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Ewa

Les cheminots seront-ils la locomotive dans la lutte contre la réforme des retraites?

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Sur la ligne de front au moment de la lutte contre la réforme des retraites en 1995 et en 2019, les cheminots seront-ils à nouveau moteurs dans la bataille contre le projet présenté le 10 janvier par la Première ministre Elisabeth Borne? Les pronostics restent prudents. Tout dépendra de la mobilisation citoyenne qui démarrera le 19 janvier avec la première grève lancée par les fédérations syndicales. « Il faudra voir si la mayonnaise prend« , résume un membre de l’UNSA. Le contexte inflationniste et les revendications en faveur d’une amélioration du pouvoir d’achat peuvent y contribuer.

En attendant, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, CGT Cheminots, Sud-Rail, Unsa-Ferroviaire et CFDT Cheminots, se sont organisés en intersyndicale et appellent tous à la mobilisation. La grève « carrée » prévue pour le moment sur la seule journée du 19 janvier sera vraisemblablement très suivie. Mais après? Les cheminots voudront-ils se lancer dans un mouvement long et se battre pour l’ensemble des Français alors qu’eux-mêmes (du moins les agents au statut) devraient être, dans les faits, relativement peu touchés par les mesures envisagées?

En interne, on ressent des crispations. Les contrôleurs, qui ont massivement fait grève en décembre pour défendre leurs conditions de travail, ne semblent pas forcément prêts à retourner au conflit « pour les autres » alors qu’ils ne se sont pas sentis soutenus quand ils le demandaient. Or, ils font partie de ces cheminots (un peu plus de 20 % avec les conducteurs et les aiguilleurs) qui peuvent mettre à l’arrêt leur entreprise.

Les agents partent déjà à 60 ans, 55 ans pour les conducteurs

Ayant déjà été concernés par le passé par plusieurs mesures de recul de l’âge d’ouverture aux droits à la retraite, les agents statutaires de la SNCF ne vont pas être heurtés de plein fouet par le projet de réforme. Rappelons que la SNCF emploie deux catégories de salariés, les agents au statut (120 000 agents bénéficiant d’un régime spécial) et les contractuels (30 000 salariés soumis au régime général). Les mesures envisagées par le gouvernement prévoient que les salariés du régime général comme les statutaires verront reculer de deux ans leur âge d’ouverture des droits à la retraite. Mais pas dans les mêmes conditions. Si l’âge de la retraite passera progressivement de 62 à 64 ans dans le régime général (avec une hausse de trois mois par an à partir de septembre 2023), l’âge d’ouverture des droits à la retraite ne commencera à reculer qu’à partir de janvier 2025 pour les agents au statut. Une fois que la précédente réforme des retraites qui les concerne leur sera complètement appliquée. A ce moment-là, 90 % des cheminots statutaires verront progressivement l’âge d’ouverture des droits à la retraite passer de 57 à 59 ans. Pour les 10 % restants, les conducteurs, il passera de 52 à 54 ans.

En réalité, peu d’agents font valoir leurs droits à la retraite à l’âge légal en raison d’une décote trop importante sur la pension qu’ils vont toucher : dans les faits, l’âge moyen de départ des agents au statut était de 60 ans en 2022 et devrait être de 61 ans cette année. Il était de 55 ans pour les conducteurs l’an dernier et devrait être autour de 56 ans en 2023. Seuls 17 % des cheminots partent avec une décote.

Si cette réforme est appliquée, elle aura toutefois une conséquence très visible :  la grande différence (dix ans) d’ouverture des droits entre les contractuels qui pourront partir à 64 ans (voire à 67 ans s’ils doivent obtenir tous leurs trimestres) et les conducteurs quittant l’entreprise à 54 ans (ou 57 ans s’ils doivent travailler plus pour avoir l’ensemble des trimestres).

L’âge de la décote ne devrait en effet pas bouger, ni pour le régime général, ni pour le régime spécial. Restera quelques sujets de négociations à lancer entre direction et syndicats, comme la question de la pénibilité, la gestion des fins de carrière ou des reconversions ou encore l’emploi senior.

