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Ewa

Le Portugal veut relier à grande vitesse Lisbonne à Porto

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Le Portugal a présenté le 28 septembre un projet de liaison à grande vitesse mettant Lisbonne à 1h15 de Porto à partir de 2030 (contre 3 heures actuellement). Un projet « stratégique pour l’avenir du pays » qui favorisera la compétitivité, a expliqué le Premier ministre portugais, Antonio Costa. Et qui permettrait d’accroître le trafic passagers, en le faisant passer de 6 millions de voyageurs annuels à 16 millions.

L’investissement est de près de 2,9 milliards d’euros pour la première phase de travaux entre Porto et Soure, qui pourrait débuter en 2024. Le projet prévoit aussi plus tard de desservir Vigo, dans le nord ouest de l’Espagne, ce qui représentera « le premier pas en vue d’une intégration avec le réseau ibérique à grande vitesse », selon le chef du gouvernement portugais.

Le Portugal relance ainsi son programme de lignes à grande vitesse après avoir été contraint, à cause de difficultés économiques et financières dans le passé, de reporter plusieurs projets de ce type, dont la liaison Lisbonne-Madrid, initialement prévue pour 2013.

Ewa

Pourquoi un écartement commun des rails en Europe n’est pas forcément une bonne idée

(c) Renfe
TRAIN DE FRET ESPAGNOL 
TRANSPORT COMBINE

Le Connecting Europe Express, ce train qui avait traversé l’année dernière 26 pays européens et parcouru 20 000 km, se voulait le symbole de l’année européenne du rail lancée par Bruxelles. Mais il avait aussi mis en lumière le manque d’harmonisation ferroviaire sur le continent, obligeant les organisateurs à un travail complexe, notamment à changer trois fois de train pour boucler le périple.

Pour favoriser les échanges européens par rail, la Commission européenne souhaite désormais que les nouvelles lignes de chemin de fer soient construites en adoptant l’écartement standard de 1,435 mètre. Dans le cadre de la révision son programme de construction des corridors transeuropéens (TEN-T), elle a aussi proposé fin juillet, que les lignes déjà existantes de ces corridors soient adaptés à cet écartement, appelé à devenir la norme sur tout le continent.

Ce n’est pas le périple européen de l’an dernier qui l’a poussée à proposer cette évolution mais l’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui a redéfini le paysage géopolitique. Selon une de ses porte-parole, « les principaux impacts sur les marchés mondiaux, tels que la sécurité alimentaire mondiale, ont souligné que le marché intérieur et le réseau de transport de l’Union ne peuvent être considérés de manière isolés. De meilleures connexions avec les pays partenaires voisins de l’UE sont plus que jamais nécessaires« .

En présentant cette proposition fin juillet, Adina Vălean, commissaire chargée des transports, avait déclaré : « En étendant quatre corridors de transport européens au territoire de l’Ukraine et de la Moldavie – y compris les ports de Marioupol et d’Odessa – la proposition d’aujourd’hui contribuera à améliorer la connectivité des transports de ces deux pays avec l’UE, à faciliter les échanges économiques et à améliorer connexions pour les personnes et les entreprises. Ces corridors seront également une priorité clé dans la reconstruction de l’infrastructure de transport de l’Ukraine une fois la guerre terminée. Nos efforts pour faciliter l’exportation de céréales d’Ukraine via les « voies de solidarité » ont également démontré l’importance de l’interopérabilité dans le système de transport, renforçant la nécessité d’accroître la convergence au sein du réseau de l’UE, de le rendre plus résilient et de renforcer le marché intérieur ».

La Russie et la Biélorussie supprimées de la carte du réseau transeuropéen

Compte tenu de la guerre  menée par la Russie en Ukraine et de la position adoptée par la Biélorussie dans ce conflit, la coopération avec la Russie et la Biélorussie dans le domaine des transports n’est plus considérée comme appropriée. La proposition supprime donc la Russie et la Biélorussie des cartes du réseau de transport transeuropéen.

