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Ewa

Lancement d’une concertation sur le Tzen 3 en Seine-Saint-Denis

Le nouveau terminus Gare de Noisy-le-Sec a été implanté à quelques dizaines de mètres de la gare du RER E. Tzen 3

Le département de la Seine-Saint-Denis a lancé une concertation, démarrée le 12 mai, sur une nouvelle ligne de bus en site propre baptisée  Tzen 3. Un bilan sera présenté à l’issue de cette concertation qui s’achèvera le 30 juin. Le département indique vouloir consulter les habitants sur ce projet, même si une enquête publique « plus classique » est prévue en 2026.

La liaison longue de dix kilomètres, doit desservir huit communes : Paris, Pantin, Bobigny, Romainville, Noisy-le-Sec, Bondy, Les Pavillons-sous-Bois et Livry-Gargan, via une vingtaine de stations. Ce bus à haut niveau de service (BHNS), qui circulera sur une voie dédiée, pourra relier en 30 minutes Paris aux Pavillons-sous-Bois. 

Le projet prévoit également de réaménager les espaces publics le long du TZen 3 avec la plantation de près de 500 arbres, la création de 20 km de pistes cyclables supplémentaires et une amélioration de l’espace public en faveur des piétons.

« Réalisé sous maîtrise d’ouvrage départementale, le Tzen 3 est financé par l’Etat, la Région Ile-de-France et le Département de la Seine-Saint-Denis au titre du Contrat de Plan Etat-Région, pour un coût total évalué à 187M€. Le matériel roulant est quant à lui entièrement pris en charge par Ile-de-France Mobilités« , indique le département dans un communiqué.  

Ewa

Pourquoi la SNCF était seule en lice pour remporter les TER ouverts à la concurrence en Bourgogne-Franche-Comté

Alstom Régiolis Bourgogne Franche Comté - TER ouverts à la concurrence

Sans rivaux pour la défier, la SNCF a remporté le lot de lignes TER Bourgogne-Ouest-Nivernais le 16 mai. La nouvelle société ferroviaire dédiée exploitera ces lignes dès décembre 2026 pour au moins 7 ans. Avec la promesse d’augmenter l’offre de transport de 34%.

Les élus de Bourgogne-Franche-Comté ont voté le 16 mai en faveur des propositions de la SNCF pour exploiter le lot de TER ouvert à la concurrence et baptisé Bourgogne-Ouest-Nivernais.

Ce lot concerne plus précisément les liaisons Nord-Sud entre Dijon-Mâcon et Nevers-Moulins, et Est-Ouest entre Chagny et Nevers, entre Montchanin et Paray-le-Monial et entre Lyon et Moulins. Soit un peu plus de 20 % du trafic régional, et six millions de voyages annuels.

Un contrat de sept ans minimum

La nouvelle société dédiée SNCF Voyageurs Bourgogne Ouest commencera à exploiter ces TER (toujours sous la marque Mobigo) à partir de décembre 2026 pour une durée minimale de 7 ans (trois ans supplémentaires sont possibles en option). Avec l’objectif d’accroître l’offre de 34 %.

Un centre de supervision, basé à Nevers, se consacrera exclusivement à l’exploitation de ces services ferroviaires et la maintenance des matériels roulants sera réalisée « au plus près de l’exploitation », précise SNCF Voyageurs dans un communiqué.

Les conséquences du changement de stratégie de la Bourgogne-Franche-Comté

L’annonce du choix de SNCF Voyageurs n’est toutefois pas une surprise. C’était en effet la seule entreprise en lice dans le cadre de l’appel d’offres initié en 2022 par la région. Les autres opérateurs qui auraient pu être intéressés (RATP Dev, un temps dans la course, a finalement jeté l’éponge) ont été échaudés quand les élus, qui avaient d’abord voté en 2022 l’ouverture totale à la concurrence de leurs TER à partir de 2026, ont finalement complètement changé d’option l’année suivante en repoussant leur calendrier.  « Participer à un appel d’offres coûte cher. Et comme il y en a beaucoup, les opérateurs ne veulent pas prendre de risques inutiles et font des choix. Avoir une relation de confiance avec les élus est un critère majeur. Et là, la confiance a été rompue… », souligne une experte du secteur ferroviaire.

De son côté, la SNCF a fait savoir qu’elle répondrait à tous les appels d’offres à venir. En attendant, en Bourgogne-Franche-Comté, elle continue à exploiter les autres lignes de TER dans le cadre d’une convention signée en 2023 avec la région.

