Invité ce matin du Club VRT, le président de Trenitalia France, Marco Caposciutti, a indiqué que sa compagnie avait vu le trafic croître de 40 % entre 2023 et 2024 sur la ligne Paris-Lyon qu’elle dessert depuis 2021. Et cela « alors que le nombre de trains de SNCF Voyageurs est resté le même ». Selon lui, la compagnie italienne est un opérateur « complémentaire » sur un marché ferroviaire en pleine croissance.
En presque trois ans et demi de présence sur le marché français, Trenitalia a transporté plus de trois millions de passagers. Grâce aux trains à grande vitesse Frecciarossa qu’elle s’apprête à exploiter à partir du 15 juin sur la liaison Paris-Marseille, la compagnie s’attend à embarquer 1,5 million de voyageurs cette année. Puis 2 millions en 2026.
Son objectif est avant tout de se concentrer sur le Sud-Est, même si elle lorgne aussi vers l’axe transmanche : elle a lancé des études (notamment matériels) sur l’exploitation d’un Londres-Paris qui pourrait par la suite se prolonger vers le Sud-Est. Marco Caposciutti estime que l’activité en France sera rentable à partir de l’année prochaine.
La semaine dernière a donc été « aussi normale que possible » pour la SNCF. Comme elle le prévoyait au vu des déclarations d’intention des grévistes durant le pont du 8 mai et comme elle l’assumait face aux prévisions alarmistes des médias faisant monter la mayonnaise.
Comment l’expliquer? Les raisons du conflit étaient confuses, non seulement pour les voyageurs mais aussi pour les cheminots. Les deux syndicats appelant à la grève, Sud-Rail et la CGT Cheminots, ont lancé des mots d’ordre différents qui ont fini par se rejoindre (plus d’argent et des calendriers de travail plus stables).
La fermeté affichée par la direction (et la discrétion du gouvernement) a payé. Avec des arguments largement relayés par les médias sur les négociations menées en amont et sur les efforts salariaux consentis sans discontinuité depuis quatre ans : + 19,2 % de hausse salariale (mais ce n’est bien sûr qu’une moyenne et personne n’a vu son salaire grimper ainsi).
Finalement qui croyait vraiment aux justifications de cette grève à part Sud-Rail? s’interrogent plusieurs syndicalistes que nous avons contactés. La CGT Cheminots semble y avoir été à contrecoeur pour ne pas se laisser distancer sur le terrain des revendications et a lancé une autre date de démarrage du conflit devançant Sud-Rail. Avec davantage de succès puisque son appel à la mobilisation les 5 et 6 mai concernant notamment les conducteurs a été plus suivi que la grève durant le pont du 8 mai. Tout particulièrement en Ile-de-France et dans quelques régions.
D’où un discours très offensif de la part de représentants de Sud-Rail pour défendre les demandes des contrôleurs du CNA (Collectif national ASCT), obligé de recourir à un syndicat pour porter ses revendications. Les critiques ont d’abord porté sur l’absence de dialogue avec la direction : plus de 35 réunions ont été organisées a répondu l’entreprise. Puis sur son recours à des agents volontaires « surpayés » pour « casser la grève« . Le dispositif est connu de longue date. ll a notamment été utilisé lors d’une grève lancée durant les vacances de février 2024, permettant de faire circuler un maximum de trains.
La SNCF n’est pas la seule à recourir à ce procédé : comme d’autres transporteurs, elle dispose de réservistes, notamment des cadres, dans de nombreux corps de métiers. Ils permettent de suppléer les contrôleurs mais aussi les aiguilleurs, les conducteurs de TGV, TER, fret… Ils sont mobilisables à tout moment (et pas seulement en cas de grève, s’il faut par exemple dépanner une machine en pleine nuit ou s’il faut renforcer les équipes en cas de pics de trafic) et sont donc payés en conséquence (30 euros l’heure en semaine, 50 euros l’heure le week-end selon Sud-Rail).
C’est ce qui explique, selon Sud-Rail, le nombre élevé de circulations de TGV alors que 60 % des contrôleurs étaient en grève. D’autres syndicats avancent des chiffres plus bas, autour d’une quarantaine de pourcents. La SNCF refuse de donner le taux de grévistes. Et se borne à rappeler le niveau des circulations assurées pendant la grève : plus 90 % de TGV ont roulé le dimanche 11 mai et le trafic était quasi normal les jours précédents.