Il est donc proposé, pour tous les États de l’Union disposant d’une connexion ferroviaire terrestre avec d’autres États membres, d’inclure une obligation de développer toutes les nouvelles lignes ferroviaires TEN-T avec un écartement nominal des voies normalisé européen de 1 435 mm et également d’élaborer un plan de migration vers cet écartement nominal des voies standard européen pour toutes les lignes existantes des corridors de transport européens.

Rappelons que la grande majorité des chemins de fer européens ont adopté l’écartement de 1 435 mm et qu’en 1922, lors de la création de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), l’écartement de 1 435 mm a été adopté comme « écartement standard ». Mais plusieurs États membres ont un réseau ferroviaire avec un écartement nominal des voies différent :  ce sont l’Irlande mais le pays est isolé (écartement 1 600 mm), la Finlande (écartement 1 524 mm), l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie (écartement 1 520 mm) ainsi que le Portugal et l’Espagne (écartement 1 668 mm).

Un travail colossal et coûteux

La Commission européenne n’a pas évalué financièrement son projet, laissant simplement entendre que des subventions seraient possibles au nom des barrières à l’interopérabilité. Mais pour l’expert ferroviaire Olivier Cazier, la proposition de Bruxelles est avant tout politique car sur le plan pratique, elle s’avère très compliquée, lourde et onéreuse à mettre en place. Sauf à reconstruire complètement un réseau. Selon lui, la solution la plus simple, mais pas toujours possible, passe par l’installation d’un troisième rail. Car il faut qu’il y ait de la place : ce n’est pas possible pour les réseaux à écartement de type russe mais c’est ce qui a été fait en Espagne, sur quelques lignes qui sont ainsi interopérables. « Cette solution est techniquement relativement facile pour un coût pas trop élevé« , souligne-t-il .

Ces propositions doivent être discutées par les Etats et les euro-députés ce mois-ci. Lorsque le nouveau porgramme TEN-T sera adopté, les Etats concernés auront deux ans pour présenter à Bruxelles un plan de conversion. Ils auront « une marge d’appréciation » et pourront décider du calendrier, selon la Commission. Mais ils devront justifier d’un éventuel refus, analyse socio-économique à l’appui. « L’objectif à long terme est de créer un réseau européen unifié« , dit le texte européen.

MH P

Un héritage de l’Empire russe

Les écartements en vigueur en Finlande et dans les pays baltes, qui ont plusieurs points de contact avec la Russie actuelle, sont un héritage de l’Empire russe (1524 et 1520 mm sont originalement – et en pratique – le même écartement, mais on a officiellement enlevé 4 mm du temps de l’URSS). La Finlande n’a en fait qu’un point de contact avec le reste de l’UE (la Suède) et pour les pays baltes, la Lituanie communique avec la Pologne. Pour mieux arrimer les pays baltes au reste de l’UE, la ligne nouvelle Rail Baltica, orientée nord-sud entre l’Estonie et la Pologne via la Lettonie et la Lituanie, sera à voie normale.

Quelles solutions pour passer les frontières?
Lorsque deux réseaux ferrés ne sont pas interopérables, on peut transborder les conteneurs d’un train à un autre dans les gares où le changement d’écartement a lieu (exemple : trains Chine – Europe via les réseaux à voie large).
Dans la même logique, une correspondance peut être organisée pour les voyageurs entre trains d’écartement différents (comme à Villefranche-de-Conflent entre les TER venus de Perpignan et le Train jaune, à écartement métrique).
Pour les trains classiques, de voyageurs en particulier, on peut recourir à une autre solution : les caisses des voitures sont soulevées et les bogies sont échangés (c’était le cas des trains de nuit Paris – Moscou, quand il y en avait, à la frontière Pologne – Biélorussie).
Citons aussi les trains à écartement variable, spécialité de Talgo, mais qui n’en a plus le monopole (par exemple les trains de nuit Paris – Madrid, avant leur suppression, ou certains trains à grande vitesse espagnols qui continuent sur réseau classique).
Enfin, pour régler le problème, quand c’est possible, on peut envisager la pose d’un troisième rail (avec l’écartement espagnol) ou de quatre files de rails (avec l’écartement russe).
P. L.

