Conférence de financement : la "dette grise" en débat
Le rendez-vous est donné à la préfecture de Marseille lundi matin à tous les participants de la conférence de financement des mobilités. L’ouverture officielle d’Ambition France Transports se déroulera quelques heures plus tard, dans l’après-midi, toujours à Marseille, animée par François Bayrou, entouré de plusieurs de ses ministres du Transport, de l’Aménagement du territoire et du Budget. Le chef du gouvernement va rappeler que la priorité de l’action gouvernementale est de trouver les moyens de « réduire la fracture territoriale ». Le point de départ de la conférence est le constat d’une inadéquation entre les besoins de mobilités et les capacités de leur financement.
Le message de Matignon est clair, l’objectif n’est pas de revenir sur des arbitrages déjà faits, ni sur les engagements pris, mais de trouver des solutions pour les honorer. La priorité sera clairement donnée à la régénération des réseaux existants pour éviter leur vieillissement et leur dégradation. Autre thème brûlant qui sera au centre de l’un des quatre ateliers : l’avenir des concessions autoroutières. « La conférence sera l’occasion de reposer les bases d’un système robuste et pérenne, en tenant compte de la fin de concession, et d’envisager les alternatives possibles au financement de la route », confirme Matignon.
Le gouvernement promet d’arriver à Marseille avec un ensemble de données inédites, récoltées auprès des différentes directions et ministères, pour être sûrs de partir sur de bonnes bases, et disposer d’un diagnostic commun. Les travaux seront partagés entre quatre ateliers réunissant une quinzaine d’experts, d’élus, de fédérations professionnelles, d’associations d’usagers.
Le 20 mai, une réunion se tiendra au Conseil économique et sociale, le Cese, avec plusieurs « oubliés » de la manifestation : les syndicats et des représentants de la société civile et certaines associations, comme celle du vélo. Le 26 mai, c’est au ministère de l’Economie et des finances « le cœur du réacteur », que les débats se poursuivront avant un dernière rendez-vous au ministère des Transports, le 23 juin.
Début juillet, un séminaire de convergence devra permettre d’enclencher une dynamique commune, de ré-aligner les briques et de préparer des scénarios de financement. Ce rapport de synthèse devrait se présenter comme une matrice prenant en compte d’un côté une stratégie nationale bas carbone, au sein de laquelle le transport passe pour le dernier de la classe, et de l’autre, un cadre budgétaire contraint.
« Encore une fois, l’idée n’est pas de passer en revue les grands projets, mais d’aborder la problématique dans son ensemble. L’idée n’est pas non plus de lancer de nouveaux projets quand nous ne savons pas comment financer ceux qui sont déjà lancés », rappelle le gouvernement. En clair, la conférence doit répondre à la question, comment financer le panier de grands projets déjà lancés, ce que Bercy appelle la « dette grise ».
Publié le 07/03/2025 - Marie-Hélène Poingt
Publié le 06/02/2025 - Philippe-Enrico Attal
Publié le 05/02/2025 - Sylvie Andreau, Nathalie Arensonas