La fin programmée du régime spécial des retraites à la RATP

A la RATP, où les syndicats appellent aussi à la grève le 19 janvier, on compte 40 000 statutaires et 5500 CDI. Les agents seront également appelés à travailler deux ans de plus, la mesure s’appliquant comme à la SNCF à partir de janvier 2025 pour les statutaires (lors de la fin de la réforme Touraine).

Il y aura des différences en fonction des statuts appliqués à la RATP. La catégorie S par exemple, qui rassemble les sédentaires, a déjà été alignée sur le régime général lors des précédentes réformes des retraites avec une ouverture des droits à la retraite à 62 ans et à 67 ans pour l’âge de l’annulation de la décote. Pour les agents de la catégorie A (maintenance), l’âge légal va passer de 57 ans à 59 ans. De leur côté, les conducteurs de métro et de RER, entrant dans la catégorie B (où on trouve aussi les conducteurs de bus, les agents de station et tous ceux qui concourent à l’exploitation), devraient voir leur âge de départ à la retraite passer de 52 à 54 ans. Les conducteurs de métro bénéficient d’une année de bonification pour cinq années cotisées, dans la limite de cinq bonifications, ce qui leur permet de partir au bout de 27 ans de service (Par exemple, un agent avec 27 ans de service aura en réalité validé 32 années auprès de sa caisse de retraite). Mais cette bonification n’existe plus, pour les nouveaux entrants, depuis 2009. Dans les faits, l’âge moyen de départ à la retraite des conducteurs de métro est de 56 ans.

Toujours à partir du 1er septembre 2023, les nouvelles recrues de la RATP seront soumises au régime général de retraites (les agents déjà en place gardant leurs avantages en vertu de la clause dite « du grand-père » avec notamment le montant de la pension calculé à partir de la rémunération perçue durant les six derniers mois de carrière, contre les 25 meilleures années pour les salariés du privé). La fin du régime spécial des retraites ne signe toutefois pas l’extinction progressive du régime spécial à la RATP comme cela a été le cas en 2020 à la SNCF.

Les fédérations syndicales s’affichent sur la même longueur d’onde dans la fronde, avec une CFDT particulièrement remontée. Les secteurs de l’énergie semblent se positionner en pointe du mouvement. Dans la branche pétrole, la CGT fait déjà monter la pression en annonçant d’autres jours de grèves, le 26 janvier et le 6 février, avec « si nécessaire l’arrêt des installations de raffinage« . Reste à savoir si les syndicats pourront s’entendre sur la suite. Et contrôler le mouvement, l’histoire récente ayant montré la capacité de nouveaux groupes d’actions à s’organiser notamment sur les réseaux sociaux, et à déborder les organisations syndicales.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Disparition progressive des composteurs de billets

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Avec la disparition des billets cartonnés, les composteurs perdent leur raison d’être. La SNCF explique que plus de 99 % des titres de transport TGV et Intercités sont aujourd’hui digitalisés. Et, dans les TER, « seuls 4 % des titres nécessitent encore d’être compostés. En résumé, selon les lignes, 96 à 99 % des billets sont désormais numériques », précise la compagnie. Idem pour les facilités de circulation dont la numérisation a été lancée à l’été 2021, et achevée au second semestre 2022. Les fichets en version papier, encore valides, étaient utilisables jusqu’au 31 décembre 2022.

« Compte tenu du taux de digitalisation et d’un parc de composteurs vieillissant, le retrait de cet équipement devient une évidence. Ils représentent une charge de maintenance importante chaque année», souligne la SNCF

Il existe plus de 3000 composteurs dans les gares françaises :  725 pour le réseau TGV et Intercités, et 2468 pour le réseau TER. Leur disparition va se faire progressivement, mais déjà, le compostage n’est plus de mise depuis le 1er janvier, dans sept régions : Bourgogne – ­ Franche-Comté, Bretagne, Centre – Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Occitanie et Pays de la Loire. Les voyageurs ayant encore des titres papiers devront toutefois les présenter au contrôleur en montant à bord du train.

