Avec un chiffre d’affaires en hausse de 6 % (plus de 5,8 milliards d’euros), l’année 2021 a plutôt été satisfaisante pour le groupe RATP malgré la crise sanitaire qui a entraîné une baisse de la fréquentation des transports (- 29 % par rapport au niveau d’avant-crise).
Avec l’amélioration de la situation sanitaire, la RATP a déjà constaté une reprise progressive du trafic voyageurs en Ile-de-France de + 24 % par rapport à 2020. Cette reprise est de + 12 % dans les bus, le mode qui a le mieux résisté pendant la crise, de + 18 % dans les trams, et de + 35 % pour le réseau ferré. « C’est logique, puisque c’est le mode qui avait le plus baissé pendant la crise sanitaire », explique Catherine Guillouard, la PDG du groupe RATP.
Le groupe affiche un résultat net de 207 millions en 2021, en hausse de +341 millions par rapport à 2020 (année marquée par un résultat négatif de 134 millions).
Le chiffre d’affaires du groupe en 2021 est porté par ses filiales. Ensemble, elles représentent 23,5 % du total (contre 21,9 % en 2020). Parmi elles, RATP Dev affiche une hausse de son chiffre d’affaires de + 12,9 %, à plus d’1,3 milliard d’euros, principalement grâce au démarrage de l’exploitation du réseau de Toscane, en novembre 2021. « Un contrat à 400 millions par an sur onze ans », précise Catherine Guillouard. « L’Italie va passer devant le Royaume-Uni parmi les marchés étrangers de RATP Dev. » S’y ajoutent la montée en puissance des opérations sur les métros de Riyad (ligne 1 et 2), du Caire (reprise de l’exploitation de la ligne 3 du métro en juin 2021) et le développement aux Etats-Unis (Indianapolis).
En France, RATP Dev a remporté des victoires dans les Alpes, notamment en Haute-Savoie avec un contrat à Thonon, et dans la Somme avec du transport à la demande. Ses contrats ont aussi été renouvelés à Boulogne et dans la Vienne.
En Ile-de-France, une autre filiale du groupe, RATP Cap Ile-de-France répond aux appels d’offres lancés par IDFM et porte les nouveaux contrats remportés en 2021. Ce qui représente pour le moment un volume d’affaires total de 90 millions par an avec l’exploitation des réseaux du Mantois, du plateau de Saclay et le tram T10 ainsi que les lignes de bus qui y sont attachées. C’est aussi cette société.
Une nouvelle filiale, créée en 2021, RATP Solutions Ville réunit plusieurs filiales existantes : RATP Connect (service 3G/4G), RATP Real Estate, RATP Habitat et RATP Capital innovation. Elle a remporté la concession du réseau de fibre du Grand Paris Express (500 millions sur 25 ans, avec participation de la CDC à 25 % ) et la gestion du réseau frigorifique de la Ville de Paris, contrat de 2,4 milliards sur 20 ans, dans un partenariat à hauteur de 15 % avec Engie/Climespace).
Malgré la crise, le groupe n’a pas réduit ses efforts d’investissement. En 2021, les investissements ont fait un bond de 18 % par rapport à 2020, à 2 708 millions d’investissements bruts consolidés. Parmi eux figurent 618 millions destinés au prolongement des lignes de métro et de tramway, dont 575 millions aux seules lignes 14 Nord, 11, 12, et 4.
Les investissements sont restés soutenus : plus de 2,3 milliards, soit + 8 % par rapport à 2020. Près de la moitié de cette somme a servi à moderniser le réseau et entretenir les infrastructures (projet MF19, automatisation L4 et modernisation L6, rénovation des rames MI2N et MI84, finalisation du RVB du RER A, conversion des centres bus à l’électrique et au biogaz et achat de bus électriques) et au prolongement de la ligne 14 au sud vers Orly, réalisés en tant que maître d’ouvrage délégué pour le compte de la SGP (409 millions).
Y. G.