 

 

 

Ewa

Comment l’Ile-de-France tente de mettre fin à la pénurie de conducteurs

Carte des bus en Ile-de-France
Valérie Pécresse change de ton. Après avoir envoyé, le 22 septembre, à Catherine Guillouard un courrier pour la sommer de présenter « un plan d’action » visant à rétablir un trafic normal des bus en Ile-de-France et à en finir avec les longues attentes pour les usagers, la présidente de région a convoqué cinq jours plus tard les opérateurs de transport puis fait part des solutions à mettre en œuvre pour redresser la situation.

La dégradation du service touche avant tout les bus à Paris intra-muros : il est inférieur d’un quart à ce qu’il devrait être, conformément au contrat signé entre la RATP et IDFM. Ailleurs, en Ile-de-France, il est de 7 à 10 % inférieur au niveau attendu.

La RATP affirme « reconnaître ces difficultés » à tenir l’offre demandée. Elle l’explique principalement par deux causes : la montée de l’absentéisme et des difficultés de recrutements. Elle a lancé un grand plan de recrutement de 1500 conducteurs. Elle n’en a trouvé pour le moment que 700. « Il y a également 300 salariés en certificats d’isolement, certificats qui devaient prendre fin en juillet mais que le Gouvernement a décidé de prolonger jusqu’en janvier », rappelle Valérie Pécresse qui pointe aussi de nombreux arrêts de travail frauduleux : « La RATP compte 500 arrêts de travail frauduleux et 130 procédures de licenciement en cours pour ces arrêts de travail frauduleux ». Et l’élue de critiquer aussi « le recours abusif au droit de grève avec des préavis permanents et des grèves de 54 minutes qui désorganisent le fonctionnement des réseaux ».

Le constat posé, place aux remèdes. Pour soutenir les efforts des opérateurs dans leurs recrutements, IDFM va proposer une prime de 2000 euros aux candidats qui s’engageront dans des formations et se feront ensuite embaucher. La RATP propose déjà des primes de 300 à 500 euros à ses machinistes qui réussiraient à attirer de nouveaux conducteurs dans ses rangs. L’autorité organisatrice des transports franciliens appelle aussi à la rescousse les conducteurs de bus retraités ou les anciens militaires, en leur proposant de recourir au cumul emploi retraite. « Une formule déjà mise en place par Keolis ou Transdev », rappelle Valérie Pécresse.

La présidente d’IDFM assure aussi vouloir multiplier par deux l’offre de formation dans ces métiers. « A la demande des opérateurs, nous allons ouvrir dès la rentrée de septembre, dans un lycée professionnel d’Ile-de-France, un CAP de conducteur routier et de transport de voyageurs en Ile-de-France ». Elle annonce enfin qu’elle va participer aux programmes de construction de logements de la SNCF et de la RATP.

Côté administratif, il faut aussi, souligne l’élue, réduire les délais de reconnaissance d’un titre professionnel de conducteur, faute de quoi les candidats, découragés, partent vers d’autres métiers. D’où son appel à l’intervention de l’Etat.

Ces mesures suffiront-elles ? Elles seront surtout longues à produire leurs effets. « Il faut 3 mois pour former un conducteur de bus », rappelle Valérie Pécresse, en reconnaissant que la situation pour les utilisateurs de bus parisiens risque encore d’être difficile durant tout l’automne.

M.-H. P.

Le transport ferroviaire bien moins impacté que le bus par le manque de conducteurs

Pour Valérie Pécresse, en Ile-de-France, le réseau ferroviaire est très peu impacté par la pénurie de conducteurs. Côté SNCF, il manque en Ile-de-France 50 conducteurs sur un total de 2650. « La SNCF est en train de résoudre ce problème », affirme la patronne de région, en rappelant que le déficit d’offre sur le RER C atteint 4 %. « Dès la semaine prochaine, six trains seront rétablis sur la ligne C. »

Sur le réseau de métro, il manque 100 conducteurs sur un effectif de 2500. D’où une offre représentant 96 % de ce qu’elle devrait être.