L’utilisation de rames simples au lieu de rames doubles aurait aussi permis de réduire l’impact de la grève, souligne Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud-Rail. SNCF Voyageurs dément cette affirmation. La compagnie n’y avait d’ailleurs aucun intérêt puisque son but était de transporter tous les voyageurs ayant réservé un billet. Les plans de transport sont anticipés et calés en fonction du trafic attendu et des moyens à disposition. Et il suffit, pour respecter les règles, d’avoir un seul contrôleur à bord par rame (même si pour répondre à une demande des ASCT, elle en prévoit systématiquement deux par rame Inoui puis décembre 2024). Durant le pont du 8 mai, la compagnie a transporté 1,8 million de voyageurs.
Malgré une grève finalement peu suivie, les deux syndicats contestataires ne comptent pas s’arrêter là. Sud-Rail doit déterminer en ce début de semaine s’il poursuit le mouvement. Le CNA a déjà menacé d’un mouvement « beaucoup plus méchant« . Le pont de l’Ascension pourrait être visé. Mais une fois encore, la CGT Cheminots leur a coupé l’herbe sous le pied en annonçant une grève le 4 juin (jour d’une réunion au sujet des primes pour la traction), puis le 5 juin (journée de mobilisation interprofessionnelle, notamment pour l’abrogation des retraites), puis le 11 juin (jour d’une réunion sur le travail des contrôleurs). « Nous appelons les cheminots à mettre la direction sous pression pour avoir un haut niveau de discussion« , justifie Romain Pitelet, secrétaire général adjoint de la CGT Cheminots.
La guerre de positions se poursuit donc. Avec en toile de fond un risque de divisions entre différents corps de métiers alors que la SNCF a besoin de toutes ses forces pour affronter une concurrence appelée à s’accroître.
Avec 90 % des circulations des TGV assurés durant ce pont du 8 mai par la SNCF, la grève des contrôleurs ne produit pas les effets escomptés par le Collectif national des ASCT (CNA) qui espérait un mouvement massif comme il en a organisé dans un passé récent. Retour sur l’évolution de ce Collectif des contrôleurs qui met la pression sur la SNCF en se méfiant des syndicats traditionnels pourtant indispensables pour mener les négociations avec la direction de l’entreprise.
Les 140 contrôleurs de TGV basés à Marseille se connaissent tous. Ils passent leurs journées ensemble et une dizaine de nuits par mois, loin de chez eux, à partager leurs repas et à se raconter leur vie. Des amitiés sont nées entre collègues et l’envie d’avoir un groupe de discussions a germé. « C’est une adhérente de la CGT qui était dans un groupe Whatsapp qui a eu l’idée. Elle ne savait pas trop comment faire et m’a demandé de m’en occuper », raconte Olivier. A l’époque, le contrôleur marseillais n’est présent sur aucun réseau social. Il est très loin du profil de geek, juste un employé « toujours bien noté par ses chefs », assure-t-il. Il va devenir un porte-parole d’un mouvement social inédit au sein de la SNCF.
Sur la boucle WhatsApp, les agents de service contrôleurs trains, les ASCT, commencent à commenter les difficultés de leur métier et ses spécificités par rapport aux autres cheminots. « Notre vie n’a rien à voir avec celle des conducteurs par exemple. On vit des choses que l’on ne peut partager qu’entre nous », justifie Olivier en évoquant les relations parfois tendues avec les passagers, la gestion des retards, les suicides sur les voies, …
Très vite, le groupe marseillais va élargir son club à de nouveaux membres, toujours contrôleurs, mais de toute la France, rencontrés aux hasards des « découchés ». Le nombre maximal de 450 invités sur le même fil de discussion est vite atteint. Il faut créer de nouvelles boucles. Les débats y sont libres, ouverts. Quelques membres se chargent de la modération quand le ton devient trop agressif ou même insultant.
En 2022, une consultation lancée par la direction sur les irritants du métier de contrôleurs va enflammer le réseau. L’échantillon de cheminots invités à partager leur expérience dans des groupes de travail, déballe difficultés et frustrations. Et partage sur WhatsApp la nature des échanges avec les « auditeurs » de la direction. « On a bien vu que personne n’était au courant de ce que l’on vivait au quotidien ». « Atout Bord », le nom de ce qui devait être un programme de veille sociale, tourne au fiasco. La naïveté de leurs interlocuteurs alimente la certitude des contrôleurs : leur mal-être au travail n’est pas reconnu par la direction. « Aucun cheminot n’a les mêmes contraintes que nous et nous n’avons pas le même déroulement de carrière que les autres », tranche Olivier.