Le compostage de billet restera nécessaire dans quatre régions jusqu’au 21 janvier en Normandie, jusqu’au 1er mars en Auvergne-Rhône-Alpes, et jusqu’à la fin de l’année en Nouvelle-Aquitaine et en Sud-PACA). L’Ile-de-France n’est pas concernée.

La SNCF promet de faire de la pédagogie : « Afin d’éviter toute incompréhension ou effet de surprise, les clients seront informés de la fin du compostage. Les associations de consommateurs ont déjà été informées de ce projet », rappelle-t-elle.

Y. G.

Ewa

La RATP propose une augmentation générale de 105 euros nets par mois

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Paris RATP

Dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires), la direction de la RATP a proposé aux organisations syndicales représentatives de l’entreprise une augmentation générale de 105 euros nets par mois. « Compte-tenu des incertitudes liées au niveau réel de l’inflation sur 2023, une clause de revoyure est prévue sur le thème salarial début juillet prochain« , indique l’entreprise dans un communiqué.

Ce projet d’accord est soumis à la signature des syndicats du 16 au 23 janvier.

Ewa

Priorité au rail en Espagne

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Dans le budget 2023 des Transports en Espagne, la priorité est affichée pour le rail. Le ministère bénéficie de crédits chiffrés à 21,2 milliards d’euros, dont 16 milliards pour les infrastructures et les mobilités. En privilégiant le chemin de fer, les autorités mettent le cap sur la décarbonisation, les solutions durables et les alternatives au véhicule privé. Les fonds européens au nom de la relance économique viennent en renfort, à hauteur de presque 18 milliards.

Mis à part les 660 millions d’euros prévus afin de prolonger la gratuité des abonnements courtes distances, les investissements dans le rail sont abondés de 8 milliards d’euros : la grande vitesse Madrid-Asturies via au nord-ouest le tunnel de Pajares devrait enfin être mise en service avant l’été prochain, ainsi que l’électrification de la ligne entre Plasencia et Badajoz (frontière portugaise). En outre, depuis le 20 décembre, une autre ville bénéficie de l’AVE : Murcie. Le réseau espagnol a ainsi largement dépassé la barre des 4 000 km de grande vitesse. Et d’autres chantiers sont en cours, par exemple vers Santander, le Y basque ou Valence-Alicante.

Autre facette d’une mobilité durable, le « Plan marchandises » vise une part modale de 10 % pour le rail d’ici à 2030. Y contribueront de nouveaux terminaux (Valence, Vitoria) et une autoroute ferroviaire prévue entre le port d’Algeciras (au sud), Madrid et Saragosse.

Côté Renfe, l’année 2022 a été marquée par la reprise de la demande des voyageurs, et 2023 devrait permettre une progression de 14 % des recettes à 2,60 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter les subventions de l’État (1,55 milliard) en contrepartie des obligations de service public (notamment les banlieues). Les investissements concerneront aux trois quarts le matériel roulant, dont 211 trains de grande capacité pour les banlieues commandés à Stadler et Alstom. Ainsi, un contrat de 858 millions d’euros a été signé le 15 décembre pour 97 rames avec ces deux constructeurs : le réseau local Rodalies de Catalunya en bénéficiera ; s’y ajouteront 28 trains régionaux fabriqués par CAF.

Michel Garicoix

Ewa

« Nous avons la capacité de mobiliser tous les contrôleurs de la SNCF en quelques jours »

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Le collectif national ASCT (CNA), créé sur Facebook et à l’origine du conflit en décembre des chefs de bord, n’a pas disparu. Son accès sur Facebook a simplement été limité. Le collectif se voit désormais comme un porte-voix puissant des contrôleurs, autre appellation des chefs de bord. L’un de ses membres, Olivier*, s’en explique.

 

Ville, Rail & Transports : Vous êtes contrôleur depuis 25 ans. Comment s’est déroulée votre carrière jusqu’à présent? 