Ewa

Keolis exploitera les navettes du Mont Saint-Michel

Mont Saint-Michel

Mi-octobre, Transdev passera le relais à Keolis pour l’exploitation des navettes du Mont Saint-Michel dans la Manche. La filiale de la SNCF a en effet gagné la délégation de service public pour une durée de 5 ans. Keolis sera « mobilisée pour assurer l’exploitation et la maintenance des parcs de stationnement et des lignes de transport desservant le site du Mont-Saint-Michel », indique dans un communiqué l’établissement public du Mont Saint-Michel (EPMSM). L’opérateur devra notamment proposer des rotations plus importantes lors des pics de fréquentation.

Le périmètre géré est composé de trois lignes de transport et de plus de 5 000 places de stationnement. Dans un communiqué, Keolis précise qu’il « mobilisera aussi sa filiale Effia » dans le cadre de cette concession, qui doit générer un chiffre d’affaires cumulé d’environ 26 millions d’euros. Il est aussi prévu que des véhicules fonctionnant au biocarburant soient déployés d’ici à 2023. 1,6 million de voyages annuels sont attendus.

Transdev assurait le service depuis 13 ans. Mais ce service était déficitaire car l’opérateur de transport public avait engagé des travaux conséquents qui n’ont pas été amortis, a indiqué à l’AFP le directeur de l’EPMSM. L’établissement public ajoute qu’il devra lui verser contractuellement 12 millions d’euros pour compenser les années manquantes pour amortir le matériel.

Ewa

Les syndicats oscillent entre critique de l’attitude de l’Etat et rejet du management à l’anglo-saxonne de Luc Lallemand

Luc Lallemand, futur PDG de SNCF Réseau

Luc Lallemand, le PDG de SNCF Réseau, devait être limogé aujourd’hui au cours d’un conseil d’administration extraordinaire. Nous avons demandé aux syndicats représentatifs à la SNCF de réagir à cette décision de l’Etat de mettre fin aux fonctions de ce patron qui a cherché à agir conformément à la feuille de route confiée par les pouvoirs publics au moment de sa nomination. Matthieu Chabanel doit lui succéder.

« Des injonctions contradictoires de l’Etat »

Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail

« Tout ça, ce sont des histoires entre politiques et grands patrons ! Ils sont changés au gré du vent. À ceci près que Luc Lallemand semblait respectueux de la règle d’or de la réforme de 2018 sur la maîtrise des déficits.

Sans être dans le secret des dieux, il me semble que la réunion houleuse entre IDFM et SNCF Réseau à propos du chantier Eole et du projet Nexteo, qui a été assez médiatisée a révélé, à quelques-uns mais pas à nous SUD-Rail, les difficultés de financement du réseau ferroviaire. Si Luc Lallemand a été limogé pour cela, ce n’est pas un bon signe.

C’est toujours la même histoire, l’État commande des projets, comme des voies nouvelles, et veut faire porter les déficits sur la SNCF. Tout en lui reprochant ensuite sa dette. Ce sont des injonctions contradictoires. Après la réforme de 2018, il y avait eu une volonté de stopper ce genre de dérive. Il me semble même que Luc Lallemand avait été recruté pour cela. Mais le réseau appartient à l’État, pas à la SNCF ou SNCF Réseau. C’est donc à l’État de payer pour le réseau ».