A partir de ce printemps 2022, l’initiative marseillaise se transforme en collectif national ASCT, rebaptisé CNA, autour d’un constat partagé : les dirigeants du groupe ne mesurent pas leur malaise. La responsabilité des organisations syndicales est elle aussi mise en cause. Le collectif estime avoir un raisonnement très pragmatique : si les dirigeants ne mesurent pas les attentes des contrôleurs, c’est que le dialogue social mené par les syndicats ne fonctionne pas.
La série de boucles WhatsApp va être complétée par un site Facebook. « Il va nous permettre de gagner en visibilité, de devenir plus global, massif et finalement d’exploser », souligne le porte-parole du CNA. Le groupe de Marseillais, qui ne compte aucun militant syndical, mais des « employés lambda » propose une rencontre à toutes les organisations syndicales du groupe : CGT, CFDT, FO, Sud. « Certaines nous ont pris de haut, d’autres avec méfiance…. Une représentante nous a même dit, ça fait des années que l’on vous attendait », raconte Olivier. Le nombre de demandes d’inscription sur le réseau grimpe à 150, voire 300 par jour. La colère monte. L’appel à la mobilisation devient plus appuyé. Il faut un syndicat officiel pour porter un mouvement. « Théoriquement, nous étions pieds et poings liés pour lancer une grève… Mais on a dit aux syndicats, avec ou sans vous, on va se rebeller ». Le CNA contacte directement chaque organisation et en parallèle, propose la création d’une intersyndicale. Sa stratégie va s’avérer payante.
Avec les élections qui arrivent, aucune organisation ne peut se permettre de passer à côté du mouvement qui enfle au sein d’une population de près de 8000 salariés. Toutes les voix vont compter lors du prochain scrutin. Alors rallier les contrôleurs est plus pertinent que risquer de les décevoir. Les ACST savent qu’ils sont indispensables à toute grève. Ce sont les seuls, avec les mécanos, qui peuvent empêcher les trains de rouler. Leur taux de mobilisation est aussi généralement supérieur à ceux d’autres métiers de l’entreprise au point de susciter dans la corporation le sentiment d’être « de la chair à canon ». Lors de la dernière grève, pour les retraites des cheminots, beaucoup ont cessé le travail au-delà de dix jours, soit bien plus que la majorité de leurs collègues …
En décembre 2022, le tout premier appel à la grève de la CNA est soutenu par tous les syndicats à l’exception de la CGT qui explique ne jamais s’engager dans un mouvement « catégoriel ». « Elle l’a quand même fait pour le fret », remarque, amer, Olivier. La grève est un succès pour le CNA avec des taux de grévistes qui frôlent ou atteignent 100% chez Eurostar, Ouigo, InOui. Les contrôleurs en concluent qu’ils avaient raison, que leur mécontentement n’était pas surjoué. « Il n’y a aucun sujet d’égo là-dessous. On a juste fait le boulot des OS ».
Le malaise est loin de s’être dissipé avec la première grève. En position de force, les contrôleurs veulent profiter de la dynamique pour obtenir une liste de revendications qui mêle à la fois salaires, parcours de carrière, organisation du travail, … et reconnaissance. Ils reprochent à la direction de les flatter d’un côté, en les présentant comme la vitrine de la compagnie, mais de ne jamais manquer une occasion de leur taper sur les doigts pour l’absence d’un badge ou d’une casquette, de les « fliquer comme des enfants » par des clients mystère Un irritant est aussi toujours là : l’accès à la fameuse position 22 dans la hiérarchie du groupe, à laquelle aucun contrôleur ne pourraient selon eux accéder.
Pour la mobilisation nationale contre la réforme des retraites mi 2023, les syndicats comprennent qu’ils ne peuvent pas se passer des contrôleurs. Ces derniers attendent les instructions du CNA sur les réseaux sociaux. La grève de Noël 2022 n’est plus le « one shot » que les Marseillais avaient imaginé. Un canal direct de discussions est désormais ouvert avec la direction. Les contrôleurs comprennent qu’une brèche est ouverte sur les accords sur la fin de carrière. Jean-Pierre Farandou promet une amélioration du dispositif existant, qu’il va finalement accorder. Mais pourquoi s’arrêter là alors que la base continue de pousser ? Les contrôleurs ont pris la mesure d’un rapport de force qui penche en leur faveur. Le mouvement s’estime plus efficace que les syndicats, « ces entreprises tenues par des permanents salariés » qui comptent bien dans leurs rangs des représentants des contrôleurs, « mais dont la plupart ne sont pas montés dans un train depuis dix ans », soupire Olivier.