 

Déjà neuf lots attribués dont six gagnés par SNCF Voyageurs :

La SNCF exploite déjà, depuis le 15 décembre derniers, et via des sociétés dédiées, trois lots de TER, gagnés dans trois régions. Il s’agit de l’Étoile de Nice en Région Sud exploitée par SNCF Voyageurs Sud Azur, l’Étoile d’Amiens en Hauts-de-France par la société SNCF Voyageurs Etoile d’Amiens et du Tram-Train et Sud Loire en Pays de la Loire (mise en exploitation en deux phases : 15 décembre 2024 pour le tram-train et 13 décembre 2026 pour les autres lignes).

Les trois autres lots remportés par la société historique concernent le Tram-Train T4/T11/Esbly-Crécy en Île-de-France, attribué au groupement formé par Keolis et SNCF Voyageurs qui l’exploite depuis le 22 mars 2025; les lignes TET Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon qui doivent être lancées en décembre 2026 et donc le lot Bourgogne Ouest-Nivernais également programmé en décembre 2026.

Les trois lots gagnés par la concurrence

Deux lots ont été attribués à Transdev : Marseille-Nice (mise en exploitation en juin 2025) et Nancy-Contrexéville (prévu en 2028) tandis que le lot tram T12-T13 en Ile-de-France a été attribué à RATP CAP IDF, qui doit l’exploiter à partir de novembre.

La premier train de banlieue parisienne en compétition conservé par la SNCF.

Ile-de-France Mobilités a annoncé le 2 mai que SNCF Voyageurs est le candidat pressenti pour l’exploitation de la Ligne L. C’est le premier train de banlieue parisienne à avoir été mis en compétition. La décision doit être officiellement adoptée le 20 mai.

Ewa

Henri Poupart-Lafarge va quitter Alstom

Henri Poupart-Lafarge

C’est sans doute la fin d’une époque chez Alstom : le groupe ferroviaire annonce aujourd’hui le départ d’Henri Poupart-Lafarge. Celui-ci ne briguera pas « un quatrième mandat à la direction d’Alstom à l’échéance de son mandat en cours » s’achevant le 31 mars 2027.

Le groupe indique « lancer dès à présent le processus d’identification de son successeur afin d’assurer dans les meilleures conditions la transition managériale ». Les raisons de ce départ ne sont pas précisées.

Henri Poupart-Lafarge avait été nommé PDG d’Alstom en février 2016 et était dans le groupe depuis 27 ans. Il avait déjà dû céder il y a un an la présidence à Philippe Petitcolin pour ne garder que la direction générale, ce qui sonnait comme une reprise en main d’un groupe en mauvaise posture financière malgré un carnet de commandes florissant. Il y a deux jours, la publication des résultats annuels 2024-2025 a montré un redressement des comptes mais le constructeur ferroviaire continue à être malmené par la Bourse.

Renouvellement de la gouvernance d’Alstom

C’est donc une nouvelle étape dans le renouvellement de la gouvernance du groupe. Il y a quelques mois, Jean-Baptiste Eyméoud cédait la présidence d’Alstom France à Frédéric Wiscart, sans doute pour impulser de nouvelles relations avec les élus et clients très remontés face aux multiples retards dans les livraisons de trains et systèmes de signalisation d’Alstom.

Et il y a quelques jours, Alstom annonçait également le remplacement de Gian Luca Erbacci, jusqu’alors président de la région Europe (et partant à la retraite) par Andrew DeLeone. Ce dernier est remplacé par Martin Vaujour, qui devient président de la région Ameca (Afrique, Moyen-Orient et Asie Centrale) et intègre également le comité exécutif d’Alstom.

Ewa

Après les trains, Keolis bientôt aux commandes de bus dans la région de Boston

bd

En décrochant le contrat d’exploitation des bus de la région Boston jusqu’en 2028, avec la possibilité d’étendre le contrat un an supplémentaire, Keolis consolide ses positions dans le Grand Boston, où elle exploite déjà le réseau de trains de banlieue et les parkings. Une carte de visite pour ses ambitions en Amérique du Nord.

La Metro West Regional Transit Authority (MWRTA) a retenu à Keolis pour exploiter, à partir du 1er juillet, ses services de transport de bus, incluant les lignes fixes, le transport à la demande et le transport de personnes à mobilité réduite, annonce dans un communiqué le groupe français.