Olivier : Je suis entré à la SNCF en 1997 et, comme tous les contrôleurs de ma génération, j’ai commencé sur des lignes de banlieue, à Marseille. J’y suis resté pendant 12 ans. J’ai ensuite intégré la réserve (la « rail team »), avant d’accéder deux ans et demi plus tard aux TGV.

J’ai donc un peu une vie de nomade, qui me fait passer à l’extérieur de 8 à 10 nuits par mois. On cumule en moyenne une centaine de découchés par an. Nous assurons deux missions prioritaires : d’abord la sécurité des circulations, puis la préservation des recettes.

Nous assumons chaque jour des responsabilités très importantes, avec des notions de sécurité à maîtriser, une remise en question tous les trois ans avec le passage du CAF (certificat d’aptitude aux fonctions de sécurité) et une visite médicale pour vérifier que nous sommes toujours aptes au service.

Notre vie s’apparente à celle des conducteurs avec les mêmes contraintes, les mêmes horaires. Nous ne choisissons pas nos congés. Cet été, par exemple, je serai en vacances en juin. Je travaillerai donc en juillet et en août. C’est imposé par le roulement des congés. Les congés d’été s’étendent de juin à septembre.

VRT : Diriez-vous que c’était mieux avant? 

Olivier  : Nos conditions de travail se sont surtout dégradées au niveau de l’entreprise : avant, il y avait plus de respect de la part de la hiérarchie. Les roulements étaient organisées sur six mois. Maintenant, c’est tous les trois mois, voire tous les deux mois, l’été notamment. C’est une précarisation énorme !

De plus, des missions ont été ajoutées. Avant, on nous demandait d’assurer la sécurité et le contrôle. Le contrôleur était respecté, il représentait l’autorité, le savoir-faire. Puis notre entreprise a voulu que nous devenions des agents d’accueil, des accompagnateurs. Elle nous a demandé de distribuer des goodies… Quand les chefs de service ont disparu sur les quais, on les a remplacés. Tous les chefs de service de France ont eu des promotions car leur métier disparaissait. Mais à nous, on demandait d’en faire toujours plus mais sans considération, sans contreparties. Nos carrières stagnaient.

VRT : Quel a été le déclencheur du conflit ? 

Olivier  : Un des déclencheurs du mouvement, c’est la fusion, il y a quelques années, des notations des contrôleurs avec celles des agents de gare. Nous sommes passés de l’ECT (Etablissement commercial trains) à l’ESV (Etablissement service voyageurs) qui réunit, outre les contrôleurs, les guichetiers, les agents d’escale… Nous avons alors constaté que les déroulés de carrière étaient plus rapides pour les autres métiers que pour les contrôleurs qui sont pourtant soumis à de multiples obligations.

VRT : Pourquoi avoir créé un collectif au lieu de passer par les syndicats? 

Olivier : Le collectif a été créé en juin. Au départ, c’était juste un cri du cœur, une demande de reconnaissance. Cela faisait suite à la demande d’une contrôleuse de lancer un groupe de discussions entre collègues marseillais. On a alors créé une boucle whatsapp dans laquelle on a inscrit tous les copains de Marseille. Puis on s’est dit que ce serait bien d’intégrer les copains d’autres résidences, notamment celles de Montpellier, de Lyon… On a senti un malaise général.

Un collègue a proposé de créer un groupe Facebook. Ce qui a été fait cet automne. La machine s’est mise en marche et on a intégré des centaines, puis des milliers de collègues connectés en permanence. Nous étions une dizaine à nous occuper du CNA (Collectif national ASCT).

Les élus ou les syndicalistes ne sont pas représentés parmi nous. Car depuis une trentaine d’années, rien n’a été fait pour les contrôleurs. Nous avons toutefois contacté tous les syndicats pour leur demander rendez-vous. Car nous sommes obligés de passer par eux pour négocier avec l’entreprise. Nous leur avons demandé de nous aider. Ils y avaient intérêt : le collectif rassemble 3500 contrôleurs sur 7000. On s’est servi de notre force collective pour les inciter à nous aider. Les syndicats ont tous déposé des DCI (demandes de concertation immédiate). La CGT, pourtant majoritaire chez les chefs de bord, nous a suivis mais en se mettant un peu sur le côté car elle n’aime pas les revendications catégorielles. Mais nos attentes étaient spécifiques à notre métier.