L’appel à la grève de mai est un nouveau test pour le CNA, mais le collectif se projette déjà après les 9,10, 11 mai. Rien ne filtre des réseaux sociaux dont l’accès est réservé aux seuls contrôleurs mais depuis Marseille, on promet déjà un prochain mouvement « bien plus méchant » .
La Régie des Transports Métropolitain (RTM) expérimente depuis novembre 2024 l’utilisation de panneaux photovoltaïques sur des traverses de voies aériennes du métro. 34 traverses du dépôt de La Rose à Marseille ont été équipées de panneaux reliés à un tableau électrique basse tension qui permet de mesurer l’électricité produite.
Le test doit durer dix mois. S’il est jugé positif, un déploiement est envisagé à l’horizon 2030-2032 sur 2,3 km de voie (3 km en incluant les garages). La RTM a en effet pour objectif de produire 10 % de sa consommation d’électricité grâce au photovoltaïque positionné sur différentes surfaces, non seulement les voies mais aussi les toitures de station ou de dépôt ou encore les parkings relais. Deux parkings relais (La Rose et Gèze) ont ainsi déjà été équipés.
« Le parc de panneaux photovoltaïques couvre une superficie de plus de 2 000 m2 ; l’ambition de la RTM est de dépasser les 17 000 m2 en 2026″, indique la RTM dans un communiqué.
Le management d’Alstom se renouvelle progressivement. Le constructeur français vient d’annoncer le départ à la retraire de Gian Luca Erbacci, jusqu’alors président de la région Europe. Il sera remplacé le 1er juin par Andrew DeLeone qui avait rejoint en 2021 le groupe après avoir passé deux ans chez Bombardier Transport.
Martin Vaujour, prend sa place en étant nommé président de la région AMECA (Afrique, Moyen-Orient et Asie Centrale). Il devient également membre du comité exécutif d’Alstom. Il était auparavant responsable des fusions-acquisitions et des relations avec les investisseurs chez Alstom. Il avait rejoint le siège du groupe en mars 2020 après l’acquisition de Bombardier Transport et après avoir été notamment directeur général de TMH-International.
Alors que la conférence sur le financement des transports est lancée aujourd’hui à Marseille par le Premier ministre, le gouvernement redonne une impulsion au Conseil d’orientation des infrastructures en nommant ses membres. Des nominations attendues depuis un an puisque le précédent bureau avait été désigné en janvier 2021 pour un mandat de trois ans.
David Valence, président de la commission « Transports, Mobilités et Infrastructures » du conseil régional Grand Est, reste président pour un nouveau mandat de trois ans. Il continuera donc d’animer cette structure, entérinée par la loi d’orientation des mobilités (LOM) et dont la mission est de formuler des propositions d’investissements dans les transports et sur leurs financements.
Huit autres personnes sont désignées « en raison de leurs compétences en matière de transport et de mobilité, d’évaluation économique, d’aménagement du territoire, d’environnement et de financement public« , comme le rappelle l’arrêté du 3 mai publié au journal Officiel. Parmi elles, Alain Grizaud, président de la fédération nationale des travaux publics, est nommé vice-président.
Deux autres personnalités intègrent le COI « en raison de leurs compétences en matière de politiques européennes, avec voix consultative » : les députées européennes Isabelle Le Callennec (PPE) et Fabienne Keller (Renew Europe).
« Une semaine aussi normale que possible », c’est ce que promet la SNCF malgré les appels à la grève organisés par la CGT-Cheminots et Sud Rail pour réclamer notamment « une refonte de la prime traction et une amélioration des conditions de travail ». Le 5 mai, premier jour du mouvement, si le service du TGV n’a pas été affecté, en revanche, le trafic a été perturbé dans plusieurs régions, notamment en Ile-de-France avec des suppressions de trains sur les lignes du RER B, C et E et sur les lignes H, N, U et V.
Même effet limité, avec la grève des contrôleurs prévue pendant le pont du 8 mai, malgré une mobilisation plus ou moins forte selon les régions. La SNCF invitait même ses clients à ne pas annuler leurs voyages, par la voix de son président qui s’exprimait hier sur France Inter. « Tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi et jeudi. Et il y aura un train dimanche pour ramener tout le monde », a indiqué Jean-Pierre Farandou. « Si nous devons annuler certains trains, nous visons de proposer à chaque client de voyager le jour prévu vers sa destination » , annonçait également de son côté Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.