 

«Nous ne le regretterons pas»

Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots

« Luc Lallemand n’a jamais voulu nous rencontrer, donc nous ne le regretterons pas. Mais il est débarqué parce qu’il voulait forcer l’Etat à assumer une position cohérente : face à l’inflation, il faut soit une augmentation des péages, soit une augmentation de la subvention publique, soit une baisse des travaux. L’Etat veut à la fois maintenir le niveau des travaux et refuse que SNCF Réseau dispose des ressources adaptées par la hausse des péages (ou une subvention). Autrement dit, l’Etat veut que la dette augmente. Or, nous savons que les salariés payent toujours la note lorsqu’il n’y a pas les ressources pour produire ce qui est nécessaire… donc nous ne sommes pas ravis de cette situation ».

 

« Un changement de stratégie ? »

Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots  

« Est-ce que le départ de Luc Lallemand est le signe d’un changement de stratégie de l’État vis-à-vis du ferroviaire ? C’est ce que nous espérons en tout cas à la CFDT. Car, l’objectif du cash-flow positif en 2024 que suivait Luc Lallemand, n’était pas la solution que nous voulons pour le ferroviaire. Pour faire rouler des trains, il faut un réseau en bon état, entretenu, et qui se développe. Il y a donc une nécessité de financement mais il faut aussi des agents pour faire circuler les trains.

Quant à Matthieu Chabanel, il connaît bien Réseau et il a jusqu’à présent montré un intérêt pour le dialogue social ».

 

« Matthieu Chabanel, c’est l’homme de la situation »

Didier Mathis, secrétaire général de l’UNSA Ferroviaire 

« Nous, pour être franc, nous n’avons vu Luc Lallemand que deux ou trois fois seulement. C’est peu. Nous avions surtout eu des entretiens avec le directeur des Ressources humaines. Luc Lallemand n’était pas à la recherche de contacts avec les syndicats. C’était plutôt un partisan du management à l’anglo-saxonne.

Ce n’est pas le cas de Matthieu Chabanel. C’est l’homme de la situation. C’est un ingénieur qui est à Réseau depuis 2012, qui connaît bien la technique et  qui a très vite appris nos méthodes de travail. Lui saura négocier avec les politiques pour obtenir le financement des projets comme Nexteo, qui sont indispensables pour augmenter la fréquence des trains en Île-de-France. J’avais d’ailleurs suggéré son nom au ministre Jean-Baptiste Djebbari lorsqu’il m’avait demandé qui je verrais à la tête de Réseau en 2020. J’ai eu raison trop tôt ! »

Y. G. et MHP

 

Ewa

Le grand retour de Matthieu Chabanel

Matthieu Chabanel - Directeur general adjoint operations

Matthieu Chabanel revient par la grande porte à SNCF Réseau. Candidat malheureux à la présidence de SNCF Réseau, il en était parti en août dernier pour La Poste, déçu de ne pas pouvoir accéder à de nouvelles responsabilités au sein du groupe SNCF. Etant mandataire social, la législation lui interdisait en effet d’évoluer à un poste de dirigeant au sein de l’entreprise publique, pour éviter tout conflit d’intérêt.

Agé de 46 ans, ce diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Ponts et Chaussées avait rejoint en avril 2012 Réseau Ferré de France, au poste de directeur général adjoint en charge du pôle Commercialisation et Planification, après avoir occupé plusieurs postes notamment au sein du groupe Suez, à la sous-direction des Ports ou encore au cabinet du Premier ministre (François Fillon à l’époque). En juin 2020, Matthieu Chabanel avait été nommé directeur général délégué Projets, Maintenance et Exploitation.

Unanimement apprécié pour son expertise et son sens des relations humaines, son retour est salué en interne. Même si ici ou là, on s’interroge sur ses marges de manoeuvre, puisque le gouvernement n’affiche pas de politique volontariste en faveur du rail.

Ewa

La valse des présidents de SNCF Réseau

Siège sncf

Des présidents éphémères. C’est ce que montre l’histoire récente de SNCF Réseau qui a vu démissionner ou débarquer ses trois derniers présidents. Rappelons que c’est Claude Martinand qui devient en 1997 le premier président du gestionnaire des infrastructures ferroviaires, alors appelé Réseau Ferré de France (RFF). Il restera à sa tête jusqu’en 2002.

