Selon les opposants au port obligatoire du casque et du gilet fluo, cette mesure ferait passer le vélo pour un moyen de déplacement dangereux Les voix s’élèvent à l’approche du prochain comité interministériel de la sécurité routière, fin janvier 2010, lequel envisagerait de rendre obligatoire le port du casque et du gilet fluo pour les cyclistes de moins de 16 ans. Dans un communiqué commun, la Fubicy, l’af3v, le Club des villes cyclables, la FFCT, la Fnaut et Départements et Régions cyclables déclarent qu’« une telle mesure serait irrationnelle, inefficace, inutile et contre-productive », et regrettent de ne pas avoir été préalablement consultés. Parmi les arguments qu’ils avancent contre le port du casque : le cas des Pays-Bas et du Danemark. Exemplaires en matière de politique cyclable, ces pays n’ont pas jugé opportun d’appliquer ce type de mesure. A l’inverse, ils pointent du doigt les exemples australien et néo-zélandais, où la mise en place il y a quelques années de cette mesure n’a pas entraîné de réduction de la fréquence des accidents graves et des lésions crâniennes. Ce qui va à l’encontre des études sur lesquelles s’appuient les partisans du port du casque, qui avancent le coût des traumatismes crâniens supportés par la collectivité. Les fédérations répliquent en présentant le faible chiffre des cyclistes impliqués dans les accidents de la circulation (3,5 % des tués et 4,7 % des blessés) et arguent qu’une telle mesure entraînerait une chute de la pratique du vélo, comme en Australie, avancent-ils en exemple, où la pratique a baissé de 30 % suite à l’obligation du port d’un casque. Et selon l’étude Recherche Transport Sécurité publiée par l’Inrets, circuler une demi-heure par jour à vélo à vitesse modérée réduit notablement le risque cardiovasculaire, donc le coût des soins, retirer 30 % de cyclistes, c’est alourdir les dépenses de santé de 500 millions d’euros.
Marion BONNET