Après l’électrification du tronçon Tours – Vierzon en 2008, celle de Bourges – Saincaize commence cet été Après Vierzon – Bourges en 1998 et Tours – Vierzon en 2008, c’est cette fois Bourges – Saincaize qui va être livré aux entreprises de travaux publics. Ce projet de 82,3 millions d’euros qui s’inscrit en prolongement des autres tronçons déjà électrifiés était dans les cartons depuis dix ans. Mais le plan de relance de l’Etat, qui apporte une rallonge de 4,2 millions pour 2009 et 2010, a accéléré les choses. La convention de financement qui a été signée le 6 juillet à Bourges va être immédiatement suivie des premiers travaux.
Le chantier, prévu pour trente mois sur les 57 km du parcours, doit être achevé pour Noël 2011. Il va d’abord être financé par la région Centre (46,5 millions), l’Etat (25 millions) et l’Europe, via le Feder (10,5 millions).
« C’est un projet qui s’inscrit dans l’organisation stratégique de notre réseau, avec une perspective européenne », a déclaré Jean-Marc Delion, directeur général délégué de RFF. Baptisée « Centre-Europe Atlantique », la liaison Nantes – Lyon est en effet considérée comme un « itinéraire alternatif fret » entre Nantes et Budapest, évitant la région parisienne. Mais François Bonneau, président du conseil régional, y voit d’abord un « outil d’aménagement du territoire », surtout pour le Berry, plutôt défavorisé. C’est pourquoi d’ailleurs le conseil régional est le principal financeur de cette électrification, comme il l’avait déjà été pour Tours – Vierzon.
Fin 2011, l’électrification sera donc achevée entre Nantes et Saincaize sur plus de 400 km, permettant une connexion avec la ligne électrifiée Paris – Clermont-Ferrand et la continuité de la traction électrique Nantes – Clermont-Ferrand sur 560 km. Le chantier ne présente pas de difficultés techniques, malgré cependant la démolition et reconstruction de sept ponts-routes, la surélévation d’un pont-route et l’aménagement de quatre PN. RFF va aussi profiter de ce chantier pour effectuer une régénération de voie sur une partie de la ligne. Ce projet de 15 millions permettra de porter la vitesse de 130 à 160 km/h. Les élus régionaux attendent désormais la prolongation du chantier vers Lyon, même si la nouvelle ambition européenne de la ligne les satisfait. L’électrification de Nevers – Chagny, inscrite au CPER de Bourgogne, va ainsi « dans le sens de l’histoire ».
Jean-Jacques TALPIN