Jean-Pierre Duport, qui lui succède, sera brutalement débarqué en septembre 2005, au lendemain de la publication d’un audit sévère montrant une forte dégradation des infrastructures ferrées, entraînant une détérioration de la qualité service se traduisant notamment par des réductions de vitesse de circulation des trains… déjà!

Michel Boyon, ancien PDG de Radio France qui a aussi été directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, le remplace. Le nouveau président pas vraiment motivé par la fonction, sera nommé par la suite président du CSA. Il laisse sa place à Hubert du Mesnil, fin connaisseur des transports, qui reste jusqu’en 2012.

Son successeur, Jacques Rapoport ne fera pas long feu. Nommé en décembre 2012, il démissionne en janvier 2016 du gestionnaire des infrastructures devenu entretemps SNCF Réseau. Sa démission, officiellement pour des raisons d’âge, intervient alors que la SNCF traverse une période difficile, après l’accident de Brétigny le 12 juillet 2013, qui a fait 7 morts, puis le premier accident de TGV meurtrier de son histoire, le 14 novembre 2015, avec le déraillement d’un train d’essais en Alsace, dû à un freinage tardif et une vitesse excessive qui cause la mort de 11 morts.

Patrick Jeantet lui succède et, candidat malheureux à la présidence du groupe SNCF, démissionnera fin 2019 pour aller prendre -de façon éphémère là encore- la présidence du directoire de Keolis. C’est alors que le gouvernement fait appel à Luc Lallemand, un professionnel connu pour sa gestion et les gains de productivité qu’il a fait réaliser à Infrabel, l’équivalent belge de SNCF Réseau… avant de le débarquer, irrité par ce Belge finalement ingérable.

MH P

Ewa

Le « fusible » Luc Lallemand

Luc Lallemand

Il aura tenu deux ans et huit mois… Le 28 septembre, au cours d’un conseil d’administration extraordinaire de SNCF Réseau, Luc Lallemand devrait être démis de ses fonctions, a annoncé tout à l’heure la lettre spécialisée Mobilettre. La convocation des administrateurs de SNCF Réseau « pour révocation de Luc Lallemand » nous a été confirmée par plusieurs d’entre eux. A sa place, Matthieu Chabanel devrait être nommé PDG du gestionnaire des infrastructures.

La situation du dirigeant belge paraissait de plus en plus difficilement tenable. Pendant des mois, il a affiché une inflexible ligne politique : appliquer la loi, rien que la loi, celle de 2018 imposant à SNCF Réseau de revenir à un cash flow positif en 2024.

Un patron légaliste

L’ex-patron d’Infrabel (gestionnaire du réseau ferré belge) n’a jamais caché que cet objectif était loin d’être gagné. Notamment lors de ses auditions devant les Parlementaires, lorsqu’il expliquait dans un style très franc qu’il était « légaliste » et qu’il appliquerait « les textes, rien que les textes ».  Il indiquait aussi que le budget prévu pour rénover le réseau français vieillissant ne permettrait que de le stabiliser, pas de l’améliorer, et que les enveloppes ne sont pas suffisantes pour arrêter la dégradation des équipements caténaires et de signalisation. « Si on souhaite maintenir les 33 900 km de lignes, qui représentent près de 50 000 km de voies dans le pays, immanquablement il faudra se reposer la question du financement », avait ainsi souligné le dirigeant devant les sénateurs quelques mois après son arrivée.

Plus récemment, lors d’une réunion du Comité des parties prenantes organisée le 8 juin, Luc Lallemand avait de nouveau indiqué que le niveau de financement prévu par le contrat de performance avec l’Etat – 2,8Mds€ annuels- n’est pas suffisant. Selon le PDG de SNCF Réseau, il aurait fallu près d’un milliard de plus.

Pour tenir ses objectifs, il avait engagé un plan d’économies et de gains de productivité très dur, compliqué à vivre en interne. Mais cela n’était toujours pas suffisant. Avec la crise du Covid, les retards de chantiers se sont accumulés. Puis avec l’inflation et la crise énergétique, les surcoûts (non financés par l’Etat) se sont multipliés. Sur tous ses projets, SNCF Réseau serait confronté à un taux d’inflation de la construction de plus de 11 %.