Le contrat, d’une durée de trois ans (avec deux options de renouvellement d’un an), représente un volume annuel d’environ 700 000 trajets sur un territoire de plus de 1 000 km2, réalisé avec une flotte de 90 véhicules. Il permet à Keolis de renforcer sa présence dans la région du Grand Boston, où il exploite déjà les trains de banlieue (Commuter Rail) et les services de stationnement pour le compte de la MBTA (Massachusetts Bay Transportation Authority).

« Ce gain s’inscrit dans la stratégie de croissance de Keolis en Amérique du Nord », indique la filiale de transport public de la SNCF, qui « avait déjà doublé son activité bus l’année dernière après les gains de deux contrats à Phoenix et Austin ».

 

Ewa

La Nouvelle-Aquitaine remporte le Grand Prix des Régions décerné par Ville, Rail & Transports

TER Nouvelle-Aquitaine
La Nouvelle-Aquitaine a remporté ce soir à Paris le Grand Prix des Régions, dans le cadre du palmarès organisé par Ville, Rail & Transports. Le jury a particulièrement apprécié la démarche baptisée Optim’TER pour cadencer les trains.

La démarche Optim’TER a été lancée avec SNCF Voyageurs pour améliorer les dessertes et proposer des horaires plus adaptés aux besoins de mobilité, que ce soit pour des déplacements domicile-travail, domicile-étude ou occasionnels.

De 2020 à 2024, un travail de fond a ainsi été mené avec la démarche pour chercher à optimiser les moyens existants en programmant plus de fréquences, plus de correspondances et des horaires plus pratiques. La région a cherché à catégoriser les trains en fonction de leur trafic avec l’objectif qu’il n’’y ait jamais un « trou » de desserte de plus de deux heures.
De nouvelles circulations ont été créées, notamment depuis le 15 décembre dernier sur certaines lignes régionales et sur celles des RER métropolitain et basco-landais. « Nous avons augmenté l’offre de près de 14 % en l’espace de trois ou quatre ans. Il n’y a pas eu de grand soir mais un travail régulier pour combler les trous d’offres », souligne Renaud Lagrave, le vice-président chargé des Transports de la région. 
La feuille de route du RER métropolitain 2018-2028 prévoit une densification de l’offre ferroviaire pour atteindre à terme une fréquence à la demi-heure systématique.
Pour faire face à l’affluence, la région a aussi engagé dans programme de rénovation des trains, ainsi que l’achat de 18 rames neuves Régiolis et Regio2N et la location de rames en renfort.
Les premières rames Regiolis seront mises en circulation dès avril 2025 à raison de deux rames par mois. Les Régio2N seront quant à eux livrés à partir d’avril 2026. 
Les premières rames TER rénovées ont été inaugurées le 7 février au Technicentre Industriel Charente Périgord à Périgueux.  D’ici à 2030, 62 rames – des AGC comme Autorail grande capacité, âgées d’une vingtaine d’années – vont bénéficier de ce programme OPTER de révision et de rénovation, financé pour près de 180 millions d’euros par la Nouvelle-Aquitaine. 

 

Selon Renaud Lagrave, les résultats de cette politique d’offre, ainsi que les nouvelles rames, le billet unique avec Modalis ou encore l’intermodalité assurée avec les transports urbains et interrégionaux produisent des effets visibles : la fréquentation des trains a augmenté de 16 % en cinq ans. « Les trains sont de plus en plus pleins mais en pleine journée. Plus on ajoute d’offre, plus il y a d’usagers », conclut l’élu régional.
Chantiers en cours pour améliorer l’accessibilité
Plusieurs gares et haltes vont bénéficier de travaux d’amélioration en Nouvelle-Aquitaine en 2025. C’est le cas de la gare de Limoges-Bénédictins, où des travaux de mise en accessibilité ont été lancés en janvier 2025. Prévus pour un an et demi, ils consisteront à rehausser les quais, moderniser le passage souterrain, les escaliers, la signalisation ou encore l’éclairage. Un chantier de modernisation, également en cours en gare de Niort , doit s’achever mi-2025.

 

Retrouvez les résultats complets des Grands Prix des Régions dans le prochain numéro de Ville, Rail & Transports (juin).