Nous pensions que la direction allait nous faire des propositions significatives car notre objectif n’était pas de faire grève à Noël. L’entreprise a un peu lâché mais elle pensait qu’on bluffait car la grève à Noël n’est pas dans notre culture. Le premier week-end de décembre, il y a eu 60 % de TGV supprimés. Le taux de grévistes était monstrueux, quasiment tous les contrôleurs étaient en grève. La direction de la SNCF est tombée à la renverse…

VRT : C’était inimaginable ? 

Olivier : La SNCF n’a pas été prise de court. Elle connaissait la situation depuis des mois. Si nos dirigeants avaient eu le souvenir de 2006 et de ceux qu’on appelait «les pétitionnaires », ils auraient pu comprendre. Cette pétition, signée par quasiment tous les contrôleurs de France, pointait déjà la lenteur des déroulés de carrières. Il y a aussi eu, plus tard, une enquête menée auprès des contrôleurs et baptisée « Atout bord ». Tout cela n’a rien changé.

VRT : Etes-vous satisfaits des avancées que vous avez obtenues?

Olivier  :  Nous sommes partiellement satisfaits. Pour répondre à nos revendications, la direction nous a affirmé que la carrière d’un chef de bord pourrait aller jusqu’à la position 20. Or quasiment aucun chef de bord ne peut l’atteindre tellement les déroulements de carrières sont lents. Dans mon cas, je partirai à la position 18, éventuellement 19 si je pars à la retraite à 65 ans.  Tous les chefs de bord devraient pouvoir partir à la position 20, en raison des responsabilités qu’ils assument. Un contrôleur gère 500 ou 600 voyageurs par train. Quand un train a du retard, c’est lui qui répond aux voyageurs. Certains TGV circulent avec un seul contrôleur. A chaque fois qu’un contrôleur donne le départ d’un train, il engage sa responsabilité pénale.

Aujourd’hui, les médecins demandent le doublement de leurs salaires. Nous avons obtenu 50 euros d’augmentation par mois. Ce n’est pas démesuré. Nous souhaitons que se terminent certaines injustices.

VRT : Que va-t-il advenir du collectif? 

Olivier : Le groupe Facebook est toujours là mais on en a limité l’accès. Nous allons regarder si les mesures décidées vont vraiment être appliquées. Vu notre pouvoir de nuisances, et notre puissance de communication, nous disons à l’entreprise : attention, nous sommes toujours là ! Nous sommes le petit caillou dans la chaussure. Nous avons la capacité de mobiliser tous les contrôleurs de France en quelques jours. Ce n’est bien sûr pas notre objectif. Mais il faut que l’entreprise en tienne compte.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

* Le nom n’est pas précisé à la demande de l’intéressé

 