Face-à-face tendus avec les élus

D’où des face-à-face tendus avec les élus, en premier lieu avec Valérie Pécresse qui se plaignait régulièrement des « chantages » de SNCF Réseau d’abandonner des projets faute d’argent. Au début de l’été notamment, SNCF Réseau avait menacé d’abandonner le projet Nexteo, puis avait fait marche arrière en acceptant de lancer préalablement une étude d’évaluation des risques. La présidente de l’Ile-de-France avait alors appelé l’Etat à prendre ses responsabilités, indiquant avoir entendu implicitement de la part de Luc Lallemand « un grand cri d’alarme ». « SNCF Réseau reçoit beaucoup d’injonctions contradictoires« , entre orthodoxie budgétaire, aléas de conduite de projets ou encore priorisation des projets entre l’Ile-de-France et le reste du pays, avait alors aussi reconnu Valérie Pécresse.

Le ton très cash de Luc Lallemand, inhabituel pour les gouvernants français, et cette mise en cause permanente de l’Etat ne remplissant pas son rôle ont fini par irriter au plus haut point les pouvoirs publics qui ont décidé de le démettre de ses fonctions « C’est un fusible car il a osé dire tout haut que la situation n’était pas tenable », s’indigne Fanny Arav de l’Unsa-Ferroviaire. « Ce n’est pas un haut fonctionnaire français classique qui avale les couleuvres : il a juste expliqué qu’on ne pouvait pas lui demander d’absorber le déficit et en même temps d’en créer de nouveaux en se montrant souple».

La mission de Matthieu Chabanel s’annonce compliquée. L’avantage, c’est qu’il connaît bien les rouages de l’entreprise et qu’il est très apprécié. « Le vrai problème, ce n’est pas le président, mais c’est ce que le pays veut faire du ferroviaire. Est-ce qu’on va laisser le chemin de fer se dégrader complètement ? », s’interroge la représentante syndicale à SNCF Réseau. Et de donner une première réponse : « On le voit dans le projet de loi de finances 2023 : il n’y a pas de hausse de budget prévu. Il n’y a aucune vision stratégique , c’est juste un jeu de dupes terrible ».