 

Ewa

Alstom de nouveau bénéficiaire mais malmené par la Bourse

Alstom

Après plusieurs années difficiles, Alstom revient dans le vert : le constructeur ferroviaire français affiche un résultat net de 149 millions d’euros  sur son exercice 2024-2025 contre une perte de 309 millions un an auparavant. Selon Henri Poupart-Lafarge, le directeur général, l’intégration de Bombardier, qui a longtemps pesé sur les comptes, est désormais digérée. Et le groupe s’est désendetté à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur l’exercice.

Son chiffre d’affaires s’élève à 18,5 milliards d’euros, en hausse de 4,9 %. Le carnet de commandes, florissant, atteint aujourd’hui la somme totale de 95 milliards d’euros traduisant une forte demande de transport ferroviaire et donc de trains. Entre le 1er avril 2024 et le 31 mars 2025, pas loin de 20 milliards de nouvelles commandes ont été engrangées. En particulier des commandes « record » dans les services et la signalisation. Les commandes sont assez équilibrées entre matériels roulants et services, précise Henri Poupart-Lafarge.

Alstom mise sur le local et les services

Le portefeuille d’activités a été élargi et le groupe est présent dans chacun des grands pays à travers monde. D’où la nécessité d’entamer une « nouvelle phase de développement » en renforçant deux piliers : « le multi-local (car il y a une accélération de la demande de localisation) pour être au plus près des clients et les services », explique le dirigeant. Les menaces de hausses des taxes douanières ne devraient pas l’impacter en raison de productions localisées.

Pour l’avenir, la demande devrait rester « soutenue« , estime Alstom qui vise une croissance organique de son chiffre d’affaires entre 3 et 5 %. « Nous allons tirer parti de notre position de leader sur le marché pour accélérer sur les Services et développer la digitalisation de nos solutions« , affirme Henri Poupart-Lafarge.

Mais malgré ces résultats, qui s’avèrent supérieurs aux attentes, la Bourse a sanctionné une nouvelle fois le groupe en raison de perspectives jugées trop modestes et de l’anticipation d’un flux de trésorerie disponible trop modeste, expliquent des journalistes financiers. Conséquence, l’action d’Alstom a chuté de presque 17 % après l’annonce de ces résultats le 14 mai par la direction.

Ewa

Marlène Dolveck attendue chez CMA CGM

Marlène Dolveck
Marlène Dolveck deviendra le 1er juillet vice-présidente exécutive chargée de l’IT, de la transformation digitale et de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la R&D de CMA CGM, indique dans un communiqué le groupe français, l’une des plus importantes entreprises de transport maritime dans le monde.

 

La directrice générale de SNCF Gares & Connexions doit quitter le groupe SNCF le 30 juin, précise une porte-parole de la filiale de SNCF Réseau. Cette ancienne professeure d’économie, passée par le secteur bancaire (Crédit Agricole, Banque Postale, HSBC) était aussi directrice générale adjointe du groupe SNCF chargée de la transformation.

 

Ewa

Trenitalia France s’attend à être rentable en 2026

Trenitalia France Marco Caposciutti

Invité ce matin du Club VRT, le président de Trenitalia France, Marco Caposciutti, a indiqué que sa compagnie avait vu le trafic croître de 40 % entre 2023 et 2024 sur la ligne Paris-Lyon qu’elle dessert depuis 2021. Et cela « alors que le nombre de trains de SNCF Voyageurs est resté le même ». Selon lui, la compagnie italienne est un opérateur « complémentaire » sur un marché ferroviaire en pleine croissance.

En presque trois ans et demi de présence sur le marché français, Trenitalia a transporté plus de trois millions de passagers. Grâce aux trains à grande vitesse Frecciarossa qu’elle s’apprête à exploiter à partir du 15 juin sur la liaison Paris-Marseille, la compagnie s’attend à embarquer 1,5 million de voyageurs cette année. Puis 2 millions en 2026.

Son objectif est avant tout de se concentrer sur le Sud-Est, même si elle lorgne aussi vers l’axe transmanche : elle a lancé des études (notamment matériels) sur l’exploitation d’un Londres-Paris qui pourrait par la suite se prolonger vers le Sud-Est. Marco Caposciutti estime que l’activité en France sera rentable à partir de l’année prochaine.

