Le mouvement de grève lancé le 21 novembre par les quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF ne devrait pas être très suivi si l’on en croit les premières annonces de l’entreprise. Selon la SNCF, le trafic sera quasi-normal sur les TGV et quelques perturbations sont à prévoir sur certaines lignes régionales.
Il est vrai que les motifs de la grève sont larges (démantèlement du fret, concurrence dans les TER, plan de financement pluriannuel pour les infrastructures) et peuvent paraître hors d’atteinte : les mesures prises dans le cadre du plan de discontinuité de Fret SNCF sont déjà tellement avancées que l’on voit mal le gouvernement et la direction de la SNCF reculer. Et la défense du fret est rarement un motif de mobilisation. De même, les nouvelles filiales de la SNCF sont dans les starting-blocks pour exploiter, à partir du 15 décembre des TER suite à des appels d’offres lancés par des régions. Difficile là encore de tout détricoter.
Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots, Fabrice Charrière, secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire, et Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots, expliquent pourquoi ils se lancent tout de même dans la bataille*. Sur le mode unitaire. Avec en toile de fond, les nouvelles négociations sur les salaires qui s’ouvrent demain à la SNCF.
Ville, Rail & Transports. Les motifs de votre appel à la grève sont très larges, fret, TER… Vous demandez même une loi de programmation pluriannuelle des investissements pour les infrastructures, ce qui relève du gouvernement. Pensez-vous que les cheminots peuvent se mobiliser sur ces thèmes?
Thierry Nier. Nous sommes face à une situation où il y a une telle étanchéité entre les thèmes que cela peut permettre à tous les cheminots de se mobiliser. Nous pointons le processus large de privatisation en train de se mettre en place, en évoquant la situation du fret, de TER et même demain de SNCF Réseau avec l’arrivée de la Société des Grands Projets (qui pourrait se voir confier des projets de RER métropolitains, ndlr). L’ensemble des cheminots va être confronté à la privatisation et il y aura des évolutions en matière d’organisation du travail. C’est d’ailleurs ce qui va se passer dans le cadre des filiales mises en place par la SNCF pour exploiter des TER gagnés après appels d’offres.
Cela crée de la colère mais la colère ne se traduit pas forcément en mobilisation. Nous organisons des tournées avec des éléments d’explication et nous entendons beaucoup d’interrogations. Même l’encadrement au fret se dit en colère après tout ce qu’il a tenté pour sauver Fret SNCF et face à la brutalité de l’annonce sur son démantèlement. Il y a une volonté, qui date, de liquider Fret SNCF pour se débarrasser d’un poids financier.
L’idée derrière, c&r
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