La RATP reste un des employeurs qui recrutent le plus en Ile-de-France. La régie a décidé de se doter d’un « vrai » campus à Noisiel, en Seine-et-Marne, par lequel tous ses salariés doivent passer, jeunes embauchés ou plus anciens. Avec près de 4 000 recrutements prévus pour 2014, la RATP est un des gros recruteurs de la région Ile-de-France. Le centre de formation de Noisiel en Seine-et-Marne, rénové l’année dernière, est un exemple éclairant. « Nous avons décidé d’en faire un vrai campus d’entreprise, à l’image de ce qu’avait fait Veolia dans ce domaine il y a 20 ans, explique Pierre Mongin, le PDG de la RATP. Tous les salariés qu’on recrutera y passeront à un moment ou à un autre. C’est un moment de partage sur l’entreprise, qui permet à la RATP d’expliquer où elle va, quelles sont ses valeurs… »
Le campus accueille aussi les jeunes de tous horizons désireux de rejoindre le secteur du transport public. Ils étaient 1 300 de moins de 26 ans en 2013, dont 700 ont été engagés en CDI. Les types de métiers enseignés sont variés, allant de machiniste-receveur (conducteur) à réparateur, en passant par agent de station, ou chargé de vente et du conseil aux voyageurs.
Plusieurs types de contrats sont proposés par le service ressources humaines du groupe. Les emplois d’avenir, qui s’adressent aux jeunes des zones sensibles et/ou en état de difficulté d’insertion dans la vie active, seront au nombre de 400 d’ici la fin de l’année. « Nous allons les chercher loin dans les quartiers pour les embaucher. Cela a un coût élevé : il faut 50 tuteurs pour gérer 400 emplois aidés, souligne Pierre Mongin. Ce temps où nous les accueillons, c’est un temps de formation, un temps de remise à niveau pour ces gamins dont beaucoup ont le bac mais qui ont besoin de cette passerelle entre ce qu’ils ont appris et ce qu’ils peuvent donner à l’entreprise ».
250 contrats de professionnalisation seront également signés, ce qui doit permettre à des jeunes mais aussi à des moins jeunes de rejoindre l’entreprise après avoir suivi une courte formation. Enfin, le contrat de génération doit permettre le recrutement ou le maintien des salariés seniors, parallèlement à l’embauche de jeunes formés par ces derniers.
Parmi ces nouvelles recrues, les moins de 26 ans représenteront 40 %. Pierre Mongin parle de « solidarité générationnelle ».
Les profils des candidats à l’embauche sont très variés : Kévin Lacroix, 22 ans, sort d’un BEP pâtissier ; Priscilla Régis, 24 ans, a fait un BEP couture ; ou encore Linda Hadou, 24 ans, ancienne fonctionnaire de police… Ces jeunes en pleine réorientation (voir portrait ci-dessous) ont trouvé une voie qui leur correspondait. Parmi les différents emplois proposés, le poste le plus demandé est celui conducteur de bus. Mais seulement 9 % des conducteurs sont des femmes ! Un taux que Pierre Mongin promet de ramener à 50 % d’ici 25 ans.
Alexandre NEKRASSOV
La RATP cherche 1 670 opérateurs
Pour l’année 2014, le groupe RATP prévoit de recruter 4 000 personnes, dont 3 000 en Ile-de-France (le tiers en emplois aidés), et le reste dans ses filiales en province (200 emplois) et à l’étranger (800 emplois). Les autres filiales dans lesquelles la RATP est minoritaire (Ixxi, SEDP, Logis Transport, Promométro ou Telcité) devraient embaucher une centaine de salariés.
Côté qualification, la RATP va recruter des opérateurs au nombre de 1 670, répartis en 1 000 conducteurs de bus, 400 agents des stations métro et gares RER, 50 conducteurs de métro, 60 agents de sécurité/contrôle, 160 agents de maintenance et des cadres (250).
La RATP va favoriser le recrutement des seniors et des jeunes. Cette année, près de 1 400 jeunes de moins de 26 ans seront embauchés. Selon le contrat de génération qu’elle a signé en décembre 2013, la RATP s’engage à ce que le recrutement des moins de 26 ans sous statut représente au minimum 40 % des CDI et entre 10 et 15 % des recrutements globaux via les dispositifs d’insertion et d’alternance.
Pour les seniors, la RATP s’engage à maintenir à plus de 15 % la proportion des salariés de 50 ans et plus en poste pendant la durée de l’accord et à recruter des seniors à hauteur d’au moins 1,2 % des recrutements statutaires/CDI.
Y. G.