Ewa

Grève SNCF : la guerre de positions de la CGT Cheminots et de Sud-Rail se poursuit

manifestation, grève, syndicats, Grève SNCF

La semaine dernière a donc été « aussi normale que possible » pour la SNCF. Comme elle le prévoyait au vu des déclarations d’intention des grévistes durant le pont du 8 mai et comme elle l’assumait face aux prévisions alarmistes des médias faisant monter la mayonnaise.

Comment l’expliquer? Les raisons du conflit étaient confuses, non seulement pour les voyageurs mais aussi pour les cheminots. Les deux syndicats appelant à la grève, Sud-Rail et la CGT Cheminots, ont lancé des mots d’ordre différents qui ont fini par se rejoindre (plus d’argent et des calendriers de travail plus stables).

La fermeté affichée par la direction (et la discrétion du gouvernement) a payé. Avec des arguments largement relayés par les médias sur les négociations menées en amont et sur les efforts salariaux consentis sans discontinuité depuis quatre ans : + 19,2 % de hausse salariale (mais ce n’est bien sûr qu’une moyenne et personne n’a vu son salaire grimper ainsi).

Un questionnement sur les justifications du mouvement

Finalement qui croyait vraiment aux justifications de cette grève à part Sud-Rail? s’interrogent plusieurs syndicalistes que nous avons contactés. La CGT Cheminots semble y avoir été à contrecoeur pour ne pas se laisser distancer sur le terrain des revendications et a lancé une autre date de démarrage du conflit devançant Sud-Rail. Avec davantage de succès puisque son appel à la mobilisation les 5 et 6 mai concernant notamment les conducteurs a été plus suivi que la grève durant le pont du 8 mai. Tout particulièrement en Ile-de-France et dans quelques régions.

D’où un discours très offensif de la part de représentants de Sud-Rail pour défendre les demandes des contrôleurs du CNA (Collectif national ASCT), obligé de recourir à un syndicat pour porter ses revendications. Les critiques ont d’abord porté sur l’absence de dialogue avec la direction : plus de 35 réunions ont été organisées a répondu l’entreprise. Puis sur son recours à des agents volontaires « surpayés » pour « casser la grève« . Le dispositif est connu de longue date. ll a notamment été utilisé lors d’une grève lancée durant les vacances de février 2024, permettant de faire circuler un maximum de trains.

La SNCF n’est pas la seule à recourir à ce procédé : comme d’autres transporteurs, elle dispose de réservistes, notamment des cadres, dans de nombreux corps de métiers. Ils permettent de suppléer les contrôleurs mais aussi les aiguilleurs, les conducteurs de TGV, TER, fret… Ils sont mobilisables à tout moment (et pas seulement en cas de grève, s’il faut par exemple dépanner une machine en pleine nuit ou s’il faut renforcer les équipes en cas de pics de trafic) et sont donc payés en conséquence (30 euros l’heure en semaine, 50 euros l’heure le week-end selon Sud-Rail).

Une mobilisation relative…

C’est ce qui explique, selon Sud-Rail, le nombre élevé de circulations de TGV alors que 60 % des contrôleurs étaient en grève. D’autres syndicats avancent des chiffres plus bas, autour d’une quarantaine de pourcents. La SNCF refuse de donner le taux de grévistes. Et se borne à rappeler le niveau des circulations assurées pendant la grève : plus 90 % de TGV ont roulé le dimanche 11 mai et le trafic était quasi normal les jours précédents.

L’utilisation de rames simples au lieu de rames doubles aurait aussi permis de réduire l’impact de la grève, souligne Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud-Rail. SNCF Voyageurs dément cette affirmation. La compagnie n’y avait d’ailleurs aucun intérêt puisque son but était de transporter tous les voyageurs ayant réservé un billet. Les plans de transport sont anticipés et calés en fonction du trafic attendu et des moyens à disposition. Et il suffit, pour respecter les règles, d’avoir un seul contrôleur à bord par rame (même si pour répondre à une demande des ASCT, elle en prévoit systématiquement deux par rame Inoui puis décembre 2024). Durant le pont du 8 mai, la compagnie a transporté 1,8 million de voyageurs.