Pour porter le mouvement, Sud Rail s’est fait le porte-parole du Collectif national ASCT (CNA) qui demande une hausse de 100 euros par mois de la prime de travail et une sécurisation des planning. « La fonction de contrôleur a été dévalorisée. Ce qui a mis le feu au poudre, ce sont les plannings de travail négociés tous les trois mois mais qui ne sont pas respectés« , explique Olivier, porte-parole du CNA. « Cela fait des mois que nous envoyons des courriers à la direction pour la prévenir« , ajoute-t-il.
Plusieurs dizaines de réunions ont été organisées entre les organisations syndicales et la direction mais le CNA estime « qu’il n’y a pas eu de discussions« . De son côté, la SNCF annonce qu’elle va revoir l’organisation des plannings pour apporter plus de stabilité et a lancé un audit sur le sujet. En revanche, elle ne semble pas prête à lâcher sur les salaires, qui ont déjà bénéficié d’une hausse moyenne de plus de 17 % entre 2022 et 2024, puis de 2,2 % cette année, pour faire face à l’inflation, rappelle-t-elle régulièrement.
Les deux autres organisations syndicales représentatives dans l’entreprise, l’Unsa Ferroviaire et la CFDT Cheminots ne se sont pas joints au mouvement. « La CFDT Cheminots porte l’ensemble de ces sujets en faisant le choix du dialogue avec des calendriers de discussions. Les questions formation et organisation du travail seront abordés très rapidement, puis le sujet de la rémunération est prévue en septembre. Les méthodes diffèrent selon les syndicats. Mais la direction aura intérêt à répondre à nos demandes« , souligne Thomas Cavel, le secrétaire général de la CFDT Cheminots.
Pour faire rouler les trains malgré la grève, la SNCF va faire appel à des agents volontaires habilités à porter la caquette de contrôleur et qui vont donc pouvoir remplacer les grévistes. Ces cheminots « mercenaires » comme les appelle Olivier vont contribuer « à casser le mouvement« , selon le représentant du Collectif, amer face à ce manque de solidarité : « Nous sommes vus comme les vilains petits canards alors que tous les cheminots ont profité de nos demandes« , regrette-t-il, tout en agitant la menace d’une suite plus dure : « Nous avons conseillé aux collègues de se déclarer gréviste un mois avant. La prochaine fois, nous serons moins sympas et nous nous déclarerons que 48 heures à l’avance ».
Reste que le CNA a besoin du relais des organisations syndicales qui ont seules le pouvoir de négocier avec la direction. Or, les stratégies concurrentes de la CGT Cheminots et de Sud Rail, dans une sorte de course à l’échalotte, agissant d’abord chacune de leur côté avec des dates et des mots d’ordre différents puis se rejoignant, brouillent la lisibilité de leurs messages. Et semblent pour le moment avoir échoué à faire la jonction entre les différents métiers pour les entraîner dans une grève plus générale comme elles le souhaiteraient.
Le sujet majeur de l’info voyageurs
La SNCF prévoit d’envoyer un mail et/ou un SMS à chaque voyageur pour lui indiquer si son TGV circule ou pas. « Pour le pont du 8 mai, tous les clients seront prévenus avant de partir concernant leur train retour : ils seront prévenus avant le début du pont mercredi pour les circulations allant jusqu’à dimanche 11 mai« , précise-t-elle en rappelant que les billets sont échangeables et remboursables sans frais sur TGV INOUI comme sur OUIGO.Pour les trains régionaux et en Ile-de-France, l’information est communiquée la veille à 17h sur les canaux habituels.
La première ligne de train en banlieue parisienne à être ouverte à la concurrence va rester à la SNCF : Ile-de-France Mobilités a annoncé le 2 mai que Transilien SNCF Voyageurs est l’opérateur « pressenti » de cette ligne reliant la gare de Paris-Saint-Lazare à celles de Versailles-Rive-Droite, Saint-Nom-la-Bretèche et Cergy-le-Haut. Le prochain conseil d’administration d’IDFM fixé le 20 mai devrait approuver ce choix.
Une victoire importante pour l’opérateur historique qui devrait aussi rassurer les associations d’usagers inquiets d’une possible complexification du système de transport ferroviaire avec l’arrivée d’opérateurs différents. La ligne L représente 4,2 millions de trains kilomètres commerciaux par an, soit 6,5% du réseau exploité par Transilien. Ou encore près de 297 000 voyages par jour, soit 8,7% du trafic Transilien SNCF Voyageurs avec 36 gares desservies.