 14000 flux potentiels.

Pour les quelques lignes déjà étudiées, les techniciens ont comparé les temps de trajets en bus versus en voiture, durant les heures de pointe et selon les jours de semaines. « Si la ligne est 50 % plus lente que la voiture, elle ne pourra pas convaincre les utilisateurs de laisser leur voiture », explique Antoine Torracca, chargé de projet offre routière de bassin à IDFM. « Le premier critère, c’est le temps de parcours », renchérit François Durovray. « Il faut que les automobilistes coincés dans les bouchons, voient ces bus les dépasser sur les autoroutes, et qu’ils aient envie d’être dedans à ce moment-là. C’est pour cela que ces bus doivent afficher sur leurs flancs qu’ils sont express ». 

La présentation définitive du rapport est prévue fin avril. Ensuite, il est prévu que les concertations se poursuivent pendant quelques mois, pour aboutir à un schéma « cible » en septembre et octobre. Et, si le financement suit, le déploiement devrait commencer à partir de novembre.

Yann Goubin

Ewa

Lyon lancera une ligne de transport public sur la Saône en 2025

Lyon Part-Dieu

Le conseil d’administration de Sytral Mobilités, l’autorité organisatrice des transports en commun sur le territoire de la Métropole de Lyon, s’est prononcé, le 2 février, en faveur de la création d’un projet de navette fluviale TCL (Transports en Commun de Lyon) sur la Saône. Le trajet, long de 3,4 kilomètres, reliera en 15 minutes le quartier de Vaise au cœur de la Presqu’Ile lyonnaise. Deux stations intermédiaires devraient être proposées sur le parcours.

Accessible avec un ticket ou un abonnement TCL, cette navette fluviale fonctionnera de 7 h à 21 h, avec une fréquence de 15 minutes aux heures de pointe. Elle devrait être mise en service à partir du printemps 2025, avec l’ambition de transporter environ 560 000 passagers par an.

Pour assurer ce service, Sytral Mobilités prévoit une délégation de service public pour une durée de huit ans. Le coût de l’opération est estimé à 14 M€. Il inclut des travaux de mise à niveau PMR et l’aménagement des stations, ainsi que l’achat de quatre bateaux pouvant accueillir entre 70 et 90 personnes.

Jacques Donnay