… et pourtant de nouvelles mobilisations à venir

Malgré une grève finalement peu suivie, les deux syndicats contestataires ne comptent pas s’arrêter là. Sud-Rail doit déterminer en ce début de semaine s’il poursuit le mouvement. Le CNA a déjà menacé d’un mouvement « beaucoup plus méchant« . Le pont de l’Ascension pourrait être visé. Mais une fois encore, la CGT Cheminots leur a coupé l’herbe sous le pied en annonçant une grève le 4 juin (jour d’une réunion au sujet des primes pour la traction), puis le 5 juin (journée de mobilisation interprofessionnelle, notamment pour l’abrogation des retraites), puis le 11 juin (jour d’une réunion sur le travail des contrôleurs). « Nous appelons les cheminots à mettre la direction sous pression pour avoir un haut niveau de discussion« , justifie Romain Pitelet, secrétaire général adjoint de la CGT Cheminots.

La guerre de positions se poursuit donc. Avec en toile de fond un risque de divisions entre différents corps de métiers alors que la SNCF a besoin de toutes ses forces pour affronter une concurrence appelée à s’accroître.

Ewa

Collectif des contrôleurs : radiographie d’une organisation hors des schémas classiques

Smartphones Crossrail pour les agents d'escale et les contrôleurs de SNCF Voyageurs . Collectif des contrôleurs

Avec 90 % des circulations des TGV assurés durant ce pont du 8 mai par la SNCF,  la grève des contrôleurs ne produit pas les effets escomptés par le Collectif national des ASCT (CNA) qui espérait un mouvement massif comme il en a organisé dans un passé récent. Retour sur l’évolution de ce Collectif des contrôleurs qui met la pression sur la SNCF en se méfiant des syndicats traditionnels pourtant indispensables pour mener les négociations avec la direction de l’entreprise. 

Les 140 contrôleurs de TGV basés à Marseille se connaissent tous. Ils passent leurs journées ensemble et une dizaine de nuits par mois, loin de chez eux, à partager leurs repas et à se raconter leur vie. Des amitiés sont nées entre collègues et l’envie d’avoir un groupe de discussions a germé. « C’est une adhérente de la CGT qui était dans un groupe Whatsapp qui a eu l’idée. Elle ne savait pas trop comment faire et m’a demandé de m’en occuper », raconte Olivier. A l’époque, le contrôleur marseillais n’est présent sur aucun réseau social. Il est très loin du profil de geek, juste un employé « toujours bien noté par ses chefs », assure-t-il. Il va devenir un porte-parole d’un mouvement social inédit au sein de la SNCF.

Sur la boucle WhatsApp, les agents de service contrôleurs trains, les ASCT, commencent à commenter les difficultés de leur métier et ses spécificités par rapport aux autres cheminots. « Notre vie n’a rien à voir avec celle des conducteurs par exemple. On vit des choses que l’on ne peut partager qu’entre nous », justifie Olivier en évoquant les relations parfois tendues avec les passagers, la gestion des retards, les suicides sur les voies, …

Très vite, le groupe marseillais va élargir son club à de nouveaux membres, toujours contrôleurs, mais de toute la France, rencontrés aux hasards des « découchés ». Le nombre maximal de 450 invités sur le même fil de discussion est vite atteint. Il faut créer de nouvelles boucles. Les débats y sont libres, ouverts. Quelques membres se chargent de la modération quand le ton devient trop agressif ou même insultant.

L’audit social qui enflamme le réseau

En 2022, une consultation lancée par la direction sur les irritants du métier de contrôleurs va enflammer le réseau. L’échantillon de cheminots invités à partager leur expérience dans des groupes de travail, déballe difficultés et frustrations. Et partage sur WhatsApp la nature des échanges avec les « auditeurs » de la direction. « On a bien vu que personne n’était au courant de ce que l’on vivait au quotidien ». « Atout Bord », le nom de ce qui devait être un programme de veille sociale, tourne au fiasco. La naïveté de leurs interlocuteurs alimente la certitude des contrôleurs : leur mal-être au travail n’est pas reconnu par la direction.  « Aucun cheminot n’a les mêmes contraintes que nous et nous n’avons pas le même déroulement de carrière que les autres », tranche Olivier.

A partir de ce printemps 2022, l’initiative marseillaise se transforme en collectif national ASCT, rebaptisé CNA, autour d’un constat partagé : les dirigeants du groupe ne mesurent pas leur malaise. La responsabilité des organisations syndicales est elle aussi mise en cause. Le collectif estime avoir un raisonnement très pragmatique : si les dirigeants ne mesurent pas les attentes des contrôleurs, c’est que le dialogue social mené par les syndicats ne fonctionne pas.

