Le 2 janvier prochain, c’est simple, il n’y aura plus qu’un seul ticket pour le métro, le Transilien et le RER, et il coûtera 2,50 euros. Quelle que soit la station de départ et d’arrivée. Fini le maquis des tarifs. Les habitants de la grande couronne francilienne sont gagnants, les Parisiens sont perdants, puisque le Ticket t+ coûte aujourd’hui 2,15 euros. Ceux qui ne prennent que le bus ou le tramway débourseront 2 euros, alors qu’aujourd’hui, le tarif est le même pour le métro et le réseau de surface.
Selon les calculs de Valérie Pécresse, patronne de la région et de son autorité organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM), « trois millions d’usagers des transports vont payer moins cher le bus, le tram et le RER, un million paiera plus cher le métro ». Un trajet Melun-Marne la Vallée en RER, par exemple, coûte 10 euros l’aller, demain, ce sera 2,50 euros. Mais pour prendre le métro, ce sera 2,50 euros, 35 centimes de plus qu’aujourd’hui.
Le message est clair : pour les Franciliens, Parisiens et banlieusards, qui prennent occasionnellement les transports publics, ils sont fortement incités à souscrire (gratuitement) à la carte Liberté +, avec laquelle ils ne paient que les trajets réalisés, le 15 du mois suivant. Le trajet coûtera 1,99 euro avec Liberté +, au lieu de 2,50 euros. Et 1,60 euro si on ne prend que le bus et/ou le tram. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, personne ou presque ne connait l’existence du Liberté +. 13% des clients occasionnels en ont déjà entendu parler, selon une récente enquête menée par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports.
« L’idée derrière cette révolution de la tarification, c’est de généraliser la carte Liberté + pour les usagers occasionnels », insiste Valérie Pécresse, patronne de la région et d’IDFM. Cette formule existe déjà, elle s’achète aux guichets ou en ligne, mais aujourd’hui, impossible de faire une correspondance du métro, du bus ou du tram vers le RER ou le Transilien avec Liberté +, sans débourser un nouveau billet. Le 2 janvier, ce sera possible, au prix unique de 2,50 euros.
Au 2 janvier 2025, le prix du Passe Navigo augmentera à hauteur de l’inflation +1 % maximum, un bouclier tarifaire rendu possible par le protocole de financement signé fin septembre 2023 entre Valérie Pécresse et le gouvernement d’alors.
Le prix du Passe Navigo Jour recule à 12 euros, contre 20,60 euros, sans accès aux aéroports d’Orly (via la ligne 14 du métro), ou de Roissy (via le RER B). Le billet Paris Visit coûtera 29,90 euros et donnera accès aux aéroports parisiens. Un ticket aéroport est créé au prix unique de 13 euros l’aller. Vous suivez toujours ?
Fin des tickets magnétiques
Tous ces titres de transports seront accessibles sur smartphone, le Passe Easy aussi, qui permet, une fois le Passe acheté au prix de 2 euros de charger des carnets de tickets au prix fort (2,15 aujourd’hui, 2,50 euros en janvier prochain), un passe jour ou Paris Visit. Les tickets chargés seront valables jusqu’au 31 décembre 2025. Après quoi, ils seront définitivement abandonnés.
Le coût de la réforme des tarifs de transport est estimée à 30 millions d’euros, « compensés par le report des habitants de moyenne et grande couronne de la voiture vers les transports collectifs », espère Valérie Pécresse qui défend l’idée de « réduire ainsi les fractures territoriales et sociales en Ile-de-France ». Elle compte aussi renforcer drastiquement la lutte contre la fraude, dans les bus et les tramways notamment. La fraude coûte plusieurs centaines de millions d’euros par an à IDFM. En décembre prochain, les contrôleurs pourront consulter les fichiers du fisc, retravaillés sur une plateforme de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTPF) pour avoir les noms et adresses des fraudeurs. « Fini Donald Duck, avenue du Bonheur », ironise la chef de l’exécutif régionale.
La réforme des tarifs des transports doit maintenant faire l’objet d’un vote lors du prochain conseil d’administration d’IDFM, le 18 novembre.
N.A