Ewa

Un métro modernisé pour la ligne 6

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La première rame MP89 CC destinée à la ligne 6 de la RATP est arrivée, en début de semaine, à l’atelier de maintenance qui lui est dédiée, près de la place d’Italie. Elle est destinée à remplacer le matériel vieillissant circulant sur cette ligne : les MP73 datant des années 1970. Elle devrait être mise en service avant la fin du mois. Quarante-six autres rames vont suivre d’ici à 2026.
Ce matériel est issu de l’ancien parc de la ligne 4 du métro parisien qui, avec son automatisation, a dû renouveler ses rames. Bien que construits dans les années 90, les MP89 de la ligne disposaient encore d’un potentiel d’utilisation. À Paris, deux lignes “à pneus“ et au matériel en fin de vie, pouvaient les accueillir : la 6 et la 11. Le renouvellement du matériel étant déjà programmé avec le prolongement de la ligne 11, restait donc la ligne 6. A condition toutefois de réduire la longueur des rames à 5 voitures au lieu des 6, pour s’adapter à la longueur des stations. Cette opération importante consiste à supprimer la remorque centrale, mais à conserver trois motrices et une remorque équipée d’une cabine, à chaque bout. Ces modifications ont été confiées à l’entreprise ACC de Clermond-Ferrand, par IDFM qui finance l’opération.
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Les voyageurs de la ligne 6 devraient apprécier les avantages de ces rames plus modernes, dotées de l’intercirculation, de baies vitrées plus grandes et d’un éclairage plus puissant. Les assises ont également été remplacées et les rames équipées de la vidéo surveillance.
La RATP a profité de l’arrivée de ce nouveau matériel pour moderniser l’atelier de maintenance de la ligne, près de la place d’Italie à Paris (https://www.ville-rail-transports.com/ferroviaire/la-ratp-associe-atelier-de-maintenance-et-activites-tertiaires/). Le nouvel atelier construit à la place d’un ancien est adapté au nouveau matériel. Il est plus haut, pour accueillir les systèmes d’aération et un pont roulant, et doté de voies sur pilotis, au lieu de fosses, et de passerelles, pour offrir plus de confort de travail aux équipes. Il bénéficie aussi d’un éclairage zénithal naturel.
Entre la modification des MP89, le nouvel atelier, et l’adaptation de la ligne, notamment de la signalisation, IDFM a investi près de 450 millions d’euros. Une dizaine de MP89 CC devrait être livrée cette année.
Yann Goubin

Ewa

La Fnaut propose de mieux encadrer les grèves

grèves
21/01/2004

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Paris Gare de l'est, jour de greve et de pluie

Après les grèves des contrôleurs de la SNCF en décembre, qui ont été largement suivies et ont perturbé en particulier les circulations de trains le week-end de Noël, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports  (Fnaut) a demandé le 10 janvier dans un communiqué d’empêcher les grèves dans les transports publics six week-ends par an. Elle propose d’instituer une « franchise » pour une demi-douzaine de week-ends de grands départs « afin de garantir le bon fonctionnement des départs massifs lors des fêtes familiales, des congés annuels« .

La fédération souhaite également qu’il soit « mis un terme aux détournements abusifs de la LOM« , la loi d’orientation des mobilités adoptée en  décembre 2019. Elle demande notamment que les préavis longs soient « corrigés et encadrés » car ils présentent un caractère « subi et imprévisibles, sources d’incertitude pour les usagers« . Et que les droits de retrait, « souvent abusifs » soient bien réservés à une définition précise, en étant consécutifs à un « danger grave et imminent« .

 

 

 

 

Ewa

Valérie Pécresse ne veut pas de report de l’ouverture à la concurrence des bus RATP

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Valérie Pécresse ne souhaite pas le recul de l’ouverture à la concurrence des bus parisiens, monopole de la RATP jusqu’à la fin 2024, même s’il y a un risque de conflit social au moment des JO prévus cette année-là. La présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) l’a expliqué dans une interview publiée dans Le Figaro de ce jour : « Reporter l’ouverture à la concurrence car une minorité de personnels pourrait prendre les usagers en otage, c’est céder au chantage« . Et l’élue de noter qu’un report ne mettrait pas à l’abri « d’un conflit social ultérieur« .

Il y a quelques jours, dans une tribune, des élus franciliens de gauche avaient demandé de desserrer le calendrier de l’ouverture à la concurrence du réseau des transports publics en Ile-de-France. En réponse, le ministre des Transports s’était dit ouvert à un report. « Je suis pragmatique. On peut discuter, on peut décaler« , a indiqué le 5 janvier Clément Beaune, interrogé sur cette éventualité.

« Si le gouvernement veut changer la loi, il peut le faire. Mais cela serait au détriment des voyageurs« , juge la présidente de région. Selon elle, « l’ouverture à la concurrence dans tous les secteurs, ça apporte une meilleure offre à un meilleur prix« . Pour la patronne des transports franciliens, il est surtout «  impératif de rassurer les agents de la RATP sur les conditions de mise en concurrence« .