8000 contrôleurs concernés

La série de boucles WhatsApp va être complétée par un site Facebook. « Il va nous permettre de gagner en visibilité, de devenir plus global, massif et finalement d’exploser », souligne le porte-parole du CNA. Le groupe de Marseillais, qui ne compte aucun militant syndical, mais des « employés lambda » propose une rencontre à toutes les organisations syndicales du groupe : CGT, CFDT, FO, Sud. « Certaines nous ont pris de haut, d’autres avec méfiance…. Une représentante nous a même dit, ça fait des années que l’on vous attendait », raconte Olivier. Le nombre de demandes d’inscription sur le réseau grimpe à 150, voire 300 par jour. La colère monte. L’appel à la mobilisation devient plus appuyé. Il faut un syndicat officiel pour porter un mouvement. « Théoriquement, nous étions pieds et poings liés pour lancer une grève… Mais on a dit aux syndicats, avec ou sans vous, on va se rebeller ». Le CNA contacte directement chaque organisation et en parallèle, propose la création d’une intersyndicale. Sa stratégie va s’avérer payante.

Avec les élections qui arrivent, aucune organisation ne peut se permettre de passer à côté du mouvement qui enfle au sein d’une population de près de 8000 salariés. Toutes les voix vont compter lors du prochain scrutin. Alors rallier les contrôleurs est plus pertinent que risquer de les décevoir. Les ACST savent qu’ils sont indispensables à toute grève. Ce sont les seuls, avec les mécanos, qui peuvent empêcher les trains de rouler. Leur taux de mobilisation est aussi généralement supérieur à ceux d’autres métiers de l’entreprise au point de susciter dans la corporation le sentiment d’être « de la chair à canon ». Lors de la dernière grève, pour les retraites des cheminots, beaucoup ont cessé le travail au-delà de dix jours, soit bien plus que la majorité de leurs collègues …

En décembre 2022, le tout premier appel à la grève de la CNA est soutenu par tous les syndicats à l’exception de la CGT qui explique ne jamais s’engager dans un mouvement « catégoriel ». « Elle l’a quand même fait pour le fret », remarque, amer, Olivier. La grève est un succès pour le CNA avec des taux de grévistes qui frôlent ou atteignent 100% chez Eurostar, Ouigo, InOui. Les contrôleurs en concluent qu’ils avaient raison, que leur mécontentement n’était pas surjoué. « Il n’y a aucun sujet d’égo là-dessous. On a juste fait le boulot des OS ».

Le malaise est loin de s’être dissipé avec la première grève. En position de force, les contrôleurs veulent profiter de la dynamique pour obtenir une liste de revendications qui mêle à la fois salaires, parcours de carrière, organisation du travail, … et reconnaissance. Ils reprochent à la direction de les flatter d’un côté, en les présentant comme la vitrine de la compagnie, mais de ne jamais manquer une occasion de leur taper sur les doigts pour l’absence d’un badge ou d’une casquette, de les « fliquer comme des enfants » par des clients mystère Un irritant est aussi toujours là : l’accès à la fameuse position 22 dans la hiérarchie du groupe, à laquelle aucun contrôleur ne pourraient selon eux accéder.

Pour la mobilisation nationale contre la réforme des retraites mi 2023, les syndicats comprennent qu’ils ne peuvent pas se passer des contrôleurs. Ces derniers attendent les instructions du CNA sur les réseaux sociaux. La grève de Noël 2022 n’est plus le « one shot » que les Marseillais avaient imaginé. Un canal direct de discussions est désormais ouvert avec la direction. Les contrôleurs comprennent qu’une brèche est ouverte sur les accords sur la fin de carrière. Jean-Pierre Farandou promet une amélioration du dispositif existant, qu’il va finalement accorder. Mais pourquoi s’arrêter là alors que la base continue de pousser ? Les contrôleurs ont pris la mesure d’un rapport de force qui penche en leur faveur. Le mouvement s’estime plus efficace que les syndicats, « ces entreprises tenues par des permanents salariés » qui comptent bien dans leurs rangs des représentants des contrôleurs, « mais dont la plupart ne sont pas montés dans un train depuis dix ans », soupire Olivier.

L’appel à la grève de mai est un nouveau test pour le CNA, mais le collectif se projette déjà après les 9,10, 11 mai. Rien ne filtre des réseaux sociaux dont l’accès est réservé aux seuls contrôleurs mais depuis Marseille, on promet déjà un prochain mouvement  « bien plus méchant » .