Marie Hélène Poingt

Ewa

Comment la RATP lave ses métros

RATP Machine à laver L2
L’été caniculaire a montré à quel point il est nécessaire de réduire notre consommation d’eau. D’où l’attention portée, depuis plusieurs années déjà, par les opérateurs de transport lors des opérations de nettoyage de leurs matériels roulants. A la RATP, l’automatisation du lavage des rames de métro a permis de réduire de moitié la consommation d’eau en une vingtaine d’années, alors qu’avant des agents lavaient les rames à la main!« À la fin des années 90, il fallait 1500 litres d’eau pour une rame de métro, aujourd’hui, on n’en utilise plus que 750 litres. Cela peut paraître beaucoup mais c’est l’équivalent de 3 baignoires», indique Bruno Le Morvan, qui travaille au pôle technique à la RATP, au bout de la ligne 2, près de la Porte de Vincennes. C’est là que la dernière machine à laver a été installée en avril 2022.
150 litres d’eau sont utilisés par voiture composant une rame MF2000 (qui peut transporter plus de 116 personnes, les MF2000 de la ligne 2 étant composées de 5 voitures)  « alors que le lavage d’une voiture individuelle consomme 50 litres », poursuit Bruno Le Morvan. Chaque mois, les agents de la  RATP lave des centaines de rames. Sur la seule ligne 2, une dizaine de rames passe chaque jour à la machine.
Les eaux de lavage sont récupérées et envoyées vers les égouts grâce à des pompes de relevage, puisque la machine de la ligne 2, comme la plupart de celles implantées en tunnel, se situe en dessous du réseau d’eaux usées.
Pourquoi ne pas utiliser de l’eau recyclée ? « Nous sommes à l’affût de toutes les solutions qui réduiraient la consommation. Nous pourrions récupérer l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments quand il existe des locaux de la RATP à proximité des machines à laver. Mais ce n’est pas encore le cas, sauf à Javel« . Bruno Le Morvan explique aussi que l’eau doit avoir des qualités particulières pour bien laver et ne pas laisser de traces de calcaire, une fois le matériel sec. « Il faudrait faire subir un traitement à une eau recyclée. »
Une machine à laver pour métros ressemble à une station de lavage pour voitures. Avec une différence majeure : « Dans une station de lavage d’automobiles, c’est un portique équipé de brosses qui passe au-dessus du véhicule. Ici, les brosses et les buses d’aspersion sont fixes, et c’est le train qui se déplace », détaille Bruno Le Morvan.
Le lavage dure 1 minute et 30 secondes, puis il faut ajouter les différentes manœuvres d’acheminement et de positionnement. « L’opération doit se faire sans perturber l’exploitation », explique Michel Sanoun, agent de conduite habilité (ACH) chargé des lavages et de l’acheminement des rames. Le travail se fait donc en dehors des heures de pointe, de 8 h à 16 h. Lorsqu’il se présente quelques mètres avant la machine, un boîtier fixé sur une barre dans le tunnel se déploie sur le côté de sa cabine. C’est de là qu’il commande le démarrage du processus.
Pour que le lavage soit efficace, l’agent de conduite doit circuler à très faible vitesse. « On doit passer à moins de 5 km/h, et on essaie de descendre au-dessous« , explique Michel Sanoun.
Pour l’instant, dix lignes sont dotées de machines à laver. Sur la ligne 11, la machine est installée sur le site de maintenance de Rosny-sous-Bois, mais n’est pas encore en service. Sur la 14, elle sera installée à Morangis. Il existe un projet pour équiper la ligne 3, à Gallieni et la 12, à Porte de Vanves. Seule la ligne 10 n’a pas d’installation en vue. C’est souvent à la faveur de prolongement que les lignes sont équipées.
Yann Goubin

Ewa

Etihad Rail multiplie les accords de coopération pour développer le ferroviaire dans les Emirats arabes unis

Etihad rail Emirats arabes unis

Etihad Rail, dont le réseau ferré est en cours de développement entre onze agglomérations des Emirats arabes unis, a signé le 22 septembre à Berlin, au cours du salon InnoTrans, des protocoles d’accord avec trois entreprises françaises (SNCF, Alstom et Thales) ainsi qu’avec Caterpillar et Progress Rail. Ces accords « visent à soutenir le développement économique des Émirats arabes unis (EAU) en favorisant la croissance de l’industrie ferroviaire dans le pays et dans la région, et couvrent des domaines clés comme l’exploitation et la maintenance ferroviaires, les installations de service, les gares de voyageurs et le transport de marchandises », souligne dans un communiqué la compagnie émiratie.

Avec la SNCF, Etihad Rail va collaborer sur des sujets d’opérations ferroviaires, de maintenance des trains, de formation, de solutions de mobilité et d’intégration entre les différents modes de transport, de services et d’installations des gares ou encore sur le développement et l’exploitation de projets ferroviaires dans les Emirats arabes unis.

Avec Alstom, la compagnie va travailler dans les domaines de l’innovation ferroviaire, de la numérisation de la mobilité (mise en œuvre du système MaaS, systèmes logiques/architecture informatique, cybersécurité), dans les essais et la mise en service, l’exploitation et la maintenance, la configuration du matériel roulant et les installations, pour n’en citer que quelques-uns.

Quant au protocole d’accord avec Thales, il « met également l’accent sur la numérisation des services d’Etihad Rail », indique la compagnie, qui avait annoncé en juin dernier avoir commandé à CAF des trains de voyageurs destinés à circuler à 200 km/h (mais sans en dévoiler le nombre).