Ewa

La RATP accélère ses formations de conducteurs de métro

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Pour mettre fin au manque de conducteurs qui l’a obligée à réduire ses services, la RATP met désormais les bouchées doubles en matière de recrutements et de formations. « Il s’agit d’assurer le plus rapidement possible l’offre de service commandée par IDFM et l’offre à 100 %. La situation devrait donc s’améliorer progressivement » explique Ludovic Ablin, le responsable de l’unité spécialisée formation et réglementation du transport. « Nous nous préparons aussi à l’augmentation de la fréquentation liée aux prochains grands événements sportifs qui vont se dérouler en Île-de-France : la Coupe du monde rugby en 2023, puis les JO et les Jeux Paralympiques en 2024».
Côté métro, alors que dix sessions de formation de conducteurs étaient initialement prévues en 2022, la Régie en a finalement organisé 23. « Nous avons formé un total de 180 conducteurs», détaille Ludovic Ablin. Pour y parvenir, des formations supplémentaires ont été lancées en soirée, entre 16 h 30 et une heure du matin, et le nombre de candidats est passé de 9 à 10 agents par session.

400 recrutements en 2023

L’effort doit se poursuivre cette année, et même s’amplifier. 500 nouvelles places de formation sont prévues qui devraient donner lieu à 400 recrutements, la différence s’expliquant par le taux de réussite à l’issue de la formation qui est de 80 %.
Dès qu’elle lance un appel à candidatures — ce qu’elle a fait deux fois en 2022 —, la RATP reçoit en moyenne 1 300 candidatures. « Environ 1 000 viennent d’agents RATP, et 300 de l’extérieur », précise le responsable formation. En interne, les agents doivent avoir 5 ans d’ancienneté pour postuler. Il y a, parmi les candidats, des conducteurs de bus mais aussi des agents qui travaillent en station.
Pour les candidats externes, l’âge minimum a été abaissé à 18 ans au lieu de 21 ans auparavant. Dans les faits, ils ont entre 20 et 21 ans, selon Ludovic Ablin (l’âge moyen des stagiaires se situe entre 30 et 35 ans si on prend en compte l’ensemble des postulants).
Être trop diplômé est aussi un obstacle. « Nous ne prenons pas au-delà de Bac+2. Pour eux, nous proposons d’autres postes, d’encadrement notamment », ajoute Ludovic Ablin
En revanche, il n’y a pas de limite d’âge. A condition que le candidat franchisse l’étape de la visite médicale. Tous les candidats devront aussi passer le barrage de l’enquête administrative. « Nous envoyons les dossiers à la Préfecture de Police, qui les examine et peut écarter un candidat sans avoir à fournir d’explications», indique la Régie.

Six mois avant de prendre les commandes

Il faudra compter en moyenne 6 mois avant que le candidat puisse prendre les commandes d’un métro Après une formation initiale de 4 mois qui se passe la plupart du temps sur un simulateur. Les élèves peuvent en effet s’entraîner sur dix postes de conduite à cabine simplifiée (PCCS) qui retranscrivent dans les grandes lignes une cabine de MF01. Il s’agit de simples bureaux équipés des manipulateurs et des commandes comme celles d’une cabine, complétés par un écran d’ordinateur qui déroule le parcours d’une ligne fictive où les stations prennent le nom des capitales européennes. Installés depuis 2013, ces simulateurs simplifiés représentent un progrès dans la formation. « Auparavant, on circulait avec une rame sur un tronçon spécial de 1,8 km seulement. Et il y avait un seul apprenti conducteur aux commandes et huit autres qui regardaient ! », raconte le responsable de l’unité formation. Aujourd’hui, avec les PCCS, chacun est aux commandes.
img20230104160614 1La RATP s’est également dotée d’un simulateur lourd, à l’image de ceux qu’utilise l’aérien. Cette véritable cabine de MF01 est montée sur des vérins pour reproduire les mouvements d’un métro en ligne : accélérations, freinages, virages, etc. L’immersion est totale, renforcée par l’immense écran placé devant la cabine, ainsi que par des écrans plus petits, en hauteur et placés sur les côtés, qui retransmettent la vue des quais lorsque le conducteur se penche à la fenêtre. Le simulateur lourd est notamment utilisé pour les évaluations en cours de formation.
« On peut créer 250 scénarios », précise Éric Dugardin, responsable du pôle Formation département Métro à la RATP. Ils correspondent à toutes les situations que les conducteurs peuvent rencontrer sur des lignes au profil très divers qui mêlent tunnel et portions aériennes. « On introduit différents paramètres météo, comme la pluie, la neige, le brouillard, ou le soleil éblouissant en sortant du tunnel »  explique Éric Dugardin.
Les candidats sont rapidement mis dans le « bain », en ligne, avec des conducteurs formateurs, et en service normal. Trois journées au cours de la première phase (17 jours), et 9 autres au cours de la deuxième phase (33 jours).
À l’issue de leur formation, les jeunes conducteurs vont devoir faire leurs preuves pendant une année, en s’intégrant dans le service. « Ils gagneront 21900 euros brut par an à l’embauche, au début de la formation », précise Ludovic Ablin. Et, passeront à 26000 euros bruts par mois, plus les primes,  liées notamment au travail en horaires décalés, soit 30000 euros brut par an environ lorsqu’ils commenceront à conduire en ligne.
Yann Goubin

Ewa

Les gares du Nord et de l’Est ne seront pas reliées pour la Coupe du monde de rugby 

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La liaison piétonne souterraine entre les deux gares parisiennes du Nord et de l’Est ne sera pas ouverte pour la Coupe du monde de rugby, l’année prochaine, pas plus que pour les Jeux Olympiques en 2024, selon les associations d’usagers des transports, qui ont appris la nouvelle cet automne.
Distantes de 500 mètres seulement, les deux gares sont très mal reliées entre elles. Pour passer de l’une à l’autre, il faut en effet emprunter la chaussée publique, des petites rues aux trottoirs étroits et franchir un dénivelé important puisque les voies sont plus hautes à Paris-Nord qu’à Paris-Est. Ce qui est peu pratiques pour des voyageurs avec des valises ou pour les personnes à mobilité réduite. Il est aussi possible d’emprunter les transports en commun, via les lignes de métro 4 et 5, qui desservent les deux gares en une station.
Plus de 26 000 personnes effectuaient chaque jour une correspondance entre Paris-Est et Paris-Nord, selon les études du STIF, l’ancêtre d’IDFM, en 2016, au lancement du projet. Le chiffre a été corrigé à 30000 dans des documents plus récents. C’est donc 15 % de l’ensemble des voyageurs qui effectuent une correspondance depuis l’une ou l’autre gare (200 000 voyageurs), sur un total de 800 000 voyageurs.
L’objectif du projet de liaison s’articule autour de trois axes : un aménagement piéton des rues d’Alsace et de Dunkerque, une liaison souterraine, en prolongeant le passage souterrain en dessous des voies de Paris-Est au niveau de la station de métro Château-Landon, et l’articulation entre surface et souterrain grâce des escaliers mécaniques et des ascenseurs.
Sur les 10 chantiers distincts que représentent les travaux, seule la mécanisation de l’Escalier monumentale de la rue d’Alsace, dénommé EMA, sera terminée pour la Coupe du monde de rugby. L’aménagement du lien de surface, qui incombe à la Ville de Paris, est en cours, tout comme les réalisations liées à CDG Express : la “remontée entre deux“  et la cour “rez de quai“.
En revanche, le nouvel ouvrage souterrain sous la rue d’Alsace, avec l’aménagement des sous-sols de l’immeuble du 50 rue d’Alsace, et, côté gare du Nord, de la connexion avec Magenta, sont reportés à 2027, selon la FNAUT. Contactée, Gares & Connexions, n’a pas confirmé. « Nous sommes concentrés sur les aménagements de la gare du Nord, dans la perspective de la Coupe du monde de rugby », se contente d’expliquer la filiale de SNCF Réseau.